Delamarche devrait savoir que le "quantitative tightening" a succédé au "quantitative easing" aux US depuis plus d’un an déjà, ce qui pose effectivement de réels problèmes aux pays émergents (et certains autres) vivant des financements en dollars. Cela signifie que a banque centrale américaine rachète moins de papier aux banques commerciales pour soutenir le cours des actifs américains qui attirent de leur côté les capitaux du monde entier. Les capitaux chinois ne sont pas en reste qui alimentent massivement le cours des actions, des ETF et du real estate aux Etats-Unis dans une effort désespéré des "élites" chinoises de mettre à l’abri leur fortune. Quel retournement de situation, alors que la plupart des économistes annonçaient, à qui voulait bien les entendre, la fin de l’hégémonie du dollar évincé par la monnaie chinoise, qui allait financer l’ordre mondial multipolaire porté par les BRICS. Or c’est exactement l’inverse qui s’est produit. Le commerce international s’effondre, mais la demande en dollars explose, tandis que le yuan passe derrière l’euro en termes de volume des transactions financières internationales. Car c’est bien la Chine qui bat tous les records des QE, en obligeant ses banques à prêter à fonds perdus pour soutenir les conglomérats d’Etat en faillite que les investissements en infrastructures à l’étranger n’ont pas réussi à relancer. Les routes, les ponts, les centrales nucléaires ne servent à rien, si le consommateur continue à pointer aux abonnés absents. En Eurasie la demande en produits chinois n’existe pas, parce que le consommateur est ruiné par une économie étatique qui détruit l’emploi et partant le pouvoir d’achat. Les fonds souverains ont beau racheter quantité d’entreprises high-tech en Occident, le maillon manquant à la "route de la soie" n’est toujours pas reconstitué. Au contraire, le high-tech ne fait qu’accélérer le processus d’automatisation de la production, ce qui produit le meilleur effet dans les feuilles Excel des technocrates gérant le capital-investissement, mais conduit à toujours plus de vide dans un marché du travail où l’homme est devenu obsolète. Les QE produisent un monde de machines algorithmiques, qui s’adressent à des machines informatiques. Ainsi l’ère de la cybernétique débouche sur la violence généralisée des masses livrées au terrorisme et aux guerres hybrides destinées à éliminer les gêneurs qui empêchent les machines de régner sur un monde de barbares technologiques.
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