Le quotidien américain The Washington Post a révélé dans son édition du 2 octobre que l’entourage du président Barack Obama serait en train d’étudier la possibilité de lancer des attaques de drones sur les positions d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique.
Les discussions sur le sujet impliqueraient les plus proches conseillers du président américain, mais également de hauts responsables du Département d’Etat, du Pentagone et de la CIA.
L’indiscrétion du Washington Post surprend d’autant plus que le général Carter Ham, parton de l’Africom, le centre de commandement du Pentagone pour l’Afrique, affirmait il y a quelques jours encore à Alger que son pays privilégiait une issue politique à la crise au Mali.
Les Etats-Unis sont de toute évidence partagés entre leur impérieuse détermination à lutter contre la nébuleuse Al-Qaïda, dont la branche maghrébine a le vent en poupe actuellement, et la crainte de s’embourber dans un nouveau conflit comme en Irak et en Afghanistan.
D’où la nécessité d’une « bonne préparation » pour une intervention armée, préalable de nature à inciter les Etats-Unis à soutenir les pays ouest-africains dans leur initiative projetée au Nord du Mali, selon les déclarations d’un haut responsable de la diplomatie américaine.
John Brennan, le principal conseiller du président américain pour l’antiterrorisme, travaillerait en ce moment même avec le département d’Etat et le Pentagone sur une évaluation des risques dans la région du Sahel, dans la perspective d’une intervention américaine pour lutter contre les groupes terroristes.
La Maison Blanche ne dément pas les travaux sur le Mali et AQMI mais se refuse à tout commentaire. L’administration Obama se sera distinguée dans la vulgarisation de l’usage de drones contre des groupes islamistes armés, notamment au Pakistan, au Yémen ou encore en Somalie.
Mais l’initiative américaine ne sera pas unilatérale. Le Pentagone a déjà déboursé en juillet dernier pour la Mauritanie et pour le Niger respectivement 7 millions et 12 millions de dollars d’aide militaire supplémentaire et déployé 600 soldats pour diriger des manœuvres conjointes avec les armées de plusieurs pays de la région.