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Marcel

Marcel, ça va nous changer de Lilia Hassaine et de toute la farandole des imposteurs.

 

La fausse littérature

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10 Commentaires

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  • #3302813
    Le 4 janvier à 10:21 par Blabla
    Marcel

    Difficile de parler de Marcel Aymé sans évoquer son amitié avec Céline (et Gen Paul). Il est resté un des rares à ne pas retourner sa veste et à lui rester fidèle. Ils étaient très proches et il a en outre écrit de très beaux textes sur ce dernier :
    "L’époque présente n’est guère favorable à la compréhension de Céline. L’hypocrisie, le mensonge accepté, la raison d’État, la servilité, l’atonie des esprits, l’indifférence au scandale, toutes choses qui ne datent pas d’avant-hier, ont depuis longtemps une répercussion sur la vie littéraire et la littérature. Dans ce domaine, le goût s’est affaibli, habitué à des nourritures de plus en plus fades, les œuvres se sont amenuisées en petits exercices littéraires, en vagueurs philosophantes pour tendre à une coquette insignifiance dans laquelle il est reconnu qu’un écrivain peut faire carrière et accéder aux honneurs. Il était avant tout un idéaliste, un homme, qui n’était appliqué à décrire la misère physique, matérielle, morale, spirituelle de ses semblables que pour en donner l’horreur à ses contemporains. Et il est bien vrai que Céline avait la haine du mal sous toutes ses formes, sous tous ses déguisements et ses oripeaux. Il était devenu écrivain comme il était devenu médecin, par une seule et même vocation. En tant que médecin, alors qu’au départ de sa carrière, il était très bien placé pour monter un cabinet qui l’eût enrichi, il s’était refusé à faire de l’argent avec la maladie des autres et se trouvait satisfait de n’être qu’un obscur médecin, chichement payé, dans un dispensaire de banlieue. Dans la littérature comme dans la médecine, son ambition était d’abord de servir."

     

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    • #3302866
      Le 4 janvier à 12:36 par le chérusque farceur
      Marcel

      ajoutons que Marcel Aymé a écrit "Uranus" qui est un formidable essai sociologique sur l’opportunisme, le reclassement, la lutte des places
      et Gégé, le gros Gégé, joue un rôle colossal dans le film éponyme
      si on ne devait garder qu’un film...

       
    • #3302945
      Le 4 janvier à 16:09 par Eric
      Marcel

      « ajoutons que Marcel Aymé a écrit "Uranus" qui est un formidable essai sociologique sur l’opportunisme, le reclassement, la lutte des places
et Gégé, le gros Gégé, joue un rôle colossal dans le film éponyme
si on ne devait garder qu’un film... »
      On voit notre Gégé national, alcoolique épris de poésie et lui-même persuadé d’être poète, après avoir été contraint à un bref mais insupportable sevrage, dégommer intégralement une bouteille de blanc cul sec sans déglutir. Impressionnant :-)
      Exemple de poème composé par Léopold (prénom de son personnage) :
      « Depuis que je suis tout enfant,
      Je ne bois que du blanc
      Je me lave les dents
      Avec du blanc »
      Et de dire de lui-même et de sa vocation : « Moi, Léopold, j’ai la poésie dans la viande. La poésie, je couche avec ! »
      À mourir de rire.

       
    • #3303483
      Le 5 janvier à 23:16 par Thymus vulgaris
      Marcel

      @ le chérusque farceur
      Je vous suis tout à fait sur l’intérêt historique/sociologique d’"Uranus", roman vertigineux d’une sensibilité inouïe.

      Je voulais juste rappeler l’immense œuvre poétique de Léopold (fantastique Gégé au cinéma), à la fois héros et bouc émissaire des évènements, admirateur de Jean Racine sidéré par la découverte de l’alexandrin, et videur de litrons continuellement :




      " Léopold. - Passez-moi Astyanax, on va filer en douce
      Attendons pas d’avoir les poulets à nos trousses.

      Andromaque. - Mon Dieu, c’est-il possible. Enfin voilà un homme !
      Voulez-vous du vin blanc ou voulez-vous du rhum ?"



      Marcel Aymé a su décrire les affres de la création qui saisissent le brave cafetier pendant des jours tout en assurant un effet comique assez incroyable ; je me rappelle m’être répété ces vers pendants des semaines.

       
  • #3302853
    Le 4 janvier à 12:00 par Heydrich
    Marcel

    Tiens tiens vous êtes quand même bizarre. Je me souviens un jour avoir parlé ici de Marcel Aymé que bcp de gens considérait comme étant un écrivain plutôt banal, de seconde zone. Détrompez-vous, pour moi c’est un de mes auteurs français préféré. J’adorais la façon dont il narrait la France profonde. Ses bouquins mon procuré bcp de plaisir à lire. Je pense au livre "Le travelingue", "la belle image" et bien d’autres encore. Pour les grands intellos sur ce site, je m’excuse d’être un esprit simple aimant de la littérature "simple".

     

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    • #3302891
      Le 4 janvier à 13:45 par Doberman
      Marcel

      La simplicité est la sophistication suprême, aurait dit Léonard de Vinci (l’artiste, pas le gardien de parking)

      Marcel Aymé est un écrivain remarquable, à lire et relire à tout âge pour en saisir la poésie humaine.
      Une petite place et une sculpture plutôt discrète du passe-muraille lui rendent hommage en haut de l’avenue Junot à Montmartre, pour ceux qui (sur)vivent encore à Paris.

       
    • #3302926
      Le 4 janvier à 15:20 par Eric
      Marcel

      Ce qui est bizarre c’est de ne pas faire le distinguo entre les commentaires de tout un chacun sur ce site et les articles en tant que tels.

       
    • #3302965
      Le 4 janvier à 16:56 par ladko
      Marcel

      Une écriture faite pour le cinéma : la Jument verte et le Passe-muraille, c’est quelque chose.

      Pour l’anecdote, Marcel Aymé a également rédigé les notes de pochette du premier album de Gainsbourg. Du chant à la une...

       
  • #3303081
    Le 4 janvier à 22:39 par Thymus vulgaris
    Marcel

    J’ai quelques écrivains fétiches, dans la France littéraire du XXe siècle : Queneau, Valéry Larbaud, Giraudoux, Perec ; et Marcel Aymé n’est pas le dernier de cette clique, pas si disparate que ça.

    Une de mes plus belles lectures de l’an passé a été la découverte, par hasard chez un libraire d’occasion, d’une de ses magnifiques histoires : "La vouivre".

    Écrivain très profond mais qui se laisse très facilement aborder, par son sens du conte, du dialogue, de l’histoire souvent fantastique (dans tous les sens du terme), et de sa tendresse lucide envers ses contemporains.

    Par cette petite vidéo, je découvre son visage et des attitudes rebelles qui m’enchantent littéralement sans que je les aie jamais connues : merci pour cette incise inattendue dans votre fil - et le partage de cette très belle interview.

    Ce sera ma dragée du jour. Merci encore !

     

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  • #3303792
    Le 6 janvier à 17:30 par ac
    Marcel

    "Depuis que Céline est mort, Marcel Aymé est le plus grand écrivain français."

    Georges Brassens

     

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