Bientôt, le mensonge officiel – qui recule au gré des révélations de la presse – va avancer que les retraités qui font partie des Gilets jaunes sont des boucliers humains derrière lesquels se cachent les dangereux radicaux qui « veulent renverser le gouvernement », pour reprendre la terminologie des dirigeants du pays.
La même communication que l’armée israélienne lorsqu’elle tire à balles réelles sur des civils palestiniens. On y vient !
Alors que le Président et le procureur de Nice ont affirmé que les forces de l’ordre n’avaient pas touché la septuagénaire Geneviève Legay grièvement blessée lors de l’acte 19 des Gilets jaunes, Mediapart a recueilli des « témoignages qui renforcent l’idée d’un mensonge orchestré » sur la charge brutale des manifestants, dont un rapport de la police.
Geneviève Legay a été hospitalisée après l’acte 19 des Gilets jaunes pour « hémorragie méningée frontale gauche, hématome occipital droit, hématome cérébelleux droit, fracture de l’os rocher droit, fracture de l’os pariétal droit, [et] fracture médico-sphénoïdale ».
Emmanuel Macron et Jean-Michel Prêtre, le procureur de la République de Nice, ont depuis déclaré que la septuagénaire n’avait pas été blessée par les forces de l’ordre. Le procureur affirmant qu’elle a chuté « et s’est cognée contre un pylône fixe » et le Président assurant que « cette dame n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre ».
Pourtant, les témoignages recueillis par Mediapart sont en contradiction avec la version des autorités françaises sur la raison des blessures de la femme âgée. Un rapport de police rendu le jour même atteste même que ce sont bien les forces de l’ordre qui l’ont bousculée.
« Selon les premiers éléments recueillis, la septuagénaire aurait été bousculée par un homme qui portait un bouclier, sans plus de précisions [sic] », a écrit un officier de police judiciaire (OPJ) dans un procès-verbal consulté par le média.
« Nous avons chargé, donc effectivement nous avons poussé les personnes devant nous. […] C’est après la charge en me retournant que j’ai constaté qu’une femme était à terre », a expliqué lors de son audition un autre policier ayant pris part à la charge.
En outre, Arié Alimi, avocat de la famille, a raconté que « lorsque Madame Legay s’est réveillée à l’hôpital, le samedi 23 mars 2019, elle a indiqué que des policiers sont venus à deux reprises dans sa chambre et qu’une policière a essayé avec insistance de lui faire dire que c’était un cameraman qui l’avait bousculée, et non les forces de l’ordre ».
Selon ce procès-verbal consulté par Mediapart,
« lors de l’audition de Geneviève Legay, la policière l’interroge effectivement sur la présence d’un journaliste et lui demande si elle se rappelle de lui et de ses agissements. En revanche, lorsque la victime affirme avoir été poussée par les forces de l’ordre, elle ne lui demande pas de détailler son récit. »
Plusieurs témoins ont confié au média que Geneviève Legay avait été touchée par « un homme qui portait un bouclier. »
« Geneviève Legay a reçu un coup de bouclier au visage et s’est effondrée à ce moment-là. J’étais à un ou deux mètres d’elle avant et pendant la charge des policiers. Elle a bien reçu un coup des forces de police au visage, ce qui l’a fait tomber. Ensuite j’ai dû m’occuper d’un journaliste et je ne l’ai retrouvée que lorsqu’elle était à terre. J’ai voulu l’aider mais des policiers m’ont empêché de le faire », a déclaré le street medic Thibault Huart.
Son collègue René Paysant a publié une vidéo racontant les faits de ce samedi. Il a notamment souligné que les policiers avaient interdit aux street medics de venir en aide à la dame âgée.
Bernard M. a partagé qu’il avait vu Geneviève Legay « poussée par un policier et son bouclier pendant la charge. Une fois à terre, un policier l’a traînée. Elle a reçu des coups de pied. Et elle a été déplacée à deux mètres de sa chute, près d’un plot, d’un pylône ».
« Le récit de Bernard soulève de grandes interrogations quant à la version du procureur selon laquelle Geneviève Legay aurait heurté un pylône. Ces coups pourraient-ils être à l’origine des côtes fêlées ? », s’interroge-t-on dans l’article.
Mediapart conclut que le commissaire Rabah Souchi a donné l’ordre de charger, des policiers « ont affirmé lors de l’audition avoir poussé des manifestants lors de la charge », quelques-uns « ont enjambé Geneviève Legay alors qu’elle était déjà gravement blessée, allongée et presque inconsciente ».
Plus tôt, « Arrêt sur images » a affirmé détenir la preuve que « contrairement aux propos d’Emmanuel Macron », un policier a poussé la septuagénaire. La preuve basée sur une vidéo de la manifestation filmée par Cnews dont le média ne s’est plus servi.
Lors de la manifestation des Gilets jaunes à Nice, interdite par les autorités, Mme Legay a été sérieusement blessée à la tête près de la place Garibaldi et a été transportée aux urgences à l’hôpital Pasteur.
Les « street medics » blessés par les forces de l’ordre
« Un street médic gazé et frappé au visage sans retenu » Ceci se passe à #Montpellier durant l’#ActeXIX #Acte19 #GiletsJaunes pic.twitter.com/BlMnVGJ3FE
— Street Medic France (Média) (@CStreetmedic) 23 mars 2019
Témoignage d’une médic qui a finit aux urgences (matraqué) ce samedi lors de la manifestation des #GiletsJaunes à #Nice « je ne lâcherais pas ! je serais encore médic et je le resterais jusqu’au bout, quitte à me faire matraquer... » Extraits du live sur fb : https://t.co/kGhhC38BAO pic.twitter.com/5zRJ8XCV97
— Street Medic France (Média) (@CStreetmedic) 24 mars 2019