Vous trouvez que votre beau-frère est un peu con, comme dans la soirée du Nouvel An des Inconnus ?
Et bien ne désespérez pas, sachez qu’il y a un moyen de l’améliorer, même s’il paraît mal parti, et ce, en quelques mois seulement.
La recette est simple, enfin, elle existe : ingurgiter l’intégrale Soral.
Pour cela, commencer par le plus accessible, par exemple le livre sur la drague. On n’a toujours pas compris pourquoi, dans l’école française, on foutait du Corneille et du Racine dans le gosier des mômes pour leur donner le goût de la lecture. C’est comme si, pour leur donner le goût des bonnes choses, on leur faisait avaler un foie gras de canard d’Alsace arrosé d’un Monbazillac 82. Ça ne marche pas comme ça, surtout si le gosse est très tacos-macdo-kebab-jeux vidéos. Il faut respecter une gradation.
Après la drague, on passe naturellement au bouquin sur le féminisme. C’est un peu plus ardu, mais clair et abordable. Dès qu’on a chopé le style et le concept, on avance plus tranquille. Ne pas dépasser dix pages par jour, au départ, car si c’est clair, c’est quand même dense : y a pas de gras, pas de phrase inutile.
Passer ensuite à l’Empire, le blockbuster politique national, et finir par l’Époque, toujours progressivement, sans vouloir aller plus vite que la musique. En un an ou deux, mais qu’est-ce que c’est, un an ?, surtout en cas de chômage ou d’année sabbatique, votre beauf aura radicalement changé. De pensée, et de comportement. Et peut-être de femme.
Il ne racontera plus de salades de droite ou de gauche, mais des trucs cohérents alliant droite des valeurs et gauche du travail, et ça change tout. On parle d’un saut qualitatif. Muni de cette grille, il ne fera plus honte dans les dîners de fête ou les déjeuners du dimanche, qui étaient usants à force de conflits et de conneries. Les deux vont ensemble, généralement.
Pensée politiquement transmissible
Ensuite, une fois que toutes ces lectures, ou au moins les quatre qu’on a proposées, seront digérées, il pourra sortir du cadre familial, dans lequel il aura écrasé politiquement tout le monde, pour aller dans le cadre amical et professionnel porter la bonne parole.
Car l’avantage de cette pensée, et on dit ça sans fayoter, c’est qu’elle est transmissible, non, attendez, mot ambigu, elle est contagieuse. C’est pour cette raison que les sbires du Système érigent des murs pour empêcher cette pensée de gagner le grand public, ce troupeau protégé pour une tonte sans risque de cabrage.
Mais la pensée – la vraie, pas celle de BHL – s’en fiche, elle passe muraille, et a le temps pour elle.
Apéritif avant de se plonger dans la lecture