Dix jours après son ouverture, le centre de premier accueil pour migrants de Paris héberge déjà 400 personnes. Une partie de ces migrants sera rapidement réorientée vers des structures plus pérennes, avant que d’autres ne prennent leur place. Une fluidité nécessaire pour empêcher la reconstitution de campements.
Déjà 529 migrants passés par le centre
« La nuit dernière, 399 places étaient occupées sur les 400 disponibles. Nous avons accueilli 529 personnes au total », explique Bruno Morel, le directeur général d’Emmaüs solidarités chargé de la gestion du centre, qui assure qu’« il n’y a pas d’engorgement » et se dit « ravi des premiers résultats ». Dans cet ancien entrepôt situé porte de la Chapelle, dans le nord de la capitale, Soudanais, Érythréens et Afghans souhaitant demander l’asile en France peuvent « se poser » pendant cinq à dix jours, avant de partir pour d’autres centres.
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Des collectifs dénoncent un « centre de tri »
Le centre parisien devrait accueillir 60 à 80 personnes par jour, en période hivernale. Un rythme qui permet d’empêcher un engorgement, d’après les gestionnaires. Ce centre modèle est pensé pour briser le cycle des démantèlements et des reconstitutions de campements de rues qui s’emballe depuis un an et demi. Il permet aux migrants de souffler, avec des chambres de quatre personnes, une laverie, des consultations médicales, et même des appareils de musculation et des tables de ping-pong à l’extérieur.
Aux côtés de 120 salariés, quelque 500 bénévoles se relaient pour faire tourner le projet qui s’attire aussi des critiques de certains collectifs, qui parlent de « centre de tri ».