Le Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a fait son discours devant le Parlement de Russie ce jeudi 4 décembre. C’est un exercice convenu, qui s’apparente au « discours sur l’état de l’Union » que fait le Président des États-Unis. S’il n’y a pas eu de « révélations » dans ce discours, il faut cependant en retenir les points suivants.
1. Une tonalité offensive vis-à-vis des pays occidentaux.
On s ‘attendait à un discours largement centré sur l’économie. Les turbulences du cours du rouble alimentaient cette attente. Or, la majeure part de ce discours a été réservée à la politique internationale. Le Président Poutine s’est exprimé de manière très ferme sur la politique américaine à l’égard de la Russie, ce qui n’est pas en soi nouveau, mais aussi sur la politique des pays européens, ce qui l’est nettement plus. Il se situe dans le cadre d’un affrontement de longue durée avec les États-Unis, ce qui ne pourra que renforcer les tendances au rapprochement avec Beijing.
Il faut noter qu’au prochain sommet de l’OSC, qui se tiendra à Oufa, au Bachkotorstan en Russie, au printemps 2015, l’Inde et le Pakistan vont faire acte de candidature et seront acceptés dans cette organisation. Ceci ne pourra que renforcer le poids international de la Russie.
2. Quelle politique économique ?
Sur la politique économique, trois annonces méritent de retenir l’attention. La première est proclamatoire. Vladimir Poutine a réaffirmé sa confiance dans une économie que l’on peut appeler « décentralisée ». Il a indiqué qu’il n’était pas question de « mobiliser l’économie ». La seconde va en apparence dans le même sens. Il a indiqué différentes mesures en faveur des PME/PMI :
(a) Un projet de gel de l’impôt sur les sociétés pour les 4 années qui viennent. (b) Un projet de geler la « supervision » par les autorités publiques des PME pour une période de 3 ans. Mais, ceci ne concerne que les PME qui n’auront pas eu à faire avec les autorités fiscales dans la période précédente. Si cela peut constituer un bon signal pour la création d’entreprises, il est clair que le nombre de bénéficiaires sera réduit au sein des PME existantes. (c) Il a offert une amnistie à tous ceux qui rapatrieraient leur capital en Russie.
Ces mesures sont certainement favorables, mais nettement moins qu’on ne peut le penser de prime abord. Elles favorisent plutôt les nouvelles PME que les PMR existantes. Quand aux effets de l’amnistie, ils ne seront importants que si se met en place une véritable politique pénalisant l’évasion fiscale.
Lire l’intégralité de l’article sur russeurope.hypotheses.org