2009 : Athènes affiche une dette de 134,6 % du PIB et un déficit de 15,3 % du PIB. En chiffres, ce pays de 11 millions d’habitants dépensait 36,3 milliards € de plus qu’il ne disposait de revenus (La France arrive toute juste à faire 4 milliards € d’économies.....) La dette grecque résulte de la gestion catastrophique du pays de 1981 à 1999, où le déficit grec a plongé de -8,7 % en moyenne. Un trucage des comptes publics (pour dissimuler ce déficit) a été organisé par le gouvernement socialiste grec lui même, pour lui permettre d’entrer dans la zone euro. Une fois dans la zone euro, en 2001, la fête a repris de plus belle. Les salaires des fonctionnaires ont augmenté de 126 % entre 2000 et 2009. En 2010, fin de la partie : les prêteurs arrêtent de prêter. La Grèce doit alors équilibrer son budget (comme le ferait un particulier) avec des coupes dans ses dépenses publiques, des hausses d’impôts, et par la réforme d’une administration bureaucratique incapable de lever de l’impôt comme partout dans le Monde. Ce qui est évidemment impossible sur le champ...et provoque la colère des Grecs. La Zone Euro et le FMI interviennent alors à grand coup de dizaines de milliards d’€ d’aide pour sauver la Grèce de la faillite, en lui accordant un délai de 5 ans. En échange, ils lui demandent de se réformer : c’est-à-dire adapter ses dépenses à ses revenus réels. Si les Européens, et le FMI, n’étaient pas intervenus la Grèce aurait quand même dû équilibrer son budget, mais toute seule et sans délai : en coupant 36,4 milliards € dans ses dépenses du jour au lendemain. Faute de quoi les banques auraient fait faillite et fait perdre aux Grecs toute leur épargne. « La politique d’austérité » est un ajustement budgétaire rendu nécessaire par le refus des marchés de continuer à prêter de l’argent à un pays qui s’est endetté, en « oubliant » de produire de la richesse. Bref la Grèce a dépensé beaucoup plus qu’elle ne gagnait, et cela pendant près de 30 ans.Que personne « n’ai rien vu venir » me surprend quand même un peu. L’Irlande, le Portugal, l’Espagne, la Lettonie sont aussi passés par là, et cela n’a guère suscité de compassion. Pour préserver le niveau de vie de la Grèce, sans réformes, et sans économie compétitive, la seule solution est que les citoyens européens (ou russes ?) acceptent de lui donner à fond perdu chaque année 36 milliards € pour financer ses dépenses et les salaires de ses fonctionnaires... Pas facile à vendre, hein ?