Malgré l’éviction des deux mauvais élèves – selon le surgé américain – Poutine & Xi, le G20 n’a pas accouché d’un délire écologiste et d’une position antirusse dans le conflit en Ukraine. Le G20, ce n’est pas les BRICS, mais l’Inde, courtisée par les grands pays occidentaux comme le nouveau pivot asiatique qui peut contrebalancer la puissance russo-chinoise, n’en a fait qu’à sa tête.
« Le G20 n’est pas la plateforme pour résoudre les questions géopolitiques et de sécurité. » (Modi)
Biden croyait avoir acheté Modi avec sa fastueuse réception en juin 2023 à la Maison-Blanche et son intégration dans le Quad (USA, Australie et Japon, soit le front anti-Chine), mais ce dernier est resté ferme sur sa ligne neutre. Le grand perdant, ou le petit perdant plutôt, c’est encore Macron, qui repart avec rien dans sa valise en termes de condamnation de l’agression russe et de climat.
L’Inde a plus de poids diplomatique que la France, désormais, mais ce n’est pas parce que le pays de Modi est 21 fois plus peuplé que celui de Macron, c’est parce qu’il joue une partition que nous avons abandonnée, celle de l’indépendance, de l’équilibre et de la paix. Le Quai d’Orsay, grignoté par les néocons, peut se les bouffer.
Une « guerre » Nord/Sud
Avant, le G20 s’appelait G7, c’était les 7 pays les plus industrialisés, donc occidentaux, et ils faisaient la leçon au reste du monde. Depuis, il y a eu les BRICS, ce contre-Occident, qui ne se laisse plus faire. Et en acceptant les autres grandes nations ou nations émergentes dans le club, les Occidentaux ont été obligés de lâcher du lest. À l’arrivée, ils ne commandent plus aussi facilement le monde tiers.
Ces derniers ont refusé de condamner l’opération spéciale russe. La réaction ukrainienne dans la bouche du porte-parole du ministère des Affaires étrangères :
« En ce qui concerne l’agression de la Russie contre l’Ukraine, le G20 n’a pas de quoi être fier. »
En face, Lavrov s’es frotté les mains : « Nous avons été capables de déjouer les tentatives de l’Occident pour “ukrainiser” l’ordre du jour du sommet ». c’est une victoire diplomatique pour la Russie, que la presse occidentale disait isolée dans le monde. Piteux, le président Macron a fait une déclaration orwellienne, à propos des Russes :
« Je n’ai pas le sentiment que ce soit une victoire diplomatique massive ni autre chose qu’une réalité d’isolement et de situation très minoritaire. »
Le climat, l’autre arme du Nord contre le Sud
Le second point important du sommet était le « climat », et malgré les grandes déclarations d’intention de notre président pour ce qui concerne la France, on a bien compris que les pays émergents n’avaient pas envie de décarboner, car leur développement dépend majoritairement de la consommation de pétrole, de gaz ou de charbon ! Les pays industrialisés ont voulu piéger les pays dits du sud, qui ne sont pas favorables au protocole de Kyoto, les Américains non plus, d’ailleurs, puisqu’ils sont en train de remplacer leur pétrole par du gaz de schiste.
Le piège tendu par les Occidentaux, c’est d’accuser aujourd’hui les pays émergents de polluer (rappel : le CO2 n’est pas de la pollution, c’est même du bon manger pour les forêts), alors que leur développement à eux est acquis depuis un siècle déjà. La décarbonation, c’est l’arme anti-chinoise du groupe euro-américain, et les Chinois n’en ont rien à faire. Face au diktat occidental incarné par les COP, l’Arabie saoudite, la Chine et l’Inde font bloc, et se vengent sur le dossier ukrainien. Car derrière, comme toujours, tout n’est qu’une question de pognon et de pouvoir.
Poutine, l’homme le plus recherché de la planète
Pour la forme, et pour les cocus écolos, les 20 pays se sont mis d’accord pour dire OK, on va augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix, et maintenant... passons à table. Et là, surprise : Modi leur a fait un menu végane. À la diète, les Occidentaux ! Ça, c’est de l’humour hindou. Va falloir compter avec eux, maintenant, dans le Grand Jeu.
Dernière claque pour le G7 (mal) planqué dans le G20 : Lula, le président brésilien, a déclaré que Poutine serait invité au G20 de 2024 à Rio, et qu’il ne sera pas arrêté ! Autrement dit, il s’assoit lui aussi (après le président sud-africain) sur la « justice » internationale, celle de la CPI qui délivre des mandats d’arrêt qui vont toujours dans le même sens, celui des Américains.
On attend avec impatience le mandat d’arrêt de la CPI contre Biden (et son ignoble fils) pour crimes contre les enfants...