Le fondateur du site Conspiracy Watch, Rudy Reichstadt, était une fois de plus invité par la CICAD au Salon du Livre de Genève pour parler de la dissidence. Comme la dernière fois, il a consacré une bonne partie de son temps à parler d’Alain Soral et d’Égalité & Réconciliation, sans apporter quelque chose de nouveau à son discours.
Fidèle à son mentor Gilles Kepel, il n’a également pas hésité à nous faire le coup de la congruence à l’égard du Front national en faisant un amalgame douteux entre ce parti politique et le prédicateur islamiste genevois Hani Ramadan.
Reichstadt suggère que leurs idées sont proches en réalité. Or, Hani Ramadan a publié plusieurs lettres ouvertes où il répond de manière virulente (à l’aide d’une reductio ad hitlerum sans ambiguïté) à Marine Le Pen qui l’utilisait un peu comme un épouvantail dans sa campagne électorale. La posture de Hani Ramadan s’explique par l’idéologie internationaliste des Frères musulmans et également par l’univers mental du Genevois qui a du mal à se détacher du vocabulaire de l’antiracisme institutionnel.
Reichstadt ne prend évidemment pas en compte cette dimension. Il préfère fantasmer sur une convergence qui n’existe pas. Lorsque nous lui faisons remarquer sa contradiction, il se lance dans une réponse amphigourique et parle de « sens de la stratégie politique » adoptée par Hani Ramadan. Le soi-disant pourfendeur de la « complosphère » cède en réalité lui même à la théorie du complot en prétendant que Ramadan aurait une stratégie qui vise à cacher sa réelle opinion. Il y a donc les complots interdits, ceux qui ne sont pas validés par Reichstadt et ses amis, et les siens.
Finalement l’amalgame de Reichstadt est aussi peu pertinent et peu crédible que celui de Marine Le Pen qui tentait de faire croire que Macron était dans les mains de l’UOIF.
Question de lapravda.ch à Reichstadt à 49:46 :