Dans une note intitulée « Conspirationnisme : un état des lieux », Rudy Reichstadt tire la sonnette d’alarme pour avertir d’un complot afro-gaucho-hitléro-survivalisto-catholico-islamo-souverainisto-antisémite, une sorte d’hydre maléfique dont Égalité & Réconciliation et Alain Soral seraient la principale tête :
« Thierry Meyssan est probablement l’une des personnalités qui, avec Dieudonné M’Bala M’Bala et Alain Soral (Égalité & Réconciliation), incarne le mieux le noyau dur de cette mouvance hétéroclite, fortement intriquée avec la mouvance négationniste, et où se côtoient admirateurs d’Hugo Chavez et inconditionnels de Vladimir Poutine. Un milieu interlope que composent d’anciens militants de gauche ou d’extrême gauche, ex-“Indignés”, souverainistes, nationaux-révolutionnaires, ultra-nationalistes, nostalgiques du IIIème Reich, militants anti-vaccination, partisans du tirage au sort, révisionnistes du 11-Septembre, antisionistes, afrocentristes, survivalistes, adeptes des “médecines alternatives”, agents d’influence du régime iranien, bacharistes, intégristes catholiques ou islamistes. Pour marginale qu’elle puisse paraître, l’influence de cette mouvance est loin d’être anecdotique. Le site soralien Égalité & Réconciliation caracole ainsi en tête des blogs politiques français et se place depuis deux ans parmi les 250 sites web français les plus consultés, tous genres confondus »
Ce document a été publié le 24 février dernier par l’Observatoire des radicalités politiques (animé par le journaliste à Actualité juive, Jean-Yves Camus) pour le compte de la Fondation Jean-Jaurès, un laboratoire d’idées proche du parti socialiste, financé intégralement par l’État et dirigé par le spin doctor Gilles Finchelstein (Havas Worldwilde). Pour introduire cette note, l’animateur de Conspiracywatch écrit :
« Les attentats de Paris des 7 et 9 janvier 2015 ont eu un effet collatéral inattendu : la désignation, de la part des plus hautes autorités de l’État, du conspirationnisme comme problème public. »
Et si c’était cela l’effet Charlie ? Un « effet collatéral inattendu », dont résulte un amalgame fait par « les plus hautes autorités de l’État » entre les attentas de Paris et le « conspirationnisme ».
S’il reconnaît en substance qu’il n’y a aucun rapport entre les attentats et le « conspirationnisme », Rudy Reichstadt se garde bien de donner la moindre explication à ce glissement opéré par les autorités de l’État. Donner une explication à cet « effet inattendu », donc inexplicable, relèverait sans doute de ce qu’il appelle « théorie du complot ». Un phénomène qu’il définit ainsi :
« Une théorie du complot consiste par conséquent en un récit “alternatif” qui prétend bouleverser de manière significative la connaissance que nous avons d’un événement et donc concurrencer la “version” qui en est communément acceptée, stigmatisée comme “officielle” […] Plus récemment, la réactivation du “mythe Rothschild” a pu également être observée à la faveur de l’entrée d’Édouard de Rothschild dans le capital de Libération, de la circulation d’une rumeur (sic) affirmant qu’une loi bancaire votée en 1973 – stigmatisée (!) sous le nom de “loi Pompidou-Rothschild” – serait à l’origine de la crise de la dette française. »
Finalement, tout est affaire de stigmatisation… et de psychologie :
« Ici encore, la psychologie sociale nous enseigne que notre prédisposition à la théorie du complot est accentuée par le choc émotionnel provoqué par l’issue dramatique d’un événement. Plus les conséquences d’un événement sont tragiques ou choquantes, et plus nous avons spontanément tendance à lui attribuer des causes exceptionnelles. […] Enfin, placés en situation de perte de contrôle, nous aurions tendance à interpréter ici encore comme intentionnels des événements qui ne le sont pas, les personnes qui comprennent mal l’environnement dans lequel elles évoluent ayant, selon une étude dont les résultats ont été rapportés en 2008 dans l’hebdomadaire américain Science, une tendance plus prononcée que les autres à minimiser le poids du hasard dans la marche des événements.[…] Une vision du monde marquée au coin de l’extrémisme : comme l’a mis en évidence une récente étude néerlandaise, les sympathisants d’extrême droite et d’extrême gauche sont plus enclins que les autres à verser dans la théorie du complot. »
Bref, la « théorie du complot » est une « stigmatisation » sortie du cerveau d’« extrémistes », fragiles psychologiquement et qui de surcroît ne comprennent rien !