L’île de Sentosa est le théâtre pendant quarante-huit heures d’une improbable rencontre. Le président américain Donald Trump et Kim Jong-un, dernier avatar de la dynastie qui règne depuis plus de soixante-dix ans sur la Corée du Nord, entament un sommet visant au démantèlement progressif du programme nucléaire nord-coréen, assorti, en contrepartie, de garanties de sécurité et d’une aide économique.
La Corée du Nord est le pays le plus militarisé au monde en ce qui concerne la proportion de la population engagée dans les forces armées. Elle développe un programme nucléaire ainsi qu’un programme spatial qui effraient ses voisins et menacent, selon certains, la paix dans le monde. Les 238 km de frontières entre la Corée du Nord et son voisin du Sud sont les plus militarisées de la planète. Les deux voisins ont déjà initié un rapprochement en avril dernier. Kim Jong-un et le président sud-coréen Moon Jae-in se sont serré la main devant les caméras du monde entier.
Que sortira-t-il de cette rencontre entre les dirigeants de deux États officiellement en guerre depuis le début des années 50 ? Peuvent-ils conclure un accord raisonnable ? Doit-on craindre un coup d’éclat de l’un des deux impétrants réputés pour leur caractère éruptif et leur imprévisibilité ?
07 h 48 – Kim Jong-un invité à la Maison-Blanche
Le président américain a affirmé avoir établi « une relation très spéciale » avec Kim Jong-un, qu’il compte inviter à la Maison-Blanche. « On a tourné la page du passé », s’est de son côté félicité le leader nord-coréen. Les deux hommes ont également signé un document commun dont le contenu demeure inconnu à cette heure.
07 h 42 – Pékin salue le début d’une « nouvelle histoire »
La Chine, principale alliée de la Corée du Nord, a salué mardi le sommet en cours à Singapour entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, tout en appelant de nouveau à une « dénucléarisation totale » de son voisin. « Aujourd’hui, le fait que les plus hauts dirigeants des deux pays soient assis côte à côte pour des pourparlers d’égal à égal a un sens important et constitue le début d’une nouvelle histoire », s’est félicité devant la presse le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi.
07 h 35 – Le coup de maître de Donald Trump ?
Donald Trump, qui met inlassablement en avant son sens de la négociation et son instinct, avait assuré qu’il saurait « dès la première minute » de sa rencontre avec l’homme fort de Pyongyang si ce dernier était déterminé à bouger. Et si, en dépit de préparatifs chaotiques, des signaux parfois contradictoires envoyés par l’administration Trump, d’une annulation suivie presque immédiatement d’une reprise des contacts, ce président atypique réussissait là où tous ses prédécesseurs ont échoué ? Analystes et historiens jugent qu’il existe une ouverture mais rappellent à l’unisson que le régime de Pyongyang est passé maître dans l’art des promesses non tenues. En 1994 puis en 2005, des accords avaient été conclus, mais aucun d’entre eux n’a jamais été réellement appliqué. « Trump va probablement crier victoire, quel que soit le résultat du sommet, mais la dénucléarisation de la péninsule coréenne est un processus qui prendra des années », estime Kelsey Davenport, de l’Arms Control Association. Le « vrai test » sera « l’adoption ou non par la Corée du Nord de mesures concrètes pour réduire la menace que représentent ses armes nucléaires ».
« La mise en scène de ce sommet, des poignées de main aux drapeaux jusqu’au décor, ressemble en tout point à celle d’une rencontre entre deux États souverains avec des relations diplomatiques normales, a tweeté l’analyste Ankit Panda. L’effet de légitimation pour le régime de la Corée du Nord est indéniable. »
07 h 01 – L’ex-strar de la NBA Dennis Rodman revêt l’habit de commentateur
L’ancienne star du basket américain Dennis Rodman a ajouté sa touche d’extravagance au sommet Kim-Trump, en donnant sa vision de l’issue des discussions. L’ex-coéquipier de Michael Jordan aux Chicago Bulls, qui s’est rendu cinq fois à Pyongyang depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong-un, grand fan de basket, s’est invité à l’événement. Kim Jong-un « essaye de faire avancer son pays... Et Donald Trump va faire du bon boulot », a-t-il asséné, ému, sur CNN, coiffé d’une casquette rouge arborant le slogan de campagne de Donald Trump « Make America great again » (Rendre sa grandeur à l’Amérique).
Événement télé réalité historique Dennis Rodman s effondre en pleurs en direct ... Sur le sommet.. pic.twitter.com/0Ajqz7uAxU
— LAURENCE HAIM (@lauhaim) 12 juin 2018
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06 h 35 – Une poignée de main historique
Une terrasse de bâtiment colonial désert. Deux hommes s’approchent pour une poignée de main historique, retransmise en direct dans le monde entier. Les limousines des dirigeants américain et nord-coréen Donald Trump et Kim Jong-un ont emprunté le pont liant Singapour à l’île de Sentosa, plus connue pour ses parcs d’attractions, des studios Universal aux baignades avec les dauphins. Direction l’hôtel de luxe Capella, construit sur le site d’une ancienne base britannique, bouclé pour l’occasion. Les deux hommes sont sortis sans un sourire de leurs véhicules, arrivant ensuite de façon totalement symétrique sur la terrasse choisie comme décor sobre de cette rencontre dont les chaînes d’information en continu parlent en boucle depuis des jours. Figée, la poignée de main, moment tant redouté des hommes politiques rencontrant Donald Trump, a duré un peu plus de dix secondes.
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Après avoir traité Trump de tous les noms depuis novembre 2016, notons le revirement et la sidération du journalisme mainstream français devant les avancées diplomatiques du dirigeant américain. Désormais, il s’agit de « coups de poker ». Bientôt, on parlera peut-être d’« intelligence »...
Pour rester lucide, Trump n’est pas l’ami de l’humanité, ni de la Corée, et encore moins de la France. Il défend les intérêts du peuple américain et, dans l’univers très fermé des élites politiques actuelles, c’est assez rare pour être souligné.
On ne peut pas en dire autant des dirigeants de l’Europe occidentale, qui imposent à leurs administrés une pilule mondialiste synonyme de chômage et d’immigration de masse. Trump, lui, a choisi l’emploi et la réduction de l’immigration.
Pour le reste, il est en charge des intérêts du pouvoir profond en dehors des USA, et c’est là que les divergences de vues peuvent être dangereuses...