Sur le papier, la manifestation de soutien à Gaza prévue samedi 19 juillet dans l’après-midi ne devait pas avoir lieu. Mais les associations organisatrices ont décidé de braver l’interdiction de la préfecture de police et de défiler à Paris comme prévu au départ de Barbès dans le 18e arrondissement. Vendredi soir, le tribunal administratif saisi en urgence par les organisateurs a confirmé l’interdiction de la manifestation en raison des risques d’incidents.
[...] Le PCF, traditionnellement engagé dans la lutte pour la solidarité avec le peuple palestinien, a refusé de s’associer à la manifestation : « Nous n’irons pas au rassemblement du Hamas et des soraliens. » Même position pour l’Association France Palestine solidarité (AFPS). Tawfiq Tahani, président de l’AFPS, explique : « Nous avons besoin de temps pour clarifier son mot d’ordre même si nous sommes solidaires de toutes les manifestations. » L’association n’a pas voulu cautionner une phrase de l’appel à manifester qui exprime un « soutien à la résistance palestinienne sous toutes ses formes », sous-entendu celle du Hamas comprise. Le président de l’AFPS affirme ne pas « vouloir entrer dans ce débat interpalestinien ».
[...] Du côté des organisateurs pourtant, on assure qu’aucune infiltration indésirable n’est tolérée. Des membres de Génération Palestine et du réseau Palestine, associé à l’organisation, redoutaient malgré tout la présence de groupes issus des Jeunesses révolutionnaires françaises, un mouvement proche d’Alain Soral, qui avait prévu de se joindre au cortège. À l’origine, ils avaient lancé leur propre appel avant de se rétracter, appelant à se greffer à la manifestation déjà existante. « Il est hors de question de manifester à leurs côtés », expliquait-on parmi les organisations propalestiniennes.