Le nouveau rapport annuel de l’ONG a été présenté à Paris mardi 21 février. Il insiste sur l’émergence de discours politiques rejetant la faute sur les « autres », notamment les réfugiés et les migrants.
C’est la première fois que la publication du rapport annuel d’Amnesty International a lieu dans une autre ville que Londres, siège de l’ONG. « Les droits de l’Homme que nous défendons sont issus de la Révolution française. Ces mêmes droits sont aujourd’hui en danger face à une rhétorique qui estime que certaines personnes sont moins humaines que d’autres. L’édition 2016-2017 de ce rapport étudie le poison de ce message », a indiqué mardi 21 février le secrétaire général de l’organisation, Salil Shetty depuis Paris.
La présentation était axée sur les dangers en Europe d’un discours de « déshumanisation pratiquée par des partis qui peuvent se dire centristes », selon John Dalhuisen, directeur Europe et Asie centrale chez Amnesty. Pour Salil Shetty, « en 2016, l’utilisation cynique de ces discours, qui rejettent la faute sur les "autres" et distillent la peur et la haine, a atteint des niveaux inégalés depuis les années 1930. »
Concernant la France, Camille Blanc, de la branche française de l’ONG, relève la persistance de l’état d’urgence qui restreint les droits fondamentaux en vertu des conditions de sécurité. Elle dit également regretter que les autorités françaises aient laissé signer l’accord entre l’Union européenne et la Turquie concernant les réfugiés, et espérer que « cet accord ne sera pas dupliqué avec la Libye, le Niger ou le Soudan. »