Les ministres des Finances des dix pays de l’Union européenne non membres de la zone euro, mécontents d’être tenus à l’écart des négociations sur l’avenir de l’Union monétaire, ont décidé de se rencontrer entre eux lundi à Bruxelles pour rapprocher leurs positions.
Le ministres ont prévu de se retrouver pour un dîner de travail dans un hôtel de Bruxelles, tandis que leurs secrétaires d’Etat se réuniront à l’ambassade de République tchèque, ont indiqué des sources diplomatiques.
L’objectif est de parvenir à une position commune sur les questions qui intéressent ces dix pays dans la gestion de la crise de la dette de la zone euro, notamment la recapitalisation du secteur bancaire européen. Selon l’un des diplomates, les ministres entendent aussi se pencher sur les conséquences sur le long terme découlant de la crise de la dette, en particulier l’intégration de plus en plus poussée des dix-sept pays membres de la zone euro.
"Lorsque la zone euro n’aura plus qu’un seul ministre des Finances, et cela sera bientôt le cas, le reste de l’UE doit s’assurer qu’il ne sera pas perdant en étant considéré comme un partenaire commercial de seconde zone", dit-il. Ces dix pays tiennent au marché unique rassemblant les 27 pays de l’UE "et le processus d’intégration renforcée de la zone euro ne doit pas entraîner des distorsions du marché unique en faveur de la zone euro", a ajouté cette source.
Le président de l’Union européenne Herman Van Rompuy vient d’être chargé de faire des propositions en vue de renforcer le pilotage en commun des politiques des différents pays de l’Union monétaire, y compris via des changements du traité de Lisbonne.
"Si les 17 pays de la zone euro se rapprochent, nous devons faire la même chose", a résumé un autre diplomate, "le problème est que si nous avons un intérêt commun sur cette question, de nombreux sujets nous divisent encore".
Selon les sources diplomatiques, ce type de réunion à dix est appelé à se renouveler de manière assez régulière à l’avenir en marge des rencontres importantes de la zone euro. Ce groupe comprend la Grande-Bretagne, la Bulgarie, la République tchèque, le Danemark, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie et la Suède.
Emmenés par Londres et Varsovie, ils s’étaient plaint d’être mis à l’écart des grandes décisions de la zone euro lors d’un récent sommet européen, le 23 octobre, arguant que les décisions de l’Union monétaire avaient aussi un impact sur eux. Le président français Nicolas Sarkozy les avait sèchement renvoyés dans les cordes.