Le secrétaire d’Etat à la Défense allemand, Stephane Beemelmans, a évoqué les intentions de Paris et de Berlin en matière de drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance), lors d’un entretien publié ce 21 septembre par LaTribune.fr.
Le 12 septembre dernier, l’on apprenait, grâce à un communiqué envoyé tardivement, la signature d’un accord franco-allemand concernant “la définition des besoins” en pour le développement d’un futur drone MALE européen ainsi qu’une “coopération opérationnelle comme étape intermédiaire.” Le tout sans plus de précisions.
Ainsi, Stephane Beemelmans apporte des confirmations. Le drone MALE franco-britannique Telemos, qui devait être conçu par BAE Systems et Dassault Aviation, ne se fera pas, le responsable allemand le qualifiant “d’ancien projet”. Comme d’ailleurs le Talarion d’EADS, pourtant lancé à l’origine par la France, l’Allemagne et l’Espagne. Là, aucune surprise : l’on sait que le groupe européen a décidé d’arrêter les frais.
“Nous voulons dépasser ce stade et ne produire qu’un seul drone, européen cette fois-ci. Nous allons donc étudier les possibilités de réalisation d’un drone commun sur la base de spécifications militaires communes. L’idée est d’avoir un drone disponible à l’horizon 2020-2023″ a ainsi expliqué Stephane Beemelmans.
Autrement dit, il n’est pas question de faire comme dans les années 1980 avec les avions de combat. Mais pour cela, il faudra se mettre d’accord sur les capacités que l’on souhaite. Ce qui n’est pas toujours aussi facile qu’on le croit. Que l’on songe aux difficultés rencontrées avec l’A400M…
Par ailleurs, et comme la France et l’Allemagne ont besoin de trouver une solution intermédiaire pour éviter une rupture capacitaire dans l’attente du drone européen, Stephane Beemelmans a indiqué que la “création d’une unité franco-allemande de drones” est à actuellement à l’étude.
Cette formation, a-t-il précisé, “mettrait en commun les travaux effectués sur les drones jusqu’ici, et se poursuivrait probablement après l’entrée en service d’un nouveau drone commun.” Et d’ajouter que cette “collaboration (…) est expressément ouverte aux Britanniques ainsi qu’à d’autres pays européens.”
Visiblement, cette approche semble aller dans le sens de l’achat du drone MALE américain MQ-9 Reaper par la France. Cet appareil intéresse aussi les militaires allemands et polonais en plus d’être déjà en service au sein des forces armées britanniques et italiennes.