La situation en Syrie exige une solide connaissance historique, que les agents des médias mainstream n’ont pas : ces produits de Sciences Po et autres moules à gaufres ont été nourris au lait de la désinformation depuis tout petits. On n’en tirera que mensonge ou malhonnêteté.

Pour trouver une explication cohérente qui éclaire la complexité syrienne, il faut aller chez les mal-pensants, exilés par leurs homologues mainstream sur les réseaux sociaux, et qui pensent évidemment beaucoup mieux que les autres. C’est le cas d’Alexis Poulin et de son invité Michel Fayad.

Que vont dire les Riposte laïque quand ils vont comprendre et admettre qu’Israël a aidé à installer un régime islamiste à Damas ? Leurs fils vont-ils se toucher ? Pour eux, Netanyahou n’est pas le problème, mais la solution. Il incarne la ratonnade grand format au Proche-Orient.

À Riposte laïque, on se targue d’être anti-musulmans, ou islamophobes, c’est leur droit. Cependant, quand Bachar est renversé par un Al-Qaïda lifté, on crie au loup islamiste.

Pour l’instant, on est encore dans la lucidité. Mais alors, comment prendre fait et cause pour Israël, qui a misé sur une déstabilisation islamiste en Syrie, afin d’engloutir définitivement le Golan, au mépris des lois internationales ? Le pouvoir de Tel-Aviv se bat-il vraiment contre les islamistes ?

Les derniers événements, parce que tout va très vite, donnent raison aux lucides contre les idéologues, qui sont généralement binaires. Israël applique la méthode américaine, déjà éprouvée en Iran en 1958 et en Irak dans les années 90 : détruire l’opposition socialiste et/ou nationaliste, installer les islamistes au pouvoir en les contrôlant, puis les détruire comme le Hamas en rappelant que ce sont de dangereux islamistes.

L’armée israélienne a « détruit les principaux sites militaires en Syrie » en menant environ 250 frappes contre le pays depuis la chute du président Bachar al-Assad, a fait savoir mardi 10 décembre l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Selon cette organisation, Israël a entre autres bombardé des aéroports, des radars, des dépôts d’armes et de munitions et des centres de recherche militaires dans plusieurs régions. (France Info)

Les HTS, cette recomposition des djihadistes des années 2011-2021, seront détruits un jour par Israël sous le prétexte de crimes contre le peuple syrien ou contre la « démocratie », et la Syrie sera engloutie par le Grand Israël. Aujourd’hui, cette prédation est officielle dans la bouche des sionistes, et du premier d’entre eux, Netanyahou :

« Aujourd’hui, tout le monde comprend l’importance capitale de notre présence sur le Golan, et non au pied du Golan. Le Golan (qui surplombe les collines de Galilée et le lac de Tibériade dans le nord d’Israël) fera partie de l’État d’Israël pour l’éternité. »

Le Figaro nous apprend en outre que l’assassin de Samuel Paty était en lien avec le groupe islamiste HTS, qui vient de prendre Damas. Là, ça devient carrément dérangeant pour les israélistes, qu’ils soient à Riposte laïque ou sur LCI, CNews et BFM TV. On leur souhaite bien du courage pour expliquer ce qui suit à leurs ouailles.

Mohammed al-Joulani le martèle depuis des années : le djihad global ne l’intéresse plus. Lui l’ancien fondateur du Front al-Nosra, affilié à al-Qaida, ex-compagnon de route d’al-Baghdadi, chef sanguinaire de l’État islamique, aurait détourné les yeux du terrorisme pour se concentrer sur le nationalisme syrien. Avec son groupe de rebelles islamistes Hayat Tahrir al-Sham (HTS), fondé en 2017, il a renversé le régime de Bachar el-Assad dimanche, après une offensive éclair. Et joue depuis la carte de la modération. Finis les projets d’attentat contre l’Occident, toute son attention s’est concentrée ces dernières années sur la chute du régime baasiste, clame-t-il.

Pourtant, un article du Parisien daté d’octobre 2020 établit des liens entre l’organisation islamiste et l’assassin de Samuel Paty. Quelques minutes après avoir décapité l’enseignant à la sortie du collège de Conflans-Sainte-Honorine, le terroriste tchétchène Abdoullakh Anzorov envoie une photo de la tête tranchée à un certain « Dnevnik_71 » sur Instagram, accompagné d’un message audio : « J’ai décapité le prof, là je vais faire le djihad en France ». Son interlocuteur lui répond : « Allah Akbar ! Que la paix, la miséricorde et la bénédiction d’Allah soit sur toi ». Il sera identifié plus tard comme un membre actif de Hayat Tahrir al-Sham et localisé en Syrie, selon les informations de nos confrères du Parisien.

Il ne faut pas avoir fait l’ENA et l’X comme Attali pour comprendre que l’intérêt d’Israël, depuis des décennies, est de détruire tous les nationalismes arabes autour de « ses » frontières, étonnamment extensibles. Kadhafi avait averti ses homologues, mais on lui avait ri au nez...

En espérant que l’assassinat de Samuel Paty par la filière HTS, soutenue par Israël, ne fasse pas de nouveaux petits en France...

Jolani par BFM TV