Frédéric Taddeï reçoit le (pas encore) candidat Éric Zemmour dans Interdit d’interdire, sur RT France, le 8 novembre 2021. Devant un animateur trop admiratif pour poser les questions dérangeantes, ou reprendre les points litigieux pour l’acculer dans ses impasses, Zemmour se balade. Il nous fallait intervenir, et faire l’autre partie du travail de l’animateur : la critique.
15’03 – Zemmour : Je ne veux pas spécialement réhabiliter le maréchal Pétain, expression d’ailleurs de Léa Salamé, et d’un journaliste, et maintenant tout le monde la reprend, ça a jamais été la mienne vous voyez. Je voulais simplement dire : un, un moment de basculement des années 70, et deux, dire que je pense que il faut arrêter la repentance, il faut arrêter la culpabilisation parce que ça interdit à la France et au peuple français de se défendre contre l’événement majeur et contre l’invasion majeure d’aujourd’hui qui est l’invasion venue du sud et la subversion islamique.
La question E&R
Qui est à l’origine de cet « événement majeur », qui mène à ce que les nationaux-sionistes appellent le grand remplacement ? Quel est le pouvoir qui a tordu le bras (revoir Kalifat qui tord celui de Macron au CRIF, le vrai centre de pouvoir) de l’exécutif français pour imposer cette invasion qui n’avait rien à voir avec une immigration de travail ?
17’45 – Taddeï : Vous leur en voulez pour la loi Gayssot, qui est la première des lois mémorielles, qui va ouvrir là aussi la porte à toutes les autres, vous leur en voulez pour ce qu’on a toujours reproché aux juifs, la double allégeance, là aussi vous êtes du côté de ceux qui reprochent la double allégeance, éventuellement d’aller se faire enterrer en Israël. Vous êtes obligé de vous heurter à votre propre communauté ?
L’analyse E&R
Zemmour, soutenu par la haute Banque, n’a pas l’air de craindre les cris d’orfraie de la LICRA et des ses représentants, qui ont l’air de jouer un air de pipeau pour la galerie. L’essentiel étant de contrôler, de droite à gauche, voire de l’extrême droite à l’extrême gauche, le débat. Le non-candidat semble encore moins craindre les hurlements de la tendance socialo-sioniste qui est en train de fondre devant la puissance nationale-sioniste montante.
Zemmour : D’abord, vous savez, vous me connaissez un peu, je ne crois pas aux communautés. Je ne connais que la communauté nationale, donc c’est un premier sujet, de discorde. Moi, je ne connais que des citoyens français de confession juive, éventuellement, ou pas, et c’est comme ça que je me considère, c’est comme ça que je me vis. À l’époque dont vous parlez, dans les années 60-70, le premier à s’être élevé contre ce que vous analysez fort bien, s’appelle quand même Claude Lévi-Strauss, vous avez vu, je le cite, c’est pas n’importe qui. Donc moi, je me situe dans les pas, modestes, de Claude Lévi-Strauss. D’ailleurs pour beaucoup d’autres sujets. Je pense effectivement qu’à partir des années 70, les, non pas la communauté juive, les dirigeants de la communauté juive, les gens du CRIF, comme le grand-rabbin aujourd’hui Haïm Korsia, tous ces gens, oui, ont choisi le communautarisme. Le meilleur exemple c’est le fameux dîner du CRIF où les gouvernants et le président de la République lui-même sont sommés de s’expliquer sur la politique d’Israël.
Taddeï : Vous avez dû y aller vous-même, en tant que journaliste.
Zemmour : Jamais, jamais ! Même pas en tant que journaliste. Jamais, et ça m’a toujours choqué. D’ailleurs d’autres juifs célèbres et qui n’ont pas du tout mes idées, ont été choqués. Je me souviens qu’Alain Minc a protesté contre ce genre de dîner. (…) Les dirigeants ont opté pour le communautarisme et ont ouvert la voie à d’autres communautarismes (…) Je l’ai déjà dénoncé dans Le Suicide français. Ça ne me dérange pas d’être en opposition avec les dirigeants d’une communauté qui sont complètement en décalage, en déphasage, avec le peuple. C’est exactement la même évolution que dans le reste de la France, le décalage entre les dirigeants et le peuple.
L’analyse E&R
Ce qui ressort de la position en apparence courageuse de Zemmour sur le lobby sioniste – ce qui ne l’a pas mis à l’amende comme Alain Soral, bien au contraire, puisqu’il a l’appui de Rothschild et de JP Morgan pour sa candidature –, c’est qu’il semble plus avertir le lobby de l’impasse politique et des dangers du totalitarisme actuel, c’est-à-dire d’un pouvoir sans opposition, que se mettre en frontal avec lui. La réactivation du débat gauche/droite est encore le moyen de diviser le peuple français, et Zemmour ne fait que mettre des bûches dans ce feu, quand ce ne sont pas les idiots utiles du gauchisme qui lui fournissent le meilleur combustible.
20’59 – Taddeï : Plus on est juif, moins on est français, vous pensez ça ? Que plus on est juif, moins on est français ?
21’33 – Zemmour : Deux phrases simples de Napoléon, qui organise, vous savez, le judaïsme officiel. Un, vous devez, on parle des juifs évidemment, vous devez vous agréger au peuple français, exactement ce que je fais, je considère que je fais partie du peuple français car je m’y suis agrégé, et deux, vous devez considérer que Jérusalem, c’est Paris. C’est exactement ce que je pense, je pense que nous devons revenir à ces fondamentaux. Et c’est sur la base de ces fondamentaux que je viens dire aux musulmans, aux Français de confession musulmane, n’imitez pas les mauvais bergers que sont les dirigeants de la communauté juive, imitez plutôt ce qu’a été l’histoire du judaïsme français, de l’israélitisme, et assimilez-vous ! Et je dis exactement aux musulmans français la fameuse phrase, vous la connaissez, de Clermont-Tonnerre, « rien aux juifs en tant que nation, tout en tant qu’individus ».
33’08 – Zemmour : Il y a la course de vitesse entre la démographie et la politique. La démographie nous emmène au Liban, en grand.
L’analyse E&R
Là encore, la libanisation de la France, la fracturation de notre pays en communautés, est une conséquence, voire une stratégie, de la politique des dirigeants de la communauté juive organisée qui, par un moyen que nous ignorons, commandent aux présidents successifs élus par les Français. Ainsi, une minorité peut-elle shunter le système électoral démocratique pour imposer sa volonté, ou ses intérêts. On retrouve notre deuxième point, celui d’un Zemmour qui a compris que le lobby a été trop loin en bafouant la démocratie et en faussant le jeu politique français, en misant gagnant à tous les coups. La dictature de Macron n’est qu’un épiphénomène dans la dictature du lobby sioniste français.
53’04 – Zemmour : Si je suis au second tour, face à Emmanuel Macron comme me donnent les sondages aujourd’hui, mais la classe politique traditionnelle devra bien choisir !
54’14 – Zemmour : Alors là, je suis sérieux, vous n’imaginez pas la qualité, l’extrême qualité, sincèrement, des gens qui m’ont rejoint depuis plusieurs mois. Des gens, des normaliens, des polytechniciens, des énarques. (…) Attention, la société civile d’Emmanuel Macron n’est pas ma société civile. Je vais vous dire pourquoi : c’est une question de sociologie. Emmanuel Macron, qu’est-ce que c’est ? C’est la sociologie des métropoles, des bobos. C’est la sociologie des gens qui pensent que la mondialisation c’est bien et que l’immigration, c’est formidable. (…) Moi j’ai une sociologie de gens, vous voyez les sondages, c’est très intéressant à analyser, de gens qui sont soit des classes populaires, soit des classes plus huppées, qui ont comme point commun d’aimer la France, d’être patriotes, d’aimer les traditions françaises, les mœurs françaises, l’art de vivre à la française, l’histoire de France.
L’analyse E&R
Zemmour, qui se fait le chantre du retour du peuple, et du peuple souverain selon les principes du général de Gaulle, montre là, par inadvertance, une inclination fâcheuse pour les élites, celles qui justement fondent la technostructure française, qui, c’est le moins qu’on puisse dire, n’a pas résisté à l’américanisation et à la sionisation de notre pays. Cette couche dirigeante a littéralement trahi le peuple, pour des postes, pour du pouvoir, pour de l’influence, et ne s’est pas opposée à l’occupation progressive américano-sioniste, dite aussi mondialiste. Le drame français vient de ce choix néolibéral qui ne correspond pas à notre mentalité, et qui fait de nos élites quasiment nos ennemis.
Depuis 2019, l’ancien ambassadeur de France aux États-Unis vend des prestations de conseil à des sociétés privées dans des « conditions irrégulières ». Parmi ses employeurs : le groupe israélien NSO, concepteur du logiciel espion #Pegasus. https://t.co/0YfqfCyozk
— Mediapart (@Mediapart) November 10, 2021
Autre illustration parfaite avec l’ingénierie baptisée covid : toute la hiérarchie politico-sanitaire française (Agences régionales de santé, Assistance publique, ministère, Haute autorité de santé, Conseil scientifique...) a participé, pour le plus grand profit des trois Big – le Big Pharma, le Big Tech et la Big Bank –, à l’enfumage du peuple de France qui se retrouve, presque deux ans plus tard, les quatre fers en l’air. Avec une surveillance électronique accrue, une dictature politique de plus en plus dure, une répression sanitaire insensée, une inflation galopante, une paupérisation jamais vue, une criminalisation de la résistance, ce qui annonce un chaos économico-social inédit. Mai 68, à côté de ce qui nous attend, ressemble à une fête.
Zemmour, en plaçant sa candidature au cœur de cette technostructure, ou du moins dans sa mouvance, voire à sa tête, ne change rien par rapport à ses prédécesseurs, tous inféodés au Système, parce que produits de ce Système.
55’51 – Taddeï : Merci en tout cas Éric Zemmor [Sic] d’avoir passé presque une heure dans cette émission…
Le résumé pour lecteurs pressés
Zemmour, qui est loin d’être un idiot, a compris le danger pour le lobby sioniste de continuer sur cette lancée totalitaire de plus en plus répressive, parce qu’il sait que les Français n’en peuvent plus.
Il veut associer – en apparence – ce même peuple de France aux intérêts de la communauté juive organisée, mais pour cela, il faut faire, pour les Français patriotes ET pour le lobby, certaines concessions : le lobby doit lâcher un peu la bride sur la répression du patriotisme français, et les Français doivent s’en prendre aux ennemis du sionisme – les musulmans – qui sont présentés comme le problème numéro un du peuple français. Des musulmans qui « doivent » eux-mêmes démocratiser ou franciser leur religion... ce que les juifs n’ont pas fait.
Chapeau, l’artiste. Le peuple français tombera-t-il dans le panneau ?