« À qui le tour ? »
La vérité déprimante, c’est que même après cinq ans de mensonges et de trahisons, Sarközy a fait un très bon score !
27% des voix pour cet escroc des Carpates, c’est bien plus que Chirac en 2002 !
Voilà la première réalité du scrutin ! Elle est là, et pas ailleurs, l’explication de l’absence de Marine Le Pen au second tour.
Malgré l’évidence de la crise et ses causes parfaitement expliquées – par moi et par d’autres – les deux champions du Système ont raflé la mise !
28 et demi et 27%, ça en dit long sur la psychologie femelle du peuple de France. Peuple désormais composé majoritairement de salariés de bureau hermaphrodites, sodomites ! Une masse amorphe incapable de voir venir le tsunami financier et qui jouit encore paisiblement des derniers gadgets de la société de consommation : téléphones portables, écrans plats à crédit, prêt-à-porter chinois.
Un vote qui en dit long sur sa double démoralisation – plus ni âme ni couilles – et sur la force des médias.
Si on regarde la carte sociale de ce premier tour : plus on est chez les riches, plus les deux de l’UMPS – Hollande aussi bien que Sarko – font des voix.
Le seul candidat à y hausser aussi sa moyenne, c’est l’écologiste norvégienne ! Ce qui signifie bien ce qu’est devenue l’écologie politique : du snobisme bobo anti-populaire issu des centres-villes privilégiés.
Mais avec 2% récoltés dans les urnes, inutile de s’acharner…
A l’opposé, le peuple traditionnel, issu du primaire et du secondaire (agriculture, pêche, industrie) relégué, lui, loin des centres-villes, dans les banlieues hostiles et, au-delà, dans les nouvelles friches sub-sub-urbaines désertées par l’emploi et les services publics, ce peuple-là, lui, a tenu. Il a fait Front et voté national. Mais ces paysans, ces prolétaires, sur lesquels Karl Marx comptait aussi pour la Révolution, sont désormais minoritaires en France ; minoritaires statistiquement – les paysans sont 2%, les cols bleus 20% – et minoritaires idéologiquement.
Après ce constat plutôt accablant, parlons du troisième homme. De ce truc monté par le système bipartite après la claque du 21 avril pour déclasser Le Pen, et qui avait donné Bayrou en 2007.
Bayrou le notable de province européocentriste qui veut payer la dette – soit le racket bancaire – est passé de mode. Dégonflée la baudruche ! La crise de l’euro étant passée par là, il a fallu en fabriquer un autre : ça devait être Merluchon, mais cette fois le coup a raté ! Au lieu d’un 18 à 10 comme en 2002 face à Le Pen père, devant la fille, il a fait 11 à 18. Ça c’est la bonne nouvelle !
Parlons-en de Merluchon, la plus grosse escroquerie de ces élections !
Lui le coléreux servile – deux fois sénateur – aura bénéficié de la plus grosse campagne de promotion du Système : affichage et journalistes.
La mission de Merluchon ?
En bon trotskiste, ramener au Capital les voix ouvrières parties au FN depuis l’éviction de Marchais, pour cause de cohérence anti-immigrationniste. Et ce avec l’aide massive de la CGT, ralliée à la CFDT de Nicole Notat, aujourd’hui présidente d’honneur du Siècle. Ça ne s’invente pas !
En réalité Merluchon – le chien qui aboie mais que ne mord pas ! – n’a fait qu’additionner les voix du PC, du NPA et de Lutte Ouvrière. D’où les scores catastrophiques de Poutou et Arthaud – et avec une campagne pas du tout sur la ligne Marchais ! Du métissage LCR au féminisme Autain, ça n’a été que de l’anti-populaire.
Bayrou, c’était le terroir pour masquer Bruxelles et la Banque. Merluchon, c’est la vulgarité forcée pour masquer le mépris du peuple PS. La vulgarité pour faire peuple ! Il suffit de regarder ses spots de campagnes, ses soutiens – de Gérard Miller à Paul Ariès – son public de profs crasseux et d’étudiants crétins, pour comprendre qu’il n’a même pas essayé d’avoir les ouvriers. Seuls les médias ont fait semblant d’y croire…
En fait d’ouvriérisme, il s’est juste appuyé sur les prébendes syndicales !
Au mieux, peut-on lui concéder un ou deux points piqués à Marine chez les indécis, la privant ainsi, peut-être, de la barre symbolique des 20%. Mais s’il a gratté des voix au-delà des gauchistes, Merluchon, c’est surtout à François Hollande. Ce qui a permis à Sarkozy de n’être pas distancé le soir du premier tour.
A un point et demi seulement, ce qui le maintient symboliquement dans la course.
Affaiblir Hollande et Le Pen, c’était ça la mission qui a valu au Merluchon la complaisance de tous les médias de droite !
Venons en maintenant à Marine Le Pen.
Là non plus pas de triomphalisme. Elle a repris les électeurs FN qui étaient partis chez Sarkozy en 2007. Ce qui est déjà beau quand on a tous les médias contre soi, et ce depuis l’élimination précoce de DSK pour préliminaires abusifs ! Un score certes réjouissant, mais pas révolutionnaire non plus : juste prometteur. Mais le prometteur, ça fait combien de temps qu’on nous le promet ?
Trente ans bientôt, depuis 1986 ! Trente ans que le Système, malgré une crise qui va toujours en s’aggravant, garde le contrôle et conserve la main.
La petite victoire de Marine pour tous ses efforts politiquement corrects ?
La réintégration du Front national dans l’Arc républicain : soit la levée de la fatwa prononcée après le « point de détail » par le B’nai B’rith.
Et comme le nationalisme identitaire est devenu, entre temps, le crédo avoué d’Israël, et que l’antiracisme antinationaliste n’est plus obligatoire, ça tombe à pic pour Sarkozy et la droite qui ont cruellement besoin de passer des accords locaux avec le FN aux législatives, pour sauver leurs culottes.
Un Sarkozy qui peut déclarer, du coup, en une du journal Libération : « Le Pen est compatible avec la République » sans risquer de déplaire aux Rothschild !
Compatible avec la République, Marine ?
A condition, sans doute, qu’elle renonce à s’en prendre sérieusement à la Banque et que pour répondre à la colère du peuple, elle focalise sur le musulman. Nous verrons bien…
Mais sachons que c’est sur ça que spécule le Système : parier sur l’embourgeoisement, la gamelle : permettre enfin au Front d’avoir des élus, en levant l’interdit des alliances et autres désistements UMP-FN, pour qu’avec la notabilité, la radicalité cesse. C’est ça le piège contenu dans la remise de peine.
Même question pour Nicolas Dupont-Aignan.
Que va-t-il devenir, lui qui a défié la maison-mère sur la même ligne souverainiste que Le Pen fille ?
Voyons déjà si l’UMPS présente un candidat contre lui aux législatives : un bon moyen de vérifier s’il a dealé en douce, comme feu Philippe de Villiers, ou si c’est un combattant authentique.
Ne parlons pas de Cheminade qui était là pour rembourser ses dettes.
Son souci à lui, c’est la validation de ses comptes de campagne. Pour le reste, chaque fois qu’il a pointé du doigt Wall Street, les journalistes l’on traité d’antisémite ! Comme quoi ils savent aussi à quel point les deux sujets sont liés. Et s’ils le méprisent, c’est pour sa lâcheté.
Maintenant abordons le second tour.
Si tout se passe comme prévu, ça sera l’alternance. Le Système aime ça, l’auto-alternance. C’est son hygiène ! Ça lui permet de respirer ! Et à défaut de DSK, qui s’est pris les pieds dans sa bite, ça sera Hollande, la pâte molle au nom de plat pays.
Hollande le socialiste, fils d’un médecin pied-noir OAS, proche de Tixier-Vignancour – soit l’extrême droite de l’extrême droite – une sorte de Francisque que ceux qui l’ont adoubé ne manqueront pas de lui ressortir, si la tentation lui venait de rechigner, comme un certain François Mitterrand.
Avec Hollande, qui n’aura pas non plus le courage d’aller chercher l’argent là où il est, ce sont les classes moyennes qui vont trinquer d’abord. Encore plus que sous Sarközy !
Pour répondre à la colère du peuple, chacun son bouc émissaire : mépris du basané pour l’un, haine du petit blanc pour l’autre. Ce qui compte, c’est d’épargner la Banque !
Mais si l’élection de Hollande n’est pas mon intérêt de classe – en tant que petit entrepreneur, je fais désormais partie du bas de la classe moyenne –, il en va pour moi de « l’intérêt général ».
Car avec la crise à la grecque qui va s’abattre demain sur le pays et la soumission inéluctable de Flamby à la pire droite bancaire (celle tant vantée par Attali), il ne faudra pas deux ans – même aux plus cons – pour comprendre.
Idem pour la baudruche Merluchon, qui se complaira dans le défilé syndical, avec un résultat déjà connu…
Et là, avec une UMP dévastée par la fuite de leur chef en Amérique, pour échapper à la justice, même si Copé est déjà en lice pour reprendre la boutique, ce sera le boulevard pour le Front national : une gauche sociale enfin authentique, qui est aussi la droite morale, quand elle a le courage de dénoncer la finance avant l’islamiste.
Si ça continue comme ça, le pouvoir tend donc inéluctablement les bras à Marine Le Pen, qui pourrait devenir notre Evita Perón.
A moins qu’il y ait la guerre…
Et Égalité & Réconciliation dans tout ça ?
Notre tâche à nous : c’est de préparer l’après-guerre.
Former les futures élites de la reconstruction, après l’effondrement. le prochain CNR, par la formation, l’édition, le réseau.
Au FN la politique politicienne, à nous le métapolitique, l’avant-garde !
En espérant, d’ici là, que Marine Le Pen se soit montrée à la hauteur, en continuant de taper sur la Banque et sur ceux qui la tiennent. Et qu’elle n’oublie pas non plus, de tendre la main à tous les patriotes, même s’ils sont noirs ou musulmans.
Quant à moi, le dimanche 6, puisqu’on ne comptabilise pas le vote blanc, je resterai chez moi.
Salut à tous !
Signé, Alain Soral, Président d’Egalité et Réconciliation.
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