Le fait de démêler le vrai du faux dans les affaires de terrorisme, de démonter ou pas la version officielle, de traquer les manipulations, les mensonges, les falsifications, les non-dits, les dissimulations est un exercice bénéfique pour une prise de conscience générale du phénomène de "stratégie de la tension". MAIS, et c’est un gros "MAIS", on est en droit de se demander pour quels résultats politiques concrets ?
Le détricotage de la VO du 9/11 a-t-il mis un frein à l’agenda de la ploutocratie transnationale ? Nul besoin de s’étendre, les lecteurs de Scripto ont d’ores-et-déjà la réponse. Et elle est incontestable et implacable.
Cette discussion autour des vrais commanditaires voire de l’identité réelle des exécutants est certes passionnante, mais elle passe à côté de ce que l’auteur de ces lignes estime être, peut-être à tort, l’essentiel dans toute cette affaire, à savoir : la réaction d’une large partie des Français et leur degré de conditionnement.
Pour tous ces Français qui adhèrent sans sourciller à l’intégralité de ce que l’on pourrait appeler la version des faits "J’affabule Télé/Ruth FM TV", une réaction normale et légitime aurait été de considérer les dirigeants "français" comme responsables ET coupables de la tragédie.
Les Français auraient dû leur réclamer des comptes sur la politique migratoire folle menée depuis quarante ans, l’islamisation rampante de nombreux quartiers grâce à des financements étrangers, le laxisme judiciaire, le tonneau des Danaïdes de la politique de la Ville, la réforme pénale Taubira, le soutien et la formation apportés aux jihadistes en Syrie et en Libye, la politique pro-israélienne du Quai d’Orsay depuis Sarkozy, Schengen etc. Mais au lieu de cela à quoi a-t-on assisté ? Des millions de personnes sont allés défiler derrière leurs dirigeants actuels et passés, et même plus fort que ça, ils sont allés manifester directement à l’appel de ces derniers !!!
Nul besoin de formuler une quelconque menace. Les injonctions sociales auront largement fait leur œuvre. Ce petit bruit, ce murmure médiatique permanent et lancinant dans leur oreille "Tu dois y aller, Tu dois y aller" aura suffi pour les convaincre du bien-fondé de la démarche. L’impression pathétique et désagréable de revivre la mascarade de l’entre-deux-tours de 2002.
Inutile de s’attarder sur la pantalonnade "Je suis Charlie" qui n’était pas sans rappeler le "Nous sommes tous des Américains" de Colombani en 2001. Mélange de moraline abjecte, d’angélisme gaga, de bons sentiments sirupeux et d’universalisme sali et affaissé. Eh bien là encore, qu’avons-nous observé ? Des milliers de gens brandissant leur papier A4 "Je suis Charlie" sur les réseaux sociaux, devant les caméras de télévision, dans les cortèges etc. Et pour les rares réfractaires, on sort la menace à peine voilée de la mère Tape-dur Saint-Cricq : "Il faut repérer et traiter ceux qui ne sont pas Charlie". Rappel qui était au fond inutile puisque ceux qui refusaient (discrètement) le "Je suis Charlie" restaient largement confinés dans les limbes de la Toile. La crainte de l’exécution sociale permettant d’intimer le silence aux plus récalcitrants et à tous ceux qui ne souhaitaient pas se joindre à cette grande farandole vivrensembliste.
Le coup de la liberté d’expression ensuite. Le complexe médiatico-politique a réussi à convaincre des millions de Français que se précipiter pour acheter Charlie et faire la queue devant les kiosques à journaux seraient les meilleurs boucliers contre les assassinats liberticides. Dans le même temps, Dieudonné était placé en garde à vue pour un simple tweet (vraiment dans l’esprit Hara-Kiri pour le coup) et traîné en correctionnelle, Zemmour était menacé de mort et mis sous protection policière et Houellebecq était obligé de faire profil bas et d’interrompre la promotion de Soumission. Sans que tout cela n’émeuve le moins du monde les néo-abonnés ou acheteurs de Charlie. La majorité d’entre eux, très probablement, trouvant même cela logique et "bien fait pour eux" comme disent les enfants.
Incohérence quand tu nous tiens.
Bref, le plus intéressant à étudier est donc tout ce qu’on a réussi à faire aux Français depuis le mercredi 7 janvier. Les faire descendre dans la rue par millions (alors qu’ils ne sortent pas pour s’opposer à la loi Macron), leur faire acheter un canard qui insulte une très grande partie d’entre eux, tout en se proclamant affichette à l’appui de ce même canard.
Niveau opération psychologique c’est extrêmement impressionnant d’efficacité.