Questions :
1. La révolution nationale a commencé en Turquie. Quelles sont donc les forces derrière celle-ci ? Qui se bat contre qui ?
2. De quelle manière la révolution turque est-elle liée à l’opposition géopolitique entre le pôle eurasiste (Russie, Iran, Syrie...) et le pôle atlantiste (OTAN, États-Unis, Union européenne) ?
3.Quel est votre pronostic sur l’évolution des événements en Turquie et qu’en sera l’impact sur la situation en Syrie ?
Réponses du Sheikh Imran Hosein :
Je ne reconnais pas les manifestations populaires actuelles en Turquie comme étant un soulèvement, et certainement pas une révolution nationale.
Le mécontentement de l’opposition à l’encontre du mode de gouvernance d’Erdogan, et des tentatives de son gouvernement à se draper d’une sorte de légitimité islamique, par l’introduction d’un islam cosmétique, ne représente pas une révolution en soi.
Mon opinion, qui est peut être prématurée, est que les mêmes forces sinistres sionistes, qui ont réussi à promouvoir la propagation des protestations arabes jusqu’à devenir le « printemps arabe », qui a réussi à délivrer un panel de révolutions colorées dans plusieurs parties du monde, semblent être attelées à la tâche d’exploiter une excellente opportunité pour créer la diversion sur leur défaite embarrassante dans la ville syrienne, et très stratégique, de Qussair, en veillant à ce que ces protestations turques puissent dégénérer assez dramatiquement pour devenir le centre de l’attention partout dans le monde.
Si le président égyptien, Morsi, a pu de loin survivre à des protestations populaires, bien plus importantes et violentes en Égypte, je ne vois aucune raison à ce que le Premier ministre Erdogan ne puisse pas à son tour survivre aux protestations internes en Turquie ; ni à ce que les forces sinistres externes, qui sont à l’œuvre dans ces protestations, chercher à renverser Erdogan. Ils ont trop investi en Turquie et depuis trop longtemps pour risquer aujourd’hui un changement qui pourra basculer dans un status quo.
En vérité, si mon analyse est correcte, ils sont susceptibles de chercher à maintenir les protestations jusqu’à ce que Erdogan soit obligé de chercher un moyen de s’extirper de sa misère.
Leur raisonnement est, peut-être, qu’il sera livré à lui-même et n’aura aucun choix, pour s’en sortir, que de se conformer au script qu’ils lui ont préparé, et qui consiste à lancer une invasion turque – conduite par l’OTAN – en Syrie.
Maintenant que Qussair est tombée, à leur plus grand dam, il leur devient encore plus urgent que la Turquie agisse conformément à leurs ordres.
Ainsi, je crains que, si les protestations ne montrent aucun signe de fléchissement, elles ne soient susceptibles de provoquer un retranchement du gouvernement turc, le poussant à trouver une issue de secours par le biais d’une invasion turque de la Syrie.
Pour des raisons qui sont évidentes, il est impossible qu’une invasion turque de la Syrie ne puisse provoquer une réponse de la part de l’Iran et de la Russie. Ainsi Israël obtiendra ce qu’elle a tant désiré, à savoir, une grande guerre ou plusieurs, qui témoigneront, comme elle le veut, de la destruction mutuelle des deux blocs militaires puissants dans le monde, l’OTAN et ses alliés, et la Russie et ses alliés.
Ce qui restera du monde après cela, se réveillera alors avec la Pax Judaica ou le règne judéo-israélien sur le monde.
L’eschatologie chrétienne a décrit cette grande guerre comme étant l’Armageddon, tandis que dans l’eschatologie islamique, celle-ci est connue sous le nom de la Malhama.
Il y a, bien entendu, beaucoup plus d’informations à donner sur ce sujet dans l’eschatologie islamique, mais ce n’est pas dans le cadre de cette réponse que l’on pourrait en fournir davantage.
Je crains qu’une explication adéquate à cette capacité sinistre des sionistes à faire basculer une protestation locale en une conflagration nationale, ne soit une tâche qui dépasse le cadre de l’érudition profane (ne disposant pas de connaissance en science religieuse).
J’entrevois un cerveau transcendantal d’un acteur à l’œuvre dans la matrice socio-politique. Mon eschatologie me permet de reconnaître l’acteur en question, qui n’est autre que Dajjal, le faux Messie.
Il est très important de rappeler un fait : quoi que les forces subversives et sinistres avaient pu faire , en tentant d’exploiter les protestations – électorales et autres – en Russie pour faire obstacle à Poutine, ils ont échoué à atteindre leur objectif. En effet, Poutine et la Russie n’ont cessé de croître de plus en plus fort, et ont considérablement montré une telle volonté de résistance à leur quête de domination politique, économique et militaire, mondiales. Ceci indique que la Russie pourrait avoir un rôle eschatologique à jouer, que même Dajjal ne pourra pas contourner.
Interview réalisée par Natella Speranskaja pour Global Revolutionary Alliance [1].
Traduction : IMRANHOSEIN.FR, tous droits réservés.