L’obligation vaccinale s’étend et la défiance des Français aussi. Depuis le 1er janvier, le nombre de vaccinations obligatoires est passé de 3 à 11 vaccins. Une mesure qui laisse visiblement les Français sceptiques. 55% d’entre eux approuvent l’idée que « le ministère de la santé est de mèche avec l’industrie pharmaceutique pour cacher au grand public la réalité sur la nocivité des vaccins », révèle une étude de l’Ifop pour la Fondation Jean Jaurès et l’observatoire Conspiracy Watch, publiée dimanche 7 janvier.
Une défiance liée au produit en lui-même…
Certains professionnels du médicament se disent « accablés » par ce résultat, comme Jean-Yves Lecoq, le secrétaire général de GSK France. « C’est une croyance qui n’est pas rationnelle. Il faut revenir à la raison. Croire à une théorie du complot, c’est autre chose que de la simple méfiance. »
Mais le soupçon est bien là. 54% des Français ont une « mauvaise image des laboratoires pharmaceutiques » selon une enquête TNS Sofres de 2013. L’étude sur les théories du complot rapporte d’ailleurs que 32% des Français pensent également que « le virus du sida a été créé en laboratoire et testé sur la population africaine avant de se répandre à travers le monde ».
… et à une succession de crises sanitaires
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« Il y a eu une succession de crises sanitaires, qu’on a appelé des scandales. Effectivement, ça relevait parfois du scandaleux », estime Jean-Yves Lecoq.
Nier toute relation entre le gouvernement et les laboratoires du médicament ?
« Cela ne ferait que renforcer la méfiance », observe le professeur Dominique Vinck, sociologue des sciences et de l’innovation à l’université de Lausanne. « C’est globalement l’absence d’information qui nourrit les soupçons de collusion. Autant reconnaître qu’il y a des relations et les expliciter. Toutes les entreprises ne sont pas des anges et le nier ne fait que nourrir le soupçon. »
Enfin, les informations qui circulent sur Internet jouent aussi un rôle dans la désinformation de l’opinion publique. « Les réseaux sociaux, et tout ce qui s’y partage librement, contribuent au phénomène de désinformation. Nous en avons bien conscience », confie une source interne chez Sanofi.