L’arnaque n’aura pas mis longtemps à être débunkée, il reste en effet des journalistes honnêtes en France. « L’infiltration » de l’escroc Thomas Nlend, cornaqué par l’agent sioniste Caroline Fourest, islamophobe et christianophobe forcenée sous la protection de BHL, a fait long feu. En moins de 8 jours, deux équipes d’enquêteurs d’Arrêt sur images et de Marianne ont mis fin à la légende dorée du héros antifasciste Thomas Nlend, qui a bénéficié d’une promotion radio-télé incompréhensible, à moins de connaître le milieu des médias mainstream et de l’idéologie qui les anime.
Mais que pouvait-on attendre de l’association du mythomane Dubus, de la menteuse Fourest et de l’escroc Nlend ? À vrai dire, pas grand-chose, sauf un violent retour de bâton, tant cette troïka de talents sent le coup mal ficelé, le piège commandité. Normalement, un vrai braquage se prépare un an à l’avance ; là, l’esclave et son maître ont négligé la préparation et leur récit s’est effondré en plateau, malgré la complaisance de leurs hôtes, qui n’ont pas douté un seul instant d’un narratif truffé de contradictions, d’inexactitudes et d’impossibilités.
Démonstration.
Mais avant tout, un petit détour sur la maison Grasset et la grande amitié BHL-Moix. Marianne écrit, en novembre 2019 :
L’affaire Yann Moix a aussi rappelé cette omniprésence, depuis 1977, dans les coulisses de la maison. Le jeune homme Moix qui le subjugua par une lettre de flatterie astucieuse en octobre 1993 lui doit sa carrière. BHL fera publier son manuscrit Jubilations vers le ciel, qui terminera prix Goncourt du premier roman – en attendant le Renaudot en 2013 pour Naissance. « Et ainsi se noua, sous les doubles auspices de ma maison d’édition et de ma revue, un compagnonnage littéraire qui dure jusqu’à aujourd’hui », raconte BHL dans sa défense de Moix publiée dans Le Point, mais aussi sur le site de la revue La Règle du jeu.
Toutes ces années, l’Orléanais était son plus proche disciple, son thuriféraire, son écho, un membre du comité de lecture de Grasset et son petit gladiateur lorsqu’il fallait rectifier l’irrespectueux. Ah ça, il sait attaquer, aux ordres ! » s’amuse aujourd’hui Laurent Binet, autre écrivain Grasset, qui a eu droit à son passage à tabac en règle de la part de Yann Moix, à l’époque chroniqueur-éreinteur d’« On n’est pas couché ».
Son roman La Septième Fonction du langage n’avait-il pas l’audace de se moquer férocement de Philippe Sollers et de Bernard-Henri Lévy ? « Je n’étais pas un véritable écrivain, je comprenais mal et pensais mal, j’écrivais à la truelle, et ma démarche était fasciste. L’enregistrement a été encore plus long que les minutes retenues. Moix, déchaîné, ne cachait pas qu’il était en service commandé de Sollers et BHL », raconte l’écrivain qui, savoureuse ironie, vient, lui, de se voir décerner le prix de l’Académie française pour Civilizations.
Mais l’affaire des dessins antisémites de Yann Moix, le repenti, fera grincer des dents en interne. Le name dropping de la tribu Grasset donne une idée de la puissance de ce réseau.
Bernard-Henri Lévy ne l’a jamais caché, il fonctionne en clan et en lien avec d’impressionnants réseaux médiatiques, économiques et politiques. À côté de Yann Moix, momentanément débranché, le casting du « plus beau décolleté de Paris » est connu depuis des décennies. Son ombre, Jean-Paul Enthoven, « ex » du Nouvel Observateur modèle années 70, est aussi éditeur et tout comme lui chroniqueur au Point. Gilles Hertzog, seconde ombre fidèle, est au poste de rédacteur en chef (de 2003 à 2009) de La Règle du jeu, revue bientôt trentenaire qui ne vend pas plus que les autres et n’influence plus du tout, mais peut s’avérer utile haut-parleur personnel. Mais voilà, en cet automne 2019, avec un Yann Moix devenu radioactif, le système grippe et rouille.
Aux proclamations péremptoires de l’un de ses plus proches, feu Pierre Bergé – « Nous sommes un clan, c’est clair, un peu à la façon d’une franc-maçonnerie. Nous pardonnerons à tous nos amis et rien à ceux qui nous sont éloignés » –, semblent répondre en écho aujourd’hui ces propos d’Alain Minc recommandant, d’après L’Express, à son ami BHL de ne pas en faire trop : « Il faut parfois savoir lâcher la main, Bernard, on fait ça depuis quarante ans, on est les derniers des Mohicans. » Les Mohicans sont un peu fatigués. Enthoven, pourtant éditeur de Moix, s’est empressé dans la presse de s’en désolidariser. Autre figure dans le champ de mines Moix, Olivier Nora, lui aussi, était au courant des œuvres haineuses et négationnistes de son auteur. Depuis 2007. Et a préféré jouer la carte du « pas lu, pas pris ». (...)
Aux années Fasquelle ont succédé celles, beaucoup plus difficiles, dirigées par Olivier Nora. « Fils de Simon Nora, conseiller de Mendès France et directeur de Hachette, normalien, cultivé, c’est un vrai amoureux de la littérature et du débat d’idées... C’est quand même rare à l’époque des professionnels de la calculette dans les grands groupes, défend l’historien de l’édition Jean-Yves Mollier. Mais celui qui a le vrai pouvoir, c’est Arnaud Nourry, le patron de Hachette Livre et de Lagardère publishing, troisième éditeur mondial et propriétaire de la maison. »
On termine en beauté avec le feu d’artifices des auteurs maison :
Sous le règne Nora, un petit foyer d’idées libérales à succès, de centre gauche réformiste comme franchement néoconservateur, s’est sédimenté avec l’inoxydable Alain Minc (cosignataire en 1977, avec Simon Nora, du fameux rapport qui porte leurs noms sur l’informatisation de la société), Pascal Bruckner, Luc Ferry, Alexandre Adler, Monique Canto-Sperber et, plus récemment, Marc Weitzmann, Bruno Patino, Philippe Val ou encore la femme rabbin Delphine Horvilleur et le sociologue Gérald Bronner.
Commençons par l’invitation de Yann Moix, protégé de BHL et auteur Grasset, chez Pascal Praud, à côté de l’inévitable Élisabeth Lévy qui, malgré son sionisme, reste quand même journaliste. L’avantage, quand on veut s’attaquer à E&R, c’est qu’on peut généralement dire n’importe quoi : personne ne nous défendra en plateau, et personne ne nous invitera jamais pour répondre aux accusations, qui sont très majoritairement bidon. Or, nous attendons les critiques sur notre corpus idéologique, pas sur nos petits écarts de langage ou nos coups de colère, parfois bien compréhensibles, tant nous sommes, et souvent injustement, attaqués. Il faut faire montre d’un sang-froid à toute épreuve. Ce qui n’est pas le cas de nos adversaires, qui ont le droit de se lâcher dans l’invective.
Nous voici chez Praud. À 38’04, on entend Yann Moix, dont on vient de découvrir l’organisation qui l’emploie, commencer à raconter n’importe quoi. Même Élisabeth Lévy, peu suspecte de tendresse pour E&R, s’étonne...
Moix : Le Rassemblement national finance des mouvances comme par exemple Égalité & Réconciliation, ce que ne ferait jamais Nicolas Sarkozy, c’est un exemple parmi un milliard !
Lévy : Le Rassemblement national finance Soral ?
Moix : Oui, on le sait.
Lévy : « On le sait » ça ne suffit pas comme argument. Je veux une preuve.
Moix : On sait bien que le Rassemblement national a financé pendant des années les mouvements soraliens, on le sait !
Lévy : Non mais moi je veux la preuve. « On le sait » ça ne veut rien dire. C’est possible mais moi je veux la preuve.
Moix : Il y a un ouvrage qui vient de sortir chez Grasset sur le sujet.
Que n’a-t-il pas dit là ! Se baser sur un ouvrage lourdement controversé, et par des journalistes sérieux, nous le verrons plus bas, ça sent l’effet boomerang pour le romancier, qui est envoyé défendre la cause BHLienne partout où le lobby doit colmater les brèches. Moix, c’est un peu le prisonnier du camp sioniste (à cause de son passé douteux) qui est envoyé déminer le terrain... À ses risques et périls ! C’est naturellement lui qui va tout prendre à la place de BHL.
L’extrait :
L’émission :
Le pauvre Moix, qui s’appuie sur le livre d’un agent sioniste de BHL, Caroline Fourest, et d’un escroc de petit vol, pour une démonstration glandilleuse qui fait même tiquer un adversaire idéologique d’Alain Soral, et de poids ! Décidément, le camp d’en face regorge de mythomanes prêts à tout pour se faire un billet, ou renouveler la carte de collabo du Système.
En fait, il suffirait de critiquer l’appareil idéologique d’E&R comme on le fait de n’importe quel mouvement, plutôt que d’accuser les soraliens de toutes les maladies contagieuses du monde. En attendant, depuis les articles de Marianne et de l’équipe de Schneidermann, elles aussi peu suspectes de soralisme, on ne voit plus le duo de la menteuse et de l’escroc sur les plateaux. On dirait que quelque chose s’est grippé, dans la machine BHLienne, ou grassétique.
Voyons maintenant les deux contre-enquêtes de Marianne et ASI, l’article des schneidermanniens s’appuyant sur la première contre-enquête de Marianne, la première à avoir tiré sur le duo. C’est pour cela, après avoir cité abondamment Marianne pour le réseau Grasset, nous ne diffuserons que des courts extraits de l’article d’ASI, qui fait 17 pages, et qui est payant. L’intro résume la problématique :
Paul Aveline, l’auteur de la contre-enquête, publie la photo du trio Fourest, Cohen et Nlend à la soirée de lancement du magazine Franc-Tireur. On voit que Thomas Nlend est en de bonnes mains.
Mais les choses se compliquent, car une procédure en diffamation est en cours depuis août 2020 et l’enquête de Gabriel Libert, que nous avons relayée à l’époque :
L’escroc Nlend – il l’a reconnu lui-même face à Elkabbach –, attaque les deux producteurs qu’il a escroqués d’au moins 160 000 euros pour « harcèlement moral » !
C’est alors qu’on découvre les manipulations de Fourest pour tenter de sauver le soldat Nlend, déjà dans de beaux draps :
Pour appuyer le dossier, Fourest produit le soi-disant « agent traitant » de Nlend au cœur du SIAT, qui n’est autre que Noël Dubus, un autre escroc ou, disons, mi-barbouze, mi-escroc... Comme garant de moralité, on fait mieux !
C’est de pire en pire pour la paire maître–esclave, qui s’enfonce au fur et à mesure qu’on s’intéresse à l’association. Un an plus tard, c’est-à-dire en août 2021, Libert, qui a entre-temps découvert le pot-aux-roses, balance la vérité sur Dubus, sur lequel toute la crédibilité du duo Fourest-Nlend tenait.
L’étoile de Fourest, qui a présenté Dubus à Marianne en le disant « recommandé par des gens sérieux », commence à pâlir fortement. Et tout cela, notez-le bien, avant la sortie du livre de Nlend, dont on ne sait pas, au final, qui l’a écrit (mais on le saura un jour). Autrement dit : avant même la sortie du livre bidon, l’affaire est déjà pourrie de A à Z. Rien ne tient. Mais ça n’empêche pas la paire de le sortir quand même, sans imaginer que ça va éclabousser la hiérarchie au-dessus de ces zozos, et qui les envoie au casse-pipe. On appelle ça un effet Streisand.
Au cœur de Marianne, c’est Natacha Polony qui a défendu Gabriel Libert et il se dit que Polony et Fourest ne peuvent pas se supporter... On comprend Polony ! Mieux, Libert affirme que « Caroline Fourest aurait déclaré que “Marianne [qui allait sortir l’enquête sur Nlend, NDLR] allait se ridiculiser car une enquête très recoupée allait bientôt sortir” ».
Décidément, aujourd’hui, tout le monde se croit enquêteur. Pourtant, ce qui caractérise un enquêteur, c’est qu’il prend toujours, au détriment de ses jugements de valeurs, et parfois de ses objectifs, le chemin de la vérité. Souvent, une enquête ne mène nulle part, faute de preuve, ou alors elle ne mène pas là où on voulait. C’est un travail en tous points risqué.
Cette avalanche d’incohérences ne semble pas affecter Fourest, qui court maintenant sur les pierres, comme on dit : elle ne peut plus retourner en arrière, revenir sur le pipeau qu’il a fallu monter pour protéger l’escroc Nlend. Elle fait même passer l’enquêteur précis et sérieux de Marianne pour un journaliste non « rigoureux » qui profère des « énormités ». Dans le camp nlendo-fourestien, on n’a pas peur des inversions accusatoires. Mais Fourest a déjà commis un beau et gros mensonge, et c’était chez Ruquier, qui l’a très mal pris : Fourest est sur liste noire.
Fourest a menti chez Ruquier, et elle a menti chez Marianne. Un journaliste contacté par ASI explique :
« Elle croit Dubus et Nlend sur parole et le présente comme l’indic d’un indic. C’est abracadabrant. On sait qu’un indic c’est codifié, donc indic d’un indic c’est délirant, ça n’existe pas. C’est la porte ouverte à n’importe quoi. »
Toute l’architecture du livre s’effondre. Qu’est-ce qui a encore de la valeur, avec un escroc et une menteuse ? Pour finir sur le chapitre Dubus, sachez que le faux indic mais vrai escroc, et l’escroc Nlend, sont tous deux mis en examen dans l’affaire Takieddine. « Ils sont accusés », résume ASI, « d’avoir organisé la rétractation de l’homme d’affaires libanais dans le dossier du financement libyen de Nicolas Sarkozy ». Où l’on voit que les ramifications de ce couple d’escrocs touchent un autre réseau, celui de la Sarkozie, dit aussi des néocons français, voire des atlanto-sionistes. Nul doute que les pions de terrain seront sacrifiés.
La réaction professionnelle d’Edwy Plenel