L’affaire aurait pu, à l’époque, faire du bruit. Elle n’a finalement agité que les commentateurs de la blogosphère écolo. Claude Allègre reconnaissant sa corruption par les lobbies ! Le représentant médiatique des climatosceptiques en France enfin décrédibilisé autrement que par son style peu amène et ses affirmations à l’emporte-pièce. Seulement voilà, l’article de 2010 faisant cette révélation tonitruante avait paru un 1er avril et le buzz ne fit pas long feu. Cette fois-ci, c’est autrement plus sérieux. Des journaux aussi réputés que le Boston Globe, le New York Times et le Washington Post aux États-Unis, ou The Guardian au Royaume-Uni, s’en font l’écho. Et c’est en France notre « journal de référence », Le Monde, qui reprend ces informations : un climatosceptique de renom a été confondu. Il aurait perçu des centaines de milliers de dollars de la part d’industriels destructeurs de planète, en échange de travaux « scientifiques » orientés, dont la seule raison d’être est de nourrir le doute sur la réalité du réchauffement climatique anthropique.
Wei-Hock Soon, plus connu sous le nom de Willie Soon, est docteur en ingénierie spatiale et chercheur au très réputé Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics. Il est un climatosceptique très connu. L’infâme se serait rendu coupable d’un manquement majeur à l’éthique scientifique en biaisant ses résultats pour de l’argent : le chercheur était stipendié par les industriels de la pétrochimie et des énergies fossiles. En une décennie, il aurait reçu 1,2 million de dollars. « Cela s’est traduit, explique le journaliste du Monde Stéphane Foucart, par la mise à la torture de toutes sortes de données, dans le but évident de leur faire dire n’importe quoi pourvu que ce fût un moyen de jeter le doute sur l’ampleur du changement climatique, ou sur ses causes humaines. » Et de préciser plus loin : « Les “travaux” climatiques de M. Soon n’ont bien sûr jamais abusé la communauté scientifique compétente. »
C’est grâce à l’œil vigilant du monde associatif que l’imposture a pu être dévoilée, en l’occurrence les associations Climate Investigations Center et Greenpeace. Un membre de celle-là, très proche de celle-ci, s’est aperçu que Willie Soon, dans un récent article scientifique paru dans le bulletin de l’Académie des sciences chinoise, précisait, comme ses deux coauteurs, qu’il n’avait pas de conflit d’intérêt, autrement dit que ses sources de financement ne pouvaient potentiellement le conduire à orienter ses conclusions. Les deux associations ont alors eu recours à la loi sur la liberté de l’information (Freedom Of Information Act, FOIA) pour obtenir auprès du centre de recherche, soumis à cette obligation, la liste des donateurs se trouvant derrière Willie Soon.
Les médias nous expliquent que c’est à un véritable business que s’adonnait le scientifique avec la complicité de son institution. Celle-ci transmettait ses demandes de financements auprès des industriels, trop heureux de contribuer modestement à la fausse information leur permettant de juteux profits. Les articles publiés représentaient la part du contrat remplie par le chercheur malhonnête, justifiant sa rémunération. Tout le contraire de l’éthique scientifique en somme, preuve, s’il en était besoin, de la vilenie des climatosceptiques.
- Willie Soon présenté par Greenpeace
Comme le scientifique, le journaliste ne doit-il pas traquer la vérité ?
Cette belle histoire mettant en lumière la noire réalité n’est encore une fois qu’une affaire de propagande. Un recours au FOIA de la part de Greenpeace pour connaître les financements de Willie Soon avait déjà eu lieu en 2011. C’est donc très largement du réchauffé et ces informations présentées au lecteur comme nouvelles ne sont en rien des révélations.
Le chercheur aurait plus d’une fois omis de mentionner ses conflits d’intérêt lors de la parution d’articles dans des revues scientifiques. C’est à coup sûr une faute, surtout aux États-Unis, où l’on est très strict sur ce point, même si cela ne présage en rien de la malhonnêteté de la recherche. Concernant l’article en question, les trois auteurs affirment avoir travaillé sur ce projet en dehors de leurs activités professionnelles respectives, sans recours à quelque financement extérieur que ce soit, seulement sur leurs propres deniers. Compte tenu de la teneur de l’article, c’est tout à fait plausible et l’explication, bien qu’un peu légère, est recevable. La somme perçue est importante, chacun en conviendra. Mais telle que l’affaire est rapportée, on est amené à croire que le chercheur décrochait son téléphone pour démarcher les industriels, puis empochait l’argent sur son compte personnel. Or, qu’en est-il ? Le Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, qui hurle dorénavant avec les loups en blâmant son employé par souci de respectabilité, est seul habilité à accepter les financements émanant d’entreprises. Dans de tels cas, qui sont légion, le centre récupère pour son fonctionnement environ un tiers, parfois plus, des sommes allouées. En l’occurrence, sur 1,2 million de dollars de subventions versées en une décennie, le directeur a admis que plus de la moitié était revenue au centre. C’est donc, chaque année, avec en moyenne moins de 60 000 dollars que Willie Soon devait mener ses recherche. Présenté comme cela, c’est tout de suite moins sensationnel.
Les journalistes du Monde, suivant leurs confrères anglo-américains, expliquent que « les articles de M. Soon étaient annotés avec la mention “livrable”, lorsqu’ils étaient achevés, avant qu’ils ne soient rémunérés par ces organismes ». Sur ce terme assez dérangeant, Stéphane Foucart donne l’explication suivante : « L’institution rendait ensuite compte aux commanditaires de la tâche accomplie par le scientifique, leur présentant les papiers que M. Soon parvenait à faire publier comme des “produits finaux” (deliverables, en anglais), c’est-à-dire comme l’objet d’un commerce. » Diantre ! L’objet du délit serait-il écrit noir sur blanc dans les contrats ? Il suffit pourtant de se rapporter aux documents d’origine pour comprendre ce terme anglais et dégonfler la baudruche :
« En contrepartie de la contribution financière au projet pour une durée d’un an par le SCS [Southern Company Services], le Smithsonian devra remettre à celui-ci un rapport d’avancement des résultats incluant un résumé et une analyse détaillés à la fin de la période. Le SCS aura droit à un accès gratuit, non exclusif et irrévocable aux données et résultats du projet pour ses besoins propres. »
Autrement dit, comme dans tout cas de financement, le bailleur de fonds souhaite suivre l’avancement de la recherche par l’intermédiaire d’un rapport détaillé. L’incompétence côtoyant souvent, chez les journalistes, la malhonnêteté, on ne s’étonnera donc pas de l’écart entre les faits et la manière dont ils sont rapportés.
Le deux poids, deux mesures des journalistes
Le quatrième pouvoir, si prompt à livrer à son lectorat, heureusement de moins en moins fourni, l’individu ayant prétendument fauté, et à coup sûr du côté des vilains, a non seulement la mémoire courte, mais aussi et surtout l’indignation sélective. James Hansen a souvent été appelé le « pape de la climatologie ». Celui par qui la menace du réchauffement climatique est entrée dans la sphère politico-médiatique, particulièrement après son audition au Congrès en 1988. Il a fait la totalité de sa carrière à la NASA, où il a dirigé dès 1981 le GISS, laboratoire en pointe sur l’étude du réchauffement climatique et les scénarios outrancièrement catastrophistes pour la fin du XXIe siècle. C’est pour le monde des associations écologistes une véritable icône.
Que pourrait bien trouver un journaliste impartial qui se pencherait sur son cas ? James Hansen, aujourd’hui retraité, était soumis, comme tout autre employé de la NASA, à un certain nombre de règles, qu’il a toujours bafouées. À commencer par l’obligation de faire valider par ses supérieurs toute prise de position engageant l’agence. Comme beaucoup de personnalités prestigieuses invitées par des associations ou organismes, ses allocutions publiques étaient grassement rémunérées, jusqu’à 25 000 dollars (loin des 200 000 dollars que prenait Al Gore, toutefois). Ces sommes, perçues à titre personnel, mais en tant qu’employé de la NASA, n’étaient pas déclarées en sus de son salaire, comme cela aurait dû être le cas.
Rappelé à l’ordre maintes fois par la NASA, Hansen a prétendu qu’on voulait le faire taire. En l’occurrence l’administration Bush, alors au pouvoir. Il l’a plus d’une fois clamé alors qu’il militait ouvertement pour l’opposant John Kerry, violant par là même la loi Hatch de 1939, qui interdit aux employés fédéraux l’engagement dans toute activité politique.
- James Hansen
Fort de ses recherches alarmistes et de son engagement citoyen, c’est-à-dire militant, politiquement orienté, Hansen a reçu un très grand nombre de prix, des plus modestes, chichement dotés, aux plus prestigieux. C’est ainsi qu’en 2004, un chèque de 250 000 dollars lui était remis par la fondation philanthropique Heinz, dirigée par une riche héritière, par ailleurs épouse de... John Kerry. Parmi les plus avantageux, citons le Sophie Prize, remis à Oslo et d’un montant de 100 000 dollars ; le Blue Planet Prize à Tokyo et le Dan David Prize à Paris, tous deux d’une valeur de 500 000 euros. Tous ces voyages autour du monde et dans les meilleures conditions étant bien sûr offerts. En l’espace de 5 ans, James Hansen aurait empoché 1,6 million de dollars de prix et avantages. Sans compter une obscure relation avec la fondation du milliardaire George Soros, d’une valeur de 720 000 dollars, dont Hansen aurait bénéficié « indirectement » sous forme de conseils gratuits (« pro bono legal advice and media consulting »). Notons aussi, par facétie, un prix de 10 000 dollars remis à Londres par la Shell Oil UK : Hansen stipendié par les lobbies pétroliers ?!
Conseiller d’Al Gore pour le film qui lui a valu un prix Nobel de la paix aux côtés du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), il l’a été aussi pour la banque Lehman Brothers, très engagée dans le juteux commerce des crédits carbone, lui-même conséquence de la mise en place du protocole de Kyoto. Or, c’est bien sûr très largement dans des prédictions comme celles de Hansen que celui-ci trouve sa raison d’être. N’y aurait-il pas là, comme pour l’ancien directeur du GIEC, un conflit d’intérêt certain ?
Dès l’origine, le ver(t) est dans le fruit
Le problème est en fait plus global. En 2009, peu avant la conférence de Copenhague (une énième « dernière chance de sauver le climat »), puis en 2011, peu avant celle de Durban, des courriels et des fichiers illégalement obtenus ont été tout aussi illégalement rendus publics sur Internet. Leur authenticité a été reconnue. Hors de la sphère francophone, l’affaire a fait grand bruit, y compris dans les médias et auprès de scientifiques n’ayant pas vendu leur âme, car des pratiques fort peu orthodoxes ont été clairement révélées. Dissimulation de données, « corrections » de données permettant la mise en évidence d’un réchauffement marqué, intimidation et attaques ad hominem, etc. Plusieurs fois sont apparues, de la bouche d’un manipulateur ayant réécrit l’histoire climatique du dernier millénaire, Michael Mann, propulsé membre éminent du GIEC dès l’obtention de son doctorat, les expressions « aider » ou « soutenir la cause ». Comme manière d’appréhender dans l’impartialité son objet de recherche, on repassera.
Les diverses enquêtes institutionnelles menées sur ces pratiques ont toutes soigneusement évité de se prononcer sur le fond, à savoir la validité des recherches, mais néanmoins pointé en termes policés des pratiques à changer. La presse n’a épluché en profondeur aucun de ces rapports, se contentant des dernières lignes de conclusions, celles permettant de blanchir les chercheurs sur la sellette et de clore un chapitre dérangeant pour tout le monde. Et par la même occasion de souligner la mauvaise foi des climatosceptiques.
Pour comprendre comment on a pu en arriver là, il suffit de retourner aux fondamentaux, en l’occurrence le mandat du GIEC, créé en 1988, qui est très clair :
« Le GIEC a pour mission d’évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine [nous soulignons], cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation. Il n’a pas pour mandat d’entreprendre des travaux de recherche ni de suivre l’évolution des variables climatologiques ou d’autres paramètres pertinents. Ses évaluations sont principalement fondées sur les publications scientifiques et techniques dont la valeur scientifique est largement reconnue. »
Les cinq épais rapports publiés par le GIEC depuis 1990 ont beau affirmer en conclusion que le réchauffement est d’origine humaine avec un degré de certitude toujours croissant, désormais de 95 %, il est manifeste que c’est un point de départ : le réchauffement existe, il présente des risques pour les sociétés humaines et est d’origine anthropique. C’est sur ce constat a priori que l’on s’appuie pour financer à coups de milliards de dollars la recherche qui conclura a posteriori qu’il en est bien ainsi.
Dans ces conditions, l’argent public comme financement de la recherche écarte-t-il le risque de conflit d’intérêt ? Il est permis d’en douter, chaque chercheur en science du climat ayant intérêt, pour lui-même et ses étudiants, à ce que perdure la situation actuelle. D’autant qu’avec le catéchisme « réchauffiste », dans les médias comme dans l’enseignement, le dogme du réchauffement anthropique et catastrophique est devenu une réalité sociale forte dont la remise en cause peut être dangereuse pour une carrière.
Cette différence de traitement entre Willie Soon et James Hansen, ou n’importe quel représentant des scientifiques, minoritaires mais influents, impliqués dans le Climategate, montre qu’il y a donc clairement de la part des médias prétendant informer une volonté de faire accroire que le climatoscepticisme n’est affaire que d’idéologie, que des scientifiques corrompus ou tentant d’exister médiatiquement, servent de caution auprès d’idiots prêts à les croire, en habillant le scepticisme d’une apparence de science dans laquelle il se drape. Or, ce qui dérange réellement, c’est que, justement, des arguments solides existent aussi chez ceux qui s’inscrivent en faux contre les arguments du GIEC et que le consensus sur la question n’est qu’une illusion.
Une vérité qui dérange (pour de vrai)
Stéphane Foucart, du Monde, prétend que les travaux de Willie Soon n’ont jamais trompé qui que ce soit de compétent. Il a pourtant bien fallu que les articles incriminés passent la barrière de la revue par les pairs, c’est-à-dire une évaluation indépendante et anonyme par des scientifiques du comité de lecture de la revue, qui joue sa notoriété. Ce n’est certes pas un gage de grande qualité, sans quoi la recherche sur l’évolution climatique ne serait pas dans un tel état, mais cela invalide tout de même les propos diffamatoires de Foucart : si la piètre valeur et la malhonnêteté de ce travail étaient si évidentes, il n’aurait jamais passé ces barrières, dont le Climategate a plutôt révélé la porosité envers tout ce qui est mainstream. Qui plus est, Willie Soon n’est pas isolé, nombreux sont les scientifiques de par le monde qui partagent ses vues. Enfin, rien de nouveau dans les pseudo-révélations sur les financements du chercheur. Pourquoi donc un tel acharnement, une telle campagne de dénigrement ? Pour le comprendre, il faut s’intéresser d’une part à l’article paru et, d’autre part, au contexte dans lequel il paraît.
L’article paru début 2015, dont Willie Soon est l’un des quatre coauteurs, s’intéresse à ce qu’on appelle la sensibilité climatique et à sa modélisation. Autrement dit, à quelle valeur la température moyenne de l’atmosphère se stabiliserait-elle dans les conditions d’un doublement de la concentration en dioxyde de carbone (CO2) par rapport au niveau qu’on estime être celui de la période pré-industrielle ? Leurs conclusions sont bien sûr beaucoup moins catastrophistes que celles du GIEC, puisqu’ils estiment que cette sensibilité est d’environ 1 °C et qu’en conséquence, compte tenu des scénarios d’émission de CO2, la température moyenne du globe augmentera de moins de 1 °C à l’horizon 2100. Les activités humaines ne sont pas pour eux une cause majeure de réchauffement climatique. On comprend aussi que, s’ils sont dans le vrai, l’objectif politique de limiter le réchauffement à 2 °C à grand renfort de mesures visant à (tenter de) « décarboner » l’économie n’a plus guère de raison d’être.
Jusque-là, pourrait-on dire, rien d’extraordinaire, les auteurs sont dans leur rôle de climatosceptiques : minimiser le rôle des émissions de gaz à effet de serre dans l’évolution du climat, en l’occurrence de la température moyenne de l’atmosphère. D’ailleurs, de nombreux auteurs sont par le passé arrivés à une conclusion semblable : une sensibilité climatique nettement inférieure aux estimations du GIEC, qui, elles, n’ont pas changé depuis 25 ans, entre 1,5 °C et 4,5 °C comme fourchette la plus probable. Mais le contexte rend l’exercice extrêmement intéressant et d’actualité, ce qui explique que cet article a été particulièrement consulté. Au point, apparemment, d’inquiéter les tenants du dogme « carbocentriste », qui lie l’augmentation de la température moyenne de la Terre aux émissions de gaz à effet de serre.
Il faut dire que depuis plus de quinze ans, alors qu’était relâché plus du tiers de toutes les émissions anthropiques de CO2 émises depuis le début de la révolution industrielle, la température moyenne, elle, stagne de manière inattendue par le GIEC. Ce qui est très embarrassant lorsque l’on a martelé que la variabilité naturelle était largement dépassée par l’effet de serre additionnel, qui devrait donc être plus fort que jamais. Cette pause est opportunément cachée au grand public grâce aux records qui se succèdent, 2014 ayant dépassé la précédente année la plus chaude d’une poignée de centièmes de degré Celsius (0,04 °C pour le GISS, 0,02 °C pour l’organisme britannique qui fait un travail similaire). Encore cela ne concerne-t-il que la température en surface, établie de manière contestable grâce aux enregistrements au sol ; rien de tel si l’on regarde l’évolution thermique de la basse atmosphère, que l’on obtient grâce aux satellites : l’année record reste 1998. Cette pause implique donc que les projections des modèles climatiques, utilisées par tous ceux qui prévoient un important réchauffement pour les décennies à venir, s’écartent chaque année un peu plus des enregistrements, même ceux qui sont les plus critiquables et « poussent » à la hausse. L’article de Willie Soon souligne ce fait bien connu et propose un modèle simple qui évite cet écueil.
It’s the sun, stupid ! [1]
C’est donc dans ce contexte qu’a commencé l’actuelle campagne de dénigrement à l’encontre de Willie Soon, qui comme beaucoup de ses collègues, cherche plutôt l’explication de l’évolution récente du climat du côté de l’activité solaire. L’intérêt contemporain pour le rôle du Soleil dans la marche du climat remonte à la publication en 1991 d’un article des Danois Friis-Christensen et Lassen mettant en évidence une bonne corrélation entre activité solaire et température moyenne globale. Dans son livre Le Populisme climatique, Stéphane Foucart écrit (p. 52) :
« La communauté scientifique observe d’abord avec intérêt ces résultats mais, dans la mesure où aucun mécanisme physique n’est à même de les expliquer, elle s’en désintéresse. »
Une drôle de conception de la science ! Ce qu’écrit le journaliste du Monde est d’abord ridicule, mais aussi faux. On ne tourne pas le dos à ce que l’on ne comprend pas, sans quoi l’on ne découvrirait jamais quoi que ce soit. Et c’est d’ailleurs ce que n’ont pas fait nombre de scientifiques. Lorsqu’un mécanisme a été suggéré par Friis-Christensen et surtout son élève Svensmark, qui en a eu l’idée, le financement de cette recherche n’a jamais pu être obtenu. Il leur a fallu se débrouiller pour obtenir des résultats probants et les publier. Les variations d’activité du Soleil sont en soi insuffisantes pour avoir un impact marqué sur le climat. Il faut un mécanisme amplificateur, qu’ils ont proposé. Malgré les railleries incessantes et plus simplement le fait que leur travail était ignoré du GIEC, leurs travaux ont suffisamment convaincu pour qu’un vaste projet expérimental de plus grande ampleur soit monté au CERN à Genève, avec des résultats encourageants.
Bien sûr, si Dame Nature était le principal responsable de l’évolution climatique qu’elle connaît, il serait délicat, de la part de ceux qui prétendent se préoccuper d’elle, de le dénoncer. L’écologiquement correct comme une protection contre Nature ? La justification de toutes les actuelles solutions pour sauver le climat serait pour le moins bien plus délicate.
Un contexte climatique qui n’aide pas les alarmistes, une importante réunion politique internationale en fin d’année à Paris pour poursuivre sur la voie du protocole de Kyoto, un article dérangeant qui obtient une audience certaine : de quoi tenter de ruiner médiatiquement et donc professionnellement un chercheur. Et comme bien d’autres ne sont pas dans le rang, cette cabale n’est pas la seule. Après, les mois passés, les persécutions à l’endroit du Suédois Lennart Bengtsson, chercheur réputé et respecté (qui ont toutefois soulevé l’indignation de nombreuses personnalités, relayée par la presse non-francophone), voici maintenant qu’à la suite de Willie Soon un homme politique américain veut que l’on cherche noises à sept personnalités américaines, dont la plupart sont des scientifiques de premier plan. Scepticisme de la première heure ou apostasie, ils sont de dangereux cailloux dans les rouages de la machine politico-médiatico-scientifique qui se sert du réchauffement climatique pour arriver à ses fins.