Andrea Giambruno, le compagnon de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, a fait scandale ce mardi 29 août après avoir conseillé à la télévision aux jeunes filles de ne pas boire pour ne pas risquer d’être violées. Le journaliste s’exprimait en direct au cours de l’émission d’actualité qu’il anime le lundi sur Rete4, du groupe Mediaset de la famille Berlusconi, une des plus grandes chaînes privées du pays.
Lui et ses invités évoquaient de sordides affaires de violences sexuelles qui ont ému l’Italie ces dernières semaines, dont le viol en réunion début juillet à Palerme d’une jeune femme de 19 ans. Dans cette affaire, la victime a raconté avoir été contrainte de boire par ses agresseurs. Et sur des images de télésurveillance, on la voit tituber, emmenée par sept jeunes hommes.
La gauche italienne vent debout
« Si tu vas danser, tu as parfaitement le droit de t’enivrer, il ne doit y avoir ici aucune espèce ni de malentendu ni de réserve », a commenté Andrea Giambruno. « Mais si tu évites de t’enivrer et de perdre connaissance, tu évites aussi sans doute certains problèmes et le risque, effectivement, de te jeter dans la gueule du loup », a-t-il ajouté.
Des responsables de l’opposition au gouvernement de droite/extrême droite de Giorgia Meloni lui sont aussitôt tombés dessus. « J’exprime ma solidarité à la victime du viol de Palerme qui ne peut pas, en plus de ce qu’elle a vécu, subir les insultes infamatantes de ceux qui culpabilisent les victimes », a réagi Elly Schlein, secrétaire nationale du Parti démocrate, premier parti de gauche.
L’intéressé a dénoncé « une polémique surréaliste » et « l’instrumentalisation » de ses déclarations. Il a rappelé que ses invités et lui avaient condamné à maintes reprises les auteurs des agressions « abominables », les qualifiant « d’animaux ».
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Le viol qui bouleverse l’Italie
Francesca, poussée à boire par un groupe de sept hommes du même âge lors d’une soirée en boîte de nuit, a subi un viol en réunion début juillet. Depuis, elle subit des menaces de morts pour avoir dénoncé ses agresseurs.
Il n’y a pas de mot pour décrire l’horreur qu’a vécue Francesca, 19 ans, à Palerme en Sicile (Italie) le 7 juillet. Son récit soulève le cœur, révolte et indigne tout un pays, qui se demande comment sept hommes, âgés de 17 à 22 ans, ont pu lui faire subir une telle violence collective, gratuite et qui semble préméditée.
Violée par sept hommes dans un parc de la ville, la jeune femme a témoigné auprès des gendarmes, avant que son récit ne soit relayé par la télévision publique italienne RAI. Elle explique qu’à l’origine, elle s’est rendue avec une amie dans une boîte de nuit prisée de la capitale sicilienne, avant que celle-ci ne s’en aille.
« Je n’avais aucune idée d’où ils m’emmenaient »
Durant la soirée, elle croise une connaissance de son quartier qui lui avait donné rendez-vous la veille, selon Il Corriere della Sera : Angelo Flores, âgé de 22 ans. Il est avec un groupe d’amis. Ils sont sept, âgés de 17 à 22 ans. En boîte de nuit, l’un aurait alors déclaré : « Fais-la boire, après on verra ce qu’on en fait. »
Totalement ivre après avoir été poussée à boire par le groupe d’hommes alors qu’elle avait déjà consommé quelques verres avant, Francesca n’est plus en état de marcher. « Je me suis effondrée par terre parce que je ne tenais plus debout. Mais ils me tenaient et continuaient » d’avancer, explique-t-elle.
Les sept hommes la portent alors, comme le prouvent les images de vidéosurveillance de la ville de Palerme qui ont été reprises par la presse italienne. « Je n’avais aucune idée d’où ils m’emmenaient. Ils m’ont répondu : Nous, on sait. » Francesca tente alors d’alerter les passants, mais « personne n’a compris ce qu’il se passait ».
Ils l’emmènent au Foro italico, un grand parc en bord de mer. Et c’est là que l’horreur commence.
« Je me suis écroulée à trois reprises. Je ne voulais pas avoir de rapport sexuel. Je ne bougeais pas, j’ai crié, je suis tombée en faisant non de la tête, mais ils ne s’arrêtaient pas et Angelo riait. J’ai répété Arrêtez, arrêtez !, mais ils ont continué à tour de rôle. »
Angelo, l’un des membres du groupe, filme alors la scène.
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La police a rapidement fouillé les téléphones et leurs comptes sur les réseaux sociaux et a effectivement retrouvé les images des faits, partagées auprès d’amis. Tous les sept ont été incarcérés par la justice italienne, poursuivis pour « violences sexuelles en réunion ». Auprès des forces de l’ordre, certains reconnaissent à demi-mot les faits : tantôt ils demandent « pardon » à Francesca, tantôt ils soulignent que « c’est elle qui a voulu avoir un rapport sexuel ». D’autres assurent « ne pas l’avoir touchée » et n’avoir fait que « suivre le groupe ».
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Les autorités n’ont que peu réagi à cette affaire. Seule la ministre de la Famille, Eugenia Roccella, s’est exprimée pour avancer que ce viol était la preuve qu’il fallait « une intervention sur le contrôle de l’accès au porno des mineurs ». Les sept accusés ont fait appel de leur placement en détention provisoire. Une audience a lieu ce mercredi.
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