La question de l’intégration dans l’Union européenne a été associée dès le début du processus à la question de la convergence. Cette dernière décrit un mouvement ou les principaux indicateurs macroéconomiques convergent, mais aussi un processus dans lequel des pays nouveaux entrants voient leur situation s’améliorer par rapport au « cœur » de l’Union (et avant des Communautés européennes). C’est cette définition de la convergence que l’on a retenue dans la mesure où c’est celle qui importe politiquement.
État de la situation
La décision d’adhérer à l’UE (et avant à la CEE) a été largement dictée par la volontés des populations de voir leur niveau de vie rejoindre celui du bloc des pays fondateurs. Le processus de transition [1] n’a été perçu dans bien des cas que comme une condition devant permettre à ces pays de rejoindre à terme l’Union Européenne, ce qui a permis de surmonter le problème, rapidement détecté, de l’écart entre les anticipations de la population et la réalité de leurs conditions de vie [2]. Ceci a été évident dans le cas des pays de l’accord de Višegrad [3]. Dans cette logique, on a retenu le cas de 6 pays de l’ex-« Europe de l’Est » :
- Bulgarie (adhésion en 2007/ accord obligatoire de rejoindre à terme la zone Euro)
- Pologne (adhésion en 2004/ accord obligatoire de rejoindre à terme la zone Euro)
- Hongrie (adhésion en 2004/ accord obligatoire de rejoindre à terme la zone Euro suspendu jusqu’à 2017)
- République Tchèque (adhésion en 2004/ accord obligatoire de rejoindre à terme la zone Euro)
- Roumanie (adhésion en 2007/ accord obligatoire de rejoindre à terme la zone Euro)
- Slovaquie (adhésion en 2004/ Entrée dans l’Euro en 2009)
Le niveau de vie sous le système soviétique était assez différent, avec la Hongrie et la République Tchèque ayant le niveau le plus élevé ; ces pays étaient suivis de la Pologne, et la Roumanie et la Bulgarie fermaient la marche. Ces pays ont suivi des trajectoires relativement différentes [4]. La Tchécoslovaquie, puis après la « séparation de velours » la République Tchèque et la Slovaquie, vont suivre des voies différentes. La République Tchèque va procéder à une privatisation très rapide de son industrie, tout en conservant des éléments de régulation des prix pendant plusieurs années. La Slovaquie sera beaucoup plus conservatrice, conservant tant des régulations de prix que ne procédant de manière très mesurée aux privatisations de l’industrie. La Hongrie [5], enfin, se caractérisera par une grande prudence, tant dans la réforme des prix que dans les privatisations, adoptant une démarche gradualiste dans la transition. La Roumanie et la Bulgarie feront elles aussi une transition très partielle et lente, mais marquée par des crises politiques à répétition et une corruption galopante des élites.
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