« Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »
Mat 5, 43-48
Que faut-il retenir pour le moment de l’affaire « Dom le sionard libidineux en proie à ses pulsions » vs « soubrette noire vivant dans le Bronx et mère courage » ? (1)
Dans l’hypothèse où l’accusé serait coupable, et comme le suggère d’ailleurs le titre de cette grosse production hollywoodienne, ce qui frappe au premier abord, c’est le mépris de classe affiché par le principal protagoniste.
Le synopsis : le patron du FMI installé dans la suite d’un grand hôtel new-yorkais appartenant au groupe Accor se précipite sur une femme de chambre de 32 ans, décrite comme une travailleuse modèle par son employeur, et tente de la violer.
Cette scène résume à elle seule le délire de toute-puissance d’une oligarchie mondialiste prête « à passer à l’acte » quand bon lui chante, et ce, persuadée (pas forcément à tort malheureusement) de sa totale impunité, armée donc d’absolue certitude de pouvoir s’affranchir de la morale commune sans en subir les moindres conséquences.
Mais là patatras ! Les States, Dieu soit loué, dans ce domaine ne sont pas la France. L’auteur de ces lignes, en compagnie de quelques amis, avait déjà pu voir il y a bien longtemps, sur la Toile, la vidéo de la romancière Tristane Banon dans l’émission 93 Faubourg Saint Honoré.
Nul n’ignorait après la publication d’articles dans le magazine Entrevue et sur le site Agoravox consacrés à cette sordide histoire, que la personne incriminée par la jeune femme était DSK-braguette-incontrôlable. Alors pourquoi un tel silence entretenu jusqu’alors par Aphatie ou le si « agréable » Askolovitch pourtant présents à la table d’Ardisson ce soir-là ?
Réponse fort simple : cette engeance innommable, ce ramassis de déchets putrides, cette coterie capable de toutes les bassesses, toutes les vilenies, toutes les dissimulations se serre les coudes lorsqu’un des leurs est susceptible de se retrouver dans une inextricable panade.
Solidarité de caste oblige ! Et parfois tribale et confessionnelle également. Inutile de se mettre un bandeau sur les yeux...
Ceci étant, depuis dimanche, les Scripto-rédacteurs n’ont pas boudé leur plaisir. « DSK-stupre-magique » a déjà permis à la France entière d’assister à la chute de Solférino. Tous les camarades socialistes savent désormais qu’une nouvelle déconfiture électorale lors de la prochaine Présidentielle n’est plus fantasmatique, alors que voilà une semaine à peine, l’avenir s’annonçait radieux pour le parti de la rose au poing. Les caciques du PS voient peut-être s’envoler, en raison des frasques sexuelles de leur ex-favori, leurs rêves de maroquins ministériels, et leurs prébendes acquises à la sueur de la corruption morale et de la trahison de classe.
La droite affairiste, fidèle à son ignominie intrinsèque, s’est contentée d’attendre. Il faut dire qu’elle ne peut guère la ramener. Si l’on admet la rumeur, entre un des très, très hauts personnages de l’Etat cocaïnomane patenté, une ex-Garde des Sceaux véritable précipité chimiquement pur entre Léa de Lonval et Nana, un locataire de la rue de Valois amateur de jeunes Thaïlandais, un ancien chef de la diplomatie trafiquant d’organes de prisonniers serbes, il est certain que l’UMP et ses acolytes de la « deuxième » gauche rocardo-delorienne n’ont vraiment pas de quoi fanfaronner.
La palme de l’immoralité revenant tout de même, on le remarquera, aux strauss-kahniens eux-mêmes : Cambadélis, Moscovici et l’impayable Sabban, cette dernière feignant de voir dans ce scandale un complot ourdi par l’Internationale judéophobe Dieudonné-Ahmadinejad-Mechaal...
Hormis, ces grands moments de fou rire télévisuel, le monde médusé, assista à la fin du sourire arrogant, faux-derche et carnassier de DSK.
Après avoir encaissé l’humiliation des menottes devant les caméras du monde entier, DSK a dû affronter la rectitude morale et l’inflexibilité de la juge Melissa Jackson. Devant ce magistrat, « Dom », mal rasé, visage épuisé et abattu (ou combatif et en colère allez savoir), teint blafard, valises diplomatiques sous les yeux, est apparu pour la première fois humain, trop humain. A tel point, que contrairement à ses « amis » du PS pour lesquels on ne peut ressentir qu’un profond dégoût, cette image poussait le téléspectateur à être pris, spontanément, de compassion pour lui. C’est donc au fond du gouffre que, pour la première fois, DSK s’est présenté sous les traits d’un frère.
C’est dans l’abandon et dépouillé de son dédain si horripilant qu’enfin il peut prétendre à la Grâce. Car comme l’a fort bien souligné le grand écrivain Richard Millet à propos de la libération possible de Michèle Martin et son arrivée probable dans un couvent français, l’important dans ce genre d’histoire n’est évidemment pas le Droit et la morale mais le Droit et la Grâce.
DSK est désormais un instrument de la Providence. En compagnie de Madoff, il sera l’autre victime expiatoire, qui portera sur ses épaules les crimes du Grand Sanhédrin planétaire et de l’aristocratie du « Troisième » Temple. Autant dire que cet épisode relève désormais de l’eschatologie pure et simple.
Si DSK cesse de servir Mammon, demande pardon pour ses fautes, abandonne la synagogue de Satan (Léon XIII) et embrasse la Vraie Foi, alors la Grâce le comblera.
DSK seul le repentir te sauvera !
(1) Dominique Strauss-Kahn déclarait dans un entretien à Passages en 1991 : « Je considère que tout Juif dans la diaspora, et donc c’est vrai en France, doit partout où il le peut apporter son aide à Israël. C’est pour ça d’ailleurs qu’il est important que les Juifs prennent des responsabilités politiques. Tout le monde ne pense pas la même chose dans la Communauté juive, mais je crois que c’est nécessaire. Car, on ne peut pas à la fois se plaindre qu’un pays comme la France, par exemple, ait dans le passé et peut-être encore aujourd’hui, une politique par trop pro-arabe et ne pas essayer de l’infléchir par des individus qui pensent différemment en leur permettant de prendre le plus grand nombre de responsabilités. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, au travers de l’ensemble de mes actions, j’essaie de faire en sorte que ma modeste pierre soit apportée à la construction de la terre d’Israël. » (Passages n°35, février-mars 1991).