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Le capitalisme mondialisé est-il devenu fou, ou l’est-il structurellement ?

Aucune autorité politique ou financière ne semble avoir tiré les leçons de la grande crise de 2008, qui a failli faire s’écrouler toute l’économie mondiale. Un nouveau krach est-il possible ?

Il est même probable. Nombre d’économistes s’attendent à une récession générale, à une avalanche de faillites, à un krach obligataire, voire à immense crise d’insolvabilité résultant de l’explosion des dettes accumulées. Certains n’hésitent pas à prédire l’effondrement du dollar, sur fond de retour à la guerre des monnaies et de fragilité grandissante d’un système monétaire dépourvu de tout ancrage extérieur depuis 1971. D’autres n’hésitent pas à parler de désastre historique ou de catastrophe planétaire. L’idée générale est qu’on est assis sur un baril de poudre, la seule question étant de savoir quel sera le détonateur.

Les signaux d’alarme ne manquent pas : chute du cours des matières premières, ralentissement de l’économie chinoise, effondrement des actions de la Deutsche Bank, pertes enregistrées par les valeurs technologiques, faillites de plusieurs banques régionales italiennes, effondrement de l’industrie manufacturière, etc. Les créances douteuses sont évaluées à mille milliards d’euros dans la seule zone euro. Quant aux produits dérivés, par lesquels s’était propagée la crise des subprimes, ils pèsent aujourd’hui deux millions de milliards de dollars, soit plus de vingt fois le PIB mondial ! Les financiers, qui sont incorrigibles, ont en outre mis au point de nouveaux moyens de contourner les règles qui les gênent (comme le « shadow banking » ou le « trading haute fréquence »). Le krach est en vue, mais tout le monde se goinfre.

Et cette fois-ci, les États surendettés n’auront plus le moyen de sauver les banques comme ils l’avaient fait il y a huit ans. La dette mondiale atteint aujourd’hui 223 000 milliards de dollars (contre 157 000 en 2008). La dette française, qui a augmenté de plus de 600 milliards d’euros sous Sarkozy, frôle les 100 % du PIB. Il n’y a plus désormais de croissance sans croissance exponentielle de la dette (on paie les dettes au moyen de nouvelles dettes). La spirale de l’endettement crée une économie qui vit au profit exclusif de ceux qui créent la monnaie de la dette.

 

Les banques centrales ne sont pourtant pas restées inactives ?

Pour stimuler l’économie, les banques centrales ont essentiellement eu recours à deux outils : l’assouplissement qualitatif (quantitative easing, QE) et la baisse des taux d’intérêt. Cette stratégie s’est soldée par un échec.

Les politiques d’assouplissement quantitatif, auxquelles la BCE s’est ralliée fin 2014, ont pour but d’alimenter les institutions financières et les banques en liquidités sous la forme d’achats d’une certaine quantité d’obligations (dettes financières, titres de créances) et d’actifs de long terme, notamment de titres d’État. L’argent ainsi créé est censé contrer les tendances déflationnistes de l’économie. Or, cela n’a pas marché. Les liquidités supplémentaires, loin d’atteindre et d’irriguer l’économie réelle, sont restées circonscrites dans le secteur bancaire et n’ont profité qu’aux détenteurs d’actifs financiers, qui s’en sont servis pour spéculer, ce qui a entraîné la formation de nouvelles bulles (financières, boursières, obligataires et immobilières) représentant autant de menaces.

L’abaissement des taux d’intérêt, allant jusqu’à l’adoption de taux zéro, voire parfois de taux négatif – ce qui signifie que les banques centrales payent pour prêter aux banques dans l’espoir d’inciter les acteurs économiques à faire circuler l’argent (signalons au passage que, depuis août 2014, la France emprunte elle-même à des taux négatifs) –, n’a pas eu de meilleurs résultats. Il a même paradoxalement abouti à un rationnement du crédit, au détriment notamment des PME, qui représentent près de 60 % de la croissance de la valeur ajoutée dans l’Union européenne. Les taux négatifs sont en outre très défavorables à l’épargne (ils impliquent que sa valeur diminue régulièrement).

La combinaison de liquidités abondantes et de taux extrêmement bas encourage en fait les États à s’endetter encore plus et suscite une recherche frénétique de profit de la part des investisseurs. Comme la demande d’actifs bien rémunérés dépasse l’offre, le prix du risque baisse. Au moindre incident, les investisseurs ont tendance à vendre en catastrophe. L’effondrement du prix des actifs fait alors boule de neige, contaminant ainsi tous les marchés.

 

Le capitalisme mondialisé est-il devenu conjoncturellement fou, ou l’était-il structurellement dès l’origine ?

Nous sommes devant une crise systémique.

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6 Commentaires

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  • #1427747

    La seule chose qu’ils leur restent à faire ,c’est de créer une société sans liquidités (voir les vidéos de Pierre Jovanovic,très intéressant)...et ils -y travaillent et nous l’imposeront comme d’habitude."Le vrai pouvoir de l’argent" n’a rien à craindre,il a les moyens d’acheter les politiques (avec le pays respectif) et de se protéger en cas d’attaque (milices privées etc...).En gros ,on est mal barré nous les sans-dents.

     

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  • Pour moi, cela ne fait aucun doute, le système, le capitalisme, la société telle que nous la subissons est atteinte de perversité narcissique à la base, c’est une société psychopathe.

     

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  • #1427964

    Depuis 2008 toutes les banques centrales des pays dévellopés adopte systematiquement des politiques destructrices.On peut dire qu’à l’image des politiques qui détruisent intentionnellement nos pays il se passe la meme chose au niveau de l’économie.Le seul mot qui me vient a la bouche:sabotage.

     

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  • Un QE ne peut pas alimenter l’économie réelle.

    Pour les institutions financières cela représente une masse d’argent qu’il faudra rendre à terme. Mais là n’est pas le seul problème.

    Imaginons que vous ayez l’habitude de faire 100 en chiffre d’affaire et 10 de bénéfice. D’un coup, la banque centrale vous prête 1000 sur trois ans à taux zéro.
    Vous êtes super riche, mais il y a 2 soucis :
    - cet argent n’est pas à vous,
    - si vous faites des pertes, vu l’échelle à laquelle on vous donne accès, vous vous en remettrez difficilement, voire pas.

    Car si vous perdez ne serait-ce que 10% à cause d’un investissement bancal, vous aurez dans 3 ans 100 de dette après avoir rendu les 900 que vous aurez sauvés, et uniquement votre situation nominale (qui vous rapporte 10 par an) pour vous refaire. Il vous faudra donc dix ans au pain sec et à l’eau pour vous en remettre.

    En clair, l’argent massif et facile oblige les bénéficiaires à trouver du sûr pour y investir, donc ni du risqué ni du long terme.

    L’économie réelle, qui s’inscrit dans le temps et qui dépend de l’aléa de la conjoncture, ne peut pas rivaliser ni avec des obligations de pays qui garantissent les taux parce qu’ils peuvent imprimer autant de billets qu’ils le souhaitent, ni avec des produits financiers apparemment garantis par les émetteurs.

    Autrement dit, les banques centrales, en injectant des sommes considérables sur le marché, ne font que provoquer la création de promesses toujours plus intenables faites par des spéculateurs qui veulent attirer à eux les liquidités d’autres spéculateurs qui ont, comme expliqué, un besoin frénétique de faire des bénéfices ou, en tout cas, de ne pas perdre de l’argent. Car si cela arrive, les faillites réduisent les garanties qu’ils ont données à néant et provoquent d’autres faillites à la chaîne.

    Croire que l’économie réelle a la moindre chance de bénéficier de ce cirque c’est un peu comme se persuader que pour améliorer le sort des pauvres il suffit d’enrichir les riches, et qu’à force cela va bien finir par avoir une répercussion positive !

     

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  • 1913,création de la FED,
    1914,déclenchement Grande Guerre,Fin de L’Europe des nations !
    1917,révolution bolchévique ,création URSS, Fin de la Russie !
    Ces trois dates sont des victoires considérables
    pour l’Empire de la Finance oligarchique,patrons de la FED !
    La FED est devenue l’entreprise mondiale d’émission et de blanchiment
    de la monnaie par le crédit et l’investissement !
    Un tel pouvoir ne peut conduire le monde qu’à son asservissement,
    et ses dirigeants à la vanité paranoïaque !
    Attention à la casse pour en sortir !

     

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