La démission d’une présentatrice syrienne de la chaîne qatarie, par protestation contre les fausses informations que cette succursale d’Hollywood impose à un public arabe sonne comme un avertissement. Le seuil de la calomnie est en effet atteint, et tourne à l’appel aux assassinats, ou comme le veut Mme Clinton au putsch « démocratique » ; et l’on a pu s’en rendre compte au passage courageux à la radio de l’ex député breton, natif de la Trinité sur mer, Jean- Marier le Pen. Entre les noms connus de la politique, il sera, avec M. Alain Soral, Président d’Egalité et Réconciliation, le seul à avoir tenu tête, et fait ainsi refluer le flot de la méchanceté d’une profession devenue auxiliaire du bellicisme antisyrien ambiant : ces deux ermites du monde politique ont du reste un point commun, celui d’avoir préféré le nom de Jeanne d’Arc, qui est une légende patriotique valeureuse, à celui du surnom de Marianne, qui était non quelque femme réelle enjolivée, mais l’étiquette d’une loge maçonnique d’émigrés à Londres, hostiles au Président devenu Empereur des Français, Napoléon III.
Rappelons, à ce propos, comme l’a fait le Breton, que les opposants libéraux et libertaires à la dictature de Napoléon III, neveu du premier Empereur, lesquels se réclamaient d’idéaux, en veux-tu, en voilà, ont fait ou laissé fusiller, 30 000 Communards parisiens en 1871 et déporté le reste en Nouvelle Calédonie ou en Algérie. Cela a été rappelé à ceux qui n’ont que le bombardement de Homs et l’infanticide supposé de l’ogre Assad à la bouche. Dans une émission de l’année dernière, à sa jeune collaboratrice de télévision de son organisation politique, qui parlait de dizaines d e milliers de manifestants soutenant l’Etat syrien et leur indépendance dont Assad est le drapeau, car telle est la réalité - qui comme tout ce qui est grand ou absolu est unique - Le Pen répondit qu’elle ne devait pas reprendre le langage officiel, mais dire que c’était un million de manifestants qui se rassemblaient, comme en témoignaient les images.
M. Soral a l’égal courage de dire aussi de ce qu’il a vu en Syrie et sait expliquer ce qu’il comprend. Et il y a une force de caractère indéniable à affronter ainsi une meute. Et nous pouvons, pour notre simple part, constater que la présence annuelle de l’ancien leader du Front National à la fête nationale iranienne de la fin de la Décade de l’Aube montre son esprit de discernement du vrai patriotisme. Bien sûr, chacun ne peut avoir le même esprit : à 21 ans l’un peut avoir été soldat et l’autre –chacun saura situer dans ce classement l’actuel Président candidat français - maire de Neuilly-sur-Seine !
Le Pen a répondu à l’accusation de bombardement, qui sonne comme un martèlement quotidien, par la citation des attaques des puissances démocratiques qui visaient, dans le conflit mondial, délibérément les populations civiles, en précisant même le rythme du largage des bombes sur le Japon et ensuite sur sa Bretagne, notamment Brest. Février, par exemple, est le mois du bombardement de Dresde, exactement du 13 au 15 ! Mon professeur d’histoire du Collège des Jésuites, feu l’abbé Hermet, que Dieu ait son âme, y était prisonnier de guerre et nous disait qu’on y voyait la nuit comme en plein jour ! L’horreur était si grande que des prisonniers militaires, anglais notamment, s’offraient à servir les canons de la défense antiaérienne ! Le dramaturge Gerhard Hauptmann était en convalescence dans un sanatorium de la capitale saxonne, la Florence de l’Elbe comme on la nommait, pour soigner une pleurésie, a dit qu’on ne peut pas être le même homme après avoir vu cette mort de masse. Son mot est célèbre en Allemagne : « Celui qui a désappris à pleurer, il le réapprend au désastre de Dresde. Je suis à la porte de sortie de ma vie et envie mes camardes de l’esprit auxquels cette expérience vécue a été épargnée ». Le matin de la première nuit, les chasseurs anglo-américains, les fameux chasseurs-bombardiers Jabo, mitraillèrent les survivants sur les rives de l’Elbe. On peut donc être démocrate et par ailleurs malhonnête et assassin !
La Syrie, qui a connu des réformes et vient de voter, a affaire à une opération militaire dirigée contre elle, souligne l’ex-président du Front National ; et c’est comme homme que sa parole compte, et que nous la citons, car s’il fallait juger les hommes sur leurs étiquettes, il y a longtemps que le monde serait un désert spirituel.
L’honneur de la France, de sa langue même, a été retrouvé par cette déclaration appuyée sur la précision, la distinction et la clarté qui désarme tous les complots !