Egalité et Réconciliation
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Alain Soral rencontre les auditeurs du Libre Teamspeak (transcription)

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Transcription de la rencontre

index des sujets abordés

  • 1 - Embouteillages et salariat
  • 2 - Le combat féministe
  • 3 - Louis Rougier, Maurice Allais, Jacques Rueff
  • 4 - Le sionisme du Front national
  • 5 - Appel à voter Marine Le Pen au premier tour des présidentielles ?
  • 6 - Le rôle d’Israël dans la guerre de Libye
  • 7 - La situation de l’agriculture française
  • 8 - Un scénario de crise économique débouchant sur un chaos généralisé est-il sérieusement envisageable ?
  • 9 - Pour une action et un engagement efficace
  • 10 - Libéralisme philosophique et libéralisme économique
  • 11 - Les prophéties sur 2012
  • 12 - Métissage généralisé, communautarisme
  • 13 - Israël, Marine Le Pen, la Syrie
  • 14 - La main tendue aux musulmans
  • 15 - La situation actuelle en Algérie
  • 16 - La formation et l’éducation
  • 17 - Que signifie pour vous être catholique ?
  • 18 - Résistance et action violente
  • 19 - Critique marxiste de la proposition d’une société de petits producteurs
  • 20 - Vers une dictature bancaire mondiale
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« Je vais ajouter d’ailleurs que moi-même, je n’irai pas voter Marine Le Pen si jamais elle commettait pour moi la faute morale et esthétique presque grave, d’aller en Israël. Mais ça, c’est presque du snobisme de ma part de dire ça, parce que je devrais être capable de m’asseoir là-dessus. Mais il se trouve que je n’en suis pas capable. »



« Quand on me dit : "Pourquoi vous ne jouez pas le cheval Asselineau ?", je vous dis : parce qu’il ne court pas dans la course, voyez. Quand on joue sur des chevaux, on joue sur des chevaux qui courent dans la course. »





Libre Teamspeak – Bonsoir à tous. Nous sommes le dimanche 8 janvier 2012. C’est désormais la rentrée du Libre Teamspeak après les fêtes de Noël. Nous avons le grand plaisir ce soir, de recevoir Alain Soral qui est auteur de plusieurs livres, et notamment le récent livre Comprendre l’Empire, au printemps 2011, qui fut un grand succès, dont il sera question ce soir. Alain Soral est par ailleurs président de l’association Égalité & Réconciliation depuis 2007, une association politique et culturelle à tendance donc transcourant et alternationaliste. Nous lui souhaitons la bienvenue pour ce soir. Et nous souhaitons bonne conférence aux auditeurs.



Alain Soral – Merci pour cette brève présentation. Ma conférence va être la plus succincte possible puisque je pense que les gens ici ont plutôt envie de poser des questions et de dialoguer. Moi, ce qui m’intéresse, effectivement, c’est d’avoir le retour un peu des gens sur ce que je produis. Ça me permet de continuer à réfléchir, plutôt que de faire un monologue qui reviendrait plus ou moins à paraphraser mon livre. Donc en fait, en guise de présentation, je pourrais peut-être juste rappeler quelques détails sur moi qui permettent de me situer et de me situer de manière à peu près exacte, parce qu’il y a beaucoup de bruit débiles qui courent sur moi, ce qui est de bonne guerre d’ailleurs.

Donc, je rappelle que mon nom est Alain Soral. J’ai cinquante-trois ans. Je suis né en Savoie. J’ai passé mon enfance essentiellement en banlieue parisienne, à Meudon-la-Forêt. Donc, je suis un enfant de la moyenne bourgeoisie française des années soixante. Je ne suis pas bachelier. J’ai arrêté l’école en terminale, et je suis parti, comme c’était la mode à l’époque, puisque c’était en 1975, j’ai fait la route. Je suis parti en autostop essayer de visiter le vaste monde. Je suis réentré dans le cursus universitaire en réussissant le concours des beaux-arts et l’École des hautes études en sciences sociales, sur dossier, essentiellement dans le but d’avoir la Sécurité sociale et la MNEF, à l’époque. Je suis donc un marginal, en fait, pas un vrai étudiant. J’ai très tôt été dans une problématique de simple survie, on va dire, puisque vivant seul à Paris, sans lien de famille, j’ai toujours été confronté à la nécessité de gagner ma vie en me débrouillant, en échappant au salariat. Ce qui m’a amené, à côté, d’être un faux étudiant, à être vendeur au marché aux puces Paul-Bert pour des antiquaires, à faire des chantiers de restauration de studettes pour les enfants de la bourgeoisie, quand il fallait aménager les chambres de bonnes en studios. J’ai fait des choses sans doute aussi moins avouables, mais j’ai toujours été dans les petits boulots et la survie.

Et bien que j’aie réussi à rentrer aux hautes études en sciences sociales, chez Castoriadis, c’est-à-dire chez un néomarxiste sur dossier, ma culture est essentiellement une culture autodidacte, faite essentiellement de lectures, lectures qui ont été orientées par mon intuition, un livre en entraînant un autre, avec une formation marxiste assez quand même sérieuse. C’est-à-dire que j’ai beaucoup lu les penseurs marxistes, à partir de 1977. J’ai essayé d’étudier pas mal la philosophie. Mais je suis un autodidacte qui a pas mal lu de philo et de socio et d’économie politique. Que dire d’autre ?

Mes expériences diverses m’ont amené à être journaliste puisque je cherchais, en fait, une manière de survivre et de travailler en me servant de ce que je savais faire, qui était, en fait, quelqu’un qui était capable, on va dire, de « produire des idées ». Donc je me suis retrouvé journaliste. J’ai été détenteur de la carte de presse pendant trois ans. J’ai pas mal travaillé pour Ardisson, notamment. J’ai fait du journalisme d’enquête. J’ai été réalisateur de courts métrages puisque je m’intéressais au cinéma. Et ce qui m’a conduit même, après six courts métrages, à écrire et réaliser un long métrage, que certains ont peut-être vu, qui s’appelait Confession d’un dragueur.

Et j’ai surtout écrit des livres. Pareil, tout ça est un peu dû au hasard. Suite à une rencontre amicale avec quelqu’un qui s’appelle Hector Obalk qui aujourd’hui est un critique d’art assez connu, nous nous sommes mis à écrire ensemble, pour nous amuser, un livre qui s’appelait Les mouvements de mode expliqués aux parents, qui a fait un bestseller en 1984. C’est un hasard. On a écrit ce bouquin. André Bercoff a trouvé le bouquin amusant. Il était directeur de collection à l’époque chez Robert Laffont. Le livre s’est très bien vendu, puisqu’on a vendu plus de cinquante mille exemplaires. J’avais vingt-cinq ans à l’époque. Et ce qui m’a fait me dire que le métier de l’écriture était intéressant, puisqu’on pouvait gagner sa vie, vendre des livres, etc.

Je n’ai jamais refait un aussi grand succès depuis, c’est un peu l’ironie, mais il se trouve que bon gré, mal gré, bon an, mal an, j’ai écrit dix livres qui sont des essais mais aussi des romans, puisque j’ai publié deux romans, voire trois romans, puisqu’on peut considérer que Misères du désir est un roman. J’ai publié un premier roman qui s’appelle La vie d’un vaurien que je viens de rééditer moi-même chez Kontre Kulture, un deuxième roman qui s’appelle Chute !, et aussi des essais que certains connaissent, évidemment. Le plus connu est peut-être Sociologie du dragueur qui est une espèce d’essai atypique de sociologie, une étude de sociologie totale sur ce que c’est que la drague, le dragueur, que j’avais d’ailleurs proposé comme sujet de diplôme pour les hautes études, mais qui m’a été refusé. Donc, j’en ai fait un livre.

Donc voilà. J’ai un parcours atypique. J’ai donc été journaliste. J’ai tâté aussi de la peinture puisque j’ai fait les beaux-arts. J’ai tâté de la critique d’art. J’ai fait de la sociologie populaire, donc. J’ai publié un certain nombre de livres. J’ai écrit beaucoup d’articles. J’ai toujours pratiqué aussi en dehors de ça, la boxe pieds-poings et la boxe anglaise. Je suis aujourd’hui et depuis, je crois, 1995 – il faudrait que je vérifie, je ne sais même plus moi-même – instructeur fédéral de boxe anglaise. Donc, j’ai un assez bon niveau en sports de combat.

Donc, je suis quelqu’un de très atypique, je le revendique. Et aussi souvent, ce qui n’est pas remarqué, pas compris, je suis aussi un auteur comique. J’estime que mes livres sont assez drôles. Les abécédaires, la démarche de Sociologie du dragueur. Même le dernier, pour ceux qui l’ont bien lu, je ne suis pas du tout dans une catégorie de penseur on va dire à l’esthétique sérieuse. Étant un marginal et un non-universitaire, je ne suis pas dans la catégorie que je n’aime pas trop d’ailleurs, de l’esthétique du sérieux universitaire à la française. Ce n’est pas mon truc. Je ne fais pas d’efforts là-dessus. Ce qui parfois d’ailleurs crée des quiproquos. Des gens ne me prennent pas au sérieux parce que je ne joue pas l’« esthétique du sérieux ». Et c’est vrai que je dirais une je suis à égale distance de Dieudonné et de Chauprade, par exemple, si je voulais prendre deux exemples, en ce moment, de gens dont j’aime le travail.

Quoi d’autre ?

Je vis à moitié au Pays basque, à mi-temps, avec une femme et un enfant.

Ben vous le savez, j’anime l’association Égalité et Réconciliation. Aussi, petite précision, association que j’ai créée à la demande de lecteurs. Il y a un groupe qui s’est réuni un jour, qui a demandé à me rencontrer, et qui avait crée un groupe Soral. Et d’ailleurs, la personne qui était à l’initiative de cette démarche, qui est Julien, aujourd’hui est le secrétaire général de l’association. Ce qui veut dire qu’il y a quelque chose de moral, là derrière, puisqu’il était au départ de cette association, et il en est aujourd’hui le secrétaire général.

Et donc, j’ai fait Égalité et Réconciliation pour répondre à une demande. Je n’avais pas de pratique de gestion de groupe avant, ce qui d’ailleurs m’a posé pas mal de problèmes. J’ai découvert ce que c’était que de gérer un collectif. C’est aussi une leçon de sociologie pratique, parfois douloureuse. Et j’ai refusé, à un moment donné précis, de faire d’Égalité et Réconciliation un parti politique, parce une je ne voyais pas l’intérêt de concurrencer le Front national et de faire un nième groupuscule. Et surtout, je ne voulais pas faire de parti politique car les personnes qui me poussaient à le faire, c’était dans un but de toucher de l’argent de l’État, avec toutes les martingales qui existent pour vivre de la politique via des financements étatiques politiques. Je voulais échapper à cette logique qui ne m’intéresse pas et que je trouve sordide.

Et donc, je précise bien qu’Égalité et Réconciliation est plutôt un groupe de réflexion, quelque chose qui a à voir avec le métapolitique, qui garde toujours une dimension un peu aventurière, aventureuse, artistique et un peu punk.

Et la dernière étape d’ailleurs dans ce cheminement a été de créer récemment Kontre Kulture qui est une boîte de créations contre-culturelles, qui édite des livres, réédite des livres.

Et en ce moment, dans le cadre de cette maison d’édition, je coécris une bande dessinée que j’ai scénarisée entièrement, avec Zéon qui est un dessinateur que certains connaissent ici, et dialoguée par Dieudonné. Tout ça, ce sont des projets atypiques.

J’ai aussi, j’avais oublié, j’ai aussi fait l’acteur, deux, trois fois dans ma vie, dans un film de Catherine Breillat pour ceux qui l’ont vu. Et là, récemment, j’ai d’ailleurs joué un rôle dans le film de Dieudonné qui va sortir, je pense, le mois prochain, dans un circuit underground.

Donc, tout ça pour me présenter par rapport aux bruits qui courent sur moi. Je suis effectivement un personnage totalement atypique, ce que je revendique. C’est un parcours assez long, puisque j’ai cinquante-trois ans, et que je suis un peu sur la brèche depuis l’âge de seize, dix-sept ans. Une culture de la vie, une production, puisque j’ai écrit et édité dix livres, des centaines d’articles, etc. Donc j’ai une CV, entre guillemets. Mais je ne prétends ni être un écrivain au sens de Nabe, c’est-à-dire quelqu’un qui est fasciné par la catégorie du livre et qui s’inscrit dans cette espèce de volonté d’être un grand écrivain, qui est une catégorie très récente et qui ne me touche pas spécialement. Je ne suis pas non plus un intellectuel au sens de de Benoist. Je n’ai pas passé autant de temps que lui à lire. Je n’ai sans doute pas la même érudition. J’ai peut-être plus d’inventivité d’ailleurs. Et je suis, en fait, si on prend un terme assez qui correspond à la période humaniste qui est encore la nôtre, je suis ce qu’on appelle un « publiciste », qu’il ne faut pas confondre avec un publicitaire, c’est-à-dire quelqu’un qui intervient dans le débat public.

Je crois avoir fait à peu près le tour de la question, pour me présenter. Et ma légitimité, ce soir, ici et maintenant, c’est d’avoir publié au mois de février un bouquin sur lequel j’ai travaillé ces trois dernières années, qui s’appelle Comprendre l’Empire où je crois avoir produit une vision globale, synthétique et pédagogique de la réalité politique contemporaine. Et il me semble que ce qui se passe, en ce moment, dans le monde, et plus précisément en France, tend à valider mon travail. Il semble que je ne me suis pas trop trompé sur mes prévisions et sur mes intuitions et sur mes analyses.

Donc, cette présentation faite, ben ce que je vous propose, c’est de poser des questions pour que nous puissions dialoguer. C’est à vous.



Libre Teamspeak – Très bien. Merci beaucoup Alain pour ces rappels. Donc, on donne la parole maintenant à Doggy pour la première question.



Embouteillages et salariat



Doggy – Bonsoir, c’est très gentil à vous. Donc, bonsoir Alain Soral. Je suis très heureux de pouvoir vous poser une question ce soir. Pour que vous compreniez la nature de mes questions, je dois vous préciser que je n’ai que vingt-deux ans. Et je suis en train de découvrir, depuis quelques mois, les vidéos que vous faites sur Internet. Et je suis en train de lire votre dernier livre, Comprendre l’Empire. Donc, vous aurez peut-être une certaine indulgence pour mes questions, peut-être un peu naïves. Donc, ma question, c’est dans une de vos vidéos qui date un petit peu, mais bon, vous dites que si aujourd’hui les hommes sont des sous-hommes, c’est parce qu’ils acceptent les embouteillages et le salariat. Donc, je voulais vous demander, dans une France d’environ 65 millions d’habitants, est-il possible d’envisager une société qui fonctionne sans salariat ?



Alain Soral – Déjà, il faut comprendre que c’est une phrase de pamphlétaire à la Léon Bloy, une phrase d’extrémiste qu’il faut assumer. Et ce n’est pas une phrase de sociologue. Évidemment ! Mais par contre, ça veut dire quelque chose de précis. C’est que si j’arrive encore, il me semble, à mon âge, à avoir cette insoumission qui me dépasse, c’est pour des raisons que j’analyse. Et je me dis qu’il se trouve que j’ai toujours refusé d’être salarié – alors peut-être que tout le monde n’a pas les moyens de refuser ça – et j’ai toujours refusé d’avoir une voiture, parce qu’il me semblait terriblement aliénant d’intégrer le tertiaire dans une hiérarchie salariale entouré de petits chefs, etc. C’est-à-dire que ça produit une psychologie typique très féminisée de soumis qui est la psychologie d’employés de bureau.

Et d’accepter aussi des heures d’embouteillages en ville, dans une voiture, me paraissait aussi quelque chose qui était un vecteur de soumission, d’émasculation. Et donc, c’est un constat que je fais. C’est que je crois que s’il n’y avait pas le salariat généralisé et la bagnole, ente guillemets, et s’’il n’y avait pas ce travail de soumission et de dressage, il serait beaucoup plus difficile d’imposer ce que la société, le système, impose aujourd’hui aux hommes de l’Occident, de notre Occident on va dire postindustriel, il serait beaucoup plus difficile d’imposer ça à un monde de petits entrepreneurs, d’hoplites, un monde qui ne serait pas fondamentalement centré sur le salariat du tertiaire et la bagnole.

Donc, c’est un constat plutôt de pamphlétaire en colère. Ça vaut ce que ça vaut. Mais, effectivement, ce n’est pas une proposition alternative politique globale, c’est une certitude.

Mais ça, à mon avis, ça conduit aussi, c’est mon arrogance, ça pousse aussi à. Je ne sais pas comment l’exprimer. Je pense que, finalement, quelqu’un qui accepte d’être salarié, de se soumettre à une hiérarchie, etc., devrait faire preuve d’une certaine humilité. C’est aussi là-dessus que je pourrais faire une deuxième réponse. Il y avait dans le temps, il me semble, le monde de ce qu’on appelait les petites gens et les braves gens, qui étaient fondamentalement des gens humbles parce qu’ils admettaient qu’ils n’étaient pas grand-chose.

Aujourd’hui, nous sommes dans une culture du « Moi, je », où n’importe quel petit merdeux, n’importe quel coiffeur, n’importe quel sous-diplômé, n’importe quel salarié, sous prétexte qu’il a été élevé dans la culture du « Moi, je » prétends qu’il est un être exceptionnel, se fait tatouer, met des piercings et prétend, même par exemple, pour moi-même, dialoguer avec moi et me donner des leçons, en oubliant que j’ai trente ans de vie de plus que lui, que j’ai fait des choses qu’il n’a pas faites, qui demandent un courage qu’il n’a pas, un talent qu’il n’a pas, etc.

Et c’était aussi ça. Il y a une petite dimension là-dedans, provocatrice et agressive, mais que je revendique. J’estime que, finalement, le gros problème que je rencontre moi, dans la société actuelle, c’est la disparition des petites gens et des braves gens. C’est-à-dire que les trois-quarts de gens devraient être beaucoup plus humbles s’ils étaient réalistes car ils n’ont pas, en réalité, le parcours qui leur permet l’arrogance dont ils font preuve et qui leur est imposée par le système et cette culture du « Moi, je », qui est une culture de la désocialisation, de l’amoralité, de la perte du sens civique, etc.

Donc, c’était un peu ça, si je veux résumer. La bagnole et le salariat produisent des sous-hommes. Et quand on est un sous-homme, il faut accepter qu’on est un sous-homme et fermer un peu sa gueule, et un peu moins la ramener. C’était un peu ça, parce que ça correspond un peu à ce que j’affronte en permanence, notamment les critiques, les agressions que je reçois de gens qui souvent n’ont pas la légitimité et le parcours pour. Voilà.



Le combat féministe



Libre Teamspeak – Alors, je vais poser moi-même la deuxième question. Moi, je t’ai découvert en 1999, en fait, dans une émission, chez Ardisson, face à Bashung. Et c’est vrai qu’à l’époque, tu mangeais un peu des féministes au petit-déjeuner. Je voulais savoir, comment tu évalue un petit peu le féminisme, là, douze ans plus tard. C’est-à-dire qu’à l’époque, on avait l’impression, quand même, que c’était un peu plus vivant avec les Chiennes de garde, après il y a eu Ni putes ni soumises. Moi, j’ai l’impression que c’est un peu mort en ce moment, qu’on n’en entend pas trop parler. Alors déjà, est-ce que tu es d’accord avec cette observation ? Et si oui, comment est-ce que tu explique ça ?



Alain Soral – Le constat est valable. Je pense que, simplement, on parle moins du féminisme aujourd’hui parce que ce combat-là est gagné par le système. C’est-à-dire qu’à un moment donné, le féminisme tel que je l’analyse, était un moyen d’affaiblir la conscience citoyenne, d’occulter les rapports de classes, d’envoyer la lutte sociale sur des voies de garage. Et je pense qu’à partir de la parité, etc., il n’y a même plus vraiment d’opposition. C’est-à-dire que ce combat a été gagné par le système, et finalement, aujourd’hui, on agite plutôt la mondialisation, on est plutôt sur le métissage, on est plutôt sur l’anti-islamisme.

Mais en revanche, sans ce combat des années quatre-vingt-dix, pour nous imposer les féministes comme l’avenir de l’humanité, nous n’aurions pas aujourd’hui, je pense, Caroline Fourest. Caroline Fourest est impossible dans les années quatre-vingt et même quatre-vingt-dix. L’omniprésence et l’omniscience de Caroline Fourest est la conséquence de ce cette guerre proféministe, qui finalement, est moins en avant aujourd’hui, parce qu’elle a été gagnée par le système, et perdu par nous.



Libre Teamspeak – Merci de votre réponse. Alors je vais laisser la parole à un auditeur plutôt sur votre parcours intellectuel, sur vos lectures. Je lui laisse la parole à l’instant. Voilà, alors Bardamu a la parole.



Louis Rougier, Maurice Allais, Jacques Rueff



Bardamu – Oui, bonjour tout le monde, bonjour Alain Soral. Juste avant de vous poser ma question, je voulais juste dire que le livre m’a beaucoup plu. Comprendre l’Empire.



Libre Teamspeak – Ça ne marche pas très bien. Pardon, je crois que je vais poser la question moi-même, puisque, malheureusement, le micro ne marche pas très bien. Donc, c’est sur vos lectures. Donc, est-ce que parmi vos lectures, vous avez compté notamment Louis Rougier dont voulait parler Bardamu, l’auteur du GRECE donc, relié au GRECE, Maurice Allais, également, que vous connaissez bien sûr, et Jacques Rueff. Est-ce que vous les avez lu, et si oui, quel est votre avis sur ces personnes ?



Alain Soral – À part Maurice Allais que je connais pour avoir lu quelques trucs de lui parce qu’on en a beaucoup entendu parler, puisque c’est le seul prix Nobel d’économie français, je crois, puis surtout, parce que c’est un libéral qui est devenu antilibéral en vieillissant, lui, je connais son travail qui l’intéresse.

Les deux autres, on n’arrête pas de m’interpeler sur eux. Je ne les connais pas. Enfin, je connais leur nom, mais je ne les ai pas lus. Et je vais être honnête, je suis aujourd’hui beaucoup dans l’action. Et en fait, le temps où je lisais énormément de livres de fond et un peu derrière moi. Je suis aujourd’hui plus sur essayer, au jour le jour, de comprendre ce qui se passe en Iran, en Syrie, en Russie, de comprendre ce qui se passe en Algérie, les différentes factions qui constituent les soixante-treize sectes de l’islam, etc.

Donc, ces gens que je n’ai pas lus, à l’époque où j’aurais peut-être pu les lire, par hasard, je n’ai pas le temps de les lire aujourd’hui, et je n’en ai même pas l’envie. Parce qu’en fait, je ne vois pas l’intérêt, c’est pas mon truc, de passer ma vie dans les bouquins pour être plus érudit que les érudits, alors qu’en réalité, pour moi, ça ne sert à rien. Comme ça ne me sert pas de lire des romans, d’ailleurs.

Je suis dans l’action, dans la vie, et je me nourris de ce qui me sert pour le combat d’aujourd’hui et de demain. Donc, je ne connais pas bien ces auteurs. Je sais qu’ils existent, et je suis capable de lire leur fiche sur Wikipedia, ce que j’ai déjà fait. Et je ne peux pas en parler parce que je ne les connais pas assez pour en parler. Et surtout, je n’ai pas le temps de m’y intéresser maintenant. J’estime d’ailleurs, ne pas en avoir besoin. Et donc, ce n’est pas un enjeu central pour moi. Et je vous dis, je laisse à de Benoist ou à d’autres gens qui, finalement, ont déserté le combat politique et ont avoué leur impuissance, le fait, effectivement, de passer le reste de leur vie à lire huit heures par jour des bouquins.

Mais, moi, ma logique, c’est quand même produire et agir. Ça ne servirait à rien que je connaisse mieux ces deux auteurs dont vous me parlez, là. Ça n’apporterait rien par rapport à ce que je fais en ce moment, même s’ils sont sans doute très bons, et que je découvrirais des choses qui recouperaient d’autres intuitions ou d’autres lectures. Je n’ai simplement pas le temps. Parce qu’il y a un problème d’emploi du temps. En ce moment, je me bats pour rééditer des bouquins introuvables, puisqu’effectivement pas mal de gens passent par moi pour lire. Eh ben par Kontre Kulture, je me bats pour rééditer des livres introuvables ou intéressants. Et donc, je me consacre plus à cette tâche-là, à animer le site, faire mes vidéos du mois, qu’à lire des livres de fond qui prennent. Il ne faut pas oublier la notion de temps, qui est aussi une honnêteté et une humilité. C’est que ça prend beaucoup, beaucoup de temps de lire sérieusement des livres. Et moi, j’ai passé beaucoup, beaucoup de temps, à une époque où, effectivement, je me passionnais pour la théorie pure. J’ai passé, je ne sais pas si c’est des centaines d’heures ou des milliers d’heures, à lire Hegel, Marx, etc. Je ne pourrais plus le faire aujourd’hui, je n’en aurais plus l’envie.



Libre Teamspeak – Très bien, merci. Fion (sic), c’est à toi.



Le sionisme du Front national



Fion – Oui, bonsoir Monsieur Soral. Merci d’être venu participer à cette émission. Alors moi, la question que je voulais vous poser, elle est relative au Front national. Vous qui avez fait un passage au Front national, c’était il y a quelques années, c’était vers 2007, je ne sais plus exactement – vous nous direz –, je voulais vous demander qu’en est-il de la réalité de l’influence de la ligne prosioniste au FN. Est-elle aussi grande que certains le disent ? Et j’aurais aimé avoir votre opinion sur ça. Vous qui avez été au FN, justement, est-ce que vous avez senti cette influence qui grandissait d’une ligne prosioniste, anti-Arabes, faut le dire ?

Voilà, merci à vous, et bonne soirée.



Alain Soral – Déjà, on ne peut pas nier qu’au Front national, il y ait, depuis deux-trois ans, la volonté très affichée du côté du clan mariniste, de se dédiaboliser sur la question judéo-sioniste. Alors après, le mot sionisme est une espèce de mot qu’on emploie tout le temps, comme le mot fascisme, ou d’ailleurs islam.

Il y a très peu, au Front national, de prosionistes. En fait, je pense que personne n’en a rien à foutre du sionisme d’ailleurs, y compris ailleurs. En revanche, il y a des gens au Front national qui ont bien identifié que ce qui avait bloqué la progression du Front national de Jean-Marie Le Pen, c’était son insoumission, parce que c’est comme ça qu’il faut l’appeler, à une certaine communauté surpuissante qui s’appelle la communauté juive organisée ; c’est comme ça que la définit Goldnadel.

Et que si le Front national voulait se rapprocher du pouvoir, et casser la barre symbolique des quinze ou vingt pour cent, il fallait qu’il se dédiabolise sur cette question.

Alors, il y a des gens qui ne voient pas l’intérêt de passer de quinze à vingt pour cent, et de sortir de ce qu’on appelle le « parti de témoignage », et ça je pense que c’est la ligne Gollnisch. Il y a des gens de l’autre côté, comme Marine Le Pen, qui veulent se rapprocher du pouvoir et qui pensent que Paris vaut bien une messe, d’une certaine façon, et qui ont une stratégie de dédiabolisation sur cette question-là. Parce que c’est la seule question qui compte en France. Il faut avoir l’honnêteté de l’admettre ; c’est l’antisémitisme qui tue et rien d’autre. On peut parler « du bruit et des odeurs », se moquer des Arméniens, on peut tout faire et survivre en politique en France, mais on ne peut pas toucher à la question juive, c’est une certitude.

Et Le Pen a payé pour deux phrases, il ne faut pas oublier : le « point de détail » et « Durafour-crématoire ».

Donc en réalité, le sionisme de la mouvance de Marine Le Pen n’est pas du sionisme au sens strict, sauf peut-être Louis Aliot, et encore je ne crois. Mais Louis Aliot ne pèse pas, à mon avis, vraiment au Front. C’est la volonté de lever la fatwa qu’on appelle l’« arc républicain », mais qui est, en fait, la fatwa qui a été édictée par le tout-puissant lobby juif mondial qui est piloté des États-Unis.

Et c’est sous doute pour ça, d’ailleurs, que Marine Le Pen s’est rendue aux États-Unis, c’est une évidence, pour dire : voilà, nous ne sommes pas antisémites ; nous ne sommes pas spécialement hostiles aux Juifs ; il y a beaucoup de juifs en France qui ne voient pas de problème avec le Front national ; moi, Marine Le Pen, vu ma naissance et ma vie, j’ai coupé avec ce qu’on pourrait reprocher à certains membres du Front national, qui est d’être issus de la collaboration ou d’une certaine fascination pour le IIème Reich, puisque c’était en composante qu’on ne peut pas nier du Front national, même si elle était déjà très minoritaire.

Et ça, c’est ce qu’on appelle la « ligne sioniste » des marinistes. En réalité, elle n’est pas sioniste. Elle est simplement tentée de calmer le courroux de la communauté juive organisée qui a décrété une fatwa contre le Front national depuis Carpentras, en gros, et l’affaire du « détail ». Alors, déjà, l’honnêteté, c’est ça. En se disant, si nous plus l’hostilité de cette communauté organisée, il n’y a pas de limite à la progression du Front. Le Front est bloqué pour l’instant pour ça.

Donc, c’est ça le sionisme, à mon avis, du clan mariniste. Je ne pense pas que ce soit un amour d’Israël.

Les gens qui aiment Israël au Front national sont sans doute très, très, très minoritaires, comme d’ailleurs, également, les propalestiniens.

Donc, ça veut dire en fait quelque chose pour moi d’assez simple et d’assez objectif. C’est que Marine Le Pen n’étant pas dans une logique de témoignage comme par exemple Gollnisch, pour prendre quelque chose d’assez typique, mais dans une logique de se rapprocher du pouvoir, et ayant identifié, parce qu’elle l’a compris et parce une son père a dû bien lui expliquer qu’on ne pouvait rien faire en politique en France d’autre que de marginal si on affichait une certaine hostilité à la communauté juive organisée, et que ce qui définissait la non-agression, pour ne pas dire la soumission, à la communauté juive organisée, c’était un certain sionisme : c’est-à-dire on n’a pas le droit d’être antisioniste en France si on veut exister à un certain niveau en politique, eh ben, comme dirait l’autre, elle a intégré cette donnée objective pour essayer de progresser politiquement. Je crois que c’est ça.

Et si on voulait compléter, elle a aussi également compris, je crois, qu’il y avait un consensus en France, aujourd’hui, de ras-le-bol par rapport à une certain immigration. Que cette immigration était aussi majoritairement, pour des raisons historiques et géographiques, musulmane, et que ça rapportait aussi d’être un peu hostile à l’Islam, et de ne pas être antisioniste.

Donc, je pense que la démarche de Marine Le Pen, qui n’est pas forcément la plus honorable, qui n’est pas très courageuse de ce point de vue-là, est très stratégique. Je dirais que Marine Le Pen fait ce qu’il faut, sans doute, pour lever les barrières qui ont été mises pour empêcher la progression du Front national de Jean-Marie Le Pen.

Je pense que Jean-Marie Le Pen, qui d’ailleurs lui-même est dans une position médiane entre celle du témoignage à la Gollnisch et de la realpolitik à la Marine, lui-même a validé cette ligne en disant : voilà bon, il faut être réaliste. Je me suis heurté à un mur toute ma vie. Il faut donc être stratège, rusé, etc.

Alors, il y a des gens qui peuvent trouver ça insupportable, d’autres qui peuvent trouver ça stratégiquement cohérent. Mais n’oubliez pas, quand même, pour conclure par rapport à certains excités qui ne voient que cette dimension-là, c’est que la question sioniste ou musulmane n’est pas une question si centrale que ça, pour la majorité du peuple de France, pour les petites-gens dont je parlais. Eux, leur problème, c’est la question économique et la question sociale, et la question sécuritaire.

D’abord la question économique et sociale, puis sécuritaire. Et c’est là-dessus qu’ils jugent. C’est pour ça que le sionisme de Marine Le Pen tel que je l’ai défini énerve des gens qui sont strictement focalisés sur la question sioniste ou antisioniste. Mais ces gens-là ont quand même quelque chose d’hystérique pour moi, parce que c’est une question très intéressante mais qui ne fonde pas une politique pour quelqu’un qui fait de la politique de masse. Ce qui n’est d’ailleurs pas mon cas.

C’est pour ça que moi, je ne critique pas Marine Le Pen, malgré ce non-antisionisme stratégique, parce que ce qui m’intéresse, c’est l’évolution qu’elle a fait faire, très positive, au Front, sur la question économique notamment, sur le mondialiste financier, sur la question du libéralisme où là, elle est bien plus performante que ne l’était son père, et bien plus performante que Gollnisch. D’où ma position de non-agression avec le réalisme mariniste. C’est-à-dire que bien que moi je sois un antisioniste carabiné, pour des raisons qui me regardent, je comprends que Marine Le Pen ne puisse pas l’être, et je sais que c’est sa démarche qui est la plus raisonnable, par rapport à ses objectifs qui sont de faire du Front national un parti de gouvernement. Et là-dessus, j’ai toujours eu cette pédagogie et cette démonstration.

Et ceux qui ne le comprennent pas, c’est qu’en réalité, ils ne font pas de politique. Ils s’excitent, ils se font plaisir, etc., etc.

Et après, comme je le dis régulièrement, moi, je voterai sans doute Marin Le Pen au premier tour. Je n’ai demandé à personne d’ailleurs de le faire. Je n’appelle pas à voter. Mais je le fais parce que, comme l’a bien fait remarquer le gouvernement israélien récemment, pour eux, il n’y a aucun problème entre François Hollande et Sarközy, car ils représentent tous les deux la tendance la plus sioniste de leur parti.

Donc moi, ce que je faisais remarquer en dernière analyse, c’est que reprocher le sionisme du Front national, est un peu voir le monde par le petit bout de la lorgnette. C’est une hystérie d’extrémiste de droite typique ou d’excité. Parce qu’en réalité, le Front national, de fait, est sans doute, malgré même les volontés stratégiques, etc., le parti le moins sioniste de tous les partis, car ils sont tous plus sionistes que lui. C’est-à-dire que le Parti communiste, le Front de gauche, le NPA, quand on connaît l’histoire de ces partis et de qui ils sont faits. Ils sont tous, à l’évidence, plus sionistes, au sens où on l’a bien défini, que le Front national, y compris le Front national de Marine Le Pen. Et je ne mettrai pas là-dedans l’histoire de Louis Aliot, dont je me suis occupé le mois dernier, qui à mon avis, là, était une faute politique grossière, car on peut très bien vouloir l’apaisement de la communauté organisée, il n’est pas question pour ça d’aller applaudir aux colonies de Cisjordanie ou à la politique de Netanyahou-Liebermann. Pour moi, ça c’est une faute absolue.

Dédiaboliser le Front, par rapport à la question dont je vous parlais, est une chose. D’un seul coup, lécher le cul de l’extrême droite israélienne est grotesque. Et je pense que Marine Le Pen est suffisamment intelligente pour ne jamais faire ça. Mais bon, ça c’est mon analyse.

Comme je vous le dis, moi, je ne suis plus au Front national. J’y suis resté un court moment. J’en suis parti, d’ailleurs, un peu à cause de cette question. Mais j’admets avec le recul que c’est Marine Le Pen qui a raison. C’est-à-dire qu’elle veut faire de son parti un parti de masse et de gouvernement. Et moi, je suis dans une logique d’avant-garde, un peu plus groupusculaire. Et je peux me permettre, effectivement, un antisionisme carabiné qui n’est accessible qu’à moi, à Dieudonné au Parti Anti Sioniste, et puis à des gens qui font semblant de faire de la politique, et qui en fait se contentent d’aboyer derrière leur ordinateur, souvent anonymement d’ailleurs.



Appel à voter Marine Le Pen au premier tour des présidentielles ?



Libre Teamspeak – Je voulais rebondir très rapidement sur ce que tu viens de dire. Parce que souvent, dans tes vidéos, tu dis que pour l’instant, tu ne peux pas appeler les musulmans à voter Marine. Et qu’en est-il des non-musulmans ? Est-ce que eux, tu les appelles à voter Marine, ou pas ?



Alain Soral – Déjà, je n’ai pas à appeler à voter pour qui que ce soit. Moi, je produis une analyse. Et je dis : en vertu de cette analyse – je peux me tromper d’ailleurs partiellement, mais je pense qu’elle est relativement performante –, il me semble que le candidat le plus antisystème et le moins sous contrôle du système, et qui peut peser, et qui a l’appareil derrière lui, et qui fait des scores dans les sondages, est Marine Le Pen et le Front national. C’est ça que je dis. La politique, c’est le choix du moins pire. Sinon, on est dans le monde de l’art, on n’est pas dans le monde de la politique.

Donc, j’ai mes musiciens préférés. Mais le rapport que j’ai avec Miles Davis n’est pas le même rapport que j’ai avec Marine Le Pen. C’est-à-dire que j’ai mes musiciens préférés, et j’ai mes hommes politiques les moins détestés. Parce que de toute façon, un homme politique est par définition un menteur, et ce n’est pas un artiste ; ce n’est pas quelqu’un qui est touché par la grâce. Moi, je ne veux pas faire de politique à cause de ça. Parce que je pense que c’est un métier de peu de talent. Je n’aime pas la politique politicienne. C’est du bricolage au quotidien, c’est de l’à-peu-près, c’est du mensonge permanent, etc.

Mais dans une logique d’élection présidentielle, c’est-à-dire de respecter la loi de ce qu’on appelle la démocratie représentative, il me parait évident que Marine Le Pen est la candidate la plus antisystème tel que je le définis. Et si on veut faire un vote qui a du sens au premier tour, il me semble que c’est Marine Le Pen.

Et je réponds par avance à la question Asselineau. Je vous ai dit qu’Asselineau n’aurait pas les signatures, et qu’il ne serait pas candidat. Donc quand on me dit : « Pourquoi vous ne jouez pas le cheval Asselineau ? », je vous dis : parce qu’il ne court pas dans la course, voyez. Quand on joue sur des chevaux, on joue sur des chevaux qui courent dans la course, sinon on parle pour rien dire. Asselineau ne sera pas candidat. Moi, je le sais, lui ne le sais pas encore. Ça veut dire que, quelque part, il y a un problème, si je sais avant lui ce qui va lui arriver. Et vous le vérifierai le jour du dépôt des signatures, qu’il ne les aura pas.

Donc les autres. D’abord, je ne m’adresse pas, effectivement, qu’aux musulmans. J’ai une relation particulière aux musulmans en tant que nationaliste français, ce qui fait que j’en parle souvent. Mais effectivement, ma raison d’être n’est pas les musulmans. Donc effectivement, je comprends que ma position non-anti-Marine, malgré son sionisme stratégique, me mette en porte-à-faux par rapport à mes amis musulmans. Et je suis souvent obligé de m’expliquer, effectivement, parce que ça grince sur ce sujet-là, précisément. Mais les autres, les non-musulmans, je les invite à voter exactement pour qui ils veulent, en conscience.

Mais si des gens qui disent s’intéresser à mes idées, penser un peu comme moi, se retrouvent à voter soit François Hollande, soit Nicolas Sarközy, soit même – comment il s’appelle ? – Mélenchon, j’en conclurai qu’ils n’ont pas très bien lu mes livres, pas compris ce que je voulais dire ou que je me suis mal exprimé.

En revanche, je peux très bien comprendre qu’il y en ait certains qui votent, par exemple, Dupont-Aignan, parce que je pense que Dupont-Aignan est largement autant sur ma ligne, et peut-être même plus que Marine. Le problème, c’est que Dupont-Aignan fait un pour cent, je crois, dans les sondages.

Quant à Villepin, il ne sera pas candidat. Il n’a pas les réseaux, il n’a pas l’argent, il n’a pas la volonté, etc. Donc, voilà, c’est ça être un peu dans le sérieux politique, ce qui est un peu trivial.

Donc, pour répondre à la question, les gens qui m’écoutent font exactement ce qu’ils veulent au moment des élections. En plus, c’est à bulletin secret. Donc, on la limite, vous faites ce que vous voulez. On ne saura pas ce que vous avez fait.

Mais évidemment, si je suis honnête, de mes analyses découle plutôt la conclusion que le vote utile et subversif, à la fois utile et contestataire au premier tour serait plutôt le vote Marine Le Pen.

Je vais ajouter d’ailleurs que moi-même je n’irai pas voter Marine Le Pen si jamais elle commettait pour moi la faute morale et esthétique presque grave, d’aller en Israël. Mais ça, c’est presque du snobisme de ma part de dire ça, parce que je devrais être capable de m’asseoir là-dessus. Mais il se trouve que je n’en suis pas capable.



Le rôle d’Israël dans la guerre de Libye



Libre Teamspeak – Très bien. Merci de votre réponse. Alors justement, puisqu’il était question tout à l’heure du sionisme, on va continuer un petit peu sur ce thème, si vous le voulez bien. Voilà, je relaie la question d’un auditeur qui souhaitait vous demander ce que vous pouviez dire sur le rôle joué par Israël, le gouvernement israélien, dans la guerre récente en Libye, même si vous vous êtes déjà exprimé sur le rôle par exemple de Bernard-Henri Lévy. Mais que pouvez-vous dire du rôle d’Israël lors de cette guerre, et de liens qu’entretenait Kadhafi avec l’État juif ?



Alain Soral – Écoutez, moi, je ne peux pas parler de ce que je ne connais pas vraiment. Je sais que, comment il s’appelle, Thierry Meyssan a pas mal parlé sur le sujet, parfois de façon d’ailleurs contradictoire. Je ne peux pas répondre vraiment à cette question. Je ne sais pas, moi, ce que les services israéliens font. Par définition, c’est secret, comme toutes les opérations profondes et secrètes. Je n’en sais rien. Je pense que de toute façon, un type comme Kadhafi, comme le régime d’ailleurs baasiste syrien, sont des régimes qui, à un moment donné de leur existence et très profondément, ont marqué leur hostilité à Israël, et ont financé la résistance palestinienne. Et je pense qu’il est dans la logique de l’État hébreux, qui est la logique juive : c’est ni pardon ni oubli. Et que de toute façon, quelqu’un qui a été hostile à Israël.

Même si quand même Kadhafi, à la fin, avait à peu près tout abandonné de ces questions-là. C’est peut-être d’ailleurs pour ça qu’il pensait qu’on le laisserait mourir tranquillement, comme potentat libyen. Il avait laissé revenir les multinationales, il avait joué contre Al-Qaïda quand il le fallait, etc. C’est-à-dire qu’il avait donné pas mal de gages, parce qu’il avait compris que, et le panarabisme, et le panafricanisme, etc., tous ses rêves, –non pas de jeunesse mais de l’âge adulte – étaient au-dessus de ses moyens, et au-dessus de la portée de la période historique. Donc, je pense qu’il en avait rabattu, à juste titre, sur tout ça. Et je pense qu’il avait pensé qu’on le laisserait mourir tranquille. Or, il a quand même été mis, et mis à mort salement, comme a été mis à mort Saddam Hussein, pour les mêmes raisons.

Parce que je crois que l’État hébreux et la communauté organisée d’une façon générale, est dans une logique qu’il faut comprendre quand on lit les écrits sacrés de cette communauté, une logique qui n’est pas la logique chrétienne : c’est ni pardon ni oubli, qui peut expliquer le procès Barbie et ces châtiments, ces vengeances, à très longue distance.

Et donc, effectivement, de ce point de vue-là, j’intuitionne que l’État hébreux a accompagné, a été content, et a misé sur la chute de Kadhafi, comme ils ont misé sur la chute de Saddam Hussein, par principe, et comme ils vont essayer de faire liquider aussi Bachar el-Assad. Parce que tous ces régimes, ces pays, ces personnes-là, représentaient une hostilité active à l’État hébreux et à ce que représente l’État hébreux. Donc, c’est comme ça que je me dis que, sans doute, Israël a dû participer à l’affaire libyenne, etc.

Mais sinon, je n’ai pas de preuves, de chiffres, de gens, de barbouzes qui m’auraient filé des documents comme quoi, il y avait sur le terrain des experts. Cela, je n’en sais rien. Je peux juste subodorer que l’État d’Israël, par principe, veut la chute de tous les régimes qui lui sont hostiles, quel que soit d’ailleurs le temps, et même s’ils ont cessé de leur être hostiles. C’est leur logique. Et de ce point de vue-là, oui, on peut imaginer que si demain la Syrie a des ennuis, ça sera sans doute aussi à cause du fait que le régime syrien du père du président actuel a abrité des anciens nazis, et qu’on peut trouver dans les librairies syriennes, comme chacun sait Mein Kampf, en arabe et en vitrine. Je pense que tout ça, effectivement, plaide en faveur de ma thèse. Et pareil pour l’Iran. C’est une évidence.

Mais je ne peux pas dire plus que ça, parce que je me méfie des gens qui jouent les initiés alors qu’en fait, par définition, les opérations secrètes sont secrètes. Et je n’ai pas d’agents du Mossad qui me renseignent sur leurs opérations profondes, secrètes, ou sous faux drapeau.



Libre Teamspeak – OK. Maintenant, Mister Mayonnaise, notre imitateur.



La situation de l’agriculture française



Mister Mayonnaise – Bonsoir Monsieur Soral. Je vous souhaite une bonne année 2012, déjà pour commencer. Donc, moi, plutôt que de vous poser les questions sempiternelles sur par exemple les femmes, les juifs et les pédés, sur lesquelles on vous a pas mal entendu, je me suis posé une question toute simple. Y a-t-il un ou des sujets qui n’ont pas encore été abordés par Alain Soral ?

Alors je vous cache pas que ça a été assez chaud à trouver, parce qu’à la base, vous êtes sociologue. Donc, c’est normal que vous vous intéressiez à pas mal de sujets. Et j’en ai quand même trouvé un qui est l’agriculture. Donc là, je vous ai sous la main, donc j’en profite pour vous poser la ou les questions qui me taraudent, entre guillemets. Et j’ai envie de vous demander : comment analysez-vous la situation de l’agriculture française contemporaine à l’heure où on parle beaucoup de réindustrialiser la France, ou l’empêcher de se désindustrialiser ? Ne faudrait-il pas également la, entre guillemets, réagriculturiser ou l’empêcher de se désagriculturiser ?

Voilà. Eh ben écoutez, je vous remercie d’avance pour votre réponse.



Alain Soral – Oui, je ne parle pas tellement de questions d’agriculture. Mais en revanche, je lis ce qui faut lire sur la décroissance. Je lis aussi les travaux de – comment il s’appelle ? – Bourgoin, je crois, (sic) [Claude Bourguignon] sur le tout-chimique et la dérive d’apprentis sorciers d’une certaine agriculture intensive, chimique et qui ne comprend pas de quoi est faite la terre, en tant que substrat vivant.

Je connais à peu près les statistiques de l’agriculture. Il y avait trente pour cent d’agriculteurs en France dans les années trente. Aujourd’hui, ils sont un virgule cinq pour cent de la population. Par contre, ils produisent de quoi nourrir largement plus que la totalité de la population française. Ce qui veut dire, une capacité de production énorme. Sans doute qu’ils passent d’ailleurs beaucoup de pesticides, de choses qui seraient à revoir.

Et, oui, je pense que penser l’agriculture doit se penser dans une logique globale d’un pays souverain qui doit être capable, quels que soient les aléas, de subvenir à ses besoins, aussi bien dans des termes de production d’industrie lourde, d’acier, etc., que de production alimentaire.

Et ce dont on peut se réjouir encore, aujourd’hui, c’est que la France est un pays agricole qui produit énormément, avec par contre une misère paysanne qui est un vrai scandale, qui est d’ailleurs un scandale bien plus grave que celui des banlieues dont on parle toute la journée, parce qu’il y a une minorité de gens en banlieues qui se tiennent très mal, et qui accaparent les médias, et aussi parce que les journalistes gauchistes s’intéressent plus aux voyous qu’aux travailleurs humbles et ce que j’appelle ces petites-gens.

Effectivement, il y a un vrai sujet qui n’est pas très commercial, mais qui est un vrai scandale. C’est que nous avons des agriculteurs hyper-productifs en France, malaimés, avec un taux de suicide énorme, qui ont un revenu en déclin permanent, et avec en plus, une espèce de logique européenne de la PAC et de la fin de la PAC qui les a bringuebalés dans la monoculture, la production intensive en les lâchant tantôt d’un côté tantôt de l’autre, avec un endettement énorme, des syndicats majoritaires FNSEA qui jouent un rôle assez ambigu, qui sont du côté des grands céréaliers et des grandes productions et pas du côté des moyens et des petits. Le Crédit Agricole qui joue aussi un jeu ambigu sur les faillites et les hypothèques.

Dans cette logique globale qui s’appelle la France comme vision politique et capacités de production, effectivement, je m’intéresse à la réalité agricole de la France.

Mais c’est vrai que j’en parle pas, je n’écris pas beaucoup là-dessus, ce qui est un peu, c’est sans doute lié à ma clientèle naturelle. C’est vrai que je parle beaucoup des musulmans, pas mal de la délinquance, beaucoup de géopolitique. Je ne parle pas des agriculteurs parce que, c’est vrai, que je n’ai peut-être pas beaucoup d’agriculteurs, entre guillemets, dans ma « clientèle », et que c’est vrai que ça joue.

Mais c’est vrai que l’agriculteur, comme le Français sub-suburbain est sans doute le malaimé de la sociologie, de la politique, des médias.

Et il y aurait presque un travail à faire peut-être sur le site, c’est-à-dire « le coin des paysans », de monter une petite rubrique pour rappeler qu’effectivement, il y a des agriculteurs qui bossent énormément, qui souffrent beaucoup, qui sont très mal payés, et qui font bouffer la France, et plus que la France entière. Et que la première chose qui existe dans la production, et qui est nécessaire, c’est la bouffe. On peut se passer de Guetta, par exemple, d’un DJ, mais on peut difficilement se passer d’agriculture. Sinon, on en crève, au sens physique du terme.

Donc ouais, c’est bien de le rappeler. Et je pense que là j’ai dû expliquer pourquoi je n’étais pas beaucoup sur ce sujet. Parce que je suis un urbain, avec une clientèle de gens assez jeunes. Je pense que je n’ai pas beaucoup d’agriculteurs chez mes auditeurs. Et s’il y en a, ben à la limite, qu’ils se manifestent. Et je le dis, comme je le dis souvent, si des gens connaissent bien ce sujet, sont agriculteurs eux-mêmes, et peuvent produire des textes pour alerter sur certains sujets, etc., qu’ils le fassent. Moi, mon boulot, ce n’est pas seulement d’écrire des textes. C’est d’essayer de servir de porte-voix à des gens qui ont une expertise, et qui savent écrire. Sur le site, vous le remarquez, là, d’Égalité et Réconciliation, il n’y a pratiquement plus aucun texte de moi depuis que j’ai arrêté Flash.

Mais par contre, j’essaye de trouver des plumes, des gens qui connaissent des sujets. Et on leur donne la parole.

Donc, ça serait le message que j’enverrais, pour finir de répondre à cette question. Si des gens connaissent bien le sujet de l’agriculture, ont la légitimité et la capacité d’écrire des textes clairs et pédagogiques, c’est sans doute un secteur sur lequel nous ne sommes pas assez présents.



Libre Teamspeak – Merci de voter réponse sur l’agriculture, donc. Et justement, en lien avec l’agriculture, une question désormais de Pierrick sur le projet survivaliste, comme on peut l’appeler parfois.



Un scénario de crise économique débouchant sur un chaos généralisé est-il sérieusement envisageable ?



Pierrick – Bonsoir Monsieur Soral. Ce n’est pas exactement une question sur le survivalisme en lui-même. Mais je vais la formuler. Envisagez-vous l’éventualité d’une crise économique porteuse de chaos à la manière dont se l’imaginent ceux qu’on peut appeler les survivalistes, à la Piero Sans Giorgio ? Ce scénario serait-il pertinent d’un point de vue du projet global de domination ?



Alain Soral – Déjà, Piero Sans Giorgio est membre d’Égalité et Réconciliation. Nous vendons son livre sur Kontre Kulture. Et pour ceux qui ont lu son livre, il y a beaucoup de choses dans son livre qui rejoignent mes analyses et qui extrapolent à partir de mes analyses.

Donc, je crois que la vision un peu catastrophique de ce livre, d’ailleurs qui s’appelle, je cois, Survivre à l’effondrement économique, n’est pas certaine, mais elle est possible. Et à la limite, ça ne coûte finalement pas trop cher de s’y préparer, même si ça n’arrive pas. Donc, c’est tout à fait possible.

Moi, je ne fais pas partie de gens très naïfs qui vous disent : il n’y aura pas d’embargo sur le pétrole iranien parce que les gens ne sont pas assez fous pour pousser les iraniens à bloquer le détroit d’Ormuz, parce que la Cinquième flotte américaine s’engagerait, et ça serait le début de la Troisième Guerre mondiale.

Et moi, je réponds à ces gens-là : mais c’est sûr ! « Nos dirigeants ne sont pas assez fous » ? C’est pour ça qu’il n’y a jamais eu de guerre mondiale et qu’il n’y a jamais eu de guerre, voyez !

Donc, effectivement, nos dirigeants sont assez fous pour qu’il puisse y avoir une Troisième Guerre mondiale, puisqu’il y a déjà eu la deuxième et la première, et qui sont arrivées, comme la troisième, pour rien. C’est-à-dire qu’elles auraient pu être parfaitement évitables. Et donc, effectivement, tout est possible. Et le pire est possible, aussi.

Donc, envisagez un effondrement économique total avec un chaos social, une montée de la délinquance, de la pénurie, la rupture de tout ce qui fait une société qui fonctionne, c’est-à-dire le courrier qui marche plus, l’électricité qui ne marche plus vraiment, etc., tout ça n’est pas du tout impossible, compte tenu de beaucoup de signaux qui sont au rouge au niveau des contradictions de l’Occident, et surtout, des élites et de la manière dont elles fonctionnent.

On peut même imaginer qu’un certain chaos soit une stratégie, effectivement, de domination, et ne fasse pas peur à certaines élites qui, elles, savent qu’elles y survivront, et ont déjà anticipé pour ne pas en être les victimes. On sait qu’il y a effectivement tout un réseau déjà en place et structurés, pour que l’oligarchie échappe à un chaos si jamais il devait y avoir un chaos, y compris un chaos nucléaire d’ailleurs. Tout ça existe. Vous pouvez vous intéresser, en ce moment, à la construction d’un aéroport aux États-Unis, je crois que c’est l’aéroport de Denver, je ne crois pas me tromper. Il y a des endroits bizarres où on stocke des choses, où on crée de énormes abris, etc.

Donc, le pire est possible puisqu’il y a eu. Imaginez ce que c’est que d’être un Allemand au milieu des ruines de Berlin, en 1945, pour ceux qui ont lu Céline, les derniers livres de Céline, D’un château l’autre, Rigodon, etc. Ces gens-là ont vécu l’apocalypse, ils ont vécu la fin du monde. Et ils étaient dans le pays le plus développé du monde, on peut le dire, qui avait les plus hautes élites en poésie, en philosophie, en physique-chimie, etc. Et pourtant, ce pays a vécu l’apocalypse.

Donc, tout est possible même le pire. Et c’est pour ça qu’à la limite, s’y préparer n’est pas délirant. Je pourrais presque dire, que c’est l’inverse qui est assez irresponsable.



Libre Teamspeak – Alors, Laurent, si tu veux poser ta question. Laurent ?

Pour une action et un engagement efficace



Laurent – Oui, je ne sais pas si vous m’entendez, si le micro marche. J’avais une question, en fait, par rapport à l’action qu’Alain Soral développait tout à l’heure. Justement par rapport à ce que, nous, les jeunes. Enfin moi, pour prendre mon cas, étudiant en école de commerce, qu’est-ce qu’on peut faire, en fait, au niveau de l’action politique, au niveau de l’engagement associatif, pour sortir de cette dépression générale qui touche la majorité de ma génération mais qui ont compris le processus de l’Empire ? Donc, quelles sont, selon lui, les actions les plus efficaces à mener ? Comment on peut s’organiser entre nous ? Qu’est-ce qui est le plus efficace selon lui ? Merci de sa réponse.



Alain Soral – Je dirais, malheureusement, il n’y a pas de. Je sais que quand on est jeune, on aimerait bien que les choses se passent vite, et fort, et maintenant. Malheureusement, à part se former soi-même, faire de la pédagogie autour de soi pour aider à la prise de conscience.

C’est-à-dire que, moi, chaque fois que je vois quelqu’un qui se désaliène par rapport à l’idéologie dominante, et qui comprend d’un seul coup, comme une espèce de rideau qui se déchire, qui comprend l’envers du décor, c’est quelqu’un dont je me dis qu’il s’est rallié à la bonne cause, et qui le jour où ça bougera, bougera dans le bon sens. Ce qui est un peu important de se préparer, faire du réseau de conscience, du réseau de solidarité, etc.

Parce qu’il y a un moment donné où ça va bouger très fort, je pense. Et là, il faudra choisir son camp. Moi, c’est mon travail. Et plus j’aurai aidé à faire basculer des gens dans la bonne lecture des choses, et les faire bouger du bon côté, quitte même à ce qu’ils ne bougent pas, mais au moins qu’ils ne bougent pas du mauvais côté, eh ben, c’est toujours ça de pris et de gagné, et ça peut être décisif. C’est pour ça que, moi, je crois énormément en ce moment, à la formation. C’est-à-dire des gens qui comprennent ce qui se passe, qui ne croient plus aux médias dominants, qui sont capables de décrypter la mascarade par eux-mêmes, d’ailleurs, qui ont cette espèce de décodeur qui fait qu’ils comprennent même intuitivement les mensonges, les manipulations, etc., et qui le moment venu, bougeront intelligemment. Et puis que ces gens-là, effectivement, arrivent à aider à la prise de conscience autour d’eux, que ça crée aussi des solidarités.

Moi, je vis comme ça depuis des années. C’est-à-dire que je ne fréquente que des gens qui ont compris. Ce qui est déjà beaucoup moins déprimant que de se retrouver au milieu de gens qui n’ont rien compris, et que dès que vous abordez un sujet, vous entendez toutes les bêtises insupportables. C’est terriblement éprouvant et fatiguant.

Et déjà, appartenir à un réseau de gens qui ont pigé à peu près les mêmes choses que vous, qui ne tombent pas dans tous les pièges, et qui ont en général, une capacité supérieure de solidarité, une générosité plus grande, une plus grande finesse, c’est déjà une manière d’affronter le problème au quotidien, sur le plan de la résistance à la dépression, sur le plan de la qualité de vie, parce qu’il ne faut pas oublier que le but, c’est quand même le bonheur, de vivre en moins mal.

Et je vous le dis, le jour où ça pétera, plus il y aura de gens qui auront pigé et qui bougeront dans le bon sens, mieux ce sera. Moi, c’est à ça que je travaille. Et je ne vois pas tellement d’autres conseils à donner, parce que les conseils à donner genre d’aller faire des actions violentes ou des actions solitaires. Je ne suis pas là pour attirer des ennuis aux gens, inutiles. Ça ne servirait à rien en ce moment.

Par contre, oui, plus il y a de gens qui échappent au baratin de TF1, de France 2, à la mascarade qui est en train de se monter sur la campagne qu’on nous vend avec Hollande et Sarközy, etc., plus les gens comprennent le mensonge sur la Syrie, le mensonge sur la Libye, le rôle joué par BHL, le vrai rapport de force en France, politique, communautaire, etc., l’injustice de la diabolisation des musulmans, etc., plus c’est des gens qui se comporteront bien en période de crise. C’est ça qui est fondamental, à mon avis, y compris d’ailleurs quand ces gens font partie, faut pas l’oublier, de ce qu’on appelle les « corps constitués ».

Moi, plus il y a de policiers qui me lisent, de CRS qui me lisent, de gradés et de militaires qui me lisent, plus je suis content. Je n’ai pas du tout un snobisme de gauchiste. Parce que je me dis, ces gens-là, à un moment donné, seront appelés à agir. Et le rêve, à un moment donné, effectivement, c’est qu’ils désobéissent aux ordres iniques qui leur seront donnés. Et moi, je vous le dis, je préfère être lu par un CRS ou un gendarme que par un gauchiste, de ce point de vue-là. Je finirai là-dessus.



Libre Teamspeak – Merci pour votre réponse. Je laisse la parole à Simon désormais sur des thématiques économiques.

Libéralisme philosophique et libéralisme économique



Simon – Oui. Bonjour Alain Soral. Merci d’être présent ce soir. J’aurais voulu savoir ce que vous pensez des économistes qui s’inspirent de la pensée de l’École économique autrichienne. Donc, il y a par exemple Peter Schiff ou Ron Paul qui serait candidat à l’élection présidentielle aux États-Unis du côté des républicains. Donc, qu’est-ce que vous pensez de ces économistes qui offrent une lecture économique qu’on entend peu dans les médias, mais qui d’un autre côté, par ailleurs, prônent plutôt un retour à un certain libéralisme, dans le sens économique, libéralisme économique ?



Alain Soral – J’ai abordé ce sujet il y a quelques mois en montrant bien qu’on était en ce moment face à un double processus qui rend la question confuse.

C’est que nous sommes dans une extension de la logique libérale sur le plan philosophique, c’est-à-dire qui consiste à la désacralisation intégrale du monde, par la réduction de tout à la marchandise, c’est-à-dire l’extension de la logique marchande à tout, y compris aux sphères les plus spirituelles. Donc, il y a une extension de la logique libérale du point de vue philosophique.

Mais en revanche, sur le plan économique, nous sommes dans un monde profondément antilibéral, aujourd’hui, qui est totalement, en réalité, oligarchique, et qui ne respecte aucune des lois du marché. Puisqu’en réalité, c’est la fausse monnaie dollar qui triche en s’appuyant sur la menace de l’armée américaine pour, en fait, systématiquement fausser toutes les règles du libéralisme idéal, de la libre concurrence, etc.

Donc finalement, partant de cette analyse, moi, je suis pour lutter absolument contre le libéralisme philosophique, qui est pour moi la définition la plus froide de ce que j’appelle le « satanisme », c’est-à-dire l’extension de la logique marchande à tout, et la désacralisation intégrale du monde.

Mais en revanche, de réintroduire du libéralisme au sens où le comprennent assez bien les populistes américains, les gens qui ont cette mentalité républicaine qu’on ne comprend pas chez nous, c’est-à-dire le monde dynamisé par les petits entrepreneurs, les inventeurs, etc., là-dessus, je ne suis plus du tout sur la vieille phraséologie marxiste européenne qui consiste à systématiquement assimiler la liberté d’entreprendre à la droite et à l’exploitation, et qui finalement est une vision du tout-État, et du tout-fonctionnaire, et du tout-salariat, qui est beaucoup une vision d’adolescent qui, en fait, vit totalement hors de l’économie, en général de l’argent de ses parents et des bourses et des subventions. Je suis sorti de cette vision du monde qui a sans doute été un peu la mienne quand j’étais jeune, parce que c’était typiquement la vision du Français de gauche de culture marxiste, en fait, qui avait un dégoût total pour le monde de l’économie et de la production, qui est assez irresponsable et assez immature.

Et moi-même d’ailleurs, aujourd’hui, je suis, d’une certaine manière, un peu libéral quand je monte Kontre Kulture qui est une SARL. Je suis un auto-entrepreneur. Je suis dans une logique où j’essaye de trouver un revenu économique tout en produisant, effectivement, du service culturel. Donc là-dedans, je m’inscris, effectivement, dans quelque chose de libéral, puisque je ne cherche pas de subventions d’État.

Et c’est vrai d’ailleurs que ceux qui me critiquent le plus sont souvent les gens issus du gauchisme qui me reprochent d’essayer de gagner ma vie, par exemple.

Là-dessus, je pense que j’ai lu d’ailleurs surtout Orwell. J’ai lu finalement les traductions, par Michéa, de [Christopher] Lash, et la réhabilitation du populisme américain. Et j’ai finalement compris pourquoi les Américains étaient profondément anticommunistes et très attachés au port d’arme et à la liberté d’entreprendre. Parce qu’effectivement, il y a une notion là-dedans de liberté, d’épanouissement, qui est le contraire même de la vision Soviétique.

Et en vieillissant, je me sens beaucoup plus, de ce point de vue-là, Américain que Soviétique. Je l’avoue.

Et ça rejoint mes lectures de [Édouard] Berth, de Sorel, de Proudhon. Et ça me permet aussi de comprendre cette lutte sourde qu’il y a eu entre Marx, Lassalle, Bakounine, etc., où en fait ces populistes français comprenaient très bien le danger de ce qui deviendra après le marxisme-léninisme, et qui amènera, finalement, à la bureaucratie stalinienne, qui était déjà comprise entièrement dans le projet léniniste. Pour ceux qui s’intéressent à ces questions un peu passées de mode, et qui n’ont plus beaucoup d’intérêt.

Parce qu’aujourd’hui, discuter de l’échec de l’URSS n’a plus d’intérêt, puisque c’est devenu une certitude.

Donc, je suis un antilibéral philosophique. Mais sur le plan économique, je suis pour un monde de petits propriétaires, de petits entrepreneurs, un monde d’échelle humaine. On pourrait creuser ce sujet-là. J’en parle un peu dans Comprendre l’Empire.

Et je pense que les sociétés les plus difficiles à dirige et à dominer sont les sociétés d’hommes indépendants, c’est-à-dire de petits entrepreneurs, de personnes propriétaires de leurs moyens de production, qui est le vecteurs de la conscience politique et de l’indépendance. Et ce qui rejoint d’ailleurs l’idéal grec de l’hoplite propriétaire terrien soldat.

Finalement, si on donnait une version contemporaine de la citoyenneté grecque, ça serait un patron de PME conscrit, qui est à la tête d’une entreprise de vingt personnes. Et finalement, c’est dans une société comme ça qu’il est le plus dur d’imposer une dictature, qu’elle soit une dictature communiste ou néolibérale.



Libre Teamspeak – Merci Alain Soral. Je passe la parole à Grand cœur solide.

Les prophéties sur 2012



Grand cœur solide – Bonsoir Monsieur Soral. Merci d’être là. Je voudrais avoir votre analyse, donc, sur un éventuel lien entre les prophéties de 2012 et l’avènement du nouvel ordre mondial. Je m’explique un petit peu. Vous savez sans doute, et les gens ici le savent, que les prophéties 2012 donnent, finalement, deux scénarios, en gros, qui sont possibles. Donc, d’une part, soit de grands cataclysmes : météorites, tremblements de terre, extra-terrestres, et toutes sortes de conneries, etc. Ou alors quelque chose qui est un peu plus plausible, donc la fin d’un cycle et le début d’un nouveau cycle, bon ou mauvais, ça dépend de quel côté on se place.

Donc, est-ce que vous pensez que le début d’un nouveau cycle donne un fort écho au discours de nos élites qui prônent ce nouvel ordre mondial, ce nouveau XXIème siècle ?

Et ma question, c’est donc est-ce que vous pensez que 2012 aiderait à faire, finalement, passer la pilule du nouvel ordre mondial au petit peuple, en fait, puisqu’il est désormais de plus en plus tenu, dans sa conscience, par les médias ? Merci.



Alain Soral – Je ne suis pas persuadé que le petit peuple soit au courant des écrits apocalyptiques sur 2012, le calendrier Maya, etc. Je pense qu’ils sont plutôt sur le loto, le football, le problème des fins de mois, etc. Je pense que c’est déjà un truc d’initiés, d’Internet, de jeunes, de complotistes. Déjà, il faut, si on fait de la socio et de la stat, je pense que 2012, ça parle pas à tellement de gens, en réalité.

En revanche, c’est vrai qu’on se rend compte que notre système arrive à des contradictions maximales, et que l’année 2012 est une année qui semble être une année de maximum de contradictions et de tensions sur des tas de sujets, et qui correspond à l’année où ont lieu des élections en France, en Russie, aux États-Unis, peut-être même à la fin du bail de la Réserve fédérale américaine, puisque c’est une bail emphytéotique de 99 ans, je crois. Donc, il y aurait quelque chose d’assez « magique » dans cette année 2012 qui serait le moment où tout se joue, à savoir si le monde bascule d’un côté ou de l’autre, c’est-à-dire comme je l’ai écrit dans mon livre, La gouvernance globale ou la révolte des Nations.

Donc, je crois que 2012 est une année qui a une espèce de dimension magique, que je constate. Je la constate, puisqu’il y a des tas de choses. Tout converge pour faire de 2012 le moment de l’épilogue – je ne sais pas comment on dit –, « le moment de vérité ».

Mais je crois que, finalement, ceux qui délirent sur ce sujet-là sont une minorité d’internautes jeunes. Et qu’en réalité, si on fait un sondage à la sortie des PMU, des bistros, des entreprises ou des bureaux, je ne suis pas sûr que cette conscience de 2012, « date magique de prophéties », etc., soit si répandue que vous le croyez, vous. Parce qu’en fait, les gens qui sont là, ce soir, sont quand même des pros d’Internet. Et tout ça est un peu une « histoire Internet ». C’est ce qui me semble.



Libre Teamspeak – Merci de votre réponse. Je laisse la parole, désormais, à un auditeur qui répond au pseudonyme d’Astérix.

Métissage généralisé, communautarisme



Astérix – Bonsoir Alain Soral, bonsoir aux autres. Moi, je voulais vous poser une question, en fait, par rapport. Vous avez identifié le métissage généralisé comme un projet satanique. Vous avez aussi identifié, on va dire, le communautarisme à l’anglo-saxonne comme quelque chose qui n’était pas français. Et je voulais vous demander quelles étaient vos solutions, en France, par exemple, pour éviter, et le communautarisme, et le métissage généralisé, en sachant qu’on compte une très forte population immigré.



Alain Soral – C’est la question difficile par excellence parce qu’effectivement, on voit bien qu’il y a une contradiction. C’est-à-dire que si on est pour l’assimilation à la française telle qu’elle se pratiquait dans le temps, eh ben on admet donc qu’on va vers le métissage, même si c’est métisser pour uniformiser sur un modèle français.

Et si on ne veut pas, effectivement, de ce métissage, eh ben la seule solution, compte tenu de la réalité actuelle, à moins qu’on chasse tous les gens récemment arrivés au pays, ce qui paraît très utopique, effectivement, le communautarisme, finalement, est peut-être le moyen de résister au métissage.

Alors évidemment, moi, je suis pris dans cette contradiction qui est évidente. Et je me dis, finalement, est-ce qu’on ne peut pas imaginer en France, à cause de ce que nous subissons et qui est relativement irréversible, et contre lequel on ne peut pas lutter radicalement, qui serait finalement, ce que j’appelle, moi, qui m’a fait théorisé un petit peu l’idée de « musulmans patriotes », pour reprendre cette question-là, c’est finalement, des gens qui sont issus d’une communauté et qui se sentent un lien communautaire qu’on ne peut nier, mais qui participent au projet français et qui sont patriotes français au-delà de ça.

Exactement comme dans la France de la IIIème République, il y avait une très forte conscience régionale. C’est-à-dire qu’il y avait des Auvergnats, des Savoyards, des Bretons – et les Bretons c’était récent d’ailleurs –, ils étaient récemment Français, mais on articulait ça à deux niveaux. Il y avait la conscience régionale, et tout le monde se réunissait sous le drapeau français. On le voyait notamment au niveau du sport, etc.

Et cette double articulation : solidarité communautaire, conscience communautaire, mais au-dessus de ça, fraternité nationale, il me semble de c’est la chose qu’il faut tenter de mettre en place en France, parce que c’est la chose la plus réaliste par rapport à ce qui nous est imposé et donné, si on veut échapper à la fois au métissage et au mensonge de l’assimilation.

Parce que c’était un peu le mensonge de Zemmour, malgré lui. C’est que : assimiler à quoi ?

Quand les élites françaises sont entièrement sur le modèle anglo-saxon et que les élites françaises vendent en permanence au peuple de France, y compris au peuple récemment arrivé en France, la haine de la France, on ne peut pas assimiler à quelque chose que les élites françaises nient, et sur lequel elles dégueulent. Donc, de toute façon, on assimile aujourd’hui les Français au modèle américano-judéo-protestant. Donc, ce n’est pas de l’assimilation de toute façon. L’assimilation est morte avec la haine de soi qui nous a été imposé par nos élites trotskystes, pour ne pas rentrer trop dans les détails.

Par contre, il faudrait essayer. Exactement comme on a réussi à faire une France des régions avec cette double articulation : fier de sa région, et fier d’être Français. C’est-à-dire qu’il n’y avait pas d’opposition entre le fait d’être Auvergnant et être français. Et même s’il y avait une forte rivalité, par exemple, entre des Bretons et des Normands, ils se réunissaient sous le drapeau. C’est très vrai en sport, etc. C’est typiquement la mentalité des années cinquante, par exemple.

Est-ce qu’on ne pourrait pas réussir, c’est une question de volonté politique essentiellement, cette double articulation en France qui donnerait par exemple, dont l’idéal serait l’équipe de handball, où nous avons une France effectivement de la diversité, parce que c’est comme ça : on a eu un passé colonial ; il y a eu une volonté perverse de métissage, etc. ; une stratégie d’immigration sauvage, tout ça étant très pervers, je l’admets.

Mais est-ce qu’à un moment donné, on ne peut pas s’en sortir par le haut, exactement comme dans l’équipe de handball on a tous les morphotypes et on a l’apport de Croates, des Antillais, etc., qui fait qu’on a la meilleure équipe du monde, et que cette équipe s’appelle l’équipe de France et qu’ils jouent tous pour le drapeau français ?

Est-ce qu’on ne peut pas avoir des français musulmans, des français d’origine africaine, des français d’origine algérienne, marocaine, mais qui parce que la France leur a donné ce qu’elle leur avait promis, a rempli son contrat, sont très fiers de leurs origines, appartiennent à une communauté familiale d’origine culturelle, comme il y a aussi, pareil, des Français d’origine italienne, très fiers de leurs origines italiennes, mais quand même 100% patriotes français ?

Cette double articulation a existé très longtemps. Les Français d’origine polonaise, quand on est d’origine polonaise, mais totalement Français. Moi, d’origine savoyarde, très, très fier d’être d’origine savoyarde, mais 100% Français, et n’opposant jamais l’un à l’autre, malgré le fait que la Savoie s’est faite baiser lors de la votation du rattachement de la Savoie à la France.

Donc en fait, cette double articulation est possible. Je pense que c’est une question de volonté politique et après, qu’effectivement, que les éducateurs fassent leur boulot, plutôt que de faire le boulot négatif qu’ils ont fait en enseignant la haine de la France systématique aux Français récemment arrivés.

Donc ça serait ça ma réponse. On peut échapper au communautarisme d’exclusion, et au communautarisme de refus, et au communautarisme antinational. Et on peut aussi échapper à ce métissage de l’assimilation d’ailleurs à un modèle français qui n’existe plus, et qui donnerait du Yannick Noah – ce qui n’est pas souhaitable ni musicalement ni idéologiquement –, par cette double articulation : fier d’être de sa communauté et de son pays d’origine mais encore plus fier, au-dessus, d’être Français. Et surtout, non contradiction et non opposition des deux.

Et pour me répéter, ce n’est pas impossible puisque ça a existé, à travers la double articulation régions-Nation en France, et à travers la double articulation pays d’origine-France pour toutes les vagues d’immigration qui ont existé avant la vague d’immigration africaine et maghrébine.

À mon avis, la difficulté ne vient pas seulement du fait qu’ils viennent d’Afrique et du Maghreb, etc., mais de ce qu’entre-temps, les éducateurs français sont passés sous la coupe des trotskystes, qui ont vendu à ces jeunes arrivants, qui étaient déjà sans doute plus en difficulté pour s’assimiler, leur ont vendu la haine de la France à tous les niveaux : France collabo, coloniale, raciste, etc., etc.

Donc si déjà, on rééduquait les éducateurs, je pense que les jeunes qui arrivent en France, et qu’on ne mentait pas sur la promesse républicaine faite aux immigrés, c’est-à-dire qu’on leur donnait leurs chances de réussir dans ce pays, cette double articulation, que je souhaite, serait totalement possible. Et elle est même dans la tradition française. Je conclurai là-dessus. Elle est dans la tradition française. Il est vérifié que d’une certaine manière, ça a toujours marché, jusqu’aux années soixante-soixante-dix.



Libre Teamspeak – Merci Alain. Je passe la parole à ADN.

Israël, Marine Le Pen, la Syrie



ADN – Bonsoir Monsieur Alain Soral. Donc je vous souhaite une très bonne année à vous et à vos proches. Et merci pour l’ensemble de votre travail. Donc j’ai une petite remarque et une question.

Donc vous dites que vous seriez prêt à entre guillemets à lâcher Marine Le Pen si elle se rendait en Israël. Mais je ne sais pas si vous êtes au courant, elle a fait pire que ça. Elle a dit que c’était carrément son rêve d’aller en Israël et, si j’ai bien compris, c’est l’État israélien qui n’était pas favorable à sa venue. Donc ça, c’est ma petite première remarque.

Ensuite, j’aimerais savoir si vous rejoignez mon analyse. Donc, personnellement, je suis d’origine syrienne et donc, malgré mon amour pour la France, j’ai quand même un gout de carotte sur le mensonge de ce qui se passe en Syrie et de ce qui s’est passé en Libye. Et moi, personnellement, je pense que le but d’Israël est justement de s’entourer d’États islamistes radicaux qui lui feront peur et qui feront peur au monde entier afin de se donner un peu plus le droit d’attaquer et enfin de s’agrandir du Nil jusqu’à l’Euphrate, ce qui est la signification claire et précise de son drapeau.
Et une petite info aussi, j’aimerais savoir s’il serait possible dans une prochaine vidéo que vous parliez un peu du complot mondial contre la mosquée d’al-Aqsa et la reconstruction du Temple de Salomon voulue par toutes les élites.

Et vraiment, dernière chose, bravo pour votre analyse magnifique sur Al Jazeera, donc quand vous dites que « c’est la pute de l’Orient ». Là, vous avez vraiment tout dit ! Voilà, c’est tout. Merci.



Alain Soral – Il n’y a pas vraiment de question. Simplement sur votre analyse, effectivement, de comment finalement il est de l’intérêt d’Israël de s’entourer de soi-disant islamistes dangereux pour justifier, effectivement, son agrandissement, j’en ai longuement parlé. Et c’est la raison pour laquelle je m’intéresse aux écrits, aux travaux, de Sheikh Imran Hosein, parce que c’est son analyse, et que je la trouve brillante. Et surtout, il la produit depuis plus de dix ans, je crois, et elle est relativement validée par les faits.

Donc, j’en ai déjà parlé. C’est pour ça que je recommande les lectures des écrits de Sheikh Imran Hosein. Là-dessus, je réponds. Tout ça est déjà intégré dans Égalité et Réconciliation, sur le site Égalité et Réconciliation, à travers les vidéos de Sheikh Imran Hosein, à travers certains de mes commentaires, etc.

Sur Marine Le Pen. Oui, ben c’est toujours pareil. Elle a dit que, voilà, oui, dans les médias, elle a dit qu’elle avait une copine israélienne, qu’elle aimerait bien y aller. Elle fait de la politique politicienne. Elle a dit aussi que les camps de concentration étaient la pire abomination qui n’ait jamais existé. Tout ça, ce sont des phrases pour faire plaisir, un coup à gauche, un coup à droite.

[Jean-Marie] Le Pen a dit aussi que les cinq piliers de l’islam n’étaient pas incompatibles avec la République.

Tout ça, c’est de la politique politicienne. De toute façon, même si, moi, je désavouais Marine Le Pen parce qu’elle allait en Israël, elle n’en a pas grand chose à foutre, et ça ne changera pas grand-chose à son pourcentage électoral. Simplement, là, ce n’est pas une question de politique, c’est une question de morale. Quelque part, c’est que je pense que c’est une faute morale de le faire, compte tenu de la haine qu’a la communauté organisée pour la famille Le Pen, compte tenu de ce qu’a subi son père, compte tenu du mépris qu’on souvent les gens de cette communauté pour le Front national, le nationalisme français, etc. On n’a pas à s’humilier, à s’abaisser à aller là-bas, alors que, finalement, en réalité, personne ne vous le demande.

Et j’insisterai là-dessus. La course après le vote juif est une escroquerie, car il n’y a pas de vote juif, il faut le savoir. Il y a une puissante communauté juive organisée. Mais il n’y a pas de vote juif. Les Juifs sont 600 000 en France. Si vous enlevez les enfants et les vieillards, il y a peut-être 300 000 Juifs qui votent, peut-être même 200 000. La moitié vote à gauche, la moitié vote droite. Vous ne faites pas basculer une élection parce que vous allez glaner avec monsieur Aliot, 5000 votes de Juifs marginaux qui sont juifs et qui vont voter Front national, parce qu’ils ont la haine des musulmans de banlieue, parce qu’eux-mêmes vivent dans le XIXème ou dans le 9.3.

Donc, de toute façon, il n’y a pas de stratégie du vote juif. Ça n’existe pas le vote juif. Il faut arrêter de dire des conneries. Ça n’existe pas.

Par contre, il est possible qu’il y ait un vote musulman, en France, c’est possible. Parce qu’ils sont six ou sept millions. Donc c’est déjà plus important.

Mais après, c’est pareil. Le but ce n’est pas de courir après un vote. C’est, à moment donné, d’avoir une position qui n’est pas trop déshonorante. C’est ça, c’est là-dessus.

Donc moi, Marine Le Pen, elle fait ce qu’elle veut. Elle se fout à mon avis complètement de mon avis. Je suis parti du Front national à cause de ça. Je l’avais dit à l’époque. J’avais fait un texte assez brutal que d’ailleurs que je regrette un peu qui s’appelait « Marine m’a tuer ».

J’avais bien dit que je partais parce que je ne voulais pas que le Front national se réconcilie avec une certaine communauté sur le dos des musulmans. Je passe qu’on peut se réconcilier avec une certaine communauté sans se mettre à dos une autre. On peut dire : voilà, tout le monde communie dans la fraternité française.

Et c’est une peu ma solution de la réponse d’avant.

Je pense que je serais très heureux de savoir que tous les juifs et tous les musulmans de France, demain, votent Front national, parce qu’ils redécouvrent comment on peut s’épanouir en France, quelle que soit sa communauté d’origine, dans l’amour de la France et du patriotisme français. Ça serait une réussite totale. Et je m’en réjouirais. Et c’est pour ça que je ne suis pas, moi, dans une, je n’ai pas de haine particulière. J’ai fait une analyse qui est assez sereine. Je n’ai pas le regard voilé par la haine. C’est un mot qui est très souvent employé d’ailleurs par la communauté en question, [des gens] qui sont souvent, d’ailleurs, très haineux. Il suffit de regarder comment Peillon parle du Front national et de Jean-Marie le Pen. Moi, je n’ai pas de haine. J’ai même pas mal d’humour. Donc, c’est pour faire le tour sur cette question.

Et puis, sur la question syrienne, évidemment, c’est très insupportable de voir comment les médias français et la diplomatie française traite la question syrienne. Mais j’en suis aussi consterné que vous. Et ça veut dire une chose. C’est que les élites françaises aujourd’hui déshonorent la France, sont des élites traitres et qu’effectivement, si de Gaulle était encore là – pour parler simplement de de Gaulle, même pas de Le Pen –, ça ne se passerait pas tout à fait comme ça, à mon avis.

Donc, on est à peu près d’accord sur tout ça. Donc, il y a au-delà de la question affective immédiate et de la colère, tout ça ne change pas grand-chose. On sait que les médias, les journalistes sont des menteurs, sinon ils perdent leur travail. On sait que Juppé tapine, mais que bon, il n’est pas plus déshonorant que Kouchner, mais à peu près autant pour s’occuper de politique étrangère. Tout ça me fait honte, comme à vous. Et c’est pour ça que j’aimerais bien qu’on reprenne un peu la main.

Et d’ailleurs, je terminerai là-dessus. Il me semble que Marine le Pen est sans doute, de tous les personnages politiques qui existent, c’est elle qui a le commentaire le plus modéré sur l’affaire libyenne, sur l’affaire syrienne. Ce qui est une chose dont il faut tenir compte et qu’il faut prendre en compte. Y compris d’ailleurs sur la Russie et Poutine. Parce que tout ça est lié, tout ça est articulé.

La main tendue aux musulmans



Libre Teamspeak – Alors j’aurais aimé aborder un petit peu le sujet des musulmans. Pourquoi ?

Parce que c’est vrai que j’observe ton travail, que je soutiens d’ailleurs, de réconciliation, notamment avec des musulmans en leur expliquant qu’ils ont tout intérêt à être patriotes, etc. Et je te vois la main tendue depuis quelques années, maintenant. Malheureusement, à l’autre bout, je ne vois pas grand monde qui serre cette main, à part des individus, souvent sous pseudo d’ailleurs. Mais en termes de groupe de musulmans, par exemple, j’ai l’impression qu’il n’y a pas grand chose. Et au contraire, on a un peu l’impression que plus tu tends la main, plus on t’en demande. C’est un petit peu casse-couille, excuses-moi de l’expression. On a l’impression qu’il n’y a jamais de retour positif. Et là, effectivement, moi j’observe qu’Albert Ali, on en entend plus beaucoup plus parler, bon, j’espère qu’il reviendra au moment où il sortira son livre. Omar Djellil, on a vu comment ça a terminé. Bon, ça ne l’a pas fait ! Là, maintenant, tu nous parles de Sheikh Imran Hosein. Je pense que tu as raison parce que c’est de très bon niveau, et en plus, il ne parle pas français. Donc a priori, il ne devrait pas te cracher dessus. Mais bon, j’observe aussi des sites, par exemple, des sites musulmans, qui t’attaquent en faisant des montages et en expliquant que tu aurais un double discours, etc.

Alors, est-ce que, finalement, ce n’est pas quand même un peu lassant pour toi, depuis plusieurs années, de tendre la main, et de voir quand même qu’il y a assez peu de retour de l’autre côté ?



Alain Soral – Je suis désolé de te dire, que ça part d’une vision totalement fausse. Si tu voyais le nombre de mails, de courriers, de dons – j’insiste de dons – que je reçois de musulmans du quotidien, de musulmans anonymes, de petites gens de confession musulmane, qui me remercient.

Et je vais vous faire, d’ailleurs, une révélation. Une partie de mes amendes, quand j’ai été condamné par la justice pour antisémitisme, a été payé par des dons de collectes de mosquées de gens qui m’ont amené, dans des sacs en plastique, des sacs avec plusieurs milliers d’euros dedans de pièces de billets qui avaient été collectés dans des mosquées, voyez.

Mais moi, les musulmans qui me soutiennent sont des braves gens qui ne font de cirque. C’est-à-dire qu’ils n’animent pas de sites débiles, haineux. Ils ne se prétendent pas salafistes ou quoi que ce soit. C’est les musulmans auxquels je tiens, auxquels je tends la main, qui sont la majorité silencieuse musulmane française, qui sont des petites gens et des braves gens de confession musulmane, et qui sont d’ailleurs des petites gens et des braves gens parce qu’ils sont musulmans. Des musulmans qui ne sont pas dans cette culture du « Moi, je », de l’arrogance, etc.

Et comme ce sont des petites gens et des honnêtes gens musulmans, ils ne font pas de cirque. C’est-à-dire qu’ils m’envoient leurs vœux gentiment, ils m’envoient des témoignages de sympathie. Mais effectivement, ils ne voient pas la nécessité de faire des vidéos déguisés en barbus pour m’insulter ou d’ailleurs me remercier, parce que ce n’est pas leur démarche. Justement parce qu’ils sont humbles et discrets.

Mais je vous le dis, et c’est pour ça que je continue, énormément de musulmans m’envoient des messages de sympathie. Quand je me promène dans des endroits à forte présence musulmane, j’ai beaucoup, beaucoup de signes de sympathie.

Et les petits excités qui refusent la main tendue, comme tu dis, sont en général très voyants, très présents sur Internet parce que ce sont des agitateurs politiques, des stipendiés, des indics de police, des petits excités, des voyous, etc. Donc, toi ça te choque parce que c’est ta tranche d’âge et que c’est ta pratique de jeune sur Internet.

Mais moi, en réalité, les musulmans qui me soutiennent, sont de pères de famille, des gens qui travaillent, des ouvriers, des mères de famille. Et ces gens-là, je n’ai absolument pas à me plaindre de la main tendue qu’ils n’auraient pas prise ; ils l’ont serrée chaleureusement et souvent bien plus chaleureusement que les petits cons de Français gauchistes qui, eux, sont d’une agressivité bien plus massive, c’est-à-dire les gauchistes qui ont essayé de m’empêcher d’aller à Rennes, qui me diffament en permanence, qui l’insultent de Toulouse.

Et en réalité, physiquement, aucun musulman ne m’a jamais agressé, par exemple. Il y a deux-trois excités sur Internet qui font des vidéos, qui me promettent des trucs. Mais les rares agressions que j’ai subies, c’était la Ldj et le Betar, la CNT, les anarcho-trotskystes, les gauchistes d’une manière générale.

Jamais, jamais les musulmans ne m’ont embêté. Il y a eu, par contre, deux-trois toquards, parfaitement identifiés : Gamal Abina qui n’a rien de musulman, c’est facile à démontrer, qui est sans doute un type qui roule pour le Parti socialiste et qui doit être indic de police ; deux-trois petits salafistes bidons qui font du cirque mais qui ne sont jamais que deux, trois. Et je pense que c’est là-dessus qu’il ne faut pas se tromper.

Moi, les musulmans auxquels je tends la main, ce ne sont pas les islamo-sionistes qataris, ce ne sont pas les islamo-racailles qui font du cirque sur Internet et qui promettent de brûler des bagnoles, ou qui font leur numéro plus ou moins derrière le PIR. Ce sont ce que j’appelle les musulmans du quotidien qui se tiennent très bien en France, justement parce qu’ils sont musulmans et qu’ils ont cette humilité qu’avaient sans doute d’ailleurs les petits Français catholiques jusque dans les années soixante-soixante-dix, que j’appelle les honnêtes gens et les braves gens, qui ne font pas de cirque. Et effectivement, comme ils ne font pas de cirque, on a l’impression qu’ils n’existent pas. Mais je te garantis qu’ils existent, qu’ils sont très présents, et qu’ils sont d’une gentillesse avec moi, et d’un respect qui peut même tirer les larmes.



Libre Teamspeak – Très bien. Ben écoute, très bonne nouvelle, alors. Mais, c’est vrai qu’on en a aussi ici qui sont très, très bien. Matthieu, je te laisse reprendre la parole.

La situation actuelle en Algérie



Libre Teamspeak – Oui, merci de votre réponse. Le lien est fait avec un thème que souhaitaient aborder plusieurs auditeurs. C’est sur la situation actuelle en Algérie et sur ce que vous pensez du pouvoir en place et du fait que l’Algérie a échappé à ce qu’on appelle désormais les « Printemps arabes », révolution, en fait, en Tunisie, Égypte, et puis la Libye, mais bon, qui a évidemment donné quelque chose d’autre. Alors, quel est votre point de vue sur le sujet ? Merci.



Alain Soral – Deux choses. Déjà, si l’Algérie a échappé au Printemps arabe, c’est parce qu’elle est la première à avoir eu un Printemps arabe dans les années quatre-vingt-dix, et qu’elle l’a réprimé dans un bain de sang. C’était l’époque du FIS, du GIA et tout ça. Donc, en fait, c’est plutôt le premier pays qui a failli basculer, mais qui n’a pas basculé. Mais quand un pays ne bascule pas, on verrouille, on décapite, et effectivement, on peut gagner vingt ans. Ce qui ne veut d’ailleurs pas dire que c’est fini. La première remarque.

Deuxièmement, l’Algérie est un pays très, très compliqué, très complexe. La junte militaire au pouvoir en Algérie se maintient par des accords croisés dans tous les sens, etc. C’est très, très tordu comme pays. Je m’intéresse, je me fais fournir des dossiers par des gens, des Algériens. Des Algériens d’ailleurs franco-algériens, parce que ça n’a vraiment rien à voir avec des Algériens d’Algérie.

Et j’essaye de comprendre comment ce pays fonctionne depuis 1962. C’est très, très, très tordu. Je vous le dis tout de suite, ça ne force pas forcément mon respect, au niveau des élites politico-militaires algériennes. Ça ne force pas mon respect, du tout. Mais c’est très compliqué et très tordu de savoir pour qui ces gens-là roulent, avec qui ils roulent, avec qui ils bossent.

Je pense que, si on veut conclure, ils sont prêts à tout pour se maintenir au pouvoir. Et d’ailleurs ils font tout : les pires coups tordus, les pires doubles et triples alliances, fausse vraies alliances, etc., etc.

Mais, dernière remarque. En réalité, ce que j’ai constaté d’intéressant par rapport à l’Algérie, c’est qu’il n’y a pratiquement pas de rapport entre les Algériens d’Algérie, ceux qui vivent en Algérie, etc., et les Franco-algériens, c’est-à-dire les Algériens à double nationalité qui vivent en France. Et en réalité, plus on discute avec des Algériens d’Algérie, moins ils ont un discours caricatural.

D’abord de leur pays, parce qu’ils y vivent, comme le Franco-algérien peut souvent idéaliser l’Algérie alors qu’il n’y a vraiment pas de raison.

Et moins ils ont un discours de critique de la France insupportable, sur la ligne Houria Bouteldja. Ça n’existe pas ça en Algérie, je ne l’ai pas rencontré, ça, en Algérie. Ça n’existe qu’en France avec ce qu’on appelle les Franco-algériens qui sont des gens qui sont français, nés en France, qui ont toujours vécu en France, qui souvent ont un discours de détestation de la France et un discours d’idéalisation de l’Algérie.

Et ça, malheureusement, ça donne la clientèle, à mon avis, du PIR et des réunions de Bagnolet, là. Et c’est un peu une catastrophe dont ils sont d’ailleurs les premières victimes, je vous le dis tout de suite.

Et ça se résoudra, sans doute, dans le temps. Forcément, ce déséquilibre sera ramené à la raison avec le temps. Et c’est vrai que, moi, si j’avais le pouvoir, la première chose que je ferais c’est, pour les Franco-algériens, c’est de leur offrir un séjour de trois mois en Algérie, par exemple, pour qu’ils voient bien ce que c’est que l’Algérie, ce que c’est que la France, si c’est une chance ou pas d’être en France, comparer une cité de banlieue dans la banlieue d’Alger avec une cité de banlieue dans la banlieue parisienne, ce que c’est que d’être en garde-à-vue dans un commissariat en France par rapport à en Algérie, etc., etc. Et qu’ils arrivent à comprendre combien de temps tiendrait Houria Bouteldja si elle faisait le numéro qu’elle fait en France en Algérie. Et ça, tous les Algériens d’Algérie le savent et le comprennent.

Et c’est ça qui est intéressant, c’est que plus on discute avec des Algériens d’Algérie, moins on a d’idéalisation de l’Algérie et de l’histoire algérienne récente et du régime algérien, et moins on a d’agressivité envers la France, ce qui en général va de pair.

C’est qu’en fait, le problème est plutôt, si on veut aller à l’essentiel, la manipulation qu’ont subie les Franco-algériens de la part des élites antiracistes du Parti socialiste, avec Julien Dray en tête, qui ont fait un travail catastrophique, qui est très pénible à supporter comme spectacle, pour nous, et qui, en dernière instance, est très douloureux pour eux, parce que ça fait des névrosés sociaux et des inadaptés.

Et que la meilleure chose qu’on puisse leur souhaiter, à terme, c’est qu’ils sortent de cette manipulation, de cette névrose, et de cette schizophrénie, d’une certaine manière, qui les empêche totalement de réussir leur vie en France, et donc, de réussir leur vie tout court, car leur vie est en France. C’est ça qu’ils ne veulent pas admettre : elle n’est pas en Algérie.

Et je pense que de ce pont de vue-là, l’exemple que je pourrais leur citer serait peut-être notre camarade Kémi Séba. C’est qu’à un moment donné, on met ses actes en accord avec ses paroles, ou alors, à un moment donné, on se rend compte que son discours n’est qu’un discours esthétique et de façade. Voilà, pour ne pas creuser plus sur le sujet, parce que je pense qu’on aura l’occasion de rebondir là-dessus.

Donc, pour finir sur l’Algérie, l’Algérie est un pays très compliqué, très violent, avec une junte militaire très dure, quand on s’intéresse, où la répression est très dure, où il est très difficile d’être contestataire là-bas. C’est un pays très verrouillé, un pays de clans, un pays de corruption, comme d’ailleurs le sont pratiquement tous les pays du Maghreb.

Et c’est assez insupportable, souvent, de voir des gens qui idéalisent ce pays pour donner des leçons, je ne sais pas quoi, de démocratie, à la France ; c’est un peu agaçant, mais voilà. Je vous le dis, en fait, c’est une question française. Tout ça, ça n’existe pas en Algérie.



Libre Teamspeak – Hamis, c’est à toi.

La formation et l’éducation



Hamis – Bonsoir Monsieur Soral. Merci pour votre participation ce soir. Donc j’ai visionné beaucoup de vos vidéos. Mais il y a un sujet que vous ne traitez quasiment jamais, un sujet qui me paraît essentiel : c’est celui de l’Éducation nationale et de l’éducation tout court. Quand on y ajoute la médiatisation et les tendances des ados aliénés, et quand j’observe mes camarades de classe qui « avalent », entre guillemets, toutes les réflexions conformistes issues de TF1, de professeurs, sur l’actualité, j’ai peur pour la génération dans laquelle je vais grandir. Donc ma question c’est : que pensez-vous de l’avenir de la France quand on observe l’éducation contrôlée et conformiste qui est exercée aujourd’hui sur les futures générations ?

Et comme vous le dites dans une vidéo, les profs sont les citoyens les plus idéologiquement et politiquement stupides de toute la France. Alors comment faire pour réellement éduquer les jeunes Français ? Merci.



Alain Soral – Ce qui prouve que j’avais répondu. Enfin, je me suis intéressé à cette question, puisque j’ai écrit pas mal sur ce sujet-là, mais il y a dix ans. C’est vrai que je suis beaucoup plus, maintenant, sur les sujets urgents qui sont effectivement le nouvel ordre mondial, la Troisième Guerre mondiale qui peut arriver, etc.

Mais il est évident que la question des profs, je me la posais déjà quand j’étais au Parti communiste, en quatre-vingt-dix : finalement, est-ce que c’était un bien ou un mal que les élèves n’écoutent plus les profs ? Parce qu’à l’époque c’était le début de la délinquance de banlieue.

On se disait, finalement, quand on voit ce que les profs leur apprennent, veulent leur apprendre, et le niveau de bêtise des profs, finalement que les jeunes n’obéissent pas et se rebellent contre les profs est plutôt un signe de santé mentale et morale. J’étais assez ironique là-dessus.

Effectivement, il y aurait un gros travail à faire – j’en parlais tout à l’heure pour l’histoire de la possibilité d’échapper à la contradiction assimilation-communautarisme –, il y a un énorme travail à faire en France de rééduquer les éducateurs parce que les éducateurs, à cause de la domination de l’idéologie gaucho-trotskyste, sont, en réalité, des déséducateurs depuis très longtemps.

Et d’ailleurs, il y a plein de bouquins qui ont été écrit par Brighelli, par Michéa  : L’enseignement de l’ignorance [Jean-Claude Michéa], La fabrique du crétin [Jean-Paul Brighelli], etc.

Effectivement, moi, je n’ai jamais été étudiant. C’est ce qui m’a sauvé de tout ça. Si je ne suis pas trop bête et que je pense à peu près correctement, c’est que j’ai échappé à l’éducation nationale, à l’université française et à cette idéologie droit-de-l’hommiste insupportable. Donc je ne suis pas en contact en permanence. J’ai fréquenté l’université à l’époque des hautes études en sciences sociales, et déjà, je trouvais le niveau catastrophique. Et donc, ça a dû s’aggraver depuis.

Donc, effectivement, il faudrait, s’il y avait une révolution qui était faite en France et qui serait une révolution on va dire alternationaliste, il y aurait un énorme travail de rééducation des éducateurs. Ce serait la première chose à faire.

Car je pense qu’une grande partie du problème des banlieues vient, en fait, du travail infiniment pervers qu’ont fait les éducateurs. Les gens de banlieues ne sont pas nés, racialement nés, ou biologiquement nés, dans la haine de la France et dans la haine du Français de souche. Ça leur a été transmis, et bien transmis.

Donc, effectivement, j’ai ce constat ironique sur l’éducateur qui est sans doute le plus bête. Et finalement, le gosse qui ne sait rien, intuitivement est peut-être moins bête que l’éducateur qui est censé l’éduquer. Et peut-être que moins il subira la pression de l’éducateur, plus il aura une chance de s’en sortir. C’est un peu paradoxal ce que je dis. C’est un peu comme ma première sortie sur la bagnole et le tertiaire. Mais c’est vrai que, finalement, l’école qui est normalement une structure d’intégration à la société et d’intégration des valeurs morales, est sans doute aujourd’hui quelque chose qui produit pratiquement l’inverse de ce qui devrait être.

Je pense que l’analyse, on est tous capables de la faire : domination du trotsko-gauchisme, stupidité droit-de-l’hommiste, on peut parler aussi de la religion de la Shoah, enfin tout ça. Effectivement, il y aurait urgence s’il y avait, à un moment donné, quelque chose de l’ordre d’une révolution en France, effectivement, de reprendre entièrement en main peut-être pas d’ailleurs la pédagogie, parce que je ne suis pas trop sur ces question du pédagogisme, mais en tout cas, ce qui est enseigné aux enfants en France sur le plan de la morale, de valeurs, où là à, mon avis, c’est effectivement, une catastrophe.

Et c’est vrai que quand on va à une espèce de réunion publique où il y a une forte présence de profs, en général c’est soit des gens qui votent NPA, ou Mélenchon, ou PS, on est face aux plus insupportables crétins que la France n’ait jamais portés.



Libre Teamspeak – Merci de votre réponse, Alain. Donc, je laisse la parole à Cyril Kosinski [inaudible] vous avez tenu une conférence, il y a quelque temps de cela. Cyril, c’est à toi.

Que signifie pour vous être catholique ?



Cyril Kosinski – Alors bonsoir Monsieur Soral. Je suis très heureux de pouvoir vous poser ma question ce soir. Et je vous remercie, comme d’autres l’ont fait avant moi, d’être venu ce soir. Alors, ma question est simple mais multiple en même temps. C’est-à-dire que très souvent, dans vos dernières vidéos, vous vous définissez comme étant catholique. Simplement, pour avoir lu votre dernier livre Comprendre l’Empire, je remarque que vous fustigez, à juste titre peut-être, l’Église catholique moderne. Mais alors, à ce moment-là, je voudrais simplement que vous définissiez votre position en tant que catholique, donc. Est-ce que vous vous rapprochez plutôt du traditionalisme, des personnes comme Franck Abed, comme oui [Philippe] Ploncard d’Assac qui sont très actifs sur Internet ? Est-ce que ces personnes-là vous parlent ?

Enfin, bref, j’aimerais bien que vous précisiez votre pensée sur ce sujet. Je vous remercie. Bonne soirée.



Alain Soral – Oui, donc moi, je précise que je suis catholique parce que d’abord beaucoup de gens me demandent si je ne serais pas musulman ou converti à l’islam. Alors je dis voilà : je suis catholique au sens où je suis de culture catholique, parce que je pense que c’est aussi une culture, le catholicisme. Et que c’est une culture qui me dépasse, c’est-à-dire qui m’a été transmise dès ma naissance par des tas de faits un peu invisibles ; c’est du catholicisme culturel, je le précise.

Et surtout je dis que je suis catholique parce que chrétien ne me suffit pas. Parce que dans chrétien, on met « protestant », et je me sens très antiprotestant.

Donc, je dis que je suis catholique parce que je ne suis pas musulman, et que je suis même très antiprotestant.

Mais je suis un catholique culturel. Je ne suis pas du tout religieux. J’ai essayé de comprendre à travers certaines lectures qu’en fait j’étais plus un mystique qu’un religieux. J’ai réussi à comprendre ça en en lisant d’autres.

Et les débats théologiques ne m’intéressent pas. De ce point de vu-là, je le dis. Moi, j’ai une formation plutôt de philosophie, du logos. Les débats théologiques m’insupportent. De discuter de la réalité ou pas de la Trinité ou pas, etc., ça ne m’intéresse pas.

Ce qui m’intéresse en revanche, c’est, il me semble, c’est que j’ai compris, qu’à un moment donné, qu’un personnage qui a existé ou pas – j’en sais rien je m’en fous, mais il existe dans l’histoire – qui s’appelle Jésus Christ, et dont on connaît l’influence qu’il a eu sur son époque et sur les temps à venir par les Évangiles, a fait passer un certain message dont je me sens très proche, qui est aussi un message critique de la période et du bain religieux dans lequel il vivait.

Donc effectivement, je suis catholique car je suis très antiprotestant, évidement très antijudaïque – je pense que tout le monde l’a compris – en fraternité sur certains points avec les musulmans, pour des raisons plutôt de morale commune. Et c’est en ça que je me définis comme catholique. Je suis un catholique culturel. C’est-à-dire que, finalement, ma ligne de conduite me serait plutôt dictée par la morale des Évangiles. Mais je ne rentre pas dans les débats théologiques.

Et pour ce qui est de la discussion raisonnée, je me fonde plutôt sur le logos. Je n’aime pas, moi, les gens qui argumentent la foi par de la pseudo-rationalité. Je trouve que c’est toute l’ambigüité des religions. C’est de recourir au logos pour justifier la foi – d’ailleurs, j’ai écrit là-dessus dans Comprendre l’Empire –, ce qui me parait être une contradiction dans les termes.

La foi n’a pas à se justifier par le logos. Et le logos, c’est quand même l’alternative radicale au monde de la foi.

Donc, les gens qui croient, croient ; ils n’ont pas à le démontrer, et leur foi est inattaquable, sinon elle n’est pas une vraie foi.

Et le domaine du logos s’exerce ailleurs que dans le domaine de la foi.

Et la confusion des deux donne de la religion de mauvaise qualité et de la philosophie de mauvaise qualité, si je voulais conclure là-dessus.

C’est pour ça que les débats pour savoir si je serais lefebvriste, sédévacantiste, etc., etc., ne m’intéressent pas.

Ce qui est sûr, c’est que je pense que l’Église catholique d’aujourd’hui issue de Vatican II est une trahison du message du Christ sur plusieurs sujets clés. Et je le déduis de façon assez intuitive et par des raisonnements de bon sens. Et je n’ai pas besoin de plus, et je ne veux surtout pas rentrer dans des débats théologiques. Je ne suis pas un spécialiste et j’ose le dire, d’une certaine façon, ça ne m’intéresse pas. Donc, j’espère que j’ai répondu.

En fait mon catholicisme s’explique, se détermine négativement : je ne suis pas converti à l’islam ; je suis très antiprotestant et très antijudaïque.

Et je pense d’ailleurs que le protestantisme est historiquement et de fait, un retour au judaïsme. Et l’enjeu est le même : c’est d’essayer de détruire le travail critique qu’a fait le Christ au moment où il est venu et aux personnes à qui il s’est adressé.

Et la figure centrale qui m’intéresse moi, en dehors du logos grec, c’est-à-dire la logique d’Aristote, c’est le Christ pour son message. Mais c’est un message finalement assez simple qui ne recourt pas à beaucoup de rhétorique, qui n’a pas besoin de recourir au logos, qui parle de charité, d’amour, d’honnêteté, etc., etc.

Et moi, ce qui m’intéresse dans la religion – je le dis, je juge un homme de foi à sa vie quotidienne, à sa pratique –, c’est que pour moi, une bonne religion est une religion qui fait des honnêtes gens. Je reviens toujours à ça. Et finalement, c’est assez simple à comprendre.

Essayer autant qu’on peut de faire le bien, plutôt que le mal, il n’y a pas besoin de beaucoup produire de baratin là-dessus. Finalement, l’honnêteté, ça se comprend très intuitivement. Et pour moi l’intérêt, c’est l’honnêteté.

Si un type m’explique qu’il est un grand maître en théologie, mais toute sa vie est faite de comportements malhonnêtes : ça ne m’intéresse pas. Un type qui connaît très mal sa religion mais qui a une vie absolument irréprochable du point de vue du comportement moral, celui-là me paraîtra être un exemple à suivre, un apôtre, quelqu’un qui est un exemple pour sa religion. Et c’est un peu comme ça que je fonctionne.

J’adore l’érudition philosophique, j’adore discuter de Hegel avec des gens qui l’ont lu. Mais dès qu’il s’agit de religion, la théologie ne m’intéresse pas, la scolastique ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est l’honnêteté, et si, la catégorie qui est peut-être au dessus, qui est la grâce ; les gens qui ont la grâce et les gens qui se comportent honnêtement. Et tout le reste, pour moi, ça me paraît même être souvent du contre-sens.



Libre Teamspeak – Doggy.

Résistance et action violente

Théories du complot



Doggy – Oui, merci de me redonner la parole. Donc ma question est simple. Et je précise, quelque chose d’important, que je ne cautionne pas les actes que je vais décrire dans cette question. Donc, sachant que depuis des années, des gens sont prêts à quasiment sacrifier leurs vies pour des causes telles que le nucléaire, l’écologie, sauver les baleines, etc., comment expliquez-vous que personne ne se soit encore impliqué physiquement dans le combat contre cette domination bancaire ? Et comment se fait-il que personne n’ait déjà organisé des opérations chocs et illégales comme foutre le feu dans des agences de notation, ou faire exploser des banques, ou infiltrer ce que vous appelez l’oligarchie ?

Et deuxième petite question. Une fois qu’on sait que le 11 Septembre est un mensonge, c’est évident qu’on ne peut pas en rester là. Et le simple fait de savoir qu’il est possible de monter un mensonge de cette ampleur, ça remet tout en cause. Donc, parmi toutes les théories complotistes qu’on peut trouver sur Internet comme A-t-on marché sur la lune ? ou même celle de Faurisson sur les chambres à gaz, est-ce que vous pouvez nos dire lesquelles vous trouvez crédibles, lesquelles vous avez étudiées ? Et est-ce qu’on vit vraiment sur une société bâtie sur des mensonges ? Merci.



Alain Soral – Le problème, là, c’est qu’il y a deux questions, et j’ai un peu oublié la première. Oui ! c’est pourquoi il est plus difficile d’attaquer le système bancaire que militer pour l’écologie, les bébés phoques, etc.

Déjà, parce que le système sait plus ou moins, quand même, organiser des déviations de colère, pour que ça aille vers des sujets périphériques et moins centraux.

Et ce qui est sûr, c’est que ça se vérifie très bien avec le moment où Pierre Carles qui comprend petit à petit ce que j’ai compris avant lui, parce que malheureusement, la lecture de Bourdieu lui a fait perdre beaucoup de temps, quand il a voulu s’attaquer au dîner du Siècle, il a très bien vu se mettre en place très, très vite un système policier hautement efficace et massif, pour l’empêcher de faire quelque chose de très anecdotique et très anodin par rapport au fait d’aller s’engager pour le nucléaire, etc., où là, finalement, c’est plus facile. Ou Greenpeace, etc.

Donc, on voit très bien, effectivement, que le nœud de la domination, c’est l’oligarchie bancaire, et que tout est fait pour qu’on n’ait pas l’idée d’aller perturber ce genre de truc. Et tout est fait pour que par contre, on puisse relativement facilement s’engager dans des trucs d’extrême gauche, d’antifascisme de pacotille, etc. Donc, c’est assez logique. Le système sait protéger ses intérêts vitaux et sait créer des leurres et des fausses-pistes, etc.

En revanche, dire qu’il n’y a pas aujourd’hui de mouvements contre la Banque, etc., c’est faux, aux États-Unis. Aux États-Unis, qui est à la pointe justement de la domination bancaire, puisque c’est le lieu où il y a Wall Street et c’est le lieu où s’est mis en place tout ça, notamment avec [Milton] Friedman et tous les Chicago Boys, etc., il y a effectivement de vrais indignés – pas comme en France –, qui ne sont d’ailleurs pas des trotskystes, là-bas. C’est un peu plus compliqué puisqu’il y a aussi des vétérans de l’armée, etc., et qui effectivement, défilent à Wall Street sous les banques, et tentent effectivement de contester, avec la théorie des 99 %, le pouvoir bancaire, un petit peu physiquement.

Et d’ailleurs, Wall Street a réagi puisque Wall Street à New-York a fait un don très important à la police new-yorkaise pour que cette police citoyenne se transforme en milice bancaire et les sécurise, parce qu’ils commençaient à avoir peur.

Et effectivement, au niveau des médias de masse, on nous parle toute la journée, en France, de la Syrie. On nous parle très, très peu des mouvements de contestation sociaux qui se passent aux États-Unis et qui sont tellement graves qu’aujourd’hui en douce, je vous signale qu’Obama vient de faire voter une aggravation du Patriot Act qu’on peut appeler strictement et simplement la loi martiale. Donc, si les États-Unis mettent en place la loi martiale, c’est qu’il y a des troubles aux États-Unis très graves et justement qui s’attaquent de plus en plus à l’oligarchie bancaire que le peuple américain conscient a identifié comme le vrai problème en Amérique. Simplement, les médias français ne relayent pas.

Ça, ce n’est pas un hasard parce qu’effectivement, là-dessus, l’Amérique pourrait être pionnière, comme elle l’a souvent été d’ailleurs, depuis soixante ans avec le rock ’n’ roll et toutes ces choses-là. Donc, ça existe mais ça n’existe pas trop en France, effectivement.

Et la deuxième question, c’est que je m’intéresse effectivement à toutes les théories alternatives parce que même sur le plan poétique, j’adore ça. Et que plus je m’intéresse à tous ces sujets, plus je vois que l’histoire officielle est un tissu de mensonges, de bricolages, écrits par les vainqueurs contre le vaincus, etc., et que rien ne m’étonne, moi.

Après, je ne peux pas dire ce à quoi je crois, et ce à quoi je ne crois pas, parce que ça peut même tomber sous le coup de la loi. Mais je crois, de toute façon, que tout ce qui est de l’ordre de l’histoire officielle est discutable.

Et pour aborder un sujet très peu connu, je lis en ce moment des écrits qui sont enfin en français sur des historiens révisionnistes russes et allemands qu’on appelle les récentistes, dont la théorie qui est très intéressante, et qui paraît délirante au premier abord, est de dire que le Moyen Âge n’a pas existé et que c’est une invention de la Renaissance, et que de toute façon, au minimum, il y a dans l’époque qu’on appelle le Moyen Âge, notamment le haut Moyen Âge, trois siècles qui sont totalement fictifs et qui n’existent que dans des écritures.

Donc ça, ça fait très, très fort, quand on commence à découvrir, chez des historiens allemands, russes, qui sont tout sauf des délirants et des imbéciles, que Charlemagne n’a probablement pas existé et que ni le VIIème, ni le VIIIème, ni le IXème siècle du Moyen Âge n’ont existé. Et qu’en réalité, nous ne sommes pas en 2000, mais peut-être que nous ne sommes qu’en 1400 ou en 1500, et qu’il n’y a pas 1000 ans d’histoire entre la chute de l’Empire romain et la Renaissance, et que dans ces 1000 ans d’histoire, il y a énormément de productions de fictions et d’écritures.

Pour vous dire, pour ceux qui ne connaissaient pas, si vous voulez vous amuser sur des théories soi-disant délirantes qui vont encore bien au-delà de l’homme qui a marché sur la lune ou les « chambres à air », eh ben vous vous intéressez aux historiens récentistes. Ça va vous faire voyager. C’est une peu comme s’intéresser aux Hyperboréens et aux théories de la Terre creuse, pour ceux qui.

Je m’intéresse à tout ça parce que je trouve ça beaucoup plus intéressant que de lire des livres de Nabe ou des mauvais romans, voyez. J’adore effectivement lire sur les Hyperboréens, la Terre creuse. Et là, je me fais un grand plaisir, en ce moment, en lisant les écrits d’historiens récentistes.



Libre Teamspeak – Merci de votre réponse, Alain Soral. Alors, on va passer à une question d’auditeur, une des dernières questions probablement. Je m’excuse par avance pour les auditeurs qui n’auront pas eu le temps de voir leur question relayées. Donc voilà. Nouvelle question.

Critique marxiste de la proposition d’une société de petits producteurs



Auditeur xx – Bonsoir, j’ai une question d’ordre économique. Vous aviez indiqué qu’une société de petits propriétaires qui ne serait pas soumis par le système ni capitaliste ni communiste serait donc une solution d’un point de vue économique. Mais toutefois, je mets en avant que la société américaine a été au XIXème siècle une société de petits propriétaires parce qu’ils étaient cinq à six millions, et que Lénine qualifiait lui-même les États-Unis de cette époque-là comme l’une des premières nations socialistes de petits propriétaires. Donc, il faut comprendre socialisme dans le sens où l’ensemble des gens détiennent la propriété parce qu’ils sont propriétaires directs de leurs biens.

Or, cette nation des petits propriétaires a existé et a disparu, ou plutôt s’est mutée, pour donner la société capitaliste américaine que nous connaissons maintenant. Et je mettais simplement en avant une contradiction dans votre volonté de créer une société de petits propriétaires insoumis qui est simplement de la non-prise en compte de l’évolution du progrès technique. Parce que l’évolution du progrès technique permet l’évolution de la production, qui permet le monopole par la concurrence.

Et en réalité, la société, des petits propriétaires donne la société capitaliste monopoliste que nous connaissons en ce moment. Donc, en réalité, c’est un mirage de vouloir cette société-là, et que la solution de ce socialisme des petits propriétaires a déjà existé, a déjà été analysée, et cela n’est pas possible logiquement.



Alain Soral – Tous ça, c’est toujours la prétention au socialisme scientifique qui fait doucement marrer les gens comme moi, maintenant. Effectivement, si cette société de petits propriétaires américains a mutée en société capitaliste monopoliste, ce n’est pas par un effet mécanique scientifique inéluctable. C’est par une lutte politique et sociale réelle.

Parce que quand on est un vrai marxiste, on sait que c’est l’Histoire la catégorie, ce n’est pas les mathématiques. Sinon on est une structuraliste, mais pas un marxiste. Et à ce moment-là, il vaut mieux se référer à Althusser qu’à Marx.

Et que ça a été un combat de haute lutte qui a été gagné effectivement par les robber barons, etc. Et c’est toute l’histoire du XIXème siècle américain.

Mais dire que cette victoire était inéluctable, rien ne me permet de le dire. Et est-ce que c’est une raison pour ne pas retenter de se rapprocher de cet idéal politique qui est la société des petits propriétaires, c’est tout à fait une autre question. Parce que de toute façon, faire le chemin à l’envers est une toute autre épopée.

Le principe de la politique, c’est de se donner un but et d’essayer de l’atteindre.

Et de penser que le marxisme est une loi scientifique de l’Histoire mécanique où les hommes n’interviennent pas, ce n’est pas du marxisme, c’est du structuralisme, ce qui est exactement le contraire. Il faut lire Lucien Sève, [Henri] Lefebvre et les grands débats qu’il y a eu dans les années soixante, soixante-dix : socialisme, marxisme ou structuralisme. Donc déjà, pour moi, c’est un contre-sens. La catégorie majeure dans le marxisme, c’est l’Histoire. Et dans l’Histoire, rien n’est absolument écrit. Il y a des lois tendancielles effectivement, mais ce ne sont pas des lois absolues.

Et si aujourd’hui, on se rend compte que le système soviétique tel qu’il a existé, ou le capitalisme américain tel qu’il existe encore, sont des sociétés entièrement verticales dont, finalement, la ligne directrice est le salariat généralisé, et que finalement elles sont très facilement permutables, puisque l’URSS, quand elle s’est écroulée, est passé au libéralisme sauvage en quelques années sans que ça provoque de chocs finalement terribles sur ces hommes nouveaux qu’avait produit l’URSS pendant soixante-dix ans, c’est qu’en fait, cette verticalité du pouvoir et ce salariat généralisé rendait la permutation possible.

Ce qui est évident comme constat qui est le constat notamment de George Orwell, qui lui en vrai s’est tapé le monde libéral et le monde communiste à des époques précises avec la France, l’Angleterre, la guerre d’Espagne, etc., c’est qu’il est très difficile de donner des ordres à un monde horizontal de petits propriétaires. Ce qui ne veut pas dire que l’Histoire s’arrête là.

Parce qu’il est évident que pour produire de l’aviation, etc., il faut qu’il y ait des sociétés à grandes échelles qui, à mon avis, elles, doivent être sous le contrôle de l’État, etc.

Il y a des tas de théories qui circulent sur : est-ce qu’on peut libéraliser la production mais nationaliser la distribution ? Il y a des tas de penseurs marxistes, néomarxistes qui réfléchissent. Mais de toute façon, ils réfléchissent de manière à essayer de se rapprocher de quelque chose qui leur semble sain.

Et je crois que personne ne peut dire qu’il y a des lois inéluctables qui fait que du monde des petits propriétaires, on passe inéluctablement et fatalement au monde du capitalisme monopoliste supra-étatique. Ça, c’est un peu la sociologie marxiste un peu grossière qui nous amène à Jdanov, à laquelle même les marxistes ne croient plus aujourd’hui, parce que même la théorie des étapes historiques de Marx avec le mode de production asiatique, etc., c’est aujourd’hui critiqué par les marxistes eux-mêmes.

Il y a eu une époque un peu où on a cru que tout était plus simple que ce que ça n’était, où le marxisme d’ailleurs était assez performant, et où il n’y avait pas grand-chose qui lui tenait la dragée haute.

Mais je pense qu’aujourd’hui, sortir ce genre d’élucubrations apodictiques, genre « ça marche comme ça, c’est inéluctable, c’est les lois de l’histoire, c’est les lois de l’économie », où on est dans cette prétention naïve à la science, le marxisme scientifique, ce marxisme scientifique a été ridiculisé par l’histoire quand même, et c’est pour ça qu’il faut en rabattre un peu là-dessus.

Moi, ce que je dis, et ça part presque d’une intuition et d’un constat parce qu’on a quand même une histoire à analyser et à regarder : l’histoire du XXème siècle, c’est qu’effectivement, les classes moyennes et les auto-entrepreneurs sont les gens, effectivement, qui ont la plus haute conscience politique et qui sont les moins facilement manipulables, parce qu’en étant propriétaires de leurs moyens de production, ils sont face à la réalité de la production de l’économie, et aussi de la fiscalité, et du pouvoir, et de l’oppression notamment par la fiscalité, et qu’ils sont sans doute les moins manipulables par le baratin politique.

D’ailleurs, le système le sait tellement bien, que ce soit la gauche ou la droite, ils traitent ce gens-là de populistes, ils essayent systématiquement de les disqualifier comme crypto-fascistes, etc., parce qu’en fait, c’est le peuple rétif. Et il y a quand même cette volonté globale de transformer ces petits entrepreneurs, ces petits propriétaires effectivement en salariés, que ce soit d’ailleurs du côté du système capitaliste, ou du système socialiste.

Puisqu’on voit bien qu’en URSS, il y avait le problème du kolkhoze, et on a finalement accepté que les paysans aient leur lopins de terre et cultivent leurs propres terres en dehors de la propriété collective, parce que sinon, ils le faisaient mal et ils refusaient de le faire.

Donc on a quand même constaté, par la pratique, que des théories et des élucubrations qui étaient très belles sur le papier ne fonctionnaient pas tout à fait, et on en a rabattu. Et c’est ça, quand même, que moi, je dis.

À la limite, il faut être un peu humble. On est en 2012, aujourd’hui. Et l’arrogance marxiste-léniniste qui vous dit en gros, il n’y a qu’à respecter le livre sacré de Karl Marx, et on arrive au communisme via le socialisme, c’est-à-dire au paradis des travailleurs, c’est un truc finalement pour qui. Pour les étudiants, pour les assistés sociaux, pour les idéalistes qui ont des problèmes à la limite plus psychanalytique quand ils croient faire de la politique.

Et finalement, tout ça, enfin moi, ça ne m’intéresse pas. C’est des discussions sans fin, qui finalement ont très peu de réalité. Et c’est ce que j’essaye d’expliquer à chaque fois. Et puis après, on n’est pas obligé de me croire. Mais je m’en fous. De toute façon, si on me dit : « Voilà, je crois ceci, cela, je suis contre, etc. » Moi, je dis : qu’est-ce que ça change dans la réalité d’aujourd’hui ?

Moi, ce que je vois, aujourd’hui, c’est qu’il faut défendre plutôt les PME et les PMI, les artisans. Ce sont les plus persécutés fiscalement. Qu’on voit qu’aujourd’hui, il y a une entreprise de destruction volontaire des classes moyennes parce que c’est les classes à soumettre finalement, bien plus que le sous-prolétariat ou même un certain prolétariat de cols bleus qui a viré plutôt vers les cols blancs. Et que si on s’attaque à la moyenne bourgeoisie entrepreneuriale aujourd’hui et à la classe moyenne, c’est quand même que le projet de domination passe par l’extermination de cette classe.

Donc, j’en déduis que cette classe est une classe de résistance de fait. Et finalement, je n’ai pas la prétention d’aller au-delà dans mes analyses et mes constats en disant « qu’inéluctablement, cette classe amènera au capitalisme monopoliste, et que donc – parce que le « et que donc », je l’attends –, et que donc, c’est le socialisme intégral marxisme-léninisme ou rien ! »

Tout ça, c’est de la branlette. C’est pour ça que pour moi, il n’y a pas de débat là-dessus.

Moi, je mène un combat au quotidien, finalement, assez humble en disant : quels sont les ennemis actuels ; à quoi s’attaquent-ils ; qu’est-ce qu’il faut défendre. Et je travaille, moi, sur l’année prochaine, sur une séquence historique que j’analyse depuis 1976 jusqu’à aujourd’hui. Et je ne prétends pas embrasser l’Histoire du haut de mon génie politique et dire voilà, ce truc, cette arrogance qu’avaient les marxistes et que, normalement, ils avaient perdu avec l’écroulement de leur monde.

Et ce qui est étrange, c’est qu’aujourd’hui, de temps en temps, il y en a un qui comme ça, comme une espèce de survivant, rebondit, et me jette à la face ce qu’on n’entendait déjà plus dans les cellules du Parti communiste dans les années quatre-vingt-dix, y compris chez des cadres du PC, parce que les ouvriers leur crachaient à la gueule quand on leur disait des trucs comme ça ! C’est tout ce que je peux dire. Je ne vois pas ce que je peux dire de plus.



Libre Teamspeak – Très bien, merci Alain. Ben écoute, je propose de prendre une dernière question. Et ensuite, on te libère.

Vers une dictature bancaire mondiale



Auditeur xxx – D’abord, merci pour tout ce que vous faites pour la prise de conscience générale. Je pense qu’on s’en souviendra longtemps. Ma question est par rapport aux récents événements qu’on a pu voir avec Goldman Sachs. Donc, c’est quand même un peu, eux, qui sont à la base de cette crise, toute l’histoire de la Grèce, tout ce qui s’est passé, ils sont aussi à la base du problème. Et on voit qu’actuellement, ils mettent leurs anciens employés aux postes les plus importants. Donc, à la tête de l’Italie, de la Grèce, de la BCE. Et c’est quelque chose de tellement énorme, de tellement flagrant, que même quand j’en parle avec de collègues qui ne sont pas du tout adeptes de toutes ces théories, ils voient bien que c’est quelque chose d’incroyable. Mais voilà, on le constate. Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? Jusqu’où est-ce qu’ils pourront aller dans ce sens avant de pouvoir être arrêtés au niveau juridique, ou bien à un point que les gens se disent vraiment voilà, c’est vraiment énorme ! Jusqu’où et-ce qu’ils peuvent aller ? C’est simplement ça.



Alain Soral – C’est un peu, excusez-moi, le fil rouge de mon bouquin. C’est Demain la gouvernance globale ou la révolte des Nations.

C’est que de toute façon, ils n’ont aucune raison de s’arrêter par eux-mêmes. Qu’ils sont même dans une logique de fuite en avant. Si ils renoncent à aller plus loin dans la domination, ils seront très en danger, puisqu’ils seront identifiés comme les responsables. Et que donc, pour garder le pouvoir, il faut qu’ils concentrent toujours un peu plus le pouvoir et qu’ils le renforcent. C’est-à-dire que, finalement, on est dans une logique de fuite en avant, de processus qui dépassent un peu tout le monde. C’est-à-dire qu’ils n’ont pas d’autres choix de l’aller jusqu’au bout, et d’essayer d’avoir le pouvoir absolu, c’est-à-dire le pouvoir de la Banque absolu.

Et de toute façon, s’ils échouent, à mon avis, ils seront victimes d’un retour de balancier historique, d’une vengeance des peuples qui sera très, très saignante. Et ils le savent sans doute ou ils l’intuitionnent.

Donc, on est face à cette espèce d’alternative assez radicale et assez violente qui se joue sous nos yeux en ce moment.

Parce que comme je l’ai dit plusieurs fois, si on parlait de projets de gouvernement mondial, il y a vingt ans ou dix ans, on nous parlait de « théories du complot ». En fait, progressivement, ça a été annoncé par Bush père, relayé après par des Rocard, et finalement, par tout le monde, y compris Sarközy. On voit bien que le projet de gouvernements mondial est un projet pour demain, et que ce n’est pas de la rigolade, et que c’est un projet de domination bancaire intégral, dictatorial, qui se fait au-dessus des peuples sans la participation des peuples, projet inégalitaire, oligarchique, d’une très grande violence, malthusien, etc., etc. On y est.

Et c’est d’ailleurs pour ça que la période est très intéressante, parce qu’on n’est plus dans les hypothèses. On est face au pire quelque part. Ce qui est à la fois très angoissant et en même temps assez excitant. Parce que le scénario redevient intéressant. On n’est pas dans un film tartignole. On est dans un film où l’Histoire réacquiert une dimension tragique, en ce moment. On sait que ça va mal finir d’une façon ou d’une autre.

Je le dis, on est peut-être à la veille de la Troisième Guerre mondiale. On est à la veille effectivement peut-être de la prise de pouvoir totale, même si elle ne sera pas définitive, de l’oligarchie bancaire mondialiste, ce qui peut s’appeler d’ailleurs ce dont parlent les prophéties religieuses avec cette période où le Dajjâl va régner pendant des époques qu’on estime parfois, je ne sais pas, à quarante ans, etc., parce qu’avant d’être vaincu, il gagnera.

Donc, c’est très intéressant et très estomaquant, parce qu’on est en train de le vivre, et que ce sont des périodes rares dans l’Histoire qui sont, effectivement, des périodes de fin de temps. C’est-à-dire si on n’est pas religieux, on parlera de fin de cycle où à un moment donné, on est au moment de changements de repères, au moment du saut qualitatif. C’est-à-dire que ça va passer ou ça va casser.

Et effectivement, c’est soit les banquiers prendront les pleins pouvoirs, et on aura du Goldman Sachs partout, et des peuples réduits en esclavage payant la dette, c’est-à-dire la dime, et n’ayant plus aucune intervention sur les décisions politiques de leurs pays et étant réduits au rôle d’ilotes sans nations, sans identités collectives, etc., etc.

Soit il y aura un peu ce qui a échoué en 1848, la révolte des peuples et des nations. Et ce sera forcément violent et assez tragique. Et ça va se passer très bientôt.

Donc, c’est là-dessus que je conclurai. Effectivement, c’est assez estomaquant de voir que c’est en train de s’accomplir, exactement comme je l’écris dans mon bouquin et comme les pires l’ont prédit. C’est-à-dire ces mecs de Goldman Sachs, ou d’ailleurs quand ce n’est pas Goldman Sachs, c’est J.P.Morgan.

On assiste bien à une stratégie de crise organisée pour mettre en place une dictature de la Banque pour asservir les peuples et pour leur faire payer, à travers une dette fictive, quelque chose qui est de l’ordre de la mise en esclavage. On est en train de le vivre. Ça se passe sous nos yeux, ça crève les yeux et on ne dort pas. Et que va-t-il se passer demain ?

C’est ce qui fait que la période est intéressante, et c’est ce qui justifie mon action, mes prises de risque. Et c’est ce qui fait aussi peut-être que vous êtes présents ce soir. Et c’est ce qui explique peut-être aussi que mes vidéos sont pas mal regardées, parce qu’effectivement, ce genre de débats n’est même plus chez Taddeï aujourd’hui et n’est surtout pas dans les médias dominants, dans Le Monde, dans Libé, etc. Donc je terminerai là-dessus.

Effectivement, nous sommes en train de vivre ce qu’on appelle une période de kairos, je crois, une période où il se passe des choses très importantes dans un temps concentré. Finalement, pour les gens qui ont une espèce de mentalité révolutionnaire ou romantique, eh ben ils ont toujours rêvé de ça, quelque part, de sortir d’une vie médiocre et monotone pour une vie peut-être dangereuse mais intense.

Et nous avons peut-être la chance dans notre malheur, par rapport à ceux qui ont vécu les Trente Glorieuses, l’époque de la croissance continue et du chômage résiduel, nous avons la chance peut-être dans notre malheur, de vivre très bientôt, de vivre, une période importante de l’histoire de l’Occident où vont se jouer des choses dramatiques et importantes.

Et nous devons nous tenir prêts. C’est ce que je dis. Déjà au niveau de notre capacité de compréhension, de notre capacité critique, pour comprendre les événements tels qu’ils se passent, et non pas ne rien comprendre comme malheureusement ceux qui gobent tous les commentaires journalistiques officiels et moyens, ce qui est quand même ça, pour moi, la stratégie. C’est les gens qui subissent tout ça sans ne rien comprendre. C’est comme un peu une idée de bêtes qui vont à l’abattoir, les yens bandés.

Nous, au moins, nous allons à la bataille en conscience. Nous nous sentons un peu, même dans la difficulté et la douleur, un peu comme des guerriers, comme des Grecs, et non pas comme des animaux d’abattoir.

Et c’est là-dessus, c’est pour ça que même si cette période est angoissante et difficile, elle a quand même ce charme et cette qualité. C’est qu’elle peut nous permettre de redevenir des hommes.

Je finirai là-dessus puisque ce sera la boucle avec ce sur quoi j’avais commencé : échapper à la bagnole et au salariat et effectivement se retrouver dans une périodes qui va peut-être nous donner, ce qui est assez rare, ça n’a pas beaucoup existé finalement depuis 1945, l’occasion, la possibilité, de nous comporter comme des hommes : ce qui veut dire le risque de la mort, la possibilité de l’héroïsme, des choses qui effectivement n’ont pas existé depuis 1946 là où nous vison, en Occident. Je finirai là-dessus.

Je vous remercie, et à bientôt sur Égalité et Réconciliation, et ailleurs.



Libre Teamspeak – Très bien. On remercie chaleureusement Alain Soral pour cette conférence. Et s’il souhaite revenir, donc, il sera le bienvenu. Conférence du 8 janvier, donc, terminée. Nous vous donnons rendez-vous à dimanche prochain. Et merci d’avoir été extrêmement nombreux ce soir à avoir écouté Alain en direct. Au revoir à tous.







Le Libre Teamspeak présente en partenariat avec Poussières dans l’espoir, d’Anthony Hirigoyen, aux éditions Rond de fumée (http://poussieresdanslespoir.blogsp...), roman soutenu par le Libre Teamspeak.









Poussières dans l’espoir, d’Anthony Hirigoyen, aux éditions Rond de fumée (http://poussieresdanslespoir.blogsp...)

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  • #86640
    Le 15 janvier 2012 à 23:08 par adrame
    Alain Soral rencontre les auditeurs du Libre Teamspeak

    Peut-on imaginer que Marine Le Pen Présidente n’ira pas mettre une seule fois les pieds en Israël en 5 ans ?

     

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  • #86651
    Le 15 janvier 2012 à 23:34 par jean d’arc
    Alain Soral rencontre les auditeurs du Libre Teamspeak

    sujet : valeur du travail et sa rémunération :
    http://www.youtube.com/watch?v=W9wr...

    Tous les RMistes rassemblez-vous ! demandez à l’État 1000€ net par mois à vie...
    (40 ans de vie équivaut à 520 000€) ce qui est ridicule pour les patrons du CAC 40 qui se servent sur notre dos !

    Eux sont de vrais parasites qui ne servent à rien...

     

    Répondre à ce message

  • #86655
    Le 15 janvier 2012 à 23:57 par sébastien Houpert
    Alain Soral rencontre les auditeurs du Libre Teamspeak

    Je ne sais pas ce qui est arrivé aux bibliothécaires d’Alexandrie mais l’histore nous montre que se croire au sommet fais chuter..... Vous gardez quoi a part des répétitions ? Vous êtes des poissons rouges ???? Alain Soral ne fait que répéter et adapter ce qu’il entend c’est un Boxeur il fait sonner mais son combat dure 12 round ! Donc 12 ans ! De rien en fait puisqu’il n’engage pas le combat contre Satan ! ::

     

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  • #86791
    Le 16 janvier 2012 à 14:55 par fifty miles
    Alain Soral rencontre les auditeurs du Libre Teamspeak

    Concernant l’immigration de masse récente ( 40 dernières années) d’une part les Français n’ont jamais été consulté, cette immigration leur a été imposée par le grands patronat (dont on a vu le patriotisme lors de la 1ére guerre mondiale qui a consisté à massacrer des masses de paysans Français sur le front au nom d’intérêts capitalistes) et lors de la 2éme alors que le grand patronat et la haute banque ont sponsorisé et favorisé la venue des allemands en France et collaboré pour détruire les acquis du front populaire et liquider le communisme. Immigration de masse des 40 dernières années que rien ne justifiait autre que la destruction du lien social et la pression sur les salaires dans un pays se désindustrialisant et au taux de chômage exponentiel.
    Le regroupement familial sous Giscard n’a eu pour but que de justifier une immigration de peuplement alors que la réalité économique de la France était en déclin irréversible et ne justifiait plus aucun alibi migratoire.
    La France est éclatée en territoires, villes, quartiers avec plus ou moins de résidents de toutes origines , le tissu social est détruit, la possibilité de s’entendre et s’organiser pour résister aux destructions des acquis sociaux issus des luttes sociales est rendue difficile sinon impossible tant les intérêts sont divergents.
    L’immigration est devenue impossible à assimiler de par la masse, la ghettoïsation par affinités ethniques, le travail de sape des associations dites "anti-racisme" empêchant la jonction des Français de souche et des Français récents, la destruction de l’histoire et de la culture Française, la destruction de l’estime de soi, l’encouragement aux comportements inciviques (fraudes, délinquance, immigration clandestine, corruption...) la disparition du service militaire obligatoire...c’est pourquoi il faut comme le préconisait Soljenystine (dans son ouvrage deux siècles ensemble, dans une Russie confrontées à l’arrivée en 1810 d’une population juive nombreuse et agressive commercialement, anti-nationale et anti-patriote dans une Russie féodale et rurale non préparée ) s’appuyer sur les éléments les plus progressistes de l’immigration récente en terme de nationaliste et d’attachement aux valeurs Françaises, pour vaincre ensemble l’oligarchie mondialiste et ses relais en France : les multinationales, les banques, les médias, et les traitres au pays.

     

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  • #86853
    Le 16 janvier 2012 à 18:48 par Mimi
    Alain Soral rencontre les auditeurs du Libre Teamspeak

    Toujours du très très bon Soral sur le fond et les questions cruciales de politiques.
    Pour moi il est clair que seul un miracle divin ou un coup peux encore sauver ce qui reste de cette pauvre France. (Long soupir...)

     

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  • #87040
    Le 16 janvier 2012 à 23:30 par fiermarin
    Alain Soral rencontre les auditeurs du Libre Teamspeak

    L’assimilation à la française n’implique pas nécessairement le métissage "obligatoire" loué par nos élites mondialistes. Le métissage n’est pas en lui-même problématique. Il ne le devient que lorsqu’il est porté au pinacle par la caste médiatico-politique, qu’il devient quasiment obligatoire et qu’il s’oppose à l’enracinement.

    Il ne faudrait pas réduire la force spirituelle d’une nation à la déliquescence de ses élites. Yannick Noah n’est pas représentatif des français, qu’ils soient de souche ou assimilé. Il ne me semble pas que Noah se prononce pas en faveur de l’assimilation. Il est plutôt favorable à la société multiculturelle et postraciale. Société multiculturelle et postraciale qui pourrait se traduire, pour reprendre le terme du camarade Zemmour, par société multiraciale et postculturelle.

    Dire que l’assimilation implique nécessairement la soumission à l’idéologie du "métissez-vous", autrement dit du "déracinez-vous", revient à dire que les français de souche ou assimilé le sont (déraciné) nécessairement. Ce qui est loin d’être le cas... Dieu merci !

    Entre parenthèse :
    Nos élites corrompues ne sont islamophobes que sur le plan international... 11 septembre ! Sur le plan national, ils sont islamophiles, du moins en apparence, car l’islamisation du pays participe d’un processus de déracinement. La séquence de la Burqa ne fut qu’un leurre, un chiffon rouge, une manière de ne pas désespérer Billancourt !
    Leur dite tolérance envers l’islam est inversement proportionnelle à leur haine de la France.

    Certes ! L’assimilation ne peut plus se vivre comme autrefois... elle doit trouver une nouvelle articulation. Mais il faut appeler un chat un chat ! Car quelque soit cette articulation cela restera de l’assimilation par opposition au communautarisme... voulu par nos élites corrompues.

    Alain Soral dit : “Ça n’est pas impossible puisque cela a existé...” ou encore “cette articulation que je souhaite est tout a fait possible et elle est même dans la tradition française.” Ça a exister, et ce qui a existé s’appelle justement la tradition française de l’ASSIMILATION.

    Et l’assimilation ne peut se contenter de déclaration... elle exige des preuves !

     

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    • #87479
      Le Janvier 2012 à 09:17 par IMANE
      Alain Soral rencontre les auditeurs du Libre Teamspeak

      vous dites :
      "Nos élites corrompues ne sont islamophobes que sur le plan international... 11 septembre ! Sur le plan national, ils sont islamophiles, du moins en apparence, car l’islamisation du pays participe d’un processus de déracinement. La séquence de la Burqa ne fut qu’un leurre, un chiffon rouge, une manière de ne pas désespérer Billancourt !
      Leur dite tolérance envers l’islam est inversement proportionnelle à leur haine de la France."

      Non mais alors là ...on ne vit pas dans le même monde...

       
    • #87794
      Le Janvier 2012 à 23:49 par fiermarin
      Alain Soral rencontre les auditeurs du Libre Teamspeak

      @ IMANE,

      Ton monde ne vaut guère mieux que le mien...

      Ce que je veux dire, c’est que la promotion (car promotion il y a) systématique de l’islam dans notre pays participe d’un processus de déracinement, de dilution de la nation au sein du projet mondialiste. C’est que du moins je ressens et perçois...
      Certes ! Il n’y a pas un islam mais des islams. Mais il n’en demeure pas mois que l’islam est, en lui-même, parfaitement compatible avec la démocratie de marché. Le fait de se dire musulman n’est pas en soi-même un gage d’intégrité... et encore moins de patriotisme !

      Mais si tu veux... tu peux voter PS aux prochaines élections. Ils sont très "conciliant" envers les revendications communautaire musulmanes. Quant à l’UMP... libre à toi de voir dans le chiffon rouge de la burqa de l’islamophobie.

      L’habit ne fait le moine !

       
  • #87189
    Le 17 janvier 2012 à 12:16 par Aziz
    Alain Soral rencontre les auditeurs du Libre Teamspeak

    Qui est l’actionnaire de Moody’s ? c’est Warren Buffet à 13% l’homme le plus riche des etats unis et grand soutien d’ISRAEL.Si la France a perdu son triple A,c’est bien parce que l’empire veut encore nous rançonner,nous presser comme un citron,nous soumettre encore plus au dictat de la banque Rotchild.

    ISRAEL PEOPLE – 3 Juifs dans le TOP5 des Américains les plus riches

    Sheldon Adelson, Larry Ellison et Sergey Brin se classent juste derrière Bill Gates et Warren Buffet.

    C’est un “compte” de fées aux pays des entrepreneurs. 3 hommes d’affaires juifs et proches d’Israël investissent le TOP5 du très prisé classement Forbes. Le Forbes 400 classe les 400 hommes et femmes les plus riches des Etats-Unis.

    Une spécificité cette année, ils sont TOUS milliardaires pour la première fois. Même le plus « pauvre » d’entre ces 400 fortunes américaines pèse 1,3 milliards de $. La marche pour atteindre ce podium est donc très haute. Quant au classement des 5 plus grandes fortunes 2007, on y retrouve les 2 indétrônables Bill Gates et Warren Buffet, alias Mr Microsoft et le plus fin financier du 20ème siècle.

    Encore pour la première fois, les colistiers placés en 3ème, 4ème et 5ème positions sont juifs avec un fort élan vers le soutien pour Israël et les activités philanthropiques pour la communauté. Il s’agit de :

    * Sheldon Gary Adelson, milliardaire et développeur de casinos parmi les plus prolifiques, notamment à Las Vegas. Sa fortune a doublé en 2 ans et à ce rythme, beaucoup le prédisent parmi les plus grosses fortunes mondiales avec le Mexicain Carlos Slim.
    * Lawrence Joseph Ellison, orphelin à l’instar de Roman Abramovitch, il est co-fondateur d’Oracle et investit massivement en Israël, notamment à travers sa société Quark Biotech.
    * Sergey Michailovitch Brin, qui s’est traditionnellement marié sous la houpa avec Anne Wojcicki en juin 2007, est le co-fondateur et CEO de Google. Il a ouvert 2 centres de R&D Google en Israël.

    http://www.israelvalley.com/news/20...

     

    Répondre à ce message

  • #88040
    Le 19 janvier 2012 à 12:32 par rollsmops
    Alain Soral rencontre les auditeurs du Libre Teamspeak

    anti sionisme, et pourquoi pas une fois faire sans pas contre .. .sans sionisme

    parcque a force de vouloir donnée dans l’anti systéme et la main qui controle tout des fois ... je dit bien dés fois ça rate sa cible ... exemple le recentisme cité par Mr Soral

    ideologie que l’eglise catholique à tout manigencé et a fait apparaitre 3 siecle

    calcul foireux
    contestation de la radio datation

    mythe d’une main qui controle tout les écrits, dans un pays ou l’esperance de vie est de 25 ans et ou on se deplace en charette ... (donc la police de la pensé oui peut être mais certainement pas un contrôle total) ... idem pour faurisson qui à visiblement marqué dieudo

     

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  • #88061
    Le 19 janvier 2012 à 13:45 par redisback
    Alain Soral rencontre les auditeurs du Libre Teamspeak

    Ya personne pour lui dire a mr soral qu’une fatwa en islam est un avis juridique religieux sur un sujet précis et non pas une condamnation ou une menace de mort ?

     

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  • #89004
    Le 21 janvier 2012 à 13:36 par francksol
    Alain Soral rencontre les auditeurs du Libre Teamspeak

    Bonjour, est ce que quelqu’un pourrai m’expliquer et clarifier la position de mr Soral sur le metissage . ?..

    Voila, je suis metis de pere blanc etranger et de mere peau noire nationalité francaise ..........je suis né en france je souffre de ma condition , parce que 1/ dans la rue, je sens qu’on m’identifie a un maghrebin, avec toutes les connatations pejoratives et racistes que cela implique............... pour les femmes peur de se faire voler le sac a main...............2/ a l’epoque du "choisit ton camp camarade ", je n’entre dans aucune case si ce n’est celles des metis ..............je ne peux integrer la communauté des francais de souches, celle des maghrebins celle des Noirs...voila je reste seul et deseperement seul...je sais que pour moi c’est "no futur"...est ce que qu’elqu’un pourrait clarifier la question des metis ? ,merci.... .......... 3/ D’autre part , j’aimerai que mr Soral parle de ces femmes indiennes , juives, asiatiques, maghrebines qui choisissent comme compagnon ou epoux , uniquement un type issu de leur comunautée, de leur pays, de leur religion .. et ne laissent aucune chance a ceux qui n’appartiennent point a leur communautéé, religion,pays etc.......c’est a cause de cela que le communautarisme explose e france et dans le monde occidental que cela cree des tensions et que tout va mal........merci...

     

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