Alors que les problèmes sociaux-économiques et le conflit dans le Donbass ne cessent de s’aggraver, le Président ukrainien, Petro Porochenko, a trouvé le temps de rencontrer le puissant sayan Bernard-Henri Lévy.
L’oligarque lui « a exprimé sa reconnaissance pour son soutien au peuple ukrainien ». Il a tenu à rappeler l’implication (laquelle ?) du « philosophe français » dans la mise en oeuvre de ces négociations de paix entre les délégations ukrainienne, allemande, française et russe.
- Le "maître" BHL et son "élève" Porochenko au printemps dernier, lors de la campagne électorale pour l’élection du nouveau président ukrainien
Outre qu’il est stupéfiant de voir accoler le nom de ce fauteur de guerre et le mot « paix » dans la même phrase, il est encore plus choquant de lire de la part des autorités de Kiev des énormités comme « Le Chef de l’État [Porochenko] a ensuite souligné qu’à l’heure actuelle, les Ukrainiens étaient bercés par un sentiment d’unité et d’enthousiasme sans précédent » au moment même où l’aviation et l’artillerie bombardent sans vergogne la ville de Donetsk et que s’abat sur le Donbass, une répression terrible.
La suite du communiqué de la présidence ukrainienne présente le projet de Porochenko pour le pays, dans les mois qui viennent. Celui-ci n’étonnera personne :
Selon le Président Petro Porochenko, après la victoire de l’Ukraine et le rétablissement de la paix dans tout le pays, l’entrée dans l’Union européenne sera pour lui une perspective fondamentale. Suite aux événements du Maïdan, un nouvel État a émergé, une identité consciente, pour lequel le sens d’appartenir à l’Europe, la fidélité à ses valeurs et la conscience de sa responsabilité pour son propre avenir sont une partie intégrante ».
Non content de venir distiller une dose supplémentaire de venin mondialiste, après sa prise de parole grotesque en mars dernier, sous la protection de miliciens néo-nazis, l’ex-donneur d’ordres de l’armée française en Libye est venu assurer la promotion de sa dernière création Hôtel Europe, dont on peut se demander si le titre n’a pas été directement inspiré par Jacques Attali.
- Place Maïdan à Kiev en mars dernier, la foule ignore qui est cet olibrius et ne comprend pas ce qu’il dit
La ville d’Odessa, déjà le théâtre du massacre d’une quarantaine de russophones en mai dernier, brûlés vifs à l’intérieur de la Maison des Syndicats par des europhiles, nostalgiques du IIIe Reich du mouvement Pravy Sektor, n’en a pas terminé avec ses souffrances : une lecture de l’oeuvre botulienne a eu lieu à Odessa vendredi dernier, par l’auteur lui-même qui a tenu a précisé :
La Bosnie et l’Ukraine sont deux points douloureux de l’Europe qui saignent. L’Ukraine est l’un des derniers pays qui continue à avoir confiance en l’Europe. Jouer à Odessa, c’est très symbolique : la ville est à la fois cosmopolite, multiculturelle, ouverte et, surtout, c’est une ville ukrainienne.
On remarquera la maîtrise pilpoulesque de la créature germanopratine : faire figurer dans la même phrase la référence au mondialisme et à l’identité...
- "Hôtel Europe" : désespérément en vente partout mais que vous ne trouverez jamais chez Kontre Kulture !
« Ce spectacle, c’est mon cadeau » a lancé BHL en indiquant que les billets seraient gratuits (sans doute pour éviter de faire un bide) mais que les fonds réunis par les généreux donateurs seraient versés... à l’armée ukrainienne.