Pour ceux qui ont raté (à tous points de vue) le mois de juillet et une bonne partie du mois d’août, qui ont coupé volontairement ou pas les ponts avec l’actu, voici ce qui s’est passé cet été. On reconnaît que c’est un peu le foutoir, mais on ne choisit pas l’actu. C’est l’actu qui se choisit toute seule.
L’Amérique renoue enfin avec les émeutes raciales. Fox News, qui se foutait de notre gueule en novembre 2005, peut retourner ses caméras vers son propre pays de rêve.
Un Président noir n’aura pas suffi. Voilà que les pauvres Noirs réclament du respect. On aura tout vu : au pays du Roi Dollar, seul l’argent donne la dignité. L’avantage de la France, malgré tout, comme société multiculturelle, sur les États-Unis, c’est que les communautés sont beaucoup plus mélangées. Le tissu social craquera moins facilement. Le communautarisme, ce séparatisme à la fois social et racial, c’est la pré-barbarie américaine, un déchirement national latent. On rappelle que les Barbares ont eu raison de Rome.
Foule à l’enterrement du socialisme ? Non, mais le Président français n’est pas très populaire. Le libéralisme social-démocrate aligné sur l’axe américano-israélien déguisé en ami des pauvres ne fait plus recette. Mais les problèmes français ne datent pas de François Hollande. Au lieu de perdre des heures sur Twitter à balancer des vannes sur le Président, marionnette agitée par le vrai pouvoir (lui n’est qu’un sympathique exécutant), les droitiers devraient consacrer leur temps à construire une nouvelle France, faite de fraternité et de talent. À droite, c’est pas ce qu’on voit actuellement.
Vivre à côté de la démocratie israélienne présente des risques. Naître à Gaza aujourd’hui laisse deux possibilités : soit se battre aux côtés du Hamas, ce qui entretient l’extrême droite israélienne, soit attendre que ça se passe. 70 % de chômage, des morts par milliers, les perspectives sont limitées. Tout semble fait pour radicaliser la population, et justifier la répression. Un mouvement politique palestinien de gauche serait un vrai cauchemar pour Israël. Comment alors le bombarder ? Bombarder une démocratie ? Les juifs ont beau jeu de dénoncer les dictatures dans les pays arabes, ils font tout pour y détruire les bourgeons de démocratie, à l’image des Américains dans les pays producteurs de pétrole depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
La guerre des radios est lancée. Cette année, ce sera Hanouna contre Ruquier, Europe 1 contre RTL. Et aussi Merde contre Cul, car l’un fait de la merde, l’autre du cul. Ce sera donc la merde contre le cul, ce qui n’est pas aussi idiot que cela paraît. Si jamais Hanouna est en difficulté, nous lui conseillons de lancer une « fatwa antisem » contre Ruquier, par exemple en faisant appeler un auditeur sur RTL qui se plaindrait d’une vanne à fort relent antisémite de l’animateur HH (homosexuel havrais). En imitant l’accent d’Haziza. Mais ce ne sera pas facile, car le beau Laurent est malin : il a toujours avec lui son « pschitt anti-accusation antisem », qu’on appelle vulgairement le Bénichou. Attaquer, c’est bien, mais toujours penser à bien bétonner sa défense !
Reportage télé à Darda (Croatie), un village qui donne très envie aux Roms de tenter la traversée vers le Canada, pays de Cocagne. Mais les autorités canadiennes resserrent le robinet à réfugiés « politiques », et même les Roms qui ont réussi le passage ont du mal à s’intégrer. Par exemple, les jeunes s’emmerdent très vite à l’école. Du coup, ils sèchent et restent cons. De l’autre côté, les Roms restés sur place traînent une réputation de voleurs et de boulets sociaux telle, qu’ils n’ont même pas le droit d’entrer dans les cafés alentours. C’est l’histoire de l’œuf et du voleur de poule. Qui c’est qu’a commencé ? Le maire de Darda lâche quelques subventions devant la caméra bien-pensante, mais on sent bien que c’est pour la galerie. Et que ça lui fait mal au cul. Le problème rom reste entier.
À droite le rêve, à gauche la réalité. Louis Vuitton refile des fringues à Charlotte Gainsbourg, qui les porte. Dans un esprit gagnant-gagnant, elle se faisant habiller par Vuitton, et Vuitton valorisant ses créations dans les médias grâce à la focalisation sur les people (pub télé gratuite). Mais la plombée du cinéma français fait-elle vraiment de la pub à la marque LVMH ? On est en droit de se poser la question, tellement cet OMNI (objet média non identifié), pourtant issu de la grande famille du cinéma, semble perdu. On dirait qu’on l’a arrachée de force à sa famille, pour la mettre là où elle comprend pas. Comme si on lui avait refilé une autre vie pour laquelle elle est pas faite. Et ça dérange. Altération, disent les psychiatres. Bonne chance quand même à Charlotte. Quant au vieux Louis Vuitton, fais gaffe quand même avec qui tu deales, bon sang.
De temps en temps, il est bon de prendre un peu de distance avec les événements qui nous prennent la tête, une distance de 27 millions d’années-lumière par exemple, celle qui nous sépare de M51, la Galaxie du Tourbillon, shootée par le télescope Hubble. Tous nos petits soucis prennent alors une autre dimension… disons minuscule. Le chômage, les conflits, la politique, la troïka des dingos Elfassi/Haziza/Chelli… on n’est finalement, vu de Dieu, que des fourmis bordéliques sur une petite boule, et à se flinguer les uns les autres, on oublie un peu de regarder vers le Haut. On peut appeler ça Dieu, Cosmos, Infini, Transcendance, peu importe, mais c’est toujours là, et c’est la solution. Pour l’instant, on n’a tout simplement pas le niveau.
Soudain, un nouvel ennemi surgit dans les médias, avec le plein de super vidéos promotionnelles gore : EIIL. Des barbes, des kalachs, un drapeau noir, des massacres, et les opinions occidentales, en état de choc (« on tue UN Blanc ! »), réclament des représailles. En fait, on réclame ce qu’on nous a préparé à réclamer. Il y a 20 ans, l’opposition des GIA, copieusement infiltrée par la Sécurité militaire algérienne, était « l’homme à abattre ». Les Américains collaboraient d’ailleurs avec l’Algérie pour suivre ces combattants en partie manipulés, jusqu’en Afghanistan. Aujourd’hui, l’Amérique nous refait le coup de Pearl Harbor et du Lusitania, avec entrée en guerre consécutive à un choc de l’opinion. Cela permet tout simplement de contrôler officiellement le Proche-Orient, ces nouveaux Balkans, la poudrière de 1914.
L’humour féminin attaque. Plus vulgaires que les mecs (Bigard peut aller remonter son slip), elles ne parlent que de cul, de sexe, de fion. Impossible de les exfiltrer de ce vortex foireux, la pire répondant au doux nom de Bérengère Krief, grande découverte de Canal+. Pas étonnant : c’est creux, cul et con. Officiellement, c’est du féminisme culotté branché ; officieusement, du marketing girly masturbatoire. On reste dans les connasses avec Connasse, justement, la création d’un trio féminin, toujours pour Canal. Toute la presse magazine avide de transgression facile salue le courage de cette mini série, qui consiste à se foutre de la gueule des beaufs, c’est-à-dire des êtres inférieurs, dans des épisodes de caméra cachée. Du Baffie au féminin… des Baffettes. Attention tout de même, Maxime Saada, ô grand responsable des programmes : les cibles de Connasse ressemblent dangereusement aux abonnés moyens de ta chaîne…
La maladie actuelle commémorative (la commémorationite aiguë) ira-t-elle jusqu’à fêter le centenaire de la prise du pouvoir des nazis en 1933 en Allemagne ? 2033, des portraits de Goebbels partout en Europe… les discours du Führer en temps réel sur France Inter, qui avait sorti le grand jeu pour les 40 ans de Mai 68… On peut rêver. Ça c’est le genre de phrase qu’on adore laisser traîner pour appâter les chasseurs de nazis du Monde, de Libé, du Nouvel Obs et de Rue89. Peut-être arrivera-t-on à les apprivoiser un jour. Ils sont tellement farouches, ces socio-démocrates ! Gageons que Caroline Monnot & Abel Mestre, qui glapissent à la moindre alerte Google sur « nazi », « Goebbels » et « Hitler » (du genre CIA avec « kalachnikov », « Allah » et « Iran »), sont déjà sur les dents, en train de composer un dossier « E&R ou le nouveau néonazisme impuni ». Comme dirait Philippe Val, le prof de théâtre pour enfants qui a vendu Charlie Hebdo à l’OTAN, c’est dur d’être informé par des cons.
L’aide juridique en question. Pour ceux qui ont eu affaire à la justice, l’AJ est une colossale rigolade. C’est théoriquement une aide apportée par l’État aux plus démunis, qui n’ont pas les moyens de se payer un avocat. En réalité, les juges ne les accordent quasiment jamais (double injustice pour les pauvres), et aujourd’hui, pour faire des économies, Taubira, qu’on se permet de surnommer « La justice indépendantiste », veut en faire porter le poids aux cabinets d’avocats. Sachez que la profession d’avocat – comme la profession de journaliste – ne rend pas riche, et le grand public confond souvent le ténor du barreau (en général un glandeur aspiré par les caméras) avec l’avocat de base, qui se tape des dossiers peu prestigieux, rarement médiatisés, pour des clients peu solvables.
« Du pain, des jeux, du chômage ! », semblent scander ces supporters sang et or, qui tremblent pour leur club. Effectivement, le financier azéri Mammadov, qui est un peu à zéro question business, tarde à refiler les quatre millions qui manquent pour boucler le budget du RC Lens, remonté en Ligue 1 cette saison. En attendant la fin de la réfection de leur chaudron en vue de l’Euro 2016, les 40 000 fidèles de chez fidèles de Bollaert se métamorphosent en 12 000 sardines dans les filets du petit stade d’Amiens. Au cours des années 80, apogée de 150 ans de résistance ouvrière (révolte des Canuts à Lyon en 1831), les chômeurs du Nord et de Lorraine manifestaient en nombre pour du boulot. Aujourd’hui, cette forme de lutte a disparu, comme le couguar (le félin, pas la vieille salope, qui prolifère) en Amérique du Nord. Le MEDEF aurait-il gagné, comme le craint Gérard Filoche, le dernier rêveur gauchiste du PS ? Les Français semblent avoir accepté collectivement la fatalité du chômage, de la disparition du travail, mais si les jeux commencent à manquer, alors là non, on redescend dans la rue ! Ira-t-on vers des révoltes contre le divertissement de mauvaise qualité ? Des manifs d’abonnés devant le siège de Canal+ ?
Bravo à Tsahal, armée du peuple, armée de victimes, armée du Bien, armée de la seule démocratie du Moyen-Orient ! Bravo pour tes victoires sur des femmes et des enfants armés de fourchettes et de graviers ! Mais mais mais, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, nous rappelle cette vieille branche de Sénèque. Dans ce cas, organisons une battle entre Tsahal et une vraie armée moderne, équipée, motivée. Le résultat serait peut-être légèrement différent. Israël fait penser à ce petit teigneux dans la cour de récré qui file des coups de latte à tout le monde, et qui se planque derrière le gros débile de 110 kilos dès que la grogne populaire monte. Le gros débile, c’est évidemment les États-Unis, manipulé par le petit tordu. Question : quel est le QI réel de l’Amérique ? Son exocerveau, actuellement en Israël, sera-t-il un jour séparé de son corps ? N’y voyez aucun désir de décapitation, juste une image. La rencontre du malin (lâche) et de la brute (idiote) est un classique d’Hollywood. Quel clin d’œil pervers à toute la planète !
Pour finir sur une note optimiste, voici l’image de la femme idéale à la maison que se refilent sous le treillis les acteurs de l’EIIL. Car à la maison, la femelle EIIL peut retirer son voile, et aussi le reste. Sur ce cliché, pris au téléobjectif, la femme du leader de l’EIIL, nouveau Ben Laden de pacotille, se demande comment ouvrir le frigo. Ou alors elle est en train de faire briller le plan de travail avec les genoux, là où les otages occidentaux sont découpés, grillés, et enfin mangés. Petit rappel de la guerre civile en Sierra Leone, où des officiers de l’unité de Charles Taylor avaient l’habitude de bouffer de l’ennemi, dans le vrai sens du terme. Un mélange de troupes de choc et de cuistots. Hélas, les mercenaires de l’EIIL ne mangent pas leurs ennemis, du coup ce ne sont pas de vrais barbures, pardon, barbares. Déception.