Université 2008 - Alain Soral Discours de cloture - Partie 1
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Ceux
qui connaissent mon parcours, et à priori si vous êtes
ici c’est que vous le connaissez !
Connaissent
aussi les diverses conférences que j’ai prononcées
depuis la création d’E&R.
Pour
les citer rapidement :
Du
communisme au nationalisme, parcours d’un intellectuel français
Quelle
alternative au monde bourgeois ?
Conférence
prononcée ici même il y a un an lors de notre première
université.
Gauche
du travail, droite des valeurs,
Qui
résume et synthétise, je crois, la doctrine d’Egalité
et réconciliation...
Et
enfin
Le
politiquement incorrect, idéologie de résistance au
mondialisme
Que
je vais prononcer maintenant et qui nous permettra, comme j’en ai
pris l’habitude, après une courte lecture, de dialoguer avec
vous afin d’éclaircir et d’affiner tous les points
nécessaires à une bonne compréhension de notre
combat.
Ce
petit préambule achevé, je me lance...
Le
politiquement incorrect, idéologie de résistance au
mondialisme
Cet
intitulé implique de répondre à deux questions
préalables :
- 1) Qu’est-ce que le mondialisme ?
- 2) Qu’est-ce que le politiquement correct ?
Commençons par le mondialisme
Le mondialisme n’est pas la mondialisation.
La mondialisation est un processus inéluctable d’échanges matériels et immatériels dus au progrès technique.
Nous ne pouvons pas aller contre et ce n’est pas souhaitable.
Le rejet de la mondialisation n’est pas le désir d’un retour en arrière civilisationnel.
Pas plus que la décroissance n’est un désir de récession...
Il est assez pratique de pouvoir se rendre à Villepreux en quelques minutes par les différents moyens de transports modernes, comme il est réjouissant de constater qu’un grand nombre de militants d’E&R ont eut les moyens pécuniaires de se rendre à notre université !
Non ! Ce qui est en question c’est le mondialisme.
Le mondialisme est un projet idéologique, une sorte de religion laïque qui travaille à la mise en place d’un gouvernement mondial et à la dissolution de toutes les nations du globe en une seule humanité.
Qui œuvre à la dissolution des nations sous prétexte de paix universelle.
La diversité des nations et des peuples étant considérée comme la cause des guerres qui ensanglante le globe depuis l’aube de l’humanité...
Ce processus a été logiquement très présent après la guerre de 1914, à travers la Société des Nations.
Il a logiquement reflué avec la montée des périls qui ont conduit à la deuxième guerre mondiale.
Il est revenu très fort sur les décombres des nations après 1945, avec l’ONU et la déclaration universelle des droits de l’homme de Cassin, Monet et Schumann...
Déclaration, petite parenthèse, que nous ne devons pas confondre avec la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, qui pensait ces droits dans le cadre concret d’une nation enracinée : la nation française, au nom d’un modèle civilisationnel, dont nous devons être fiers : l’universalisme français. Une civilisation au destin planétaire - portée jusque dans les années 60 par le général De Gaulle - civilisation alternative, à la fois à l’Islam de l’Oumma et au libéralisme anglo-saxon...
Nous avons donc, en lutte contre les nations et les peuples considérés comme intrinsèquement belliqueux, deux systèmes idéologiques au lendemain de la deuxième guerre mondiale :
Le socialisme soviétique, aujourd’hui décédé.
Je ne m’acharnerai donc pas dessus inutilement !
Et le capitalisme américain, grand vainqueur, jusqu’à aujourd’hui, de la guerre froide.
Le mondialisme actuel est donc double :
à la fois projet idéologique des Lumières dévoyé :
Un projet où la paix universelle entre nations, l’humanité réconciliée par la Raison de Kant, sensée dépasser l’obscurantisme de la scolastique qui avait débouché sur les guerres de religions d’Europe, a finalement tourné à l’obscurantisme des droits de l’homme...
Obscurantisme des droits de l’homme : soit l’interdiction, au nom du blasphème et de l’hérésie, d’utiliser désormais sa raison pour critiquer tous les méfaits concrets, de ce processus totalitaire, sur l’humanité concrète...
Un mondialisme qui est aussi, dans le même temps, la pente inéluctable de la société marchande :
Passée de la libre entreprise de l’entrepreneur libre défendu par Michéa, au capitalisme financier orwellien, où chaque homme est désormais réduit au rôle de salarié-consommateur-esclave, par ce que nous appelons dans le marxisme : la loi de concentration du Capital imposée par la baisse tendancielle du taux de profit...
Nous avons donc là, la convergence de deux processus unificateurs :
l’un idéologique, pensé :
les droits de l’homme universels,
l’autre économique, subi :
la marchandisation intégrale sous la religion du profit.
Deux processus qui se fondent aujourd’hui dans un même projet :
celui de la gouvernance mondiale sous l’égide du capitalisme anglo-saxon, au nom de l’idéologie des droits de l’homme abstrait...
En résumé :
Les droits de l’homme sont donc, aujourd’hui, le catéchisme de la dissolution des peuples et des nations enracinées, au service de l’abstraction généralisée du capitalisme financier mondialisé, en vue de sa domination mondiale et intégrale.
Domination sur nos portes-monnaie comme sur nos âmes...
Cette rapide présentation faite, il est assez facile d’en venir à notre deuxième définition : qu’est ce que le politiquement correct ?
Et, partant : qu’est ce que le politiquement incorrect ?
Le politiquement correct, c’est tout ce qui accepte de se soumettre, consciemment ou inconsciemment, au catéchisme des droits de l’homme.
Et, partant, le politiquement incorrect c’est tout ce qui lui résiste et s’y oppose !
Le droit de l’hommisme n’a donc plus rien à voir avec les droits réels des hommes réels, attachés à leur culture locale, à leur nation (comme l’engouement pour les jeux olympiques ou les championnats de football continuent d’en témoigner, puisque ce sont bien là des luttes entre nations et entre villes qui sont plébiscitées...)
Le droit de l’hommisme est, aujourd’hui, le bras armé idéologique du mondialisme, le baratin qui accompagne désormais toute mise au pas, tout écrasement de tout mouvement de résistance au mondialisme économico-idéologique, qu’il soit militaire, politique ou culturel...
Ainsi, c’est au nom des droits de l’homme, entraînant, bien sur, droit d’ingérence humanitaire, puis devoir d’ingérence militaire cher à monsieur Kouchner...
C’est au nom des droits de l’homme qu’on bombarde aujourd’hui la petite nation serbe, parce qu’elle résiste, au nom de sa culture et de son histoire, au rouleau compresseur mondialiste sous pilotage américain...
C’est au nom de l’idéologie totalitaire et belliqueuse des droits de l’homme, qu’on bafoue aujourd’hui les droits réels des hommes réels, partout sur la planète.
Que ce soit le droit des Serbes à rester serbes, mais aussi bien le droit des musulmans à rester musulmans en Iran ou en Afghanistan...
Mais c’est aussi au nom des droits de l’homme qu’on détruit, à l’intérieur des nations et des peuples, les solidarité sociales traditionnelles, en substituant aux acquis sociaux, notamment ceux des ouvriers et des classes moyennes, les droits sociétaux des pseudo minorités opprimées
en réalité minorités agissantes... :
droits des homosexuels, droits des femmes, droits des jeunes, droits des noirs, droits des arabes, droits des juifs... qui sont autant de segments de marché au service du mondialisme idéologico-marchand, comme avait très bien su l’illustrer d’ailleurs, l’excellente publicité « united colors of Benetton » de l’ex-trotskiste devenu publicitaire monsieur Toscani...
Dès lors, toute résistance à cette mise en coupe réglée :
refus de considérer les Serbes comme les ennemis de l’humanité alors qu’ils essaient de préserver leur mode de vie et leur indépendance.
Refus de considérer les gays comme une catégorie sociale, la diversité des homosexuels ne se réduisant pas à un lobby gay autoproclamé, et la sodomie restant, de toute façon, une activité de loisir privée...
Bref, tout refus de se soumettre à l’escroquerie de ses pseudos droits de l’homme qui consiste, en réalité, à soumettre les hommes à la domination mondialiste marchande, est considéré par ce même pouvoir, comme autant de crimes contre l’humanité !
Nous y sommes...
Sentence du « crime contre l’humanité » qui permet, dans les faits, de chasser celui qui en est accusé, hors humanité, ravalé au rang de sous-homme, d’unter mensch ne bénéficiant plus de ces fameux droits de l’homme : peuple allemand et japonais après guerre, peuple palestinien aujourd’hui, iranien demain, militants et électeurs du Front national en France, depuis 30...
Cette implacable mécanique rapidement démontée, rapprochons-nous maintenant de la France et de la mouvance nationale...
De cette mouvance nationale que j’ai rejoint par esprit de résistance au mondialisme... et qui s’est incarnée, ces 30 dernières années, dans le Front national de Jean-Marie Le Pen...
Première remarque,
Compris comme ça, et j’oserais dire : bien compris !
le Front national n’est ni un mouvement de droite ni un mouvement de gauche puisque la droite renvoie au Marché, donc au mondialisme, tandis que la gauche renvoie à l’internationalisme, ce qui revient au même !
Le FN bien compris est donc essentiellement un mouvement, trans-courants, de résistance au mondialisme, à la fois opposé à son économie, de droite libérale, et à son idéologie, de gauche droit de l’hommiste...
Le catéchisme de gauche étant l’alibi humaniste du processus économique de concentration du Capital et de domination par les Maîtres du Marché...
De cette analyse, on doit donc logiquement déduire que ; si le Front National, en tant que mouvement d’opposition national au mondialisme, veut être cohérent, il doit à la fois lutter contre le mondialisme marchand,
et lutter contre le politiquement correct qui en est l’idéologie...
Or, et c’est là que je me permettrai une critique à la fois sur les imprécisions d’hier et les tentations d’aujourd’hui...
Pendant des années, le FN a été politiquement incorrect sur le plan idéologique - je fais là référence aux délicieux et utiles dérapages de Jean-Marie Le Pen -... mais malheureusement beaucoup trop libéral sur le plan économique, ce qui n’était faire le travail d’insoumission qu’à moitié...
Je fais remarquer au passage que le national-libéralisme est un oxymore, puisque libéral veut dire « privatisé » et que quand tout est privatisé : banque centrale, services publics, armée... le politique, fut-il Front National, perd tout moyen de contrôle sur la nation !
Dans ce rapport politiquement correct et libéralisme, aujourd’hui au FN la tendance est plutôt inversée :
grande rigueur critique sur le mondialisme économique, du fait notamment du travail de Marine Le Pen mais abandon du politiquement incorrect au nom de la dédiabolisation, ce qui revient à la même incohérence et à la même impuissance politique : puisque se soumettre à la dictature des droits de l’homme et au chantage du crime contre l’humanité, c’est se retrouver, à terme et au final, à poil et en rase campagne face à l’idéologie mondialiste !
Le slogan résumant le mieux ce que je veux dire, slogan qui nous est assené en permanence, partout sous-jacent et sur lequel nous ne devons rien lâcher étant le fameux « plus jamais ça ! » sous entendu : « le mondialisme ou Auschwitz » avec, pour les récalcitrants, la non moins fameuse réductio ad hitlerum !
En résumé de ce court exposé :
Le politiquement incorrect n’est en rien un inutile jeu de provocation.
C’est, même si il ne se comprend pas toujours comme ça : la doctrine de résistance au mondialisme.
Doctrine d’insoumission sans laquelle la critique limitée au mondialisme économique est insuffisante, impuissante et même incohérente, tout comme le politiquement incorrect, non étendu à la doctrine libérale...
Donc, non seulement la pensée politiquement incorrecte ne doit pas être abandonnée mais, à l’heure où la gauche, qui tenait jadis le haut du pavé avec le marxisme, a abandonné toute pensée, en s’abandonnant à l’obscurantisme des droits de l’homme...
A l’heure où plus personne ne pense, ni à gauche ni à droite, puisqu’il y a longtemps que la droite d’affaires se contente de faire des affaires, nous pouvons, nous nationaux d’ER, en tant que seuls critiques efficients du Système, reprendre la main sur le plan des idées, devenir LES maîtres à penser de demain et incarner, dans ce désert, le renouveau du Génie Français !
Vive l’insoumission, donc !
Et longue vie à la France insoumise !
Alain Soral
Président d’Egalité & Réconciliation