Egalité et Réconciliation
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Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

Première de deux conférences conjointes de l’intellectuel et sociologue dissident français Alain Soral et du survivaliste et auteur suisse Piero San Giorgio, organisée par Les Fils de la liberté et PréparationQC et enregistrée le 29 septembre 2012.

 

L’intervention d’Alain Soral :

 

 

La conférence intégrale :

Partie 1 :

Partie 2 :

 

Transcription de la conférence

  • Première partie
  • Questions du public

Première partie



Alain Soral – On n’est pas amplifiés, hein. Au son naturel. Je voudrais déjà remercier nos camarades québécois ici présents et Éric [Gareau], qui est la puissance invitante. Et déjà, vous dire une première chose. C’est que, moi, je suis venu non seulement pour vous parler, mais aussi pour découvrir le Québec, puisque j’en rêve beaucoup depuis la fameuse phrase de de Gaulle, « Vive le Québec libre ! », qui était un petit peu un vœu pieux, je crois, mais qui a quand même une petite réalité, j’ai cru comprendre, en me promenant ici depuis quarante-huit heures.

Je suis touché à plusieurs niveaux. D’abord, je suis très ému d’arriver si loin de la France dans une contrée francophone. C’est très émouvant de voir des gens qui finalement défendent la francophonie bien plus que nous-mêmes en France, souvent. C’est très touchant. Deuxièmement, je suis touché de quelque chose dont on avait parlé mais que j’ai vérifié, c’est de la gentillesse des gens. Il y a quelque chose de sain dans la population québécoise francophone qui s’est un peu perdu en France. Une gentillesse, peut-être pour ceux qui sont venus en France, qu’on trouve moins facilement chez les Français. Donc, je suis doublement content d’être là, pour la francophonie et la gentillesse.

Et troisièmement, je viens aussi ici parce que je me dis qu’à terme, comme on en parle souvent avec Piero, si ça se passe trop mal en France pour nous, on sera peut-être obligés d’émigrer. Et comme, moi, je ne suis pas très doué pour les langues, et que je suis profondément patriote, il n’y a pas trente-six endroits où on peut aller, où il y a des populations qui parlent français, qui aiment, je crois, une certaine culture rattachée à la France. Donc, il est possible, je prends un peu des mesures ici, pour voir si je ne viendrai pas bientôt me réfugier parmi vous. Ce qui me permet d’introduire Piero, comme vous le savez.

Puisque moi, je pense qu’ici vous avez à peu près tous lu, ou vous connaissez à peu près tous mon bouquin, Comprendre l’Empire. Oui. Ceux qui ne savent pas du tout ce que j’écris, ils n’ont qu’à lever la main. Non. Tout le monde sait à peu près. Je n’aurais pas besoin de le refaire, c’est ça qui est bien. On va pouvoir plus discuter. Je ne vais pas vous faire une conférence de présentation globale du bouquin que vous avez à peu près tous lu.

Mais ce qui est sûr, c’est que notre relation [avec Piero San Giorgio], c’est « comprendre l’Empire » et donc quelque chose qui nous amène pas loin d’un chaos. Et puis, derrière, nous avons Piero, c’est la deuxième lame du rasoir, c’est « survivre à l’effondrement économique », puisque, moi, je vous annonce, quelque part, la mécanique de l’effondrement. Et une fois qu’on a admis que notre monde allait peut-être pas mal se dégrader dans les mois qui viennent. D’ailleurs on vérifie avec l’actualité que ce sur quoi j’avais pris des paris, ce sur quoi j’avais anticipé – parce qu’il y a toujours une prise de risque et un risque d’erreur –, on voit en ce moment, avec ce qui se passe en ce moment, notamment le fameux sketch de Netanyahou à l’Onu avec la petite bombe et le trait rouge-là, que nous sommes effectivement dans une période qui ressemble effectivement à l’avant-guerre. Je suis même étonné parfois et inquiet d’avoir relativement raison sur mes spéculations.

Donc, effectivement, une fois que tout ça sera parti, on voit bien ce qui peut se passer : la Syrie, l’Iran ; ça peut partir de partout. Mais il va falloir se poser la question – et ça c’est plutôt le domaine de Piero –, une fois que le monde se disloque et part dans tous les sens, comment on fait pour tenir, survivre, sauver ce qui peut être sauvé, sauver ses propres fesses, déjà, sauver aussi la civilisation. Et ça, c’est un peu l’articulation de nos deux travails. C’est analyser le pourquoi, le mécanisme de l’effondrement, et comme on est dans le monde réel – on n’est pas dans le monde virtuel –, une fois qu’on a admis que l’avenir était dangereux, comment effectivement survivre de manière modeste. Parce que c’est ça un peu l’idée. On n’est pas dans l’idée qu’on va « changer le monde », comme à l’époque où on pensait aux « lendemains qui chantent ». Mais c’est un peu que ceux qui ont compris, ceux qui veulent s’en sortir, se débrouillent, effectivement, pour échapper à la catastrophe assez imminente. Et là, ça, c’est plutôt le domaine de spécialités de Piero, et aussi d’ailleurs de notre camarade Éric [Gareau] qui nous a démontré cet après-midi qu’il avait même une certaine avance sur nous. Voilà.

Donc, comment démarrer ?



Piero Sans Giorgio – Pourquoi l’Empire et où il nous amène ?





Conférence d’Alain Soral





Alain Soral – Oui. Ceux qui ont lu le bouquin voient à peu près les grandes lignes. Moi, j’ai commencé mon bouquin à la Révolution français, bon, pour voir les grands principes. Mais je pense que, là, par rapport à la séquence actuelle, on voit bien qu’il y a une période assez prospère qui est la conséquence de la Deuxième Guerre mondiale. C’est-à-dire que pour qu’il y ait eu cette prospérité d’après-guerre, il a fallu un grand cataclysme qui s’est appelé la Deuxième Guerre mondiale, sur lequel je ne vais pas trop m’appesantir. Mais on était dans une séquence, effectivement, qu’on a appelée les « Trente Glorieuses », de 1945 à 1973.

Ce qui est intéressant d’ailleurs, c’est que la fin des Trente Glorieuses correspond au premier choc pétrolier. Donc, on voit déjà qu’il y a un lien avec le pétrole. On voit que le premier choc pétrolier est lié à la guerre du Kippour – pour ceux qui ne font pas le lien – qui pose déjà la question israélienne. On voit que tout ça est déjà accouplé, et qu’à partir de là, on nous parle en permanence de « crise ».

Mais c’est vrai qu’on avait atteint des standards de vie tellement hauts dans notre monde occidental capitaliste avancé, qu’avant qu’on ressente la crise réellement, c’était un peu des mots. C’est vrai que même aujourd’hui, malgré l’aggravation de tout, on est parti de tellement haut par rapport aux sociétés primitives ou aux sociétés du tiers monde, que malgré tout, on a tous des voitures, on continue à manger sans problème. Mais, on voit bien que quand même, ça s’aggrave de plus en plus, le niveau du chômage, etc.

Donc, là, on a bien maintenant, après cette séquence où on a parlé de fin des Trente Glorieuses, de crise à partir de 1973 – deuxième choc pétrolier, 1977, la révolution Thatcher aussi où on a commencé vraiment à mettre en l’air des tas d’acquis sociaux qui étaient liés à cette période de prospérité –, qui était aussi, comme on le sait, une période d’économie mixte où il y avait un peu à la fois de dynamisme économique mais aussi de partage social, un peu.

Parce que là, j’insiste là-dessus. Ces périodes de crise – ça c’est un de mes grands sujets – sont quand même, ne sont pas uniquement, je dirais, des « accidents structurels ». C’est un peu ce qui m’agace parfois chez certains, même théoriciens de la crise, mais libéraux, c’est qu’ils vous disent en gros : c’est uniquement des effets de structures.

Il y a toujours une interaction des structures et des personnes. Il n’y a rien qui soit strictement structurel, et il n’y a rien qui soit strictement lié à l’aventure individuelle. Il y a toujours ce qu’on appelle en philosophie la combinaison du sujet et de la structure. C’est-à-dire que la structure conditionne le sujet. Mais le sujet rétroagit sur la structure.

Et cette crise est effectivement une crise d’usure d’un processus, c’est-à-dire crise de surproduction – on le voit en ce moment – mais aussi, un rapport de force politique. C’est là-dessus que je voulais venir.

C’est-à-dire que si j’analyse la situation, après l’énorme bain de sang de la Deuxième Guerre mondiale, les acteurs sociaux – c’est-à-dire on va dire, là, je reprends les catégories marxistes qui sont assez valables –, c’est-à-dire le rapport Capital-Travail – étaient plutôt à un moment de conciliation et de discussion parce qu’après une énorme période de violence, les êtres humains, étant ce qu’ils sont, sont à nouveau aptes au dialogue.

D’ailleurs, je le dis aujourd’hui. Pour que les être humains discutent à nouveau et soient dans une logique de partage, il faudra qu’il y ait, à mon avis, un grand cataclysme. Tant que ce cataclysme n’a pas eu lieu, les gens, même si on leur explique qu’il faut négocier et discuter, ils veulent de la violence. Malheureusement, c’est un peu comme dans les histoires de bistro. On se paye un coup à boire après la bagarre, jamais avant. C’est un peu une fatalité.

Et pour revenir à ça, il y a eu les Trente Glorieuses et il y a eu cette période un peu euphorique d’après-guerre parce qu’il y a eu toutes les destructions de la guerre. Mais aussi parce que les gens en présence dans les rapports sociaux, c’est-à-dire les gens incarnant le Capital et les gens incarnant le Travail, se rappelaient du pourquoi de la guerre, c’est-à-dire qui était.

La période que nous vivons en ce moment ressemble beaucoup à la période d’avant-guerre, c’est-à-dire à une période où justement le consensus social est abimé et où chacun tire de son côté, le Capitale et le Travail. Ce qui produit d’énormes violences sociales. Et les violences sociales génèrent des réactions politiques qui peuvent être le communisme, le fascisme, etc. Ça ne vient pas de nulle part. On le voit bien.

Et nous sommes en ce moment, je le dis, dans une période qui ressemble beaucoup à la période d’avant la guerre de 14-18, entre 1910 et 1914, et encore plus aux années trente. Avec d’ailleurs les mêmes marqueurs : je ne vais pas m’appesantir là-dessus, mais une certaine montée d’antisémitisme, par exemple, en ce moment, même si c’est un terme impropre ; des tensions internationales de plus en plus violentes. On voit bien que nous sommes dans une période, je le dis depuis déjà, moi, un certain temps, et ça devient de plus en plus vrai, nous sommes dans une période d’avant-guerre.

Et dans une période d’avant-guerre, j’insiste là-dessus, pas seulement pour des raisons structurelles d’usure du capitalisme avancé, mais aussi parce que comme ça fait plus de soixante ans qu’il n’y a pas eu de conflits majeurs chez les Occidentaux. J’insiste aussi là-dessus. Il y a eu des guerres en permanence depuis l’après-guerre, mais elles ont toujours été déléguées. On les a toujours fait faire par les autres : Corée, Viêt Nam, petites guerres un peu dans les pays, en Amérique latine, larvées, etc. Mais là, on voit que ça se rapproche de nous et de chez nous. Et cette période, disons, qui a permis la réconciliation, c’est-à-dire les gens d’après-guerre qui ont su que si ça s’était si mal passé entre 1940 et 1945, c’est parce qu’ils avaient commis beaucoup d’erreurs avant-guerre. Malheureusement, aujourd’hui, les mêmes personnes refont les mêmes erreurs, parce que simplement, je crois que soixante-deux ans sans guerre et sans violence, les gens se permettent certaines choses. Je ne pense pas que Netanyahou se permettrait ce qu’il se permet en ce moment si on était au lendemain de la Deuxième Guerre mondial. Or, là, il y a une vraie question anthropologique.

C’est qu’effectivement, quand il n’y a pas eu de guerres pendant cinquante ans, il y a des gens qui la souhaitent, il y a des gens qui ont oublié la violence que ça produisait. Et ça génère des attitudes, notamment dans les rapports sociaux et macrosociaux, de prises de risques maximums. On voit qu’en ce moment, on est dans cette période-là.

Donc, il y a à la fois le structurel et aussi les psychologies. C’est-à-dire que beaucoup de gens, aujourd’hui, c’est étonnant, sont prêts, enfin au niveau des dirigeants, des États, je ne parle pas des petites gens, semblent moins effrayés par la violence qu’il y a quelques années, car on voit très bien aujourd’hui que ce qui se passe en Syrie est déjà – je le faisais remarquer –, déjà une guerre mondiale en microscopique. Car en Syrie, pour ceux qui s’intéressent, il y a déjà, non seulement les Syriens, mais il y a aussi les Turcs, il y a des Jordaniens, il y a des Américains, il y a des Anglais, il y a des Français. De l’autre côté il y a des Pasdaran, il y a des Iraniens, il y a des Russes. On est déjà dans quelque chose qui ressemble à une répétition générale d’un conflit qui est aussi, je le fais remarquer, qu’on nous présente comme un conflit du monde chrétien face au monde musulman.

En général, c’est des faux chrétiens, c’est-à-dire des évangélistes américains, des néoconservateurs, qui sont pour moi des faux chrétiens. Les vrais chrétiens, c’est nous, ce sont les catholiques, je dirais. Et des faux musulmans, c’est-à-dire des gens qu’on appelle les « salafistes » – je sais bien que c’est un mauvais terme mais j’emploie les termes tels qu’ils fonctionnent en Occident –, mais c’est-à-dire des extrémistes musulmans financés par le Qatar sur une ligne wahhabite et qui travaillent en réalité pour ce que j’appelle l’Empire.

C’est-à-dire qu’aujourd’hui, on pousse des faux musulmans et des faux chrétiens à se battre comme une avant-garde, pour entraîner un conflit généralisé du monde chrétien et du monde musulman, qui en fait, quand on élargit, n’est pas le monde chrétien mais le monde judéo-chrétien, et qui en dernière instance, on le voit en ce moment par les publicités qu’il y a dans les métros new-yorkais : on vous dit, face à la barbarie, choisis la civilisation, défends Israël.

Donc, on voir bien qu’à chaque fois, on a cette question qui revient, Israël, qui est quand même la question, et la question de Jérusalem.

On pousse les chrétiens et les musulmans à se battre avec une double manipulation de chrétiens et de musulmans. Et derrière, ce qui est intéressant, on le voit déjà en Syrie – et, là, ça renvoie dans l’eschatologie monothéiste à la question de Gog et Magog –, on a en réalité les Russes face aux Américains, déjà. Et c’est ça le contexte général.

C’est-à-dire qu’on a une crise économique aggravée de surproduction, une crise bancaire que chacun a pu identifier s’il a lu mon bouquin, à cause de la stratégie mise en place d’ailleurs par Friedman, comme le reconnaît d’ailleurs aujourd’hui, Michel Rocard. Notre problème aujourd’hui vient de Friedman, c’est-à-dire un découplage total du dollar de toute production de richesses réelles et de tout référent, et qui a financé progressivement une fuite en avant guerrière des Américains pour maintenir par le militaire ce qu’ils ne pouvaient plus maintenir par leur suprématie économique. Et finalement qui est une fuite en avant d’escroquerie bancaire américaine, évidemment dont le noyau dur est Wall Street, qui fait que progressivement, on passe de la Pax Americana qui était la situation de l’immédiate après-guerre où l’Empire américain stabilisait le monde dans le but de faire ce qui fonctionne bien, c’est-à-dire du commerce pacifique. Et que depuis, finalement, les années soixante-dix, progressivement, par le faux dollar et par la fuite en avant militaire, ils sont devenus la grande force de déstabilisation du monde et de perturbation de l’économie saine. Je l’explique d’ailleurs souvent.

Nous sommes à la fois dans une monde libéral sur le plan philosophique, c’est-à-dire dans un monde qui étend la logique marchande à tout, c’est-à-dire d’abord aux marchandises, puis aux produits culturels, puis aux enfants à travers l’adoption, puis aux organes, etc., etc. Donc, on est dans ce qu’on appelle l’extension de la logique libérale qui est que tout est marchandise, qui est quelque chose de profondément antispiritualiste et qui choque profondément les musulmans et aussi les chrétiens authentiques, qui est quelque chose que j’appelle moi, de satanique.

Mais on est aussi dans une séquence totalement antilibérale sur le plan économique. C’est-à-dire où en fait une oligarchie en réalité militaire empêche le libre commerce et le libéralisme économique par la violence politico-militaire. Parce qu’en fait, ils sont battus sur le terrain économique.

Et ça, ça nous renvoie aujourd’hui à la fonction des États-Unis qui finalement est battu économiquement mais a comme domaine de domination et de prééminence le militaire, et qui en fait joue systématiquement le militaire pour lutter contre ses rivaux économiques. C’est plus discret avec la zone Europe. Mais on le voit notamment par l’affaire libyenne et en ce moment par ce qui se passe au Moyen-Orient. En réalité, on a déjà les Américains qui par le militaire essaye de bloquer la suprématie économique des Chinois parce qu’ils n’ont plus les moyens de s’y opposer sur le terrain de la libre concurrence économique. Donc, on est bien dans un monde à la fois totalement libéral sur le plan idéologique, mais totalement antilibéral sur le plan économique. Et on voit bien d’ailleurs que les États-Unis sont au cœur de ce dispositif, puisqu’ils sont à la fois totalement dans la logique de la marchandisation intégrale, et en même temps totalement dans une logique de domination du monde marchant par la violence militaire et la violence militaire.

Et pour ceux qui n’auraient pas compris – enfin, je pense qu’ici, on est entre initiés –, chaque fois que quelqu’un, un chef d’État, que ce soit Saddam Hussein ou Kadhafi, a essayé d’échapper à la domination du dollar qui est la logique de l’argent dette, c’est-à-dire qui est une logique d’endettement – Paul Grignon qui, je crois, est quelqu’un de chez vous a fait de très bonnes vidéos sur la logique de l’argent dette –, chaque fois qu’un pays essaye d’échapper à la logique de la dette, c’est-à-dire à l’obligation d’emprunter des faux dollars, comme vient de le refaire la Tunisie discrètement. On met un régime islamique en place et immédiatement, la Tunisie qui était sortie de la dette depuis 2007, réemprunte 500 millions de dollars de fausse monnaie américaine de Wall Street dont elle n’a pas besoin, mais pour l’enchaîner, etc. Donc, on voit que chaque fois qu’un chef d’État comme Kadhafi, qui était un des sept pays qui n’avaient pas de dettes, ou l’Iran, qui est un des sept pays qui a des fonds souverains et qui n’a pas de dettes, ne se soumet pas à la logique de la dette, c’est-à-dire n’emprunte pas des dollars pour devoir des intérêts au système américain qui est le couplage du complexe militaro-industriel et de Wall Street, c’est-à-dire des banquiers avec des hommes armés derrière eux pour que vous signiez là où il faut signer, chaque fois que le mec désobéit, au nom des « droits de l’homme » – la mécanique est toujours la même –, on vient lui péter la gueule et lui piquer son argent. Avec une mécanique très simple. C’est-à-dire qu’on renverse son régime au nom des « crimes contre l’humanité » qu’il aurait fait alors qu’en général, il se défend plus ou moins d’agressions. On lui gèle ses avoirs bancaires dans un système bancaire mondialisé et unifié, contrôlé par Wall Street, les Américains. On lui gèle ses avoirs bancaires et on les transfère au mouvement révolutionnaire soi-disant légitime, c’est-à-dire aux copains des banquiers américano-anglais.

C’est ce qu’ils sont en train de faire en partie avec l’argent d’Assad. C’est ce qu’ils ont fait avec l’argent de Kadhafi. Ce qui veut dire, en fait, aussi, que ce système bancaire financier en crise et qui a énormément perdu d’argent par les subprimes, etc., fait aussi de la piraterie bancaire en permanence. C’est-à-dire qu’ils vont voler l’argent des pays bien gérés, en réalité, et qui n’ont pas de dettes. Il y a aussi cette dimension, notamment dans l’affaire iranienne. C’est qu’à un moment donné, il s’agira aussi pour des banquiers avec des militaires derrière eux, d’aller piquer partout où ils peuvent, non seulement les marchés, les matières premières sur lesquelles on peut faire de l’argent, mais aussi les réserves bancaires des pays insoumis.

Et c’est toute cette compréhension globale qu’il faut avoir, que j’appelle moi l’« Empire », et qui permet de comprendre les enjeux actuels, la géopolitique mondiale, avec toujours le prétexte des « droits de l’homme » qui est l’American way of life, en réalité, toujours ce qu’on appelle la promesse du Mayflower, c’est-à-dire qui est le messianisme proprement protestant américain. C’est-à-dire d’imposer au monde entier la vision du monde libérale chrétienne qui fonde le protestantisme typiquement américain, et qui n’est pas le luthérianisme originel ou même le calviniste au sens strict. C’est vraiment un produit spécifique. Exactement comme il y a le catholicisme gallican qui est un produit spécifiquement français. Ça aussi, souvent, j’insiste.

La France est catholique. Le catholicisme est totalement consubstantiel à la France ; la France fille aimée de l’Église. Le catholicisme n’est pas la religion seulement de Jésus-Christ. C’est par une série de médiations quelque chose de totalement lié à l’humanisme français que j’appelle, moi, l’helléno-christianisme, avec la médiation romaine, etc., etc. Il faut apprendre en fait à. Là, je vais un peu vite, mais pour ceux qui ont du mal à suivre, il faut lire le bouquin. Tout est dans le bouquin. Il faut comprendre ces médiations.

Quand je parle d’union aujourd’hui judéo-protestante contre une union possible parce qu’elle est dans les écritures et parce qu’elle est logique, même si elle sera très difficile à effectuer, que j’appelle, moi, catholico-musulmane, ça correspond, effectivement, à deux visions du monde articulées où, effectivement, ce sont des échafaudages idéologiques.

C’est-à-dire souvent les gens me reprochent en disant : pour comprendre l’idéologie protestante américaine, [il faut] aller lire Luther ou Calvin. Non ! Il faut écouter ce que dit George Bush. Il faut écouter ce que disent les télévangélistes américains. Il faut regarder les alliances. Et ce qui est sûr, c’est que dans cet empilement de logiques et d’explications, on a bien aujourd’hui, aussi, un monde judéo-protestant qui se définit par deux religions qui ont réadmis l’usure officiellement, face à un monde qui, finalement, est le monde qui résistait à l’usure ou qui avait honte de l’usure, et qui est le monde catholique et le monde musulman. Même si derrière, effectivement, tout ça est détourné. On le sait, etc. Mais c’est quand même important parce que c’est finalement un monde qui a soumis la religion à la logique de la prédation économique, et des mondes qui ont encore du mal à assumer totalement le monde de la prédation économique parce que leur religion garde encore cette dimension critique. Et c’est ce que j’explique.

Ce n’est pas pour rien que Paris n’était que la sixième place boursière d’Europe par rapport, par exemple, à Londres. Parce qu’en fait, il est plus difficile. Et pour ça il suffit de lire la littérature française et notamment, Bernanos, Mauriac. Finalement, un bourgeois catholique est quelqu’un qui souffre. Il y a une contradiction interne. Un bourgeois protestant, non. C’est tout à fait possible d’être un bourgeois protestant. Un « bourgeois catholique », ça sera toujours compliqué. C’est pour ça que, moi, je m’intéresse beaucoup aux processus économiques, à la géopolitique, mais aussi aux vraies idéologies qui sont les religions.

Les religions sont, qu’on croit ou pas, des systèmes de valeurs. Ce sont des hiérarchies de valeurs.

Et moi, je crois à la convergence de la vision catholique et musulmane parce qu’il y a quand même cette gêne par rapport au prêt à intérêt, à l’usure, que c’est haram, l’usure. Et c’est haram pour les musulmans et pour les catholiques. Alors que dans le monde protestant et juif, c’est au contraire. On accumule de la richesse pour la plus grande gloire de Dieu.



Piero San Giorgio – C’est péché.



Alain Soral – Et c’est même ce que Dieu vous demande de faire quand vous faites votre Bar Mitzvah. C’est un projet de réussite. C’est qu’est-ce que je vais faire dans ma vie pour réussir dans le monde tel qu’il est, dans le monde économique. Donc, c’est toujours un projet de réussite économique. Ce que d’ailleurs je ne critique pas spécialement. Mais il faut l’établir.

Et donc, quand on articule toutes ces visions, on a bien, effectivement, un monde que j’appelle judéo-protestant, que j’appelle thalassocratique, c’est-à-dire le monde de la mer, c’est-à-dire le monde de l’Angleterre et des États-Unis, la mer – pas la maman, l’eau – face à ce qu’on appelle le nomos de la terre chez les géopoliticiens, c’est-à-dire le monde de l’Europe, dont le nœud, d’ailleurs, on le sait, est au niveau de la Caspienne. Donc, on a bien cette lutte du monde thalassocratique contre ce monde continental, cette lutte du monde judéo-protestant contre ce monde catholico-musulman, qu’on voit très bien d’ailleurs, aujourd’hui.

C’est pour ça que je m’intéresse beaucoup à Nasrallah, à ce qui se passe au laboratoire qu’est le Liban. Comme chacun sait, je suis allé rencontrer Nasrallah, à l’époque. Enfin, je n’ai pas pu le voir parce qu’il était dans un bunker, caché quelque part. Et j’ai vu son numéro deux et rencontré le général Aoun.

C’est que les Libanais qui ont subi entre 1975 et 1990 une destruction totale de leur pays par des manipulations sionistes où on a armé des milices musulmanes et des milices chrétiennes via les Gemayel, les maronites, ils ont vu ce que c’était de se faire piéger dans un conflit de civilisations ethnico-religieux qui a détruit le pays et qui a fait du Liban, qui était une place bancaire, un pays prospère, et un pays rival d’Israël, et en plus un pays multiconfessionnel moderne, quelque chose qui a été détruit par ce qu’on appelle la « balkanisation », c’est-à-dire monter les communautés les unes contre les autres, etc.

Et ce n’est pas pour rien si c’est au Liban, qu’à un moment donné, le général Aoun et Nasrallah se sont mis à travailler ensemble parce qu’ils ont analysé ce piège. Parce qu’on comprend toujours mieux quand on a fait quinze ans de bêtises et que ces bêtises vous sont entièrement tombées sur la gueule ; on finit par devenir un peu intelligent.

C’est ce que j’appelle, moi, les « idéologies fonctionnelles ». C’est qu’à un moment donné, l’homme étant un animal pratique, quand il fait des choses qui lui provoquent des douleurs terribles pendant quinze ans, au bout d’un moment, c’est comme le chien de Pavlov, ils finit par moins les faire.

Et quand vous parlez à des Libanais, ils savent exactement ce qui est arrivé à leur pays, qui a mis de l’huile sur le feu, qui a joué sur les tensions. Parce que c’est toujours pareil. Je le dis bien. Les sionistes ne fabriquent rien, mais ils savent pertinemment, dans une logique de diviser pour régner, analyser les lignes de fracture et les points de fragilité. Et au lieu de jouer la paix dans une logique effectivement chrétienne ou sainement coranique, ils sont toujours en train de mettre de l’huile sur le feu pour se dire que c’est là que ça peut péter. Comme un dynamiteur sait mettre la charge dans la faille de la roche pour la faire péter.

Nous vivons ça en ce moment en France, pour ceux qui s’intéressent à la France. On a organisé en France une immigration de peuplement maghrébine et musulmane. On a d’abord dit que c’était des « chances pour la France » et on les a appelés les immigrés. Et puis à un moment donné, quand on a rempli le pays, on les a éduqués contre les Français de souche qu’on a désignés comme systématiquement collabos, racistes, etc. À un moment donné, nos maîtres qui ne sont pas très contents que je vienne parler en ce moment chez vous ont retourné les alliances. C’est-à-dire qu’au lieu de traiter le Français de raciste parce qu’il n’est pas très content de voir des immigrés dont il n’avait pas vraiment besoin puisque le regroupement familial se fait après 1975, c’est-à-dire au moment où nous n’avons plus besoin d’immigration pour le travail. Donc, on fait venir des gens, on les éduque dans l’hostilité, on humilie les natifs, et puis à un moment donné, on inverse les alliances. C’est ce qui se passe depuis la loi sur le foulard, qui fait d’ailleurs qu’il faut toujours faire très attention quand vos privilèges, vous les devez à une certaine communauté. Parce qu’en général, ça finit toujours par se retourner.

C’est quelque chose qu’il faut bien maîtriser au niveau moral et politique. Quand vous devez vos privilèges à une certaine communauté, en général, ça veut dire que c’est très dangereux.

Parce que depuis la première loi sur le foulard, comme je l’avais déjà écrit, à l’époque – j’avais écrit « Ce que cache le foulard » –, je savais par une réflexion profonde et par des gens qui me l’avaient dit, notamment le professeur Schwartzenberg  ; il m’avait dit la communauté organisée puissante a décidé de retourner ses alliances et va jouer maintenant le Français de souche contre l’immigré qui ne sera plus un immigré, une « chance pour la France », mais un « dangereux musulman délinquant ». Et nous le vivons en ce moment pleinement, tous les jours, en France. Et ce qui veut dire que c’est un laboratoire intéressant par rapport à ma démonstration.

Nous sommes en France dans une crise violente sociale qui normalement devrait s’analyser en termes de rapport de classes, et qui devrait produire une solidarité des pauvres chômeurs et des pauvres exploités contre leurs élites traîtres sur le plan, et géopolitique, et capitalistique, puisqu’on voit bien que toutes les élites françaises sont des agents américains et des agents sionistes. J’espère que vous le savez. Ils sont tous sionistes et proaméricains, et à gauche, et à droite. Eh ben, au lieu que se produise une solidarité, eh ben grâce à l’ethnicisation et grâce à ce travail qui a été fait sur le peuple de France par une immigration forcée, aujourd’hui, on horizontalise les crises. Ce qui est la stratégie systématique de défense de l’oligarchie en danger. C’est-à-dire qu’au lieu que les pauvres se fédèrent ensemble, et qui sont en banlieue – en banlieues, il y a les pauvres blancs et les pauvres d’origine immigrée de confession musulmane –, au lieu qu’ils se fédèrent contre leur bourgeoisie traître dominante et qui les met au chômage, eh ben, on les fait se taper sur la gueule les uns les autres par le conflit de civilisations et la guerre de religion.

Et en France, tout ça est fait en ce moment, scientifiquement, en permanence. L’affaire Merah [Tueries de Toulouse et Montauban, mars 2012] a été une des articulations clés de cette affaire-là. Et ça, c’est l’analyse globale du piège qui nous est tendu.

Une crise économico-sociale violente de plus en plus ingérable qui devrait normalement déboucher sur une lutte des classes entre pauvres exploités et riches exploiteurs, les riches étant d’ailleurs des prédateurs nomades souvent pratiquement plus français. Attali dit bien qu’il faut considérer les nations comme des hôtels, qu’il est fier de ne vivre que dans des aéroports. Tout ça s’articule assez facilement. Et ces gens-là qui savent qu’ils sont les responsables de la crise.

Ceux qui ont vu ma dernière vidéo, il y a la fameuse plaisanterie d’Attali du marchand de pantalons à une jambe pour Christian. C’est-à-dire que c’est une plaisanterie qui dit tout. Ces gens-là disent tout en privé. Le type, il a le chapeau sur la tête, il dit : voilà, Moshe fait un pantalon a un euro, il le vend à machin. Alors, il y a une liste de noms hébraïques ; il y en a quinze. Et au bout, à quarante-neuf dollars, c’est-à-dire celui qui s’est fait baiser quarante-huit fois, à peu près, c’est Christian, c’est-à-dire le crétin de chrétien qui, lui, achète à quarante-neuf dollars le pantalon à une jambe, qui appelle et qui dit : mais tu m’as vendu un pantalon à une jambe dont je ne peux rien fait !? Et l’autre lui dit : mais tu es idiot, ce n’est pas fait pour porter, c’est fait pour acheter, c’est pour vendre, c’est pour acheter, c’est pour vendre. Et Attali est tout fier de dire : voilà, là, vous avez tout compris à l’économie actuelle.

Je suis désolé, mais quelqu’un qui vous vend à quarante-neuf dollars des pantalons à une jambe, normalement, on doit se réunir tous, et on doit le pendre à un arbre parce que c’est le responsable de la crise. Or, aujourd’hui, ce sont nos maîtres. Et ces gens-là vous disent : le problème, c’est le musulman.

Ce qui ne veut pas dire d’ailleurs qu’il n’y a pas de problèmes avec l’Islam, un Islam qui arrive en terre catholique, avec des gens socialement dominés, issus de pays anciennement colonisés. On a additionné un nombre de facteurs explosifs en France qui demande une énorme intelligence, un énorme sens moral pour pouvoir passer au-dessus de cette crise. Et je pense d’ailleurs qu’on n’y arrivera pas. D’où le rôle de Piero pour nous dire après où il faut aller se cacher, parce que je pense même moi, qu’à un moment donné, je pourrais même plus faire le médiateur. À un moment donné, ça sera trop dangereux. J’aurais intérêt à me barrer, aussi.

Mais en tout cas, on a mis en place pratiquement machiavéliquement une situation super-explosive qui fait, effectivement, qu’au lieu que des gens exploités par une élite identifiable qui est d’ailleurs composite. Attention, moi, je parle des ses noyaux durs, mais c’est la coalition des oligarchies.

Si on veut d’ailleurs dire c’est quoi l’oligarchie : c’est effectivement, le système bancaire, mais c’est aussi le complexe militaro-industriel, le complexe pharmaco-chimique, le complexe agroalimentaire. En dernière instance, tous ces gens-là sont ensemble : il y a des Juifs, des protestants, quelques aristocrates catholiques encore. Et voilà, ce sont la coalition des prédateurs. Mais moi, ce que je dis, c’est que leur idéologie, en dernière instance, renvoie à l’Ancien Testament. Et aussi leur eschatologie, c’est-à-dire leur projet. Leur vision renvoie à cette idée d’accomplir le projet biblique. Qu’est-ce qui rassemble Netanyahou et les bushistes ? C’est qu’ils ont cette même vision. Ils pensent à l’Armageddon. Donc, c’est ce qui me permet, moi, de produire ces catégories, et de dire qu’il y a des noyaux durs en dernière instance aussi communautaires et idéologiques.

Et donc, on est bien dans une crise bancaire et de surproduction aggravée qui désigne clairement des responsables qui eux-mêmes savent que s’ils ne font pas quelque chose pour dévier la colère sur un bouc émissaire, c’est eux qui vont finir par se faire attraper. Et qui, comme ils sont très prévoyants et intelligents – car on peut tout leur reprocher mais surtout pas de les prendre pour des imbéciles –, effectivement, ils ont mis en place un système de ce qu’on appelle de déviation de colères, la théorie du bouc émissaire, et d’horizontalisation des violences qu’ils sont en train de créer, à la fois à l’échelle nationale française.

Je ne sais pas comment c’est chez vous. Vous y échappez un peu. Mais en France, on est en train de monter le Français de souche contre le Français d’origine immigrée avec la question des banlieues, etc., etc., qui en plus a une légitimité. C’est-à-dire qu’il y a. C’est instrumentalisé, mais il y a une colère populaire française, il y a une délinquance qui a été énormément favorisée pendant des années.

N’oubliez pas que des groupes comme NTM, « Nique Ta mère », c’est-à-dire la mienne, ont été aidés, culturellement et économiquement par Jack Lang et le ministère de la Culture, à l’époque. On a poussé ces gens-là à la voyoucratie. On a systématiquement aidé les rappeurs qui insultaient les Français de souche et la police, etc., et systématiquement mis sur la touche ceux qui faisaient des chansons sur la Palestine. Il faut le savoir : le rôle de Skyrock, etc., à qui appartiennent ces réseaux, etc.

Je crois qu’il y a le même constat à faire sur le rap américain. Quand on regarde qui finançait le rap américain. On trouve très peu de Noirs américains derrière. Et c’est toujours le même genre d’instrumentalisations.

Et nous sommes à peu près là. C’est-à-dire qu’au niveau français, on nous amène à une guerre civile entre Français de souche et Français d’origine immigrée de confession musulmane avec des, pareil, des faux salafistes.

J’ai bien étudié la question, moi. Souvent ces petits groupes de salafistes français sont des paumés – à juste titre – qui sont manipulés par un type qui a été converti en prison et qui, en fait, est tenu par la police, et qui est un délinquant sur le modèle de ce que faisaient les services algériens avec le GIA, pour ceux qui connaissent, à l’époque de la guerre civile algérienne des années quatre-vingt-dix. Donc, on a bien un système pour faire monter les colères et les provocations.

Avec de l’autre coté tous les intellectuels français qui passent encore dans les médias, que ce soit de gauche ou de droite, qui sont aujourd’hui antimusulmans. Le truc, c’est : l’islam qui est problème ; et donc anti-immigrés, puisque le musulman, c’est l’immigré. Donc, tout ça a déjà été admis par la population française, que l’immigré était le problème et que le musulman était le problème et qu’il va falloir régler le problème. On a déjà vendu tout ça. Et c’est fait à gauche au nom de la laïcité, de la défense de la laïcité contre l’obscurantisme religieux. Et là on montre toujours : un, l’islam ; deux, le catholicisme ; jamais le judaïsme. Vous verrez. Alors que c’est la matrice de tous les monothéismes et que tout ce qu’on peut reprocher à l’islam est dans le Lévitique, pour ceux qui [inaudible] les religions. Donc, c’est bien fait comme ça. On montre d’abord l’islam, après le catholique, avec toujours le truc de taper sur les curés, etc. C’est le vieux fond de commerce de Charlie Hebdo.

Et de l’autre côté, à droite. Donc, à gauche, ça fait Charlie Hebdo. Et à droite, on a effectivement Finkielkraut, Zemmour qui eux tendent la main à la vieille extrême droite française comme ils le font partout en Europe, en Hollande, en Belgique avec le Vlaams Belang, en Angleterre. C’est-à-dire qu’on a un travail à gauche et un travail à droite pour faire l’union sacrée des bourgeoisies judéo-chrétiennes, en gros, ou des vieux libéraux libertaires qui sont toujours les libertaires au service du libéral, c’est-à-dire la lutte contre les interdits religieux et la morale au nom de l’idéologie transgressive – et là vous avez Charlie Hebdo, vous aurez peut-être Cohn-Bendit demain, mais il est assez malin pour l’instant pour se tenir un peu en retrait –, donc, cette espèce de coalition gauche-droite pour montrer effectivement du doigt le problème. Et ça, c’est la situation française.

Et on a la même au niveau mondial avec, en ce moment, très précisément, l’opération syrienne où il y a la même malhonnêteté. C’est qu’à la fois, nos maîtres nous disent que le gros problème au monde, c’est le salafisme, c’est-à-dire l’islam radical. Mais partout, ils essayent de lui faire prendre le pouvoir, notamment par exemple en Syrie où c’est un régime en réalité laïque, multiconfessionnel, pour ceux qui connaissent la Syrie. Même s’il y a une minorité alaouite qui a le pouvoir, c’est un pouvoir partagé comme dans tous les pays arabes, car dans cet Orient « complexe et compliqué », comme disait de Gaulle, ce sont toujours des consensus. Il ne faut pas oublier que derrière la mosquée, il y a toujours le souk, et qu’en fait l’islam est un empire de commerce, il ne faut pas oublier, majoritairement. Ça fonctionne aussi là-dessus. Et que vous avez toujours dans le souk les Juifs, les chrétiens et les musulmans, qui commercent ensemble.

Et que c’est depuis le sionisme qu’il y a des problèmes, alors qu’en réalité, ça fonctionnait depuis des siècles et des siècles.

Donc, vous avez bien aujourd’hui des idéologues qui vous disent que le gros problème, c’est l’islam radical, mais qui, que ce soit en Libye ou en Syrie, font tout pour que cet islam radical prenne le pouvoir politique dans des pays arabes qui étaient encore des pays issus de la décolonisation, qui étaient des pays plutôt laïques avec droits des femmes, protection des minorités chrétiennes. Et on essaye de foutre en l’air ces régimes. C’est pour ça que, moi, je dis à un moment donné, que c’est forcément un projet sioniste, parce que ce n’est même pas l’intérêt des chrétiens. Ce n’est l’intérêt que des sionistes. Notamment en Syrie, c’est une évidence.

Et donc, on a bien ce mensonge. On vous dit que le vrai danger, c’est l’islam radical. Et on aide partout l’islam radical à s’implanter au Moyen-Orient, à prendre le pouvoir. Parce que là aussi, on pourrait en discuter : c’est un moyen de détourner les colères, de contrôler, etc., etc. Et on voit que derrière cet islam radical, quand on remonte, on a l’argent du Qatar, l’idéologie saoudienne. Et comme vous le savez, le Qatar est une base américaine, est un pays qui n’existe pas. L’Arabie saoudite est une création anglo-américaine qui renvoie aux accords de Quincy pour ceux qui savent bien. Et les Saoudiens et les Américains sont la main dans la main sur la question du pétrodollar, puisque les Saoudiens n’existent que grâce aux Américains, et le dollar n’existe plus que grâce au pétrodollar. Donc, on voit bien que tout ça – là, je vais vite –, que tout ça est très articulé. Et on a donc ce mensonge : le danger, c’est l’islam radical, mais on essaye de le faire s’implanter partout.

Systématiquement qui est victime de cet islam radical ?

Les populations pauvres de ces pays-là qui sont en général. Les gens ont fait la Révolution de jasmin en Tunisie et en Égypte pour des raisons sociales. Pour l’instant, ils ont rien vu venir sur le plan social. Mais on leur a juste donné une petite illusion culturelle de réislamisation, qui est aussi un moyen de contrôle de la vie quotidienne des gens pour ne pas qu’ils se révoltent, à travers la mosquée. C’est en général, on leur botte le cul. C’est de la milice réactionnaire, il ne faut pas oublier, de ce point de vue-là.

Donc, on a bien cette logique-là : islamisation radicale en même temps qu’on dit que c’est la danger, pour créer, effectivement, au niveau mondial, cette guerre des chrétiens contre les musulmans, qui en dernière instance, qu’on appelle judéo-chrétiens contre monde barbare – c’est comme ça que ça nous est présenté aujourd’hui même à New York – et qui à la fin, quand on articule tout, voit finalement les deux grands empires occidentaux qui sont les Russes et les Américains se retrouver finalement face à face avec.

Là, c’est le dernier étage de ma fusée explicative, mais celle où je prends le plus de risque sur la spéculation : c’est que ça, c’est le projet sioniste final, c’est ce qu’on appelle la « parabole des coqs » chez le rabbin Rav Ron Chaya. C’est-à-dire, effectivement, qu’on pousse dans une Troisième Guerre mondiale les Américains et les Russes à travers des alliances à s’épuiser dans une guerre pour le contrôle de la Caspienne et du Moyen-Orient. Et que de cette guerre mondiale épuisante, qui peut déboucher sur 500 millions de morts, sortira une Pax Judaica et qui déterminera dans une espèce d’Onu d’après-guerre où tout le monde voudra se réconcilier à tout prix, qui décrètera Jérusalem « capitale du monde pacifié », ce qui est le vœu d’Attali.

Et on fera de cette région, pour éviter l’embrasement, une région sous contrôle effectivement de la puissance victorieuse, et occidentale, et judéo-chrétienne, qui sera comme par hasard, la puissance israélienne qui donc annexera discrètement au nom de la « paix mondiale », ce qui lui permettra de faire le Grand Israël, c’est-à-dire un territoire de l’Euphrate au Nil, et qui est le seul Israël viable sur le plan, viable en tant que pays autonome et non pas en tant que pays qui vit uniquement des aides américaines, puisqu’ils auront à la fois le contrôle de l’eau, du pétrole, ils seront au carrefour de toutes les ventes d’énergie.

C’est pour ça aussi qu’il y a des enjeux très forts en ce moment, des pipelines, etc., qui sont creusés et qui demandent la chute de certains régimes, pour pouvoir aller jusqu’à Haïfa, etc.

Quand vous étudiez, vous verrez que tout s’articule : le religieux, l’économique, le géopolitique. C’est une belle construction. Et ça, c’est le projet final, à mon avis : c’est Jérusalem, capitale du monde ; le Grand Israël qui sera le lieu, finalement, après l’effondrement des États-Unis et de la Russie, exactement comme la France et l’Allemagne se sont épuisées dans des guerres pour donner le leadership mondial aux États-Unis puisque la France et l’Allemagne, c’était l’Europe. Donc, on aura finalement, à une échelle supérieure. La Deuxième Guerre mondiale, c’était la France et l’Allemagne qui à travers deux guerres mondiales, les deux peuples, les deux grands peuples d’Europe qui s’annulent réciproquement. On aura les deux grandes civilisations occidentalo-chrétiennes – n’oubliez pas que ce sont deux civilisations occidentales et chrétiennes, de Blancs occidentaux et chrétiens – qui s’épuiseront dans une lutte, et qui amènera finalement Jérusalem capitale du monde, le Grand Israël que, et les laïques juifs, et les religieux, appellent de leurs vœux. Ils le disent de la même manière. Et pour demain. La prière pour le Machia’h, c’était le 25 septembre [prière internationale pour le Machia’h du 23 septembre 2012]. On est en plein dedans. Ce n’est pas dans quinze ans, dans vingt ans. C’est maintenant. Et les types qui osent employer des mots comme l’Armageddon, etc.

On voit bien qu’aujourd’hui, on a une convergence du politique et du religieux qui est très, très, très, très présente et très, très, très, très, très, très évidente. Et donc, ça serait ça, disons, l’objectif final. Ça serait cette Troisième Guerre mondiale qui amènerait à cette domination.

Et là, je fais une petite parenthèse pour éviter de me faire trop emmerder par certaines. C’est que serait sacrifié dans cette logique-là aussi l’Israël tel que nous le connaissons. Car en fait, on voit bien qu’Israël est une construction artificielle dont finalement le gros problème, c’est le peuple israélien, le petit peuple israélien qui est un handicap pour le projet sioniste final. Parce qu’on le voit en ce moment, il y a des antagonismes de classes profonds, il y a des tensions entre religieux et laïques. C’est un pays profondément invivable pour des tas de raisons, parce que c’est un pays artificiel. Et ce qu’il faut bien comprendre d’ailleurs, c’est que deux Israéliens sur trois sont contre la guerre contre l’Iran. Les militaires aussi, c’est-à-dire ceux qui savent comment ça va se passer. Mais ceux qui veulent cette guerre sont les élites comme Netanyahou qui, je le rappelle, est un avocat américain.

C’est-à-dire qu’en réalité, Israël, en dernière instance, est un peu comme une équipe de foot pour un oligarque russe. Voyez. C’est une vitrine. Mais en réalité, on peut la sacrifier du moment que Jérusalem devient la capitale du monde et qu’Israël est une sorte de Commonwealth, c’est-à-dire le lieu de là où est piloté le reste des succursales. Mais finalement, ce qui est inutile et résiduel, à la fin, c’est le petit peuple israélien.

Il fallait la fiction d’un « Israël socialiste », au départ, avec les kibboutz qui étaient des vitrines et qui d’ailleurs sont inutiles et ont disparus. Mais à la fin, on peut imaginer même dans le projet fou de Netanyahou et des élites, je dirais, « apocalyptiques » qui sont aux États-Unis, que même dans ce projet soit sacrifié l’immense majorité du peuple israélien. Ce n’est pas un problème du moment que le projet final est accompli, c’est-à-dire le Grand Israël, qui n’a pas besoin d’une population d’une certaine manière, puisque ça sera un pays de. Ça sera en fait, je dirais, comme un paradis fiscal. Vous voyez. Et c’est ça qu’il faut comprendre. C’est qu’en dernière instance, on peut même imaginer avoir comme allié dans ce combat [le petit peuple israélien], dont le but n’est pas de la rigolade. C’est d’éviter la Troisième Guerre mondiale. C’est pour ça que je prends certains risques aujourd’hui. C’est que je ne suis pas en train de parler de choses anecdotiques. Nous sommes face à un danger de Troisième Guerre mondiale.

Et cette guerre aura lieu ou pas en fonction de la manière dont nous réagissons à des provocations et à des stimulations qui sont essentiellement émotionnelles. Je le dis.

Le jour, en France, où ils voudront que la guerre civile démarre, ils mettront sur YouTube un jeune salafiste de banlieue style Mohammed Merah, qui égorgera au couteau de cuisine un retraité français en pantoufles charentaises qui s’appellera Lefèvre. Voilà. Et quand on verra ça, le lendemain, même moi, je ne pourrais plus rien dire. Ça va partir dans tous les sens. Et ça, ça se fait quand on veut. C’est très facile à faire.

Et donc, cette guerre sera évitée ou pas en fonction des réactions affectives et morales que nous serons capables d’avoir. Ce qui demande, effectivement, une certaine culture, un certain équilibre intérieur. Je pense que – je le dis honnêtement – qu’on n’y arrivera pas, mais qu’il est quand même nécessaire de faire ce travail.

Moi, je pense que les puissances opposées sont très fortes. C’est pour ça que moi – je vais finir là-dessus –, moi, je fais mon travail. Je dis : je pense que, voilà quel est le piège ; comprendre l’Empire, c’est aussi comprendre le piège dans lequel il ne faut pas tomber, c’est comprendre quels sont nos ennemis – pour reprendre les termes de Carl Schmitt – quels sont nos ennemis principaux, nos ennemis secondaires. Moi, c’est ce que je dis. Je ne suis pas baboucholâtre et je n’aime pas spécialement les musulmans. Ce n’est pas ça. C’est que je vois qu’il y a des pièges qui nous sont tendus et qu’il est urgent de ne pas tomber dans certains pièges, et de ne pas confondre quelqu’un avec qui on n’a pas forcément beaucoup de sympathie mais qui n’est pas le problème majeur, avec les problèmes majeurs. Voyez. C’est une question de hiérarchisation des problèmes pour agir intelligemment.

Parce qu’en fonction de cette réaction plus ou moins intelligente il y a, je dis bien, un chaos : Première Guerre mondial, 20 millions de morts, Deuxième Guerre mondiale, 50 millions de morts. C’était de la rigolade par rapport à ce qui nous attend, où si vous regardez bien comment ça va démarrer. Israël attaque l’Iran. Le Pakistan a dit qu’il se mettait du côté de l’Iran. La Syrie doit tomber, évidemment, parce que ça marche ensemble. Donc, les Russes rentrent là-dedans. La France se met directement à attaquer l’Iran. Vous avez vu Fabius, l’hystérie, etc. Le Pakistan est lié, donc, l’Inde est liée aussi. La Chine, évidemment, est partie prenante parce que ça lui coupe ses approvisionnements énergétiques. Les États-Unis sont impliqués. Immédiatement les États-Unis attaquent aussi le Venezuela parce qu’ils vont en profiter pour botter le cul de Chávez et remettre, et bloquer le cul des coalitions d’Amérique latine qui sont en train de leur échapper. Donc, là, on sera dans une vraie guerre mondiale.

En fait, il n’y en a jamais eu de « guerre mondiale ». Celle-là va être vraiment mondiale. C’est-à-dire qu’à part peut-être l’Islande et peut-être certains pays scandinaves, vous pouvez regarder la liste des pays qui très, très vite, dans une logique de dominos, seront impliqués. On est dans une guerre avec les armements qui existent, etc., à 500 millions de morts.

Donc, c’est pour ça qu’il est urgent de bien comprendre le problème, urgent d’être raisonnable. Mais comme je pense que, malheureusement, pour des raisons de domination médiatique, de puissance militaire américaine, d’abrutissement des masses, etc., etc., malgré les efforts que je fais et qu’on fait, on ne va peut-être pas y arriver, au cas où on n’y arriverait pas, je passe la parole à Piero : c’est comment survivre quand même. Voilà. Voilà.



(Applaudissements)



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  • #237484
    Le 10 octobre 2012 à 04:25 par J
    Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

    J’espere que les circonstances de la rencontre avec Schwartzenberg seront développées dans un futur entretien.

     

    Répondre à ce message

  • #237645
    Le 10 octobre 2012 à 12:51 par yakiya
    Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

    C’est là où les athéniens s’éteignirent
    Merci à tous, ce fut instructif et interactif. Les québécois attendaient un élan de résistance armée qui n’est pas venu. Je crois que le constat d’inutilité de la lutte était plus déprimant que le discours sur le futur économique. On parle de réseaux surpuissants, d’une soumission obligée à la hausse des denrées et à une guerre pré établie pour nous décimer. N’est-ce pas à ce moment là qu’il faut dire comme Piero dans sa dernière vidéo : "Au boulot", soulèves-toi, la patrie, le socialisme ou la mort ! Nous ne le faisons pas et c’est pourquoi :
    Exit le combat pour la nation, pense à ton fion. Save your ass.
    Le survivalisme suit un constat politique désabusé tardif. C’est une fuite en avant réfléchie de héros qui ne seront jamais des martyrs. La B.A.D., un enterrement de première classe. Une fois postée et encerclée, ce n’est qu’une question de temps avant de la voir capituler. Vive la prédation.

    Hommage aux prophètes et hommes de prières, qui nous ont montré le chemin de la dignité, des valeurs saines, de la foi. Elles ne changent ni ne changeront jamais.
    Hommage aux illuminés des années 80, qui loin des salons parisiens s’en sont allés dans des fermes élever leur dignité, leurs familles et quelques moutons.
    Hommage à tous les chercheurs spirituels, shamans, énergéticiens, traités de rêveurs ou de charlatans. Qui se sont désolidarisés du modèle médical et religieux sclérosé. Ils ont cherché et retrouvé leurs racines ancestrales dites "païennes" par les chrétiens. Ils vivent dans la lumière et le contact sincère à la nature. Ils soignent en conscience.
    Hommage aux palestiniens forts, qui préfèrent se faire sauter par honnêteté face à leur créateur, à la vérité, plutôt que de survivre par incapacité, lâcheté et désespoir.
    Hommage à Mahmoud Ahmadinejad, président de l’Iran, pays berceau des civilisations, porteur d’un discours de vérité, de calme, d’un peuple perse équilibré.
    Hommage enfin à Hugo Chavez, président vénézuélien réélu, un soldat, un résistant. Il n’hésita pas à combattre l’injustice et à renverser le pouvoir. Depuis 13 ans il nous le montre, nous le dit, on voudrait se le cacher : le combat est possible et nécessaire, inéluctable, incontournable, pour la patrie, pour la vérité, pour dieu, pour l’autre, pour soi.

    Il n’y a jamais eu d’autre combat que celui de la vérité, face à nous-mêmes. D’autre supplique que l’adoration du Seigneur. Le reste, c’est de la vente à domicile.

     

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    • #237843
      Le Octobre 2012 à 18:13 par Northlander
      Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

      Pour que ça pète il faut un explosif, du cordeau détonnant, un détonnateur, un artificier. Alain Soral, nous le rappelle, comme nombre de gens lucides en France le constatent, tout est réuni pour qu’effectivement ça pète. Le problème c’est que les apprentis révolutionnaires risquent très vite d’être dépassés par les évènements et seraient certainement les premiers à penser à leurs fesses. Pour qui lit l’anglais, je conseillerais de lire James Wesley Rawles, cet ancien US Army Intelligence Officer qui nous met en situation avec réalisme dans Patriots, a novel of survival in the coming collapse, ou How to survive the end of the world as we know it, tactics, techniques, and technologies for uncertain times, ou Survivors publié cette année. En fait le concept de BAD de Michel Drac et Piero san Giorgio se retrouve chez James Wesley Rawles, le nomade du film Road n’ayant pratiquement aucune chance de survivre. Comme l’explique parfaitement Piero san Giorgio dans son bonquin, ce qui va être primordial si on veut résister et changer les choses, cela va être le lien social qui dans force est de constater dans notre société très individualiste n’est pas facile à créer, du moins si on veut fédérer autour de soi un certain nombre de personnes prêtes à "s’associer" pour se défendre. Je pense qu’au fin fond de nos terroirs c’est encore possible, si tant est qu’on soit du cru.

       
    • #237979
      Le Octobre 2012 à 20:41 par fred13
      Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

      "Il n’y a jamais eu d’autre combat que celui de la vérité, face à nous-mêmes"

      La vérité, c’est justement de dire que nous sommes tous perdants comme rappelé dans cette vidéo. La résistance armée à l’empire est aussi une impasse spirituelle. Tu seras content toi de tuer des types juste pour défendre la lutte contre l’empire, contre-idéologie que 95% du peuple n’est même pas capable de comprendre ?

      Les promesses d’un avenir meilleur après une victoire plus qu’hypothétique sont un mensonge énorme, l’humanité restera toujours ce qu’elle est. Si tu veux t’élever spirituellement, accepte le sort qui nous est donné sur terre collectivement et essaie de t’épanouir individuellement, et s’il te plaît fout la paix aux autres. Un homme bon ne cherche pas le pouvoir.

       
    • #238379
      Le Octobre 2012 à 14:23 par Glock
      Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

      @a fred13 - 237979
      vas jouer, de quel empire tu parles si t’es pas pas capable de mettre de l’ordre dans ton pays ? continue de lire des livres et ne sors pas dans la rue, c’est dangereux.

       
  • #237672
    Le 10 octobre 2012 à 13:40 par Northlander
    Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

    Le binôme Soral-san Giorgio est parfait ou presque. Le premier annonce le diagnostic au travers d’une analyse géopolitique extrêmement fine et pertinente, qui n’est pas sans rappeler, sur certains points, celles de thierry Meyssan ; le second apporte le remède ou du moins le tranquilisant qui devrait permettre de durer. Par contre, le coup de brosse à reluire d’Alain Soral, sur le Beau Modèle et le Coran, était-il bien nécessaire ? Ces références n’étant guère plus pacifiques que l’Ancien testament et certains de ses prophètes ! Où est la différence, s’agissant des fils de Sem ?

     

    Répondre à ce message

    • #237846
      Le Octobre 2012 à 18:23 par J.W
      Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

      Au lieu de le critiqué suis son conseil, lis le Coran et tu auras tes réponses.
      (Puisse que tu parles de Sem saches que l’histoire de la malédiction de Cham n’existe pas dans l’Islam, c’est déjà une des différences)

       
  • #237774
    Le 10 octobre 2012 à 16:17 par totto
    Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

    juste une réflexion ; soral ne tient pas compte dans son analyse sur l’épuisement des deux grandes puissances occidentales dans un conflit moyen oriental, de ce qu’on appelle "l’équilibre de la terreur" ...

     

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  • #237811
    Le 10 octobre 2012 à 17:24 par anonyme
    Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

    Isabelle la Catholique n’a jamais cherché la fortune après avoir chassé les Arabes et les Juifs ?
    Elle était complexée par l’argent ? par le commerce ? par l’usure ? Allons bon, qui y croit ?
    D’autres exemples historiques foisonnent pour contredire ce partage fumeux des religions entre usure et non usure...
    Les "américains du sud" ont senti passé autre chose en leur temps avec les conquistadors envoyés par la même Isabelle.
    Un peu de rigueur SVP

     

    Répondre à ce message

    • #237995
      Le Octobre 2012 à 21:04 par La plume
      Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

      Tu es en train de nous expliquer en nous prenant pour des abrutis qu’il existe d’autres pathologies que l’usure, ce qui avoue le est une trivialité. Isabelle de Castille souffrait tout simplement d’un mal qui s’appelle le fanatisme.

      S’il est évident que le Mal existe sous des formes très variées , l’usure est cependant l’une des pires pour l’humanité car ses conséquences affectent des groupes importants d’individus ; Il engendre insidieusement perte de dignité, misère ,famines et criminalité( la grande pauvreté est une cause essentielle de la criminalité et de la prostitution ) et cela à grande echelle. Ainsi l’usure démultiplie les effets de desequilibres économiques et de corruptions des sociétés humaines et cela en fait donc un Mal absolu.

      Ton commentaire me semble donc très naif . Essaye toi meme d’etre rigoureux en utilisant la saine logique.

       
    • #239225
      Le Octobre 2012 à 20:38 par Ggrindsel Tirédunevi
      Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

      Les catholiques espagnols ont été le fer de lance anti-colonial en Amérique du Sud, il faut arrêter de véhiculer les clichés d’Hollywood (qui adore les cathos comme chacun sait). Par contre le fer de lance de la colonisation, c’est le bizness, et on sait bien qui excellaient dans le domaine...

       
    • #242521
      Le Octobre 2012 à 22:11 par anthony bautta
      Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

      Les premiers à s’opposer aux traitements infligés aux natifs américains sont les hommes d’église (voir conférence sur l’humanisme de Marion Siguault). Il y en a même qui organisèrent leur résistance contre les espagnols.
      Cordialement,

       
  • #238063
    Le 10 octobre 2012 à 22:24 par Patriote62
    Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

    Le 10 octobre à 01:39 par Obs
    Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

    Et même il ne faut pas oublier que le personnage principal du film je ne me rappel plus de son nom mais il est chrétien si tu as bien vu la VSJM1

    Ensuite il se convertit par amour mais dans le 3 il se fait enfiler par un juif justement .

     

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  • #238091
    Le 10 octobre 2012 à 23:18 par fifty miles
    Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

    Les trente glorieuses ont été un leurre accordé après l’ignominieuse collaboration du grand patronat économique et financier au nazisme et pour discréditer le régime communisme comme idéologie incapable d’atteindre au niveau de vie du monde capitaliste.
    L’URSS ayant été détruite, nous sommes destinés au niveau de vie des soviétiques sous Staline, en pire, car nous partagerons ou nous battrons pour les miettes avec les immigrés pauvres venus pour finir de liquider le pays.

     

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  • #238104
    Le 10 octobre 2012 à 23:37 par gangan
    Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

    le finish de soral d’une demi heure est enorme :p

     

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  • #238872
    Le 12 octobre 2012 à 09:55 par On se bouge !
    Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

    Bonjour et merci pour cette vidéo très intéressante !!

    D’après Soral : l’immobilisme est un symptôme de la panique !
    Qui a envie de mettre un bon bordel au parlement européen ?? C’est pas LA solution miracle mais c’est quelque chose de concret !! Une étape !!

    => http://www.democratiereelle.eu/index.php

     

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  • #240097
    Le 13 octobre 2012 à 22:41 par D. Neveu
    Intervention d’Alain Soral à Mont-Tremblant (Québec)

    Le centralisme en france rend le pays exangue.
    La quasi totalité des autres Etats d’Europe sont de type fédérale, sans département, moins de communes... + efficace, + démocratique au Régions historiques (Anjou-Maine tourainne, Vendée-poitou-charente, Bretagne (Nantes-Rennes..Brest).. + autonomes, + riches, moins de possibilités d’établir les systèmes de copinage au sein de l’appareil d’Etat..mais les PS/UMP en 40 ans ont ruinés le pays.
    Le FN, le FG sont centralistes (Paris et le désert français !)..archaïque..reste les volontés fédéralistes, centre gauche/droit, les verts, les radicaux gauche (mr baillet)... progressistes, avec vraiment des idées modernes qui fonctionnent ailleurs (emplois filières courtes créant des emplois sur place, équilibre des territoires, qualité de vie, bilinguisme..) il faut essayer. Bon ok, c’est la crise...mais essayons.

     

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