Un grand merci à Vincent d’avoir apporté la contradiction à Pierre Hillard, et à ce dernier de l’avoir acceptée. Je trouve qu’une fois que l’on s’est familiarisé avec la pensée de quelqu’un, il n’y a rien de mieux qu’un débat contradictoire pour aller plus loin et comprendre sa pensée en profondeur.
Personnellement, je trouve que Pierre Hillard est un érudit remarquable, méticuleux et structuré, fin connaisseur de l’histoire et dénicheur de perles comme Quigley. Et c’est pour cela que je l’écoute souvent, humblement.
Cela fait un moment cependant que j’ai l’impression que le summum de son argumentaire ne réside que dans sa conviction en un catholicisme supérieur par nature, et dans l’espoir de son triomphe. Il a évidemment le droit à ses convictions. Mais du point de vue purement dialectique, c’est à dire sans faire intervenir la croyance, qu’est d’autre qu’un essentialisme dogmatique ? Selon moi, là réside le problème et la limite des diverses convictions religieuses quand elles sont comprises comme des vérités révélées, absolutistes et incompatibles les unes avec les autres.
Mais même dans le domaine de sa propre croyance, j’aimerais pouvoir l’interroger sur certains affirmations et concepts omis, comme le certes méconnu mais interpellant Katéchon/Catéchon. Il me semble que ce concept chrétien est entièrement compatible avec les prétendus buts du Judaïsme talmudique, à savoir la venue du faux prophète, c’est à dire de l’antéchrist.
Le Catéchon est le principe indéterminé qui retient la pleine manifestation de l’antéchrist dans le monde. Le retour du Christ étant conditionné à la venue préalable de l’antéchrist, logiquement tout ce qui œuvre dans le sens de la manifestation du mal est donc in fine positif, tout ce qui se bat contre lui est in fine négatif.
Et comme par hasard, il est introduit par Paul (Saul) de Tarse, le même qui n’a jamais connu Jésus mais a transformé le christianisme, dont le cœur réside en la transmission d’un message divin à travers l’incarnation, en l’histoire d’un sacrifice humain semblable aux religions les plus sauvages. Dans les mots d’Henri Guillemin : le Christ n’est pas venu pour mourir, il est venu pour dire(...). https://youtu.be/_dsFvVHb2rM (conférence remarquable)
Je soupçonne un détournement du Christianisme dès Paul (1er marrane ?), et comme P. Hillard respecte ce que l’église a déclaré canonique, cela lui place de facto des œillères concernant le champ de ce qui peut être analysé et remis en question.
Répondre à ce message