Les femmes musulmanes ne sont pas sur la question du ’’divorce’’ plus ’’libres’’ que les chrétiennes. En fait, il y a des choses très importantes à rappeler sur la question du ’’divorce’’. En effet, dans le Christianisme, le Mariage a été élevé au rang de Sacrement (ou de Mystère chez les Orthodoxes). L’islam n’est pas une religion, ni une révélation, mais a l’apparence d’une religion sous la forme d’un légalisme sociétal (tout comme le judaïsme est une religion fossile, qui a gardé les apparences d’une religion par légalisme, mais n’en est plus une en matière de légitimité divine.) Ainsi donc, dans le judaïsme, dans l’islam, dans le Protestantisme, le mariage est perçu comme une forme de ’’contrat’’, qui est donc sous l’égide d’une autorité politique (exprimée aujourd’hui essentiellement par le pouvoir judiciaire). Au fond, le ’’divorce’’ n’existe donc pas : au fond, on crée un nouveau contrat par-dessus le premier, on ’’redéfinit’’ les termes de l’entente, et dès lors, on prononce la ’’rupture’’ du lien qui unissait, contractuellement, l’homme et la femme.
On comprendra que le divorce ne peut être considéré au regard du Mariage chrétien, élevé au rang de Sacrement (Mystère) par le Christ même. Puisque qu’aucun homme ne peut désunir ce que Dieu a uni. Or, il existe actuellement, au sein de la Chrétienté apostolique, deux tendances, dont on saisira la portée, qui découle de l’interprétation même de l’action de Dieu à travers Son Église. Ainsi donc, l’ANNULATION du Mariage est prévue, dans les lois de l’Église. C’est plus qu’un simple ’’divorce’’ : c’est la ’’suppression’’ du lien divin existant entre l’homme et la femme, tous deux unis comme une seule chair, dans le Seigneur, dans l’Amour de Dieu, dans le Mariage. Après tout, l’Amour ne mérite-t-il pas mieux que de la bureaucratie ? ...
Je disais donc qu’il y a deux tendances qui se dessinent à ce sujet. Dans l’Église romaine, on considère que le sacrement est conféré par les époux l’un à l’autre, et béni, par le Prêtre (son ministre). Dans l’Orthodoxie, on considère que le mystère marital s’exprime, comme tous les mystères de l’Église, par l’action du Saint-Esprit ’’unissant’’ les époux. Dans l’une et l’autre Église, un Évêque peut, sur lui-même, porter le ’’fardeau’’ de l’annulation d’un mariage. Lorsqu’une annulation de mariage débouche, dans l’orthodoxie, vers un second mariage, le second mariage prends donc des allures pénitentielles, vus comme une seconde chance de bien faire (économie du Salut)