Espace culturel, politique et économique qui s’étend sur cinq continents et compte 77 États, soit 12 % de la population mondiale (c’est-à-dire 12 fois le poids démographique de la France !), la francophonie d’aujourd’hui est constituée pour moitié de pays qui n’ont jamais été colonisés, ni par la France ni par la Belgique. La richesse globale de l’ensemble francophone, bien sûr encore fortement concentrée sur les pays d’identité européenne et occidentale, pèse déjà 10 % de la richesse mondiale et constitue un espace de croissance forte, de l’Europe de l’Est jusqu’en Afrique, en passant par l’Asie.
La recherche de contrepoids géopolitiques face à des voisins puissants (comme l’Allemagne, la Russie, la Chine ou l’Afrique du Sud), la création d’opportunités économiques avec des pays d’autres continents, la proximité avec la France, puissance nucléaire et membre du Conseil de sécurité, font de l’Organisation internationale de la francophonie une ONU en modèle réduit qui renforce l’influence française.
Malheureusement, nos « élites » de courte vue délaissent ce magnifique outil au profit d’une Union européenne dont nous mesurons chaque jour davantage l’échec. Elles ne voient pas l’importance du multilinguisme dans un monde de plus en plus multipolaire, pas plus d’ailleurs que les efforts des pays émergents (Brésil, Indonésie, Chine…) pour promouvoir leur langue. Pourtant, chez nous, de brillants avocats de la francophonie, tels Michel Guillou ou Albert Salon, ne manquent pas de nous rappeler, tous les 20 mars, les perspectives immenses qu’offrirait une francophonie devenue priorité gouvernementale.