Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Le Suicide français de Zemmour est-il un meurtre ?

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le constat zemmourien est violent. On savait que la France n’allait pas très bien, on ne savait pas qu’elle était déjà morte. Enfin, la France d’avant, étatique, colbertiste, bonapartiste, celle du général de Gaulle, véritable star du livre. Elle ne reviendra pas. Car depuis, la France a été technocratisée, européanisée, chômagisée, racaillisée, sionistisée (celle-là, Éric ne la dénonce pas). Une France en lambeaux qui, dans un dernier souffle, exhale le parfum de son glorieux passé : 1648 paix de Westphalie, 1805 Austerlitz, 1918 victoire sur les Boches, 1958 retour du général et Constitution de la Ve République… Mais il y eut 1968 et la victoire libertaire-libérale, aussi grave qu’invisible, la loi du 1er juillet 1972 sur les discriminations, la loi « Rothschild » du 3 janvier 1973, 1984 et la création de SOS Racisme, 2007 et le « traité simplifié » du duo Giscard-Sarkozy qui truanda un peuple qui avait voté non à l’Europe des marchés, et puis l’immigration de masse, qui occupe une bonne partie des 527 pages de son livre, Le Suicide français.

 

« C’est par ailleurs dans le feu rougeoyant des guerres de Religion du XVIe siècle que nos élites intellectuelles et politiques forgèrent les principes de la souveraineté, afin d’imposer la loi pacificatrice de l’État à des dogmes religieux qui ensanglantaient le pays ; notre Léviathan se para des fastes de la monarchie absolue avec la dynastie des Bourbons ; la France imposa ce modèle à toute l’Europe avec le traité de Westphalie de 1648. C’est cet héritage millénaire que nous avons bazardé en 40 ans. Nous avons aboli les frontières ; nous avons renoncé à notre souveraineté ; nos élites politiques ont interdit à l’Europe de se référer à “ses racines chrétiennes”. Cette triple apostasie a détruit le pacte millénaire de la France avec son Histoire ; ce dépouillement volontaire, ce suicide prémédité ramènent les orages que nous avions jadis détournés, grandes invasions et guerres de Religion. » (page 526)

On sort de cette lecture lessivés, déprimés, prêts à en découdre, à écraser la Ruhr sous un tapis de bombes (ce qu’il fallait faire en 1936), à écraser les cités de banlieue islamistes pourvoyeuses de djihadistes sous les chars AMX Leclerc, à poursuivre avec des fourches les élites intellectuelles, culturelles et politiques qui nous ont menti et vendu notre pays, ou qui l’ont descendu depuis 40 ans. Cela fait du monde et il va falloir choisir ses cibles. La finance internationale, le Marché, ils sont où ? À Frankfurt, London et New York, et puis dans les îles de milliardaires à fiscalité radieuse. S’il sera possible de faire le procès du CRIF, du MRAP ou de SOS Racisme, pour le mal qu’ils ont fait à la France, comment choper les patrons de multinationales qui ont sciemment démoli l’emploi industriel national ? Remarquez, après la révolution de 1979, les Iraniens ont envoyé des commandos dans le monde entier pour châtier ceux qui avaient trahi le peuple, et aussi pour montrer qu’il n’y avait pas de sanctuaire pour les traîtres pro-américains du régime précédent. On n’en est pas encore là, il faudra déjà qu’on prenne le pouvoir. On en reparlera.

 

 

« Nos ex-maoïstes n’ont jamais renoncé à la révolution ; ils ne la faisaient plus au service des travailleurs mais au service des marchés ; ils n’ont jamais cessé de soumettre la nation française à la domination d’un Empire, mais ont troqué le communisme, soviétique ou chinois, pour l’empire libéral américain… retrouvant ainsi l’inspiration de Danton : “On ne détruit que ce qu’on remplace.” » (p 57)

« Watergate est une revanche sociologique et générationnelle. Contre Nixon. Contre le mâle blanc, assimilé au red skin, raciste et machiste. Revanche des “plus intelligents” contre les “front bas”. De l’intelligentsia, des camus, des féministes, des minorités raciales, des médias contre le suffrage universel. » (p 63)

« Le “sans-papiers” est l’incarnation emblématique de l’alliance objective entre le MEDEF et la LCR, entre les libéraux et les libertaires, entre l’univers patronal et le monde associatif… les uns pour “faire du fric”, les autres pour noyer sous la masse venue d’Afrique la patrie du “mâle blanc hétérosexuel”, comme ils disent, et se “gratter sur les subventions copieuses” versées par l’État et les collectivités locales pour entretenir cette cohorte de pauvres attirés par un pays de cocagne, mais si malade qu’il permet à des étrangers illégalement entrés sur son sol de manifester à visage découvert et même de faire grève. » (p 416)

Sur le constat global zemmourien, rien à jeter, sinon les emprunts massifs et non sourcés au Net dissident en général, et à Soral en particulier ; mais ça, c’est la patte du multiéditorialiste, que voulez-vous. Il décroche, reprend, s’inspire, agrège, synthétise, et ça donne un livre 100 % Zemmour, avec quelques citations de morts célèbres qui ne mangent pas de pain (et de droits d’auteur). Zemmour est le premier à avoir compris le basculement du centre de gravité intelligentsiste français : de l’université et des médias dominants à l’Internet non aligné. Et il en a fait son beurre. 120 000 ventes à 22,90 €, 300 000 en réimpression, un fabuleux braquage. Sur le style : énergique, précis, ce mélange de vitesse journalistique et de profondeur historique, qui rend la lecture agréable. De l’humour juste ce qu’il faut, même si c’est un humour désespéré.

 

JPEG - 80.2 ko
Ribéry le musulman, Ribéry l’Allemand

 

Maintenant, le contenu. Chaque chapitre est conçu comme une marche, remontant de 40 ans en arrière jusqu’à aujourd’hui, mais descendant vers la chambre funéraire où gît notre cher pays. Des chapitres-symboles courts mais incisifs, par exemple la victoire en trompe-l’œil de l’union sacrée black-blanc-beur en 1998, qui nous explosera à la figure 12 ans plus tard, en Afrique du Sud, avec la bande des racailles de Knysna. Les racailles, il en est question tout au long du livre : c’est le fil rouge. Responsables d’en haut, responsables d’en bas. Cette pince maléfique a eu raison de la grandeur, puis de l’existence même de notre pays. En langage politico-économique, cela donne la technocratie française qui a trahi la patrie pour l’Europe et la mondialisation, et les bataillons de musulmans islamistes qui gagnent du terrain sur la République, sur notre propre sol. Contre la prise de pouvoir de ces deux entités nuisibles, aux objectifs convergents, nos intellectuels, médiacrates, politiques, n’ont rien fait, regardant ailleurs, profitant souvent. La technostructure est partie faire les beaux jours des instances internationales, où elle joue contre nous, favorisant l’entrisme anglo-saxon, cette vipère dans l’Europe, tout en laissant s’échapper l’Allemagne, qui nous change mine de rien en son Hinterland du sud.

« En 1924, une Société générale d’immigration (SGI) fut créée par le comité des Houillères, qui ouvrit des bureaux de placement partout en Europe. On recommença dans les années 1950 avec les pays du Maghreb. Le président Pompidou reconnaissait à la fin de sa vie avoir trop cédé aux patrons : « Ils en veulent toujours plus. » » (p 409)

Cette double attaque plus ou moins concertée, sous la pression d’un patronat qui ne voulait pas moderniser l’outil de production, ouvrant ainsi la porte et l’impunité aux immigrés, alliance imprévue entre le haut et le bas (avec l’appui des trotskistes et des « associations »), mais contre le peuple de France, cette double attaque, donc, aurait eu raison de notre grand pays, c’est-à-dire de l’idée française, faite d’un État fort garantissant la souveraineté économique et sociale, et de la liberté individuelle. Une sorte d’Amérique dont les excès seraient limités par la puissance publique. Aujourd’hui, le noyau de la nation a volé en éclats, les libéraux ayant miné l’État, les racailles l’ayant humilié lors de leurs nombreuses émeutes test.

La France est morte. Refrain qu’on entend depuis des décennies : dans la bouche de Céline en 1937 avec Bagatelles pour un massacre, de Boudard quand il racontait la défaite de 1940, des officiers allemands quand ils évoquaient l’impréparation française (de vaillants soldats avec des officiers dépassés, un peu comme aujourd’hui, un peuple talentueux et travailleur trahi par une élite complètement désaxée), et enfin de notre élite depuis qu’elle a ouvert la porte à l’impérialisme américain ou européen (c’est pareil), signant ainsi son crime.

 

 

Deux mots, France, morte, censés réveiller les morts, nous faire pendre nos fourches, pour aller enfourcher les technocrates bruxellois qui nous ont roulés dans la farine et les racailles de banlieue qui ont craché sur notre drapeau. La double détestation – on extrapole à peine sa pensée – zemmourienne. Lui y va plus doucement, mais entre les lignes, il sait faire monter la colère contre ces ennemis déclarés. Pour nous, un projet politique a forcément un ennemi, sinon c’est du vent. Comme « Mon véritable adversaire, c’est le monde de la finance » (alors que pas du tout, c’est même ton maître, François). Des ennemis bien déterminés, ça permet de rendre un combat efficace. Or, aujourd’hui, la droite et la gauche n’ont plus d’ennemi (elles ne sont même plus ennemies l’une de l’autre), et pourtant, les Français prennent des coups, sentent qu’ils sont en train de perdre une guerre. Ce qui veut dire que l’ennemi existe, mais qu’il est occulté, par peur ou par calcul. C’est bien là qu’intervient la trahison des élites, qui servent ce fantôme tueur que le pékin moyen a du mal à identifier.

Le Suicide français porte donc paradoxalement mal son nom. C’est bien plus grave : il s’agit d’un meurtre, par une main extérieure. Et d’un meurtre maquillé en suicide. Ça, c’est notre analyse. Si Zemmour évoque longuement l’arme et la main du crime, le bras disparaît dans l’ombre.

 

 

Parce que notre souveraineté a été détruite au nom de la France (la souveraineté détruite au nom du maintien de la souveraineté, il fallait y penser). Ceux qui en sont responsables sont ces cercles dirigeants qui sont désormais aussi éloignés du peuple français que peut l’être une tribu aborigène. Et encore… Il s’agit des élites, sous la forme de communautés ou réseaux (technocratie bruxelloise, lobbies nationaux vociférant et légiférant), et pas forcément reconnus comme tels, qui peuvent parfois confondre leurs objectifs. Ils vivent et croissent sur le dos de la Bête, c’est-à-dire nous, la bête immonde… qui peut se réveiller un jour. Et c’est ce que prophétise, sans y croire vraiment, Zemmour, quand il parle du Paris d’aujourd’hui, ville-monde qui a exclu son propre peuple au profit des élites mondialisées, qui sautent d’une ville-monde à une ville-monde, sans jamais en sortir.

« Leurs » intérêts ne sont pas les nôtres, et ce sont eux qui décident pour nous. Y a-t-il alors possibilité (cette réflexion n’est pas dans le livre mais en découle naturellement) d’infléchir le cours des choses, car Nous, nous allons vers le gouffre (paupérisation, révolte sociale, criminalisation des soulèvements, guerre civile pauvres/pauvres) tandis qu’Eux volent vers le nirvana : grosses études, grande vie, millions, avions, décision, domination. Il est une petite partie de l’humanité qui détruit le reste de l’humanité, il en va ainsi de la France, et nous faisons partie de la seconde catégorie. Alors qu’avant, ce destin funeste était dévolu au « tiers-monde ». Nous voilà maintenant le tiers-monde de l’Occident.

Même en prenant le pouvoir, ou ce qu’il en reste, puisque la souveraineté nationale a disparu, du côté de Bruxelles pour l’administration et de Londres/New York pour la finance, pourrons-nous renverser la tendance, et sauver la France ?

« Mais une troisième jeunesse vit ignorée de tous dans l’ombre des deux autres : celle souvent éloignée des grands centres urbains, issue de la classe populaire française qui cumule formation modeste, stages et petits boulots, se sent de plus en plus étrangère dans son propre pays, méprisée par les élites médiatiques, ignorée par les élites universitaires qui préfèrent délocaliser “son” emploi à l’étranger. Cette jeunesse de “petit blanc” rumine sa mise à l’écart symbolique. Elle vit dans son corps même – dents, peau, poids – les ravages de la prolétarisation. Elle a du mal à séduire les filles qui lui préfèrent le bagout de la jeunesse des écoles, ou même la virilité ostentatoire des “racailles” de banlieue. Souvent électeurs du FN, ces jeunes prolétaires dissimulent de moins en moins leur haine des “Arabes” et des élites ; crient “On est chez nous”, dans les meetings de Marine Le Pen. Longtemps, la France issue de la révolution a craint et subi l’affrontement des “deux jeunesses”, issues de deux écoles, la catho et la laïque. Notre avenir nous annonce un triangle infernal paré de tous les dangers, sans que l’on sache comment il s’écrira. » (p 499)

 

Sans le dire, ce pensum prépare en creux l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir : c’est un livre-programme. Mais que pourra faire un FN populaire (dans tous les sens du terme) au pouvoir, ou ce qu’il en reste, devant un Ordre des Choses qui lui est infiniment supérieur, en moyens et en puissance (sauf s’il en obtient l’aval, et se dénature d’autant) ? Que peuvent des classes moyennes et laborieuses affaiblies par la crise, plus quelques penseurs patriotes, devant un tel gâchis ? Le redressement national par un fascisme éclairé ? Forcer le respect de la France et des Français ? Tout cela est possible, mais le reste, la disparition du pouvoir de décision du pays ? Se retirer de l’Europe pour la faire exploser ? De moins en moins de gens ont à perdre dans une aventure politique pilote, dont notre pays est friand. Ceux qui professent la fin du monde en France en cas d’abandon de l’Europe ne voient même pas que huit millions de Français sont déjà entrés dans une fin de monde, depuis que l’Europe leur a été imposée, celui de la survie digne !

Notre question : dans ces victimes de la mondialisation et de l’européanisation, combien de Français d’origine immigrée ? Car l’immigré, c’est à la fois la grande peur et le bouc émissaire de Zemmour.

« En avalisant la massive immigration venue du Maghreb – alors même qu’en 1945, au sortir de la guerre, de Gaulle avait tenté en vain d’imposer une immigration venue du nord de l’Europe, – il n’avait fait que retarder de 50 ans l’invasion qu’il craignait. » (p27)

Ce livre, politiquement rationnel, jusqu’à certaines limites, sonne comme une déclaration de guerre, une guerre pourtant déclarée depuis longtemps, contre les Arabes. Selon Zemmour, la France doit leur fermer ses frontières et cesser de courber l’échine. Mais si l’auteur nomme l’Ennemi – la famille immigrée, issue du regroupement familial, qui remplace le vrai peuple de France – il passe un peu vite sur ceux qui ont ouvert la porte à l’ennemi, dits aussi traîtres à la nation : les politiciens, les médiateurs et leurs subsides qui ont désarmé juridiquement, en douce, le peuple français. Pour être honnêtes, reconnaissons qu’il nomme aussi ces responsables : le « patronat », et les « associations » antiracistes ; il ne dit pas sionistes, un mot aussi rare que du diamant dans le manuscrit. Pourtant, pièce après pièce, preuve après preuve dans l’enquête zemmourienne sur la destruction de la France, de sa souveraineté, de sa puissance, de son image, il y a souvent l’ombre, non pas du lobby, mais de personnalités juives et/ou sionistes influentes.

 

« Dès qu’il [Badinter] était arrivé place Vendôme, le 2 octobre 1981, aussitôt après qu’il eut envoyé la guillotine à la casse, il avait, lui, décidé la reconnaissance par la France du recours individuel devant la Cour européenne des droits de l’homme. Chaque Français pourrait désormais attaquer son propre État devant une cour étrangère ! » (p 40)

C’est l’un des mérites de ce livre, de ne pas se voiler la face devant l’évidence de l’influence ou de la puissance du lobby juif (trois mots qui sont presque interdits ensemble), même si l’expression n’est utilisée, en substance, qu’une seule fois ; et encore, entre guillemets. La détestation de la France et des Français, générée par la pince des libéraux et des libertaires, des patrons et des mondialisateurs relayés par les gauchistes et trotskistes des médias complices, a été inculquée aux nouveaux immigrants.

« À la fin du film d’Yves Boisset [Dupont Lajoie, NDLR], le jeune Arabe dont le frère a été tué dans la ratonnade improvisée déboule dans le café de Jean Carmet ; il est armé ; il le met en joue ; tire. Le film s’achève sur cet appel au meurtre. Le peuple français doit mourir ; la jeune génération de la bourgeoisie n’a pas le courage d’accomplir elle-même la sale besogne… Elle délègue cette mission exterminatrice à l’immigré arabe qu’elle appelle à remplacer le vieux peuple pour mieux le faire disparaître. » (p 151)

Si l’on est d’accord sur le constat, on l’est moins sur le partage des responsabilités : les Arabes deviennent de fait les grands ennemis du peuple français de souche, tandis que ceux qui soufflent sur les braises sont à peine effleurés par la prose zemmourienne, sauf en tant que « gauchistes » ou « trotskistes ». Pourtant, Zemmour lui-même affirme que cette base activiste a été majoritairement recrutée parmi les fils des déportés juifs du régime de Vichy. Juifs étrangers, les trois quarts des juifs français ayant été protégés objectivement par ce même régime, et par les Français eux-mêmes. Voici l’extrait en question :

« Cette main jaune était une création publicitaire du communicant Christian Michel ; elle rappelle à la fois l’étoile jaune que les Juifs devaient porter en zone occupée et la main de Fatima, porte-bonheur islamique ; elle marque cette continuité inlassablement rappelée entre les persécutions des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et l’hostilité xénophobe aux Maghrébins dans les années 1970 et 1980. Souvenirs de l’Occupation et ratonnades sont mêlés dans une grande confusion historique et intellectuelle, mais avec une redoutable efficacité propagandiste. L’extrême gauche juive, des mouvements trotskistes à l’UEJF, est aux manettes. Elle effectue un double hold-up politique et idéologique, anticipant et précipitant un basculement du judaïsme français. Le petit peuple des Français de confession juive est piégé. Les dirigeants de l’UEJF et de SOS Racisme (ce sont les mêmes) refusent de différencier l’Israélite français de l’Arabe étranger, les soudant ensemble dans la même posture victimaire et la même hostilité au Français de souche forcément xénophobe et raciste. Ils “défrancisent” ainsi les Juifs français, détruisant un travail d’assimilation vieux de deux siècles. » (p 245)

 

Dommage que la pensée pénétrante du journaliste n’aille pas plus loin dans cette veine apparemment fertile ! Car souvent, derrière les grandes charges explosives qui ont impacté notre souveraineté, il y a, non pas le youpin fourbe et crochu des années 30 (c’est un cliché, n’est-ce pas), mais les coups de boutoirs du lobby sioniste, prenant la forme de lois, décisions, enquêtes, attaques, articulations, amalgames, le tout venant d’associations, d’intellectuels, de médias, de personnalités du monde de la politique et du showbiz. Le constat est même surprenant, quand on prend la peine de s’y arrêter : Cohn-Bendit et son antigaullisme, Klarsfeld et son obsession vichyste, Badinter et sa soumission du droit français au droit européen, Sarkozy et sa communautarisation du pays, BHL et sa haine pathologique des « beaufs »…

Mais Zemmour ne fait pas, pour une fois, l’amalgame.

Il focalise donc sur le danger visible, les immigrés, creusant la question à fond, bousculant les tabous de la Gauche (le vieux lobby, ou lobby 1.0, diront les informaticiens), mais survole la responsabilité du lobby, s’il existe, ou des sionistes français, car eux existent. Un simple vol de reconnaissance, qui ne mange pas de pain, et qui risque d’être perçu comme une petite concession faite à la frange lucide des nouveaux politisés, à savoir les dizaines de milliers de militants, sympathisants et lecteurs d’Égalité & Réconciliation.

Thierry Ardisson a appliqué cette même méthode lorsque les enquêtes le concernant commençaient à le cerner de trop près et à menacer ses intérêts : il a lancé sur le marché sa propre biographie, moitié autorisée moitié non-autorisée, et l’incendie s’est arrêté de lui-même. Ainsi, sans verser dans le complotisme paranoïaque, on peut dire que Zemmour coupe l’herbe sous les pieds des non-sionistes, ou antisionistes. Il admet des actions – non-concertées dans le temps ou les réseaux – venues tout droit de la communauté sioniste, lui qui n’est justement pas un juif communautaire. En ce sens, il est très au-dessus de la clique des BHL, Glucksmann, Finkielkraut, Attali, dont les gros sabots sionistes s’entendent à des kilomètres. Zemmour, c’est le sioniste 2.0 : il charge la mule arabe d’énormes sacs de gravats (invasion, mafia, trafic, vol, viol, violence, racailles, Oumma, chômage, djihad, ventres, halal), et pose un petit sac de pierrailles sur la mule juive. Toutes les accusations sont donc fondées dans ce livre, sauf que les poids des responsabilités respectives dans la mort de la France sont redistribués de manière déséquilibrée : les uns prennent cher, quand les autres prennent du sursis.

 

 

Au fond, qui l’emporte chez Zemmour : l’intellectuel, ou le juif ? L’homme, ou la communauté ? Dans la limite théorique qu’il impose à ses révélations sur la puissance juive, ou la puissance de certaines entités juives (les associations) ou de certains juifs (Klarsfeld, BHL), est-ce le juif qui parle, et qui calcule jusqu’où il peut décemment aller, les regards étant braqués sur lui, ou est-ce l’intellectuel qui ne peut aller plus loin, considérant qu’il a déjà fait assez, par exemple pour faire baisser la tension antisioniste ? Car Zemmour lance des pistes mais ne les prolonge pas : on suit des fleuves, mais on n’arrive jamais à la mer.

Finalement, est-ce un juif qui ne peut aller intellectuellement plus loin – comme le fait allègrement Soral – ou un intellectuel freiné par sa judaïté ? Cette limite est-elle le fruit d’un calcul très précis, ou d’une autocensure communautaire semi-consciente ?

Quoi qu’il en soit, Zemmour a l’intelligence de ne pas verser dans le sempiternel syndrome du « deux poids deux mesures » qui résume la soumission et la bêtise de nos médias et penseurs officiels, et qui les condamne corollairement. S’il charge la balance des musulmans, il consent à déposer une petite charge sur l’autre plateau. On n’y est pas encore, mais on avance. Continuons le combat de l’équité.

 

 

De l’autre côté de la balance, l’ex-avocat Karim Achoui, désormais radié du barreau, après avoir été l’avocat du milieu (c’est ainsi qu’il se nommait), reçu quelques balles et traversé une série de procès, s’est fait le défenseur de ses coreligionnaires. Dans Musulmans, quels sont vos droits ?, édité il y a déjà un an, il propose des solutions pragmatiques à ceux qui connaissent mal la loi française. Religion dans le viseur, l’islam est en réalité peu défendu dans les médias. La charge de Zemmour, qui a l’avantage d’être frontale, c’est-à-dire tout sauf en traître, noircit parfois outrageusement le tableau, pour les besoins de sa démonstration. Achoui continue donc de secouer la socioculture avec ce petit guide qu’on dirait fait pour énerver Éric Zemmour.

On se quitte sur une note joyeuse, celle de Michel Tubiana, qui réagit le 9 août 2013 dans les pages de Marianne à la création de la Ligue de défense judiciaire des musulmans, dont Achoui est le président :

« Pour combattre le racisme et les discriminations, l’arsenal juridique français est suffisant et opérationnel. Mais, les batailles ne se gagnent pas que devant les tribunaux, elles se gagnent aussi dans le champ social et politique. Je vois une forme de dévoiement de l’antiracisme quand celui-ci ne consiste qu’à obtenir des réponses communautaires. »

Voir aussi, sur E&R :

 
 






Alerter

236 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

Afficher les commentaires précédents
  • #1025604
    Le 10 novembre 2014 à 14:33 par Galibot
    Le Suicide français de Zemmour est-il un meurtre ?

    Le suicide francais de zemmour est il un meurtre ? ...je pencherais davantage pour un " génocide programmé " comme le titrait il y a peu le journal Rivarol .

     

    Répondre à ce message

  • #1026447
    Le 11 novembre 2014 à 14:38 par milou
    Le Suicide français de Zemmour est-il un meurtre ?

    Je désespère de voir à quel point les adhérents d’ ER sont zemmouriens, à croire qu’ils n’ont pas compris que ce gnome était pour le choc des civilisations, il fait beaucoup de Soral pour finalement nous dire qu’il faudra lutter par tous les moyens au problème numéro 1 de la France : les musulmans (il ne fait pas de distinction).

    Dommage je pensais que ce site s’appelait Egalité et Réconciliation.

     

    Répondre à ce message

  • #1027291
    Le 12 novembre 2014 à 07:56 par Spinoza
    Le Suicide français de Zemmour est-il un meurtre ?

    Zemmour, un juif berbère à l’avant garde de la République comme qui dirait Valls ? Le Point du 2 octobre nous a offert un portrait type d’un avant-gardiste de la République en la personne de Sieur Zemmour :

    "Pratiquant régulier, à la maison, il mange casher. Il a deux vaisselles séparées, une pour la viande, l’autre pour le lait, car dans la Torah, il est dit : “Tu ne mangeras pas le chevreau dans le lait de sa mère.” […] Dehors, notre homme mange de tout. Sauf du porc […] Il ne croit pas en Dieu (NDA : ce qui n’est nullement obligatoire dans la religion mosaïque) mais il fait quand même ses prières à la synagogue. Et les fêtes religieuses. Et les bar-mitsvas des garçons […] On aperçoit une chaîne en or jaune sous sa chemise, on lui demande ce qui y pend, il sort un petit Sefer Torah, les rouleaux du texte saint […] Il allait à la synagogue (de Montreuil) pour les fêtes, ce qu’il fit jusqu’à la mort de son père, en 2013.  »

    Zemmour est-il à l’avant garde de la République héritière de la Chrétienté et sur celui des Lumières qui sont des faits majeurs de notre civilisation comme l’a dit récemment notre ami Sarko-Mallah ? Tiens, comme par hasard, un autre mâtiné cochon d’Inde à l’avant garde.

    Le monde à l’envers. Allez, tous à l’avant garde pour sauver la République !

     

    Répondre à ce message

    • #1028196
      Le Novembre 2014 à 09:32 par X-10
      Le Suicide français de Zemmour est-il un meurtre ?

      Exact.

      Et puis la seule question qui se pose au sujet de Zemmour : de qui est-il le roquet ?... Qui lui permet d’aboyer dans les médias aux ordres, et qui le fait copieusement bouffer ?...
      Tout simplement le Système.

      J’ai visé son bouquin. Zemmour est un malin expert du billard en trois bandes. Il est aussi riche en double langage que pauvre du point de vue littéraire et malhonnête du point de vu intellectuel.

      Il faudrait vraiment manquer de discernement pour gober aveuglément les fadaises de ses conclusions.

      Cette ordure d’ Edgar Hoover - Directeur du FBI de 1924 à 1972 -, a écrit avec cynisme avant de rejoindre son dieu Satan : « L’individu est handicapé en se retrouvant face à face avec une conspiration si monstrueuse, qu’il ne peut croire qu’elle existe. »

      Les partisans de Zemmour gagneraient à méditer cet apophtegme...

       
  • #1029700
    Le 14 novembre 2014 à 19:57 par Nomade
    Le Suicide français de Zemmour est-il un meurtre ?

    la synthèse du bouquin est tellement bien faite qu’il est de se fait pas tellement nécessaire d’acheter le livre , merci a ER d’ailleurs .

    Dans l’un des scénario possible pour sauver se qui peux encore l’être : la venue au pouvoir d’un "Poutine" bleu blanc rouge .
    le souci c’est les marionnettistes de l’ombre qui ne joue pas a la loyale , sont sans scrupule et malhonnête ne tarderais pas a faire disparaitre un tel homme , car oui aussi brillant et puissant soit un homme ... se n’est qu’un homme hélas mortel .

     

    Répondre à ce message

  • #1031086
    Le 16 novembre 2014 à 14:37 par Anonymes
    Le Suicide français de Zemmour est-il un meurtre ?

    Zemmour ce n’est pas un nom Français et il se sent plus autre chose en premier et Francais en deuxième et il donne des leçons de comment être français… Ceci dit perso je ne réfère pas mon humanité à une nationalité… Vous imprimez…

     

    Répondre à ce message

  • #1033039
    Le 18 novembre 2014 à 16:39 par abel
    Le Suicide français de Zemmour est-il un meurtre ?

    lorsque un étranger veut jouer au jeu " du Français plus Français" alors cet étranger tourne à la guignolade

     

    Répondre à ce message

  • #1033420
    Le 18 novembre 2014 à 23:13 par Pierre Ghi
    Le Suicide français de Zemmour est-il un meurtre ?

    Sion, ponctuations (ponctue-actes-Sion) ponctuelles, et ponctue-elle-ment la liberté, de pont-que-tu-es, de saborder l’acquis-poncture et de falsifier (sale s’y fier) la pondaison du pondérable (du pont-d’érables) humains car, pondéraux (pont-d’héros) en sont les comptes à rendre au Pontdérateur : le pont-des-rate-heure éclaire la pondération (pondère-à-Sion) du jugement pondéré par la volonté de pondérer la Fraternité pondéreuse (pont-d’Ere-oeufses) mais aussi pond-des-ruses pour défaire la démence humaine.
    Mère terrestre, pondoir de notre Père céleste et pour l’homme, un Paradis pour pondre, du peau-née au pongé du corps matériel devenu inutile à l’essentiel de Dieu.
    Sion, Pont entre la terre et le ciel, entre la Fraternité humaine et notre Père céleste.
    Sion est le Paradis sur Terre.

    Page 1962 de gauche du Travail.

     

    Répondre à ce message

  • #1036770
    Le 22 novembre 2014 à 17:38 par J.D
    Le Suicide français de Zemmour est-il un meurtre ?

    Zemmour est un danger puisqu’il vient bouclé la boucle du projet de départ (Mai 68).
    Il est le cohn-bendit de la nouvelle doxa officiel, le projet libéral arrive à son acmé.
    Mai 68 c’était le libéralisme-libertaire ou le libertaire au service du libéral.
    Le libertaire à rendu service et le libéral arrive au bout de son projet, ce sont les métamorphoses dont le capitalisme a besoins qui amènent Cohn-bendit à Le Pen/Zemmour.
    La victoire du capitalisme financier de la droite d’affaire est annoncée par le suicide Français.

     

    Répondre à ce message

  • #1037348
    Le 23 novembre 2014 à 11:16 par Spinoza
    Le Suicide français de Zemmour est-il un meurtre ?

    Nous attendons avec une certaine impatience la réponse au suicide avec :
    " Le renouveau français " écrit par un goy.

     

    Répondre à ce message

  • #1039954
    Le 25 novembre 2014 à 16:50 par Hijack
    Le Suicide français de Zemmour est-il un meurtre ?

    Évitons de tomber de le gentillet piège Zemmour !

    Je sais, Zemmour se dit tjrs français avant tout et juif ensuite ... sauf, quand le devoir l’appelle :
    rappelons-nous, vers 2009 et le génocide de Gaza, chez Ruquier à l’époque, à une question >>> (de mémoire, il me semble que c’est l’acteur - facile donc à trouver) êtes-vous juif d’abord ou français ??? Réponse de Zemmour (qui m’avait surpris à tel point que j’ai demandé confirmation) : juif d’abord, mais français. Replaçons l’affaire dans son contexte, les sionistes étaient à l’affût de chaque étincelle accusant les crimes à Gaza et l’union sacrée était de rigueur.

    Par conséquent, les soi disant français et juifs après, c’est juste une façade ... on le sait, le sionisme a mille facettes : de droite, de gauche, d’en-dessous, du dessus ... brefs, de tous les côtés, y compris dans l’antisionisme même hard. C’est de là que vient leur force, capables, d’une situation donnée, d’être présents à chaque possibilité de compréhension, de défense du problème ou dit plus court, plusieurs facettes de la même pièce, clonée à souhait.

    Donc, certes, Zemmour est un gars intelligent, un chameau bien assimilé ... bien cultivé, mais son fond le trahit ... il montre un danger qui n’existe pas, pour participer à camoufler celui qui est évident, le sien !

     

    Répondre à ce message

Afficher les commentaires précédents