Chaque mois, Canal+ fait son travail de dénonciation au profit du système parce que, entre autres, la survie de la chaîne dépend de la décision politique. Le CSA l’a heureusement reconduite « automatiquement » pour le quinquennat 2013-2018. Ce mois-ci, on a droit au documenteur « Les diables de la république, enquête sur le réseau Dieudonné », avec toutes les caricatures possibles et imaginables. L’objectif étant de tisser un maximum de liens entre les résistants réels au système et le Mal absolu. On baille beaucoup, mais on rigole beaucoup aussi. Et merci pour la pub !
Le doc produit par Sable Rouge (ne cherchez pas, y a presque rien) est cosigné par deux journalistes : Hervé Bouchaud, réalisateur de « La France au cœur du génocide des tutsis », version officielle pro-Kagamé et donc antifrançaise du conflit, et Dominique Mesmin, auteur de nombreux docs sur l’Afrique, notamment « La chasse aux sorcières en Ouganda contre les homosexuels ». Dominique a été rédacteur en chef sur Arte, mais aussi pour le site du groupe Bernard Arnault et M6 Music. Les deux « africanistes » se retrouvent pour parler de Dieudonné, Soral, Seba, Gouasmi, Louis et toute la bande des infréquentables, synonyme de « antisionistes ». Un job à 200 000 euros l’heure, avec aide du CNC. Ça rapporte, la collaboration !
Dans une période difficile pour les médias, on peut comprendre qu’on ait envie de conserver ses revenus en proposant une charge anti-Dieudonné. On a tous eu faim, un jour. Pendant que la majorité des « journalistes » sert le pouvoir, quelques isolats continuent à lutter pour la vérité, contre les pouvoirs en place, au détriment d’une carrière et d’une réputation. Il en sera toujours ainsi. Il y aura toujours des riches et des pauvres, disait un type étrange avant d’être mis en croix. On rajoutera : il y aura toujours des valets et des résistants, des ig-nobles et des nobles. C’était la minute de jalousie.
Plan large : la chaîne payante Canal+ appartient au Groupe Canal+, dont Edmond de Rothschild était actionnaire à hauteur de 4,84 % en 2010, groupe qui appartient à la multinationale Vivendi, nouvellement présidée par Vincent Bolloré, collaborateur en 1976 de La Compagnie Financière Edmond de Rothschild, compagnie qui appartient au Groupe éponyme qui pèse aujourd’hui 133 milliards d’euros et 2 800 collaborateurs dans le monde. Edmond, mort en 1997, fut membre de la direction du Groupe Bilderberg. C’était la minute conspi.
Comme d’habitude, la voix off attaque fort :
« Dieudonné, simple provocateur ou antisémite militant ? Pour le savoir, nous avons enquêté sur la galaxie Dieudonné, ses compagnons de route et ses soutiens. Une nébuleuse, où l’on croise un professeur à la retraite qui nie le génocide juif, un suprématiste noir condamné pour incitation à la haine raciale, un ancien gauchiste devenu apôtre du national-socialisme, un représentant officieux de l’Iran d’Ahmadinejad, qui prône la destruction d’Israël, et un député belge d’extrême droite qui rêve d’unifier les soutiens de Dieudonné, une nébuleuse sulfureuse qui n’aime pas beaucoup les caméras. »
Premier bâillement. On ne va pas se donner la peine de commenter ce fatras d’accusations partiales truffées d’imprécisions. On a l’impression d’avoir entendu ces conneries 50 fois aux cours de ce qu’on peut appeler les procès des Moscouille. Cependant, on dirait que le peuple a du mal à ingérer la vérité officielle, alors on lui repasse le même plat. Ce n’est pas destiné aux dissidents, vaccinés à vie contre la propagande, mais au troupeau encore rétif à l’intoxication médiatique. Un vieil instinct animal. La multiplication de ce genre de « reportage » est donc un excellent signe de décrépitude du système, en même temps qu’un signe de bonne santé des gens.
D’ailleurs, au cours de la leçon de propagande serinée par ces vieux journalistes gauchistes qui prostituent leur fonction, on a droit à une incroyable promotion des interdits de médias. C’est le paradoxe : afin de les démonter par tous les procédés possibles de réalisation (et il y en a), il faut avant tout laisser parler (un peu) les dissidents. Ensuite, il est facile de zapper la partie gênante de leur discours, d’ajouter des musiques flippantes, ou de laisser largement la parole aux défenseurs et profiteurs du système. C’est ce que Bouchaud & Mesmin, ces nouveaux Laurel & Hardy de l’investigation, vont s’évertuer à faire, pour notre plus grand plaisir. Évidemment, on jette la peau, on engloutit le fruit, et on recrache le noyau. C’est comme ça qu’il faut faire avec la propagande, qui n’est qu’un emballage mensonger de la vérité.
Faurisson de Dieudonné :
« Il est beaucoup plus fort qu’un homme politique, il est un artiste, il est un comique comme l’était par exemple Molière, qui a eu lui aussi des ennuis très graves parce qu’il contestait des choses qu’il ne fallait pas contester. »
Après cette citation du négationniste, nos deux compères n’ont trouvé comme exemple de vertu que Thierry Ardisson, qui se souvient du Dieudonné d’avant son accident antisioniste :
« C’était le mec le plus drôle, c’était le plus grand comique, moi j’ai vu le spectacle à Pigalle, j’ai vu le spectacle avec Élie Semoun, on était explosés de rire. C’était parfaitement transgressif, parfaitement moderne, on était sur le cul, on les adorait. »
La voix off nous explique :
« La bascule idéologique de Dieudonné intervient au début des années 2000. »
Ardisson :
« Ce qui s’est passé c’est qu’il a fait en fait un scénario qui s’appelait Le Code noir, et il a pas trouvé d’argent pour le réaliser, et il en a déduit finalement que parce qu’il était noir il ne trouvait pas les moyens de réaliser son film alors que beaucoup de gens trouvaient de l’argent pour réaliser des films sur la Shoah. »
Confirmation de l’intéressé lors de sa conférence de presse à Alger le 16 février 2005 :
« Quand je travaille pour faire un film sur la traite négrière et que les autorités sionistes, parce que aujourd’hui dans le cinéma ce sont les autorités sionistes, qui me répondent ça n’est pas un sujet de film, c’est-à-dire avec l’argent public on fait 150 films sur la Shoah, moi je demande d’en faire un sur la traite des Noirs on me dit ça n’est pas un sujet de film, c’est une guerre qui est déclarée, culturellement. »
La voix off :
« Lors d’une émission en direct de Marc-Olivier Fogiel, il signe son premier dérapage public. Dieudonné interprète un juif extrémiste. Un sketch écrit à la va-vite dans les coulisses juste avant de passer à l’antenne. Une tirade que Dieudonné termine par un salut nazi. Le lendemain le scandale est énorme, le comique surdoué des années 90 devient infréquentable et est black-listé à la télévision… Il se victimise et se construit un nouveau personnage : un comique harcelé par les juifs… Dieudonné se radicalise. En 2004 il se rapproche de Kemi Seba, un militant radical qui prône la supériorité de la race noire sur la race blanche. »
Petit précision à l’intention des Laurel & Hardy du documentaire : le scandale est énorme… dans les médias, pas chez les Français, qui s’en fichent, contrairement aux élites. D’ailleurs, depuis, l’audience de Dieudonné n’a fait que grimper en flèche. Un paradoxe non-développé. Un oubli, certainement.
La voix off :
« Alain Soral, 55 ans, ancien militant communiste qui a viré à l’extrême droite, il se dit sociologue, écrivain et philosophe mais son seul diplôme à ce jour, instructeur de boxe anglaise. Sur son site Égalité & Réconciliation, Soral poste chaque mois une vidéo. Assis sur un canapé rouge, il règle ses comptes avec la société et délivre sa vision du monde. Certaines de ses vidéos sont vues par des centaines de milliers de personnes. Sur son site, Soral vend aussi des livres, le sien en priorité, Comprendre l’empire, écoulé à 70 000 exemplaires, et d’autres ouvrages aux titres évocateurs, La Mafia juive, La Controverse de Sion sur le complot juif mondial, ou La France juive, un célèbre pamphlet antisémite d’avant-guerre. Un homme connaît bien la pensée d’Alain Soral, Marc George, il a créé avec lui le mouvement Égalité & Réconciliation, il partage l’idéologie de Soral mais est en désaccord sur la stratégie. Les deux hommes se sont séparés après six ans d’une étroite collaboration. »
Écoutons Marc :
« Il est dans la conspiration euh, anti-maçonnique, euh antijuive etc. uniquement. Non pas d’ailleurs qu’il y ait pas de conspiration, je suis pas un anti-conspirationniste primaire, mais lui il se résume à ça. Il veut expliquer toute l’histoire du monde par ça. Et pourquoi ? Ben je pense que c’est parce que c’est ce qui se vend le mieux, c’est ce qui permet de vendre à un public, c’est mon analyse, le plus large. C’est-à-dire tu peux le fourguer aux sous-prolos, aux musulmans, aux nationalistes hystéros, enfin aux blacks, tu ratisses large quoi.
Le journaliste : Lui il se décrit comme national socialiste, ça veut dire quoi pour vous ?
Marc : Je sais pas. Il fait le buzz. Il fait le buzz, ceci dit c’est un darwiniste donc pour lui sa vision du monde c’est, vous connaissez Darwin ? Donc évolution, les singes les nègres les Arabes les Blancs et tout en haut, il y a Alain Soral, ça c’est sa vision du monde réelle. »
Le off :
« Marc George a contribué au rapprochement entre Dieudonné et Alain Soral. »
Marc George revient sur la relation Soral/Dieudonné :
« Alain est quand même un mec qui a le cerveau qui chauffe bien, quand il se lance, qui a le sens de la formule, qui a beaucoup d’idées, donc je pense que ta vocation à être humoriste, quand t’es observateur de la société, il peut être utile Soral. Moi je dirais que la relation c’est deux mecs talentueux qui veulent faire leur trou et pas se laisser dicter leur volonté par les puissants. »
Bon, on s’attendait à pire. Même de la part des Laurel & Hardy, avec leurs tentatives méprisantes à coups de « il se dit sociologue », « le seul diplôme », « assis sur un canapé rouge », des finesses censées décrédibiliser le discours politique. Dont il n’est jamais question, au fond. Le tabou demeure entier. Sauf quand il touche à l’obsession des médiateurs. Invective oui, débat non. Tout, sauf le débat de fond.
La voix off :
« Soral y définit sa lutte contre ceux qu’il nomme la franc-maçonnerie juive mondiale. »
Extrait de la conférence de Soral à Nantes :
« C’est un jeu subtil, violent et difficile, on a des atouts, ils en ont d’autres. Je pense qu’on a la légitimité, le peuple, l’honnêteté, et un certain courage, eux ils ont le pognon, la soumission, la peur, la corruption… C’est un jeu je crois du bien contre le mal. Je le crois vraiment, en dernière instance c’est religieux, pour moi. On combat Satan, et ces gens-là, c’est toutes les métaphores et les figures de Satan : la corruption, le mensonge, la violence, le mal, le mépris, et ça se vérifie chaque jour un peu plus, c’est pour ça que moi j’y accroche une dimension religieuse à tout ça. »
Une fin de phrase ponctuée par un poum de batterie. Effet sonore qui souligne la violence du propos. Maintenant, au tour de Yahia. Chacun en prend pour son grade, n’est-ce pas. C’est le prix à payer pour la liberté d’expression : il ne faut pas que les prisonniers qui assistent à ça prennent goût à la liberté de penser, on est là pour dissuader. D’où l’effet « dissuasion atomique » de cette famille de docs.
Même procédé contre l’affreux jojo chiite et sa liste Antisioniste :
« Yahia Gouasmi, ancien boucher halal, c’est lui qui a eu l’idée de cette liste, et recruté Dieudonné et Alain Soral. Yahia Gouasmi est obsédé par ceux qu’il nomme les sionistes, qu’il accuse de détruire la cellule familiale. »
Gouasmi :
« Le sionisme, monsieur, il est en train d’éduquer tes enfants, tu n’as plus autorité sur tes enfants, il est en train de les orienter comme ils veulent, où ils veulent, même comment il faut voter. Le sionisme est chez vous, et chez nous, il divise le fruit, il divorce le fruit, à chaque divorce moi je vous le dis, il y a un sioniste derrière. »
Re boum boum. S’ensuit un reportage au centre Zahra, enfin, une tentative de reportage, destiné à inspirer la réflexion suivante : c’est secret, donc dangereux. Parfum de pré-terrorisme…
Globalement, on assiste au déroulé des chefs d’accusation habituels. Hélas, le procédé qui consiste à confondre le peuple français avec les médias – et donc le sionisme –, a du mal à fonctionner. Par exemple, la manif en hommage à Ilan Halimi, le dimanche 26 février 2006, fait un flop, à Paris comme en province, malgré un battage médiatique sans précédent : 33 000 personnes selon la police, 200 000 selon Richard Prasquier. Ce qui ne veut pas dire que les Français sont insensibles à la souffrance juive, mais ils se demandent pourquoi lui, là, maintenant, alors que des victimes de malades ou de salauds, il y en a régulièrement dans l’actualité glauque des faits divers. D’où le questionnement, et le manque de mobilisation. Mobilisation qui surgit en revanche ailleurs : les mobilisés ont changé de camp. Les images de foules aux spectacles de Dieudonné, même si elles sont présentées comme une menace, en attestent.
Justement, le off reprend :
« La dérive de Dieudonné passe un nouveau cap. Dans son théâtre de la Main d’Or, sous couvert d’humour, il fonde le comité de soutien à Youssouf Fofana, chef du tristement célèbre Gang des barbares condamné à la prison à perpétuité, pour avoir torturé puis assassiné Ilan Halimi, uniquement parce qu’il était juif. L’histoire avait choqué la France entière, Dieudonné lui, a décidé d’en rire. Pour Thierry Ardisson, l’humour n’y change rien, Dieudonné a très clairement basculé. »
Le journaliste :
« Pour vous il est antisémite ? »
- Ne serait-ce pas un ananas, sur le plateau de Thierry ?
Ardisson :
« Je pense qu’il est antisémite. Vous savez l’antisémitisme c’est pas une opinion, c’est un délit. Et plus qu’un délit pour moi, c’est une pathologie. Et à partir du moment où on est atteint par le virus de l’antisémitisme on voit tout à travers le prisme de l’antisémitisme. J’ai pas de boulot ? C’est les juifs. J’ai pas d’appartement ? C’est les juifs. Je peux pas m’acheter une voiture ? Mais les juifs en ont des belles. C’est-à-dire qu’on finit par tout voir à travers le prisme juif et finalement, ça devient une maladie mentale, voilà. Et je pense que ce bon Dieudonné est atteint d’une maladie mentale qui s’appelle l’antisémitisme oui, c’est-à-dire qu’il voit des juifs partout, tout est un complot des juifs, mais enfin c’est complètement surréaliste quoi. »
Je peux pas produire au cinéma ? C’est les juifs, serait-on tenté d’ironiser, le producteur Ardisson ramant depuis 10 ans, après avoir fauté dans Tout le monde en parle, émission aux relents antisionistes, ce qui explique son succès. Mais aussi sa fin.
En passant, petit extrait de Dieudonné sur scène :
« Moi j’ai toutes les associations israéliennes sur le dos hein, toutes, toutes depuis près de 10 ans maintenant jusqu’à l’Élysée, hein, qui est quand même la plus connue. »
Rires dans la salle. Et dans la France entière. Le nouveau Coluche est là, avec encore plus de couilles. Moins d’Attali aussi.
Confirmation du off :
« Très vite, ses vidéos vont faire des milliers, puis des millions de vues. Sous couvert d’humour, les idées de Dieudonné s’infiltrent dans la société française… Depuis les polémiques autour de son spectacle, Dieudonné ne veut plus répondre aux journalistes, il préfère s’exprimer sur Internet, sans contradicteur, cela lui permet de diffuser en toute impunité ses provocations, ses rumeurs infondées et ses contrevérités historiques. »
Quelle lâcheté ce faux humoriste, vive Stéphane Guillon, le seul, le vrai ! La musique se fait anxiogène, les violons plus grinçants. Soudain, sans transition, retour à la lumière. Luxe, calme et volupté. Nous voici au Paradis, sur une musique gaie, douce, agréable :
« En Israël un journaliste franco-israélien, Jonathan-Simon Sellem, alias JSS, a décidé de mettre le holà aux agissements de Dieudonné. »
JSS nous explique la raison profonde de son aversion :
« Ce qui signifie à nos yeux que quand il fait de l’humour en fait, c’est qu’un tribun politique. »
On ne savait pas que c’était interdit. Peut-être en Israël, mais en France ? C’est sûr que pas un Français ne paierait pour écouter un politicien sioniste (pléonasme, ils le sont fondamentalement à 90 %) faire l’apologie du sionisme. Personne ne paye pour la propagande, à part quelques demeurés, mais beaucoup sont prêts à payer pour respirer un peu d’air pur. Les sionistes pourront faire ce qu’ils veulent, interdire Dieudonné, bloquer les sites dérangeants, ils n’auront jamais l’amour du peuple de France, ou alors seulement les soumis, les trouillards et les intoxiqués (paix à leur âme, ou ce qu’il en reste). Des troupes pas vraiment ragoûtantes. Et susceptibles de basculer. L’Histoire a montré comme le peuple était versatile.
JSS poursuit, moins hystériquement que sur son site :
« La mission de JSS News c’est de dévoiler Dieudonné tel qu’il est. Alors si il s’assume demain et qu’il vient et qu’il dit eh oui je suis antisémite, eh oui je suis négationniste, eh ben alors là donc il y a plus besoin de bosser. Le problème c’est que il joue sur une ambiguïté qu’est permanente, et notre objectif à nous c’est de dévoiler cette ambiguïté. »
Là on a droit au pataquès sur la quenelle. Les auteurs du doc ne se foulent pas :
« Et certains fans de Dieudonné vont transformer ce geste anti-système en geste à caractère antisémite. »
Défilé des photos devant des institutions juives… sur une musique solennelle, genre « on ne plaisante pas avec ça ». C’est à ce moment que surgit Frédéric Haziza, le grand défenseur d’Israël au Canard enchaîné. Il ne parle pas très bien, marmonne comme un rabbin perdu dans son Talmud, mais on arrive à dérusher ça :
« En 2009 y a Libération qui a rapporté cette phrase ce propos de Dieudonné, j’ai envie de glisser ma quenelle dans le fion du sionisme. Et pour lui le sionisme c’est quoi ? C’est le juif. Il est violemment antisémite c’est un salut nazi inversé. Lui il dit que c’est contre le système, autour de lui on dit que c’est contre le système, le système pour Dieudonné c’est quoi ? C’est la finance, c’est défini comme ça par Dieudonné, par Soral et par tous les gens de cette mouvance, et la finance c’est les juifs. »
On a parlé trop vite, Haziza est enfin devenu lucide et honnête !
Boum boum. Off :
« Alain Soral va immortaliser sa quenelle dans le Mémorial de la Shoah, à Berlin. Certains fans iront jusqu’à Auschwitz pour se faire photographier. »
C’est vrai que c’est pas bien malin, autant donner un coup de rangers dans un nid de frelons.
JSS, petit frelon dilaté de bonheur, au portable :
« Y a un hacker que je ne connais pas que je connais que par téléphone qui m’appelle pour m’infi, pour m’informer d’un, qu’il a réussi à hacker des informations sur le parti antisioniste, des boites mails, des tonnes d’informations… mais apparemment y a beaucoup de choses. »
Off :
« Pour des raisons de sécurité, le hacker veut rester anonyme. JSS le ne rencontre jamais. Alors pour s’échanger des infos, il doit planquer une clé USB sur un parking, quelque part dans la ville… Le hacker lui rendra dans quelques jours la clé USB avec les informations piratées. Grâce à cette méthode, JSS a révélé sur son site l’identité de tous les faiseurs de quenelles puis il les a contactés, un à un, pour leur demander des excuses. »
C’est l’éclat de rire géant du doc. Un hacker anonyme aide JSS. Le conte de fées pour enfants goys, avec génuflexion devant le lobby. C’est tellement beau qu’on se repasse la scène 10 fois. La chutzpah (rien à voir avec Papa Schulz), plus c’est gros, plus ça passe, disait Goebbels.
Heureusement, quelque part, JSS est chrétien :
« Chaque personne qui a envoyé ses excuses par mail et dont nous avons des traces aujourd’hui on a supprimé le nom le prénom et les photos. Même si les excuses étaient de mauvaise foi, et on en a eu de mauvaise foi. »
Malheureusement, le off tempère cette bonté d’âme étonnante pour un frelon :
« Pour les autres, JSS souhaiterait que l’État français les sanctionne. C’est pour cela qu’il s’est rendu à Paris il y a quelques mois, à l’Assemblée nationale. Il est venu rencontrer Meyer Habib, un député UDI qui prépare un texte de loi pour interdire la quenelle. »
Meyer Habib, pour ceux qui ne savent pas, c’est l’incitation à l’antisémitisme incarnée. Une caricature de lobbyiste confit dans son obsession. Un grand et gros républicain, qui réussit le mariage des intérêts de son camp et du grotesque.
Le reportage prend une tournure plus économique. Il s’agit de révolter les adeptes pauvres de Dieudonné :
« Ce soir là le Zénith de Strasbourg est plein, 3 000 personnes à 43 euros l’entrée. »
C’est Canal+, la chaîne assise sur des milliards soutirés aux abonnés (un Groupe à 5 milliards de CA), qui donne des leçons de dénuement :
« Selon nos estimations, depuis le début de la polémique, son spectacle lui aurait rapporté un chiffre d’affaires de trois millions d’euros, sans compter la vente des produits dérivés. La folie Dieudonné se répand partout en France, mais aussi hors de l’Hexagone. »
Le reportage sur la Dieudosphère s’envole alors en train vers la Belgique et le « populiste » fondateur de Debout les Belges :
« Nous avons retrouvé Laurent Louis sur un marché. »
Tout de suite, l’image qui tue : un Arabe lui lance « vous êtes le meilleur ». Ça commence bien. Ensuite, Laurent fait carrément la quenelle avec un admirateur, alors que Haziza a dit que c’était un salut nazi inversé, donc une espèce d’au revoir juif.
Laurent Louis :
« Je n’ai aucune honte à faire ce geste, pasque c’est un geste de ralliement de millions de personnes, que ce soit en France ou en Belgique, de cette jeunesse qu’on n’écoute pas, de ces jeunes qui sont méprisés, stigmatisés. Parce qu’il faut pas croire, Dieudonné et moi-même nous défendons les gens qui sont des sans-voix. Dire que c’est un geste antisémite c’est malhonnête. »
Le journaliste :
« Et quand il les fait à Auschwitz ? »
Laurent Louis :
« Pardon ? »
Le journaliste reprend :
« Quand il les fait à Auschwitz ? »
Laurent Louis :
« Eh ben quand il les fait à Auschwitz ça veut tout simplement dire qu’on en a marre nous, [il désigne un commerçant] monsieur, issu de l’immigration, eh ben il en a marre qu’on parle à chaque fois du génocide juif et qu’on ne parle jamais des crimes qui ont été commis en Algérie durant la colonisation, des crimes qui ont été commis au Congo durant la colonisation ! »
Ces Belges nous étonneront toujours.
On assiste à la remise d’une quenelle d’or par Dieudonné à Laurent Louis sur scène. On a le sentiment que cette récompense a aujourd’hui plus de valeur que la Légion d’honneur, qui a par exemple été décernée par le président Sarkozy à Dominique Farrugia, en décembre 2009…
Le doc se termine sur le meeting interdit de Bruxelles le 4 mai 2014. On aperçoit le revenant Kemi Seba, qui n’a pas rangé sa langue dans sa poche :
« Je dis que le sionisme est un sida de l’humanité et je le pense du fond du cœur et j’ai le droit de le dire ! »
Autre personnalité politique présente, Yvan Benedetti, ancien président de L’œuvre française :
« Nous nous adressons aux nôtres c’est-à-dire aux petits Blancs qui ont l’impression d’être étrangers dans leur propre pays, alors que Dieudonné de par ses origines s’adresse plutôt à cette France black blanc beur multiculturelle et qui est une arme de destruction de l’identité française et de destruction de l’identité européenne, une arme du judaïsme politique justement et du mondialisme. »
On peut dire que le sionisme fédère bien des contraires.
Extrait de la conférence de presse donnée à cette occasion. Dieudonné :
« Moi quelques unes de mes vidéos, le site d’Alain, nous sommes en train de faire mieux que ce qu’ils font avec l’argent public, c’est-à-dire des programmes complètement désuets qui ne parlent plus à personne et c’est ça qui les dérange profondément. »
La voix off traduit :
« Avec ses amis Dieudonné diffuse son idéologie politique sur Internet mais il espère bien ne pas en rester là. »
Pendant ce temps, Canal+ diffuse son idéologie à la télé avec des moyens autrement plus puissants. De la paille et de la poutre…
La voix off finale sur une musique anxiogène nous rappelle le triste casier du criminel :
« Six mois après le début de la polémique, Dieudonné est toujours poursuivi pour blanchiment de fraude fiscale et abus de bien social mais aussi pour injures publiques à caractère antisémite, provocation à la haine, et contestation de crimes contre l’humanité. Le titre de son prochain spectacle : La Bête immonde. »
Woah, la pub énorme ! Allons tous voir La Bête immonde, merci Canal, merci Trouchaud & Mesquin ! On n’aura pas regardé vot’ doc en vain !
Visionner l’émission :