Des unités permanentes de Marines pourraient être mises en place sur le continent africain dans les années à venir selon un général états-unien.
Le lieutenant-général Steven Hummer, commandant-adjoint des opérations militaires du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (United States Africa Command ou Africom) a indiqué que ces unités seraient formées sur le modèle de la Force de réaction rapide des Marines, basée près de Séville, à Morón en Espagne, actuellement composée de 550 hommes et 6 appareils de transport hybrides MV-22B Ospreys croisements entre un avion de transport militaire et un hélicoptère, appuyés par deux avions ravitailleurs KC-130J) et destinés à intervenir au Maghreb en cas de « troubles ».
Hummer a déclaré au Marine Corps Times : « La distance entre Morón et certains pays africains dépend du support aérien opérationnel. Quand nous regardons l’environnement futur partout dans le monde, et les défis budgétaires qui entravent le nombre de navires que nous aimerions avoir, il y a un équilibre que nous devons atteindre entre les Forces de réaction rapide des Marines à bord des navires et celles stationnées à terre, lors des situations d’alerte. »
Ces unités seront constituées par la Force de réaction rapide basée à Morón et une autre unité de Marines située sur la base aéronavale de Sigonella, en Italie.
« L’intervention en temps de crise sera leur mission principale, mais elles pourraient aussi assurer des missions de formation dans le cadre de la coopération avec les militaires [africains] du Continent » ajoute Hummer.
Ces deux Forces de réaction rapide sont des corps expéditionnaires terrestres capables de fonctionner sans appui maritime car les restrictions budgétaires du Pentagone ont entraîné une baisse du nombre de navires amphibies. Des unités similaires pourraient être mises en place au Proche-Orient et en Floride, pour faire face aux urgences dans les Caraïbes ou en Amérique centrale et du Sud.
En janvier dernier, ce type d’unités a été déployé au Sud Soudan, afin d’évacuer le personnel de l’ambassade états-unienne à Juba suite à des troubles violents dans ce pays.
Des membres des unités stationnés en Espagne et en Italie ont servi en Libye lors de l’attaque du consulat états-unien à Bengazi. S’agit-il des mêmes soldats qui sillonnent le sud libyen en 4x4 afin de tenter de contenir la désintégration de cette partie du pays ?
Quand l’Africom a été créé en 2007 et mis en place l’année suivante, certains dirigeants africains avaient exprimé leur préoccupation quant à la projection de militaires états-uniens sur le continent noir :
Celles-ci sont balayées par le major Fred Harrell, porte-parole de l’Africom, qui parle de coopération avec les États africains, impliqués dans les prises de décisions :
« Toute mesure visant à projeter une unité dans un pays nécessite l’approbation du pays hôte, des services de l’État et de la Défense et d’autres organismes gouvernementaux. C’est un concept gagnant, gagnant, gagnant : une victoire pour les pays d’Afrique, une victoire pour les États-Unis et une victoire pour l’Africom. »
On peut douter que l’État-major de l’Africom daigne informer de ses futures opérations les gouvernements africains et que ces derniers en sortent « gagnants ».