Vous pouvez collectionner les symptômes, mais manifester toutefois un très bon état général. Vous pourriez à l’inverse être dans un état critique, en mauvaise santé, et n’avoir rien ou pas grand-chose à décrire à votre médecin. Bien que cette notion soit contre-intuitive, la maladie ne constitue pas le critère de gravité. Ce dont il faut s’inquiéter en revanche, c’est du « niveau de santé » de celui qui la développe. Le pronostic en sera très différent !
Le concept de niveau de santé a été développé par l’homéopathe grec George Vithoulkas [1]. Il est une clé de compréhension non matérialiste – incontournable de nos jours – pour comprendre les mécanismes de la santé et de la maladie. Il est tout à la fois un système cohérent et éclairant, et un outil de travail. Car cette grille de lecture permet de se repérer, et de mieux accompagner les malades dans la remontée vers un niveau d’énergie et de réactivité compatible avec la définition de la santé au sens large du terme. Cette largeur de vue, cet « état complet de bien être physique, mental et social qui ne consiste pas en une absence de maladie » nous vient de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Or, si cette belle définition est systématiquement mise en avant dans les textes et les intentions, notre système de soin moderne rend son application quasiment impossible.
Matérialisme ou vitalisme
Comprendre le fonctionnement des médecines traditionnelles ou de l’homéopathie nécessite de pénétrer l’univers de « l’énergie vitale », cette entité non matérielle mais bien substantielle, niée et moquée par la médecine moderne qui la cherche toujours en vain sous ses microscopes grossissants. Pour se faire une idée générale, on peut définir la force vitale comme le potentiel de réaction de l’organisme face aux agressions, c’est-à-dire aux stimuli positifs ou négatifs. Car bien sûr, même si c’est beaucoup plus agréable à vivre, les chocs heureux, eux aussi, usent notre capital nerveux et notre réserve en énergie vitale. Mais le corps est bien fait et s’auto-équilibre en permanence. Cette capacité de régulation automatique est tout simplement ce que Claude Bernard avait désigné sous le terme d’ « homéostasie ». Vu sous cet angle, pour qu’un organisme soit en bonne santé et la conserve, il faut qu’il ait suffisamment de ressort, d’énergie pour maintenir son état d’équilibre naturel. Le corps est donc capable de s’autoréguler tout seul, jusqu’à un certain point, c’est-à-dire tant qu’il a suffisamment de réserve énergétique pour le faire. C’est donc cette réactivité qu’il faut viser, plus qu’une normalisation « forcée » des analyses médicales, à coup d’interventionnisme chimique. Bonne nouvelle, il existe une voie pour l’y aider, de manière douce et sans effets secondaires, en stimulant le mécanisme de défense qui s’occupera ensuite de faire les réglages lui-même. Car malheureusement il ne suffit pas de faire disparaître des symptômes à coup d’anti-quelque chose pour retrouver la pleine santé « estampillée OMS ».
Le corps, un champion en self défense
La manière dont le corps se défend est extrêmement complexe. La vision que nous pouvons nous en faire, même si elle s’affine avec le temps et les découvertes, reste partielle. Parler de mécanisme de défense permet d’élargir la notion connue du grand public de « système immunitaire », en y incluant de façon non exhaustive, le système réticulo-endothélial, les systèmes orthosympathique et parasympathique, ou encore le système hormonal et lymphatique. Si l’équilibre interne est perturbé, par des stress de toute nature, les symptômes visibles apparaissent alors. Ce qu’il faut comprendre, c’est que le but ou la raison d’être des symptômes est de protéger les organes internes.
« Aucun symptômes, syndrome ni maladie – aiguë ou chronique – ne survient sans raison et le mécanisme de défense choisit la meilleure solution possible pour protéger l’organisme et lui permettre de survivre. » (George Vithoulkas)
Supprimer les symptômes au moyen de médicaments « anti » n’est pas sans risque. Tout le courant homéopathique insiste sur le fait que l’interférence avec des drogues chimiques empêche l’action du mécanisme de défense, sans doute en entravant sa libre expression. Cela aura pour conséquence de faire pénétrer plus profondément le déséquilibre dans les profondeurs de l’organisme. L’observation des antécédents d’un malade illustre parfaitement le processus : le traitement classique de symptômes périphériques précède la plupart du temps la survenue d’une autre série de symptômes, plus graves et plus internes. La plus célèbre de ces aggravations étant sans doute l’asthme faisant suite à un eczéma « supprimé » à coup de cortisone. Pour mieux saisir le phénomène, il faut remonter aux lois de Hering, dont les « niveaux de santé » sont l’extension moderne.
Deux siècles d’observation de la maladie et de la santé
Le concept de niveaux de santé est en effet issu de l’observation, ainsi que d’une longue pratique. Il est le prolongement des lois de Hering, un autre homéopathe, qui, pour la petite histoire, s’est converti à l’homéopathie après avoir mené une enquête initialement destinée à la décrédibiliser. Constantin Hering avait observé que l’état maladif d’une personne progresse de l’extérieur vers l’intérieur, affectant progressivement des organes de plus en plus nobles. Il avait également observé que la guérison – qui n’est donc pas la disparition des symptômes – empruntait le même chemin que la maladie, mais à l’envers. La nature démontre une logique imparable ! Fait remarquable, le modèle est constant et se vérifie dans d’autres branches, comme l’acupuncture par exemple. La guérison procède donc de l’intérieur vers l’extérieur, et en sens inverse de l’ordre d’apparition des symptômes. Un peu comme si on rembobinait l’enchaînement morbide des différentes pathologies de la personne jusqu’à retrouver le niveau de santé initial. George Vithoulkas a poussé plus loin les constations de Hering, et pour finir Édouard Broussalian et son complice Jean-Claude Ravalard ont traduit et affiné le concept pour un public francophone.
Le concept de traitement suppressif
L’observation de ces lois permet de suivre la progression de l’état général du patient, et de mesurer s’il va vers la guérison, ou s’il s’enfonce dans la maladie. Cet exercice permet de comprendre l’influence des médicaments et des thérapies suppressifs sur l’évolution des maladies. Ce qu’on appelle traitement suppressif est le fait de « supprimer » le symptôme quel qu’il soit - eczéma, hypertension, douleurs articulaires, etc. – sans pour autant remonter dans les niveaux de santé. Il n’est pas confortable de le dire, mais les multiples médications ne font que refouler toujours plus profondément la pathologie. Rien n’a été rembobiné : on a juste fait passer à la trappe le symptôme qui dépassait. Or, les traitements suppressifs ont un effet négatif sur le niveau général de santé, à la fois sur le plan mental, émotionnel et physique. Il est parfaitement possible d’illustrer la théorie par la pratique en cabinet, en se penchant sur le suivi et l’observation des patients sur de longues périodes. Selon ces critères, la valeur thérapeutique d’un médicament devrait être évaluée selon sa capacité à soutenir – et non pas entraver – la réaction de défense du corps, pour ramener l’organisme à son homéostasie. Il devient urgent de saisir la nécessité d’introduire des traitements capables de stimuler positivement l’énergie vitale et le mécanisme de défense, au lieu de l’étouffer. Car il nous faut faire le constat que la médecine de masse et ses médications chimiques systématiques sont corrélées à l’augmentation des maladies chroniques systémiques, qui envahissent la population de plus en plus, et de plus en plus tôt.
On ne prête qu’aux riches
Mais nous ne sommes pas égaux sur le plan énergétique. Nous héritons d’un certain niveau à la naissance. De ce fait, il est facile de guérir un malade ayant un bon niveau de santé (il guérit presque tout seul), mais beaucoup plus difficile de maintenir l’équilibre chez un malade dont le patrimoine énergétique est altéré. Il est important de préciser à nouveau que l’appréciation du niveau de santé du malade se fait indépendamment du degré de gravité de sa maladie. Car un cancer ou une autre maladie grave peut survenir à chaque niveau. La grosse différence se fait sur le pronostic et les chances de survie. Ainsi, l’art médical devrait être compris comme le moyen de préserver, mais surtout d’augmenter ce niveau pour aider le corps à retrouver la capacité de s’équilibrer tout seul. Toute thérapeutique digne de ce nom devrait favoriser et stimuler cette compétence intrinsèque du corps, et exclure – en dehors des situations d’urgence critiques – toute manœuvre qui la réduit.
Descendre ou remonter dans les niveaux de santé
La classification de George Vithoulkas, en 12 niveaux de santé répartis en 4 groupes, est arbitraire mais fonctionnelle. Elle permet de situer l’état général du patient. Notre espérance de vie diminue au fur et à mesure que nous descendons sur cette échelle, et bien sûr notre niveau de départ comptera pour beaucoup. En effet, le niveau de santé lors de notre naissance est assez prédictif de notre espérance de vie.
Se retrouvent en haut de l’échelle les organismes en bon état général, avec un système de défense réactif, sans prédisposition héréditaire handicapante. Les maladies dégénératives y sont rares, sauf prédisposition héréditaire activée par la survenue d’un stress extrême. Plus on descend, plus la réactivité s’affaiblit, le système immunitaire se dégrade, et la sévérité des pathologies s’accentue. On voit apparaître un état d’épuisement continu, plus ou moins associé à un état d’indifférence sans joie, quand ce n’est pas une dépression tenace et permanente. Au bas de cette échelle, les maladies seront difficiles à traiter ou incurable. Mais cette classification n’est pas fixée dans le marbre. Tant qu’un minimum de réaction vitale persiste, nous pouvons toujours stimuler le système de défense, et espérer une remontée dans les niveaux de santé. Pour simplifier on pourrait écrire l’équation :
Si les traitements suppressifs nous font inexorablement dégringoler, nous avons fort heureusement la possibilité de remonter, par un traitement énergétique bien choisi. Ce n’est que lorsque le stade lésionnel irréversible est atteint qu’il nous faut renoncer au chemin de la guérison pour nous contenter de traitements palliatifs. Au quotidien également, notre état d’énergie est en perpétuelle fluctuation. Il est le reflet de nos adaptations aux stress internes et externes. On pourrait ainsi parler d’état dynamique permanent, que nous pouvons soutenir activement par une hygiène de vie équilibrée.
Susceptibilité aux pathogènes
Il est une constatation encore plus étrange : chaque niveau a son agent morbide favori. Les virus qui « ciblent » les hauts niveaux de santé n’infectent pas les organismes aux niveaux de santé plus bas.
« Lorsque le niveau de santé change chez un individu, sa prédisposition aux agents nosologiques change elle aussi. […] Chaque niveau de santé et affecté par un type de bactéries, virus ou microbes différent. On a également observé que plus on descend dans l’échelle des niveaux de santé, plus les micro-organismes qui sont susceptibles d’affecter l’organisme et créer un état inflammatoire accompagné de forte fièvre deviennent virulents et résistants. » (George Vithoulkas)
Ainsi dans les niveaux de santé élevés, des bactéries telles que les streptocoques et les staphylocoques sont aisément éliminés par antibiothérapie, au prix d’un affaiblissement du système immunitaire. Cette altération de santé permettra à un autre type de bactéries beaucoup plus virulentes, tel que Proteus de se développer lors d’une affection aiguë inflammatoire. Ces bactéries sont plus résistantes aux antibiotiques, et leur traitement fera subir une nouvelle dégradation profitant à des germes encore plus tenaces comme le Pseudomonas. Puis, plus bas dans l’échelle de santé, l’organisme deviendra sensible à différents champignons virulents, tel Pneumocystis carinii.
Pour donner un autre exemple, le virus Influenza affecte principalement les organismes jeunes et résistants, ou encore les personnes âgées en bonne santé, avec de simples insuffisances liées à l’âge. C’est exactement le contraire de la doxa selon laquelle le virus influenza cible préférentiellement les organismes faibles et les malades chroniques. Mais l’épidémie de grippe espagnole de 1919 en est une preuve historique, puisqu’elle a décimé la population jeune et épargné les malades porteurs de déficiences. On peut aussi constater que les microbes ou les virus sont incapables d’affecter les patients qui souffrent de maladies chroniques dégénératives graves, qu’elles soient mentales (schizophrénie, autisme…) ou de tout autre type (hypertension maligne, cirrhose, maladie d’Alzheimer…).
« Si de tels malades mentaux développent une inflammation avec une fièvre élevée, il s’agira d’un état inflammatoire sévère pouvant mettre en danger la vie du patient mais leur mental va s’améliorer durant cette période de fièvre élevée. Ce sont des constatations familières aux médecins qui ont travaillé dans des hôpitaux psychiatriques ou des instituts spécialisés. Dans certains cas psychiatriques, on a même pu utiliser des microbes à visée thérapeutique, par exemple l’injection de bacilles tuberculeux chez les schizophrènes [...] De façon similaire, nous pouvons voir qu’un enfant atteint d’épilepsie sévère ne développe pas de maladies épidémiques. Si son épilepsie est traitée avec succès et devient alors moins grave, l’enfant va se mettre à faire des maladies aiguës comme des otites, des cystites, des bronchites et des maladies infantile habituelle. » (George Vithoulkas)
Prospective
La majorité des peuples a subi, ces trois dernières années, à la fois la pression de stress psychologiques intenses, entre peurs et enfermements, ainsi que des médications suppressives, répétées et rapprochées. Nous avons ainsi un terrain de vérification grandeur nature pour éprouver la réalité les niveaux de santé, faisant craindre une baisse collective du niveau de santé de la population mondiale. Si l’on doit rajouter à cela la paupérisation et l’incertitude de l’avenir, le tableau est complet. Fleurissant sur un terrain se dégradant sans cesse, nous prenons sans doute aussi le risque de voir apparaître de nouveaux pathogènes, peut-être plus résistants encore, qui iront nourrir à leur tour le cercle vicieux de la peur et des profits. Il faut s’attendre à ce que la stratégie médicale belliqueuse continue sur sa lancée, et que soient essayées de nouvelles médications plus agressives encore. Sourds aux avertissements d’Einstein, l’autorité médicale cherchera à résoudre le problème en réfléchissant de la même manière qu’il a été créé. Mais je fais le pari que nous serons de plus en plus nombreux – professionnels de santé, malades, ou bien portants souhaitant le rester – à y voir clair. De plus en plus nombreux à réfléchir d’une autre manière, pour tenter de stopper cette escalade mortifère.