Comme après chaque tuerie aux États-Unis, une quantité considérable, au mieux d’absurdités, de contre-sens, au pire de mensonges éhontés ont été proférés par tous les éditorialistes et autres belles âmes que comptent les rédactions hexagonales.
Cette tragédie épouvantable et éprouvante sur le plan émotionnel en raison de la mort d’une vingtaine de très jeunes enfants n’a en rien entravé leur combat féroce contre le port d’armes à feu aux États-Unis.
Indécence, dites-vous ? Absolument. Idéologie ? La plus totale.
Il n’est pas venu à l’idée d’une de ces grandes consciences que si les enseignantes avaient été armées, ces dernières n’auraient peut-être pas été obligées de se sacrifier héroïquement comme elles l’ont fait, et auraient peut-être pu sauver de nombreux élèves.
Des exemples de vies épargnées de cette façon existent, citons-en quatre : Pearl High School dans le Mississippi durant la matinée du 1er octobre 1997, Appalachia Law School en Virginie le 16 janvier 2002, Muskegon dans le Michigan le 23 août 1995 et Colorado Springs le 9 décembre 2007 (cf. l’article « Media ignore numerous school massacres stopped by gun owners defending children » de J.D Heyes pour Natural News).
Évidemment, une telle prise de position contredit le discours dominant français qui veut qu’un individu est bien mieux protégé lorsqu’il est "à poil"... Nombre de nos pleureuses parisiennes déplorent "la culture de la violence" qui serait inhérente aux détenteurs d’armes.
Il est étrange de voir que ces tartufes professionnels ne se posent aucune question quant à l’impact du cinéma tarantinesque sur des esprits jeunes, influençables et faibles ou celui d’un pornographe comme Eli Roth. Même remarque pour des jeux vidéo tels que Call of duty. Leur obsession : désarmer le peuple américain.
Passons sur l’attitude ignoble du Commander in chief, rebaptisé aux States par quelques commentateurs courroucés Hypocrite in chief, et ses larmes de crocodile, lui qui est responsable ET coupable de la mort de centaines d’enfants pakistanais tués par des frappes de drones pour « combattre les insurgés ». Sans parler non plus du sort infligé aux civils libyens ou de l’implication de son attorney general, Eric Holder, dans le scandale Fast and Furious. Opération rocambolesque prétendument d’infiltration du cartel de Sinaloa qui coûta la vie au border patrol agent Brian Terry et à de très nombreux mexicains notamment dans un massacre à Juárez.
Inutile de s’attarder également sur les multiples invraisemblances de la version officielle, qui ne peuvent que remémorer les récits abracadabrantesques des fusillades de Fort Hood ou plus récemment dans un cinéma à Aurora dans la banlieue de Denver, sans omettre de mentionner la plus emblématique de toutes, celle de Tucson, qui blessa très grièvement Gabrielle Dee Giffords, membre du parti démocrate, ancienne représentante du huitième district de l’Arizona à la Chambre des représentants et connue pour être extrêmement favorable au deuxième amendement de la Constitution.
Mieux vaut se concentrer sur le « pourquoi » de ces opérations psychologiques, à savoir : le désarmement du peuple américain. Par tous les moyens nécessaires. Y compris la sidération et la terreur.
Le gouverneur de l’État de New York, Andrew Cuomo, défend une législation draconienne et le cas échéant la confiscation pure et simple des armes à feu. L’ancienne speaker démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, se fait également la porte-parole hystérique de l’interdiction.
Michael Bloomberg, maire de New-York, n’hésite pas à demander à BHO [Barack Hussein Obama, ndlr] de se lancer dans des « executive actions » pour contrôler de façon extrêmement stricte les ventes d’armes.
Le sénateur du Connecticut Joe Lieberman s’embarrasse encore moins de précautions oratoires que son collègue de la Grosse Pomme, puisqu’il déclare sans ambages : « Si le Président peut faire quelque chose par "executive order", Dieu le bénisse. »
BHO est déjà au garde-à-vous, le petit doigt sur la couture. Le Néron post-moderne de la Maison Blanche soutient une proposition de loi visant à bannir la vente, le transfert, la fabrication et l’importation d’une centaine de modèles d’armes. Les fusils d’assaut sont tout particulièrement dans le viseur.
Vers une nouvelle guerre de Sécession
Il n’est pas anodin de souligner ici que pour les citoyens américains, la sécurité relève de la responsabilité individuelle et que le droit au port d’armes a notamment pour objectif de se prémunir de la tyrannie du gouvernement fédéral.
Or, comme le rappelait notre ami l’excellent Pierre Hillard dans un article publié très récemment sur le site Boulevard Voltaire, tout un arsenal législatif et juridique d’une dimension coercitive illimitée et tentaculaire ne demande qu’à entrer en vigueur au moindre prétexte : catastrophes naturelles, attentats, pandémies, massacres, troubles sociaux, effondrement du dollar etc.
Des menaces très explicites ont déjà été brandies ces dernières années : le congressman Brad Sherman avait expliqué que dans les heures précédant le vote du plan Paulson, lui et quelques uns de ses collègues, avaient été mis en garde contre le déclenchement de la loi martiale en cas de refus du renflouement bancaire.
Les hésitations et le scepticisme (pour ne pas dire plus) d’une écrasante majorité de la population américaine pour « rendre les armes » est donc on ne peut plus légitime.
D’autant que les mouvements sécessionnistes à travers les États-Unis commencent à prendre une ampleur considérable. Des personnages très écoutés comme le libertarien Lew Rockwell ou Thomas H. Naylor envisagent très sérieusement de dire bye-bye à Washington.
Autrefois, considérés comme des farfelus, les sécessionnistes « de gauche » du Vermont et « de droite » de la League of the South, pour ne citer que les plus emblématiques, bénéficient d’une oreille de plus en plus attentive de la part d’un grand nombre de courants de la dissidence US et au-delà, jusque dans les media mainstream, qui les accueillent désormais sur leurs plateaux (pour les ridiculiser bien entendu).
Ces « séparatistes » n’ignorent pas que 44th [Barack Obama, ndlr] chante dès qu’il en a l’occasion avoir pour modèle politique Abraham Lincoln. Fort peu rassurant [1].
Il est d’ailleurs intéressant de noter qu’à l’instar de BHO, l’image du seizième président des États-Unis bénéficie d’une bienveillance à toute épreuve.
De son côté, Stewart Rhodes, ancien proche de Ron Paul, figure de proue des Oath Keepers (les Gardiens du Serment), a fait savoir ceci : « Repealing the 2nd amendment would start another Civil War » [« L’abolition du Deuxième Amendement pourrait générer une nouvelle Guerre civile », ndlr]. On ne peut être plus clair.
Il existe d’ailleurs une conjonction quasi-totale et une convergence de vue quasi-parfaite entre les mouvements constitutionnalistes et/ou séparatistes d’un côté et pro-guns de l’autre. Il s’agit souvent des mêmes personnes.
Les semaines à venir pourraient être critiques et décisives.
Maurice Gendre