En un peu plus d’une semaine, depuis sa mise en ligne le 24 novembre, l’analyse par Alain Soral des événements du 13 novembre 2015 a dépassé les 500 000 vues sur YouTube. Et le compteur continue à tourner. Comme quoi, les explications mainstream ne suffisent plus à calmer l’angoisse informationnelle des Français. Il faut dire que le pire était prévisible, d’un point de vue structurel : tout était – hélas – dans les analyses soraliennes depuis 2011. Si ces 500 000 lecteurs ne sont qu’un dixième des 5 000 000 de téléspectateurs de TF1, et que le Système n’a pas perdu la bataille arithmétique des interprétations, vu la disproportion des moyens, on est bien là en présence d’un phénomène nouveau.
500 000 vues, ou la rencontre entre une analyse lucide de la situation et un sujet qui brûle le cœur des Français : les attaques sur le sol national. « La guerre au sol », toute la presse mainstream en parlait, la voulait, la réclamait au politique ; et quand elle arrive, la même presse exprime sa désapprobation, son dégoût, sa colère, sa peur. Il s’agit d’une analyse à chaud, une semaine après les tueries, mais aussi à froid. La stupéfaction et la colère retombées, les réflexes analytiques reviennent au galop, et forcent à voir la situation en profondeur tout en évitant le piège émotionnel. La compassion hollywoodienne actuelle n’apportant rien d’utile en termes de réponse.
Derrière l’effet de choc, l’événement « 13/11 » est replacé dans ce contexte de processus mondialiste (qui comprend la crise financière globale depuis 2008) et de dominance oligarchique française, ce que Soral résume en « détourner la crise sociale en croisade religieuse ». À l’appui de la thèse officielle, une population musulmane française mal intégrée (et pour cause), dans un contexte mondial de choc des civilisations. Ainsi, loin de tomber du ciel, les tueries de Paris s’inscrivent « dans un crescendo et un calendrier qui nous amènent à des soumissions et à des changements politiques » majeurs. On le voit déjà sous nos yeux, chaque jour, avec les évolutions inquiétantes de « l’état d’urgence », un Patriot Act qui semblait curieusement bien préparé. Le crime du 13 novembre était donc prévisible. Presque logique.
Soral rappelle à ce propos les tueries occidentales en Libye et au Moyen-Orient, ajoutant qu’« on y survit très bien, émotionnellement » :
« Nous avons été tout d’un coup conscients de ce que c’était que des morts. Prenons donc conscience de ce que nous faisons subir depuis 1991 au peuple irakien, toutes les semaines il y a une bombe qui explose dans un marché, qui fait largement autant de morts, et majoritairement des femmes et des enfants. »
Des conflits qui étaient lointains et qui se rapprochent désormais dangereusement de nous :
« Nous faisons subir un chaos de peur et d’effroi au peuple syrien depuis maintenant cinq ans pour des raisons très difficilement justifiables. »
L’islam et le rapport « Français musulmans/Français »
objectivement visés par les attentats
Un chaos qui nous revient dans la figure. Se dessine alors un ennemi intérieur, et extérieur, transformant la société française en camp retranché, infiltré par une Cinquième colonne, la menace planante du tueur « islamiste » écrasant celle du chômage endémique.
« Il a fallu remplacer cet ancien méchant qui avait disparu avec l’effondrement de l’URSS par un nouveau méchant qui a été le musulman radicalisé… Cet islam radical, pourquoi est-il né au moment où les théoriciens géopolitiques américains ont eu besoin qu’il existe ? […] Le crime ne profite pas aux musulmans de France, ça les met sur la sellette, bien évidemment. […] Les bénéficiaires ne sont pas le peuple français, ni les musulmans. Je crois que monsieur Cukierman et monsieur Netanyahu nous l’ont dit, qui étaient les bénéficiaires. ̏Maintenant, vous Français, savez ce que nous vivons nous en Israël.˝ »
Conclusion :
« La communauté juive de France peut aujourd’hui ramener les bobos – [historiquement propalestiniens] – dans le camp des sionistes. »
Cela ressemble au scénario de la tuerie norvégienne attribuée à Anders Breivik. La conséquence rationnelle de ces attentats est claire : il y a un risque (et peut-être une volonté) que se brise la solidarité nationale, afin de déboucher sur une situation à l’israélienne. Dans cette optique, l’organisation « Daech » prend une couleur que beaucoup de Français ne veulent pas voir :
« Daech c’est nous, c’est nos élites politiques… On fait partie de la coalition pro-Daech. Aujourd’hui on fait semblant de bouger, parce que d’abord il faut répondre à la colère populaire… Nos jeunes sont morts à cause des choix politiques français… qui ne correspondent en rien aux intérêts supérieurs de la France. »
Mais pour l’Empire, un élément inattendu est en train de compliquer la donne :
« Dès lors que Poutine est rentré dans le jeu, le mensonge français, et le mensonge impérial, peut être révélé. »
Les « solutions » dangereuses : guerre civile et/ou remigration
Les réponses et tentations primaires post-attentats sont inévitables : « Il y a des gens qui appellent à la guerre civile. » Quant aux conflits extérieurs auxquels la France participe :
« Si on est en guerre, il faut qu’il [le président de la république] nous dise contre qui. Soit c’est un irresponsable, soit une fois de plus il ne travaille pas dans l’intérêt supérieur du pays, ce qui est démontré jusqu’à son patronyme. Quant à Valls, on sait qu’il n’est pas éternellement attaché à la France, mais à un État qui a tout intérêt à ce que l’anti-islamisme se développe en France pour que la situation française ressemble à Israël. »
Les Identitaires, eux, effrayés par le Grand Remplacement, brandissent la solution « remigratoire ». Effectivement, avec la déferlante migratoire imposée à une partie de l’Europe, ce couple problème/solution finit par avoir une certaine popularité. Cependant, dans les faits, une « remigration » massive semble injouable, à moins d’exercer une certaine violence sur les populations concernées. Hormis une remigration volontaire au niveau individuel, aucune de ces deux propositions ne semble bonne pour la France. Alors ?
Alors, la troisième voie
Celle d’Égalité & Réconciliation. Dont l’analyse n’est pas prise de court par les événements. On peut même dire que les événements en cours valident les thèses d’E&R. Preuve d’une cohérence, dans le temps, des interprétations, basées sur une connaissance solide des situations, qui ne sont pas solubles dans l’actu, comme on peut le voir dans les médias dominants. Qui se sont plantés sur tout, ou presque. Devenant des producteurs de mensonges sous forme de rafistolages idéologiques bien malgré eux.
L’objectif réaliste, et non-violent, est de renouer avec l’assimilation. Celle qui fait peur aux socialistes, qui à grands coups de « SOS Racisme ! » et de démagogie, ont démoli l’image d’une France respectable et admirable. Il s’agit, concrètement, de faire des musulmans tentés par le communautarisme ou réfugiés dans le communautarisme des gens qui aiment la France. Comment alors traiter le problème crucial des jeunes de banlieue qui n’aiment pas la France ? Ceux dont la haine est opportunément et perversement utilisée par ceux qui ont intérêt à diviser la France. Allons dans le vif du sujet :
« Si ces jeunes gens n’aiment pas la France, c’est qu’ils ont des bonnes raisons de ne pas l’aimer… On va assimiler les gens à la France de qui ? À la France de François Hollande ? De Manuel Valls ? De Bernard-Henri Lévy ? De Jacques Attali ? Non. Si c’était la France de De gaulle, d’Éric Tabarly, de Bayard, de Du Guesclin, de Saint Louis, je pense que ce serait plus facile, même pour des musulmans. Si on veut sauver la France en assimilant les populations qui ont du mal à s’assimiler, […] il va falloir déjà commencer par dégager les élites illégitimes qui parlent au nom de la France. Il va falloir chasser par le processus électoral – parce que c’est le moyen le moins violent – tous les gens aujourd’hui qui parlent en notre nom et qui prétendent gérer une crise qu’ils ont créée de A à Z depuis 1975, que ce soit la gauche ou la droite. »
« Égalité & Réconciliation, il va falloir que ce soit une main tendue, mais ferme »
C’est donc non à la France dite multiraciale, préconisée par les socialistes :
« À un moment donné, c’est tous français, c’est tous aimant la France, mais il faut que cette France soit aimable. Or cette France est détestable pour un tas de jeunes des banlieues, et pour les bobos de Bastille elle n’est pas aimable non plus… Il n’y a pas de modèle identificatoire fort. Quelle raison aurais-je moi, si j’avais 20 ans, d’aimer la France de François Hollande, de Manuel Valls et de Hanouna ; et même de Benzema ? […] Cette France-là n’est pas aimable, elle n’est pas respectable, et d’ailleurs elle n’est plus respectée. Notamment par sa politique étrangère, par le grotesque de ses élites, par les écrivains qu’on monte au pinacle en France comme des Christine Angot… On a perdu totalement notre prestige… notre respectabilité. Et donc notre jeunesse, qu’elle soit de souche ou d’origine immigrée, n’aime pas ce pays. Alors les de souche n’arrivent pas à l’aimer, et ceux qui avaient déjà un contentieux colonial la détestent. Donc Égalité & Réconciliation, il va falloir que ce soit une main tendue, mais ferme. »
Revoir l’analyse des attentats du 13 novembre par Alain Soral :