Conférence d’Alain Soral du 29 janvier 2012 à Toulon suite à l’invitation de Johan Livernette.
Alain Soral - Toulon - 29-01-12 par ERTV
Pour ceux qui ont des difficultés, la version Youtube :
Conférence d’Alain Soral du 29 janvier 2012 à Toulon suite à l’invitation de Johan Livernette.
Pour ceux qui ont des difficultés, la version Youtube :
La conférence
Alain Soral – Bonjour à tous. Merci d’être venus si nombreux, c’est toujours très agréable de voir qu’il y a du monde qui se déplace pour écouter des choses qui ne sont pas toujours de pures réjouissances.
Je vais remercier Johan [Livernette] de m’avoir invité. C’est vrai qu’on se connaît depuis longtemps. C’est un de mes premiers lecteurs et un des premiers à avoir eu le courage de me donner des interviews du temps où il travaillait encore dans la presse officielle. C’était il y a plus de dix ans, déjà. Donc, c’est bien qu’on se retrouve là.
Je voudrais remercier aussi mes camarades d’Égalité et Réconciliation de la région qui sont partenaires de l’événement. Et ça m’a permis aussi de les rencontrer.
Donc, on m’avait proposé un sujet libre. Alors, pour varier les sujets, j’ai proposé « Demain la Troisième Guerre mondiale ? » J’ai préparé un petit peu ça. Il faut que je mette des lunettes malheureusement maintenant pour pouvoir me relire.
Pourquoi un tel sujet ?
Alors pourquoi ce sujet déjà ?
Parce que « Demain la Troisième Guerre mondiale ? », c’est assez commercial, comme sujet, ça fait peur, tout ça. Donc, je me suis dit que c’était un bon sujet plutôt qu’une conférence sur la création monétaire qui serait beaucoup plus fastidieuse.
Mais aussi parce que, quand même, on est dans une période où on peut le dire, parce qu’on ne peut pas dire ça tout le temps, on est quand même dans une période d’avant-guerre. C’est vrai qu’il y a quand même des tas de signes qui font qu’on peut dire, quand même, que ça ressemble un peu à la fin des années trente.
Et donc d’expliquer pourquoi va nous permettre, en fait, de passer en revue les contradictions du système et surtout, de pouvoir amener un questionnement assez général qui fait qu’après une allocution assez courte – parce que je n’aime pas parler trop longtemps ; je pense que c’est assez chiant d’écouter un conférencier pendant deux heures –, ça permettra plutôt de d’entamer un peu un dialogue. Puisque je suis là, autant en profiter. C’est-à-dire que les gens, quand ils posent des questions posent des questions, et je m’efforce d’y répondre, sachant que c’est quand même l’intérêt, effectivement, des conférences, par rapport aux vidéos ou aux livres, c’est de pouvoir échanger. Ça m’intéresse toujours en plus, moi, de prendre la température et d’écouter ce qu’on me dit. Ça me sert pour mes travaux futurs.
(…)
Une Troisième Guerre mondiale assez incompréhensible de prime abord
Il est déjà évident que ceux qui ont lu mon dernier livre qui s’appelle Comprendre l’Empire, ont à mon avis tous les éléments pour comprendre le sujet. Donc, c’est plutôt pour ceux qui ne l’ont pas lu que je vais exposer ça.
Alors déjà, la première remarque, c’est que beaucoup de gens, quand je parle de ce sujet-là, me disent qu’ils ne peuvent pas croire à une guerre chez nous, à une guerre dans notre monde à nous parce que ce serait incroyablement absurde, violent, criminel, etc. Et avec cette idée, finalement, que nos élites sont trop raisonnables pour s’engager dans ce genre d’aventures. Et là-dessus, je voudrais déjà faire une première remarque. C’est que il y a eu deux guerres mondiales au XXème siècle, elles ont existé, et elles ont été faites par nous, je dirais. Et quand je dis nous, je veux dire qu’elles sont le fait du monde de la civilisation qu’on appelle blanche, européenne, judéo-chrétienne. Elles ne sont pas le fait de mondes extérieurs, il faut le rappeler. Donc, il y a bien eu déjà deux guerres mondiales au XXème siècle. Elles ont été faites par nous, par notre monde à nous.
Et qui plus est, entre gens du même monde. C’est-à-dire que ce soit la première qui était majoritairement une guerre de Français contre Allemands, ou la deuxième qui était une guerre franco-anglo-russe contre Allemands, ce sont des guerres qui se sont faites entre européens, entre Blancs, entre chrétiens, faut pas l’oublier. Et qui ont été incroyablement meurtrières et absurdes, puisqu’elles ont conduit, finalement, pour la première, à la fin de l’hégémonie de l’Europe sur le monde par la destruction symétrique de l’Allemagne et de la France, ce qui était quand même incroyablement absurde, et la deuxième également, à augmenter l’affaiblissement du monde européen classique pour achever la prédominance des USA, même si les USA sont une extension de l’Europe, et surtout, à donner la moitié de l’Europe à l’Union soviétique. Et tout ça s’est fait quand même chez nous et par nous, d’une certaine manière. Quand je dis nous, je veux dire nos élites, comme je le dis, qu’on peut qualifier de blanches, européennes, judéo-chrétiennes.
(…)
Penser qu’une Troisième Guerre mondiale ne pourrait pas avoir lieu, car nous sommes dans un monde rationaliste, raisonnable, etc., est un argument qui malheureusement est battu en brèche par les faits. Car je rappelle effectivement que ces guerres, les plus monstrueuses de toute l’histoire de l’humanité, n’ont pas été faites entre Chinois et Européens, Arabes et Européens, ou Indiens et Européens, c’est-à-dire monde contre monde, mais à l’intérieur de notre mondes à nous. Donc ce n’est pas encourageant de ce point de vue-là. Nous sommes capables d’une violence destructrice et autodestructrice sans équivalant dans l’histoire de l’humanité. Il faut le dire.
Voyons maintenant pour celle qui vient. La prochaine guerre mondiale n’aura pas lieu non plus, je le crois, entre notre monde et la Chine ou entre notre monde et le monde musulman, même si certains essaieront de nous faire croire que c’est le cas. (…)
Cette troisième Guerre mondiale risque d’être encore, finalement, comme la Guerre froide, un face-à-face, d’une certaine manière, sur le plan militaire, entre les Russes et les Américains, en réalité, quand on regarde la situation telle qu’elle est en ce moment. Puisqu’elle nous sera présentée comme une guerre défensive du monde qu’on appelle occidental contre soi-disant le danger, la violence ou l’agressivité d’un soi-disant monde musulman ou arabo-musulman, puisqu’elle commencera probablement, si elle doit commencer – on n’est pas… – autour de la Caspienne, pour le détroit d’Ormuz. On est déjà en train de nous dire que c’est à cause des Iraniens que nous allons être obligés de la faire. Enfin, déjà le théâtre est déjà en place.
Mais en réalité, on voit bien que derrière, si ça peut devenir une guerre mondiale, c’est parce qu’on le voit déjà très précisément pour l’affaire syrienne, quand les Américains finalement aidés par les Anglais – ce qui est traditionnel – et les Français – ce qui est un scandale mais qui s’explique notamment par la trahison de Sarközy, car normalement tant que nous étions encore dans un logique gaullienne, la France ne se permettait pas ce genre d’intervention néocoloniale évidente –, si le conflit s’aggrave, comme on le voit pour la Syrie, immédiatement, vous avez en fait, les Américains qui décident de déstabiliser, de mettre à bas un régime pour le remplacer – on s’en rend compte quand on regarde les récentes Révolutions de jasmin – par des cadres du FMI, des techno-gestionnaires de quelque chose dont on va parler après, qui est finalement le système bancaire mondialisé. On voit très bien que ce sont finalement, les Américains tel qu’on le définit.
Quand on dit « les Américains » – ça servira pour tout à l’heure si jamais à un moment donné je dis « les Juifs » –, c’est qu’on parle des élites au pouvoir aux États-Unis, pas du peuple américain. Quand on dit « les Allemands », on parle bien d’un certain pouvoir allemand, notamment à un moment donné, le régime national-socialiste. Quand on dit « les Russes », à un moment donné, on voulait dire les gens qui marchaient derrière Joseph Staline. C’est comme ça qu’on n’engage jamais les peuples, quand on dit « les Américains, « les Allemands », « les Russes », « les Juifs » ; on ne prétend jamais que c’est le peuple lui-même ni que tous les gens y adhèrent. Donc, ces espèces de précautions oratoires qu’on est obligé de prendre, notamment quand on parle des Juifs, on ne se fatigue jamais à le dire pour les Allemands, pour les Russes, pour les Américains. Or, on devrait le dire pour tout le monde. Parce que chaque fois que je dis : « Les Américains se comportent comme ça en ce moment », je peux toujours avoir un Américain qui lève la main et qui me dise : « Moi, je n’y suis pour rien, j’ai rien fait, etc. » En général, il dit rien parce qu’il a compris. Mais par contre, dès qu’on dit « les juifs », il y a toujours un juif pour dire : « Mais monsieur, vous mettez tous les juifs dans le même panier ! », machin. Non !
Alors je vais déjà commencer pour tout de suite. Je ne mets jamais tous les Juifs dans le même panier. Si je dis « les Juifs », je veux dire les instances représentatives et qui prétendent parler « au nom de », et qui sont, on le sait, une minorité, etc., etc.
Donc je prends ces précautions oratoires d’avance pour ne pas vexer certains, et puis surtout ne pas faire d’amalgames dangereux, évidemment, parce qu’il faut, c’est des sujets sur lesquels il faut être précautionneux, donc c’est une évidence.
Donc, ce qui est valable pour les Allemands, les Américains, les Français, les Russes, est valable aussi pour les Juifs. Ce n’est jamais ni le peuple ni la totalité d’une communauté, mais les gens qui parlent en leur nom, en général, sans leur avoir demandé leur avis et souvent contre l’intérêt de leur communauté. C’est souvent ce qu’on remarque. Il suffit de voir ce que fait Sarközy en ce moment, en France. Il le fait au nom du peuple français, mais c’est rarement dans l’intérêt du peuple français, que ce soit en politique intérieure, en politique économique, ou même en politique extérieure. Ça permet, tout ça, de préciser au fur et à mesure, ce qui n’est pas inutile.
Donc on voit bien que, finalement, cette guerre que des gens veulent absolument faire, parce qu’on voit qu’il y a des gens qui ont envie qu’elle se fasse, c’est-à-dire d’aller déstabiliser la Syrie après avoir déstabilisé la Libye, et finalement à un moment donné, on voit que ce sont les Américains qui sont derrière, avec les Anglais et les Français en ce moment – ce qui est une réalité –, d’un seul coup, il y a les Russes qui disent : « Nous ne vous permettrons pas d’aller plus loin. » Et on voit que, finalement, comme pour la Guerre froide, on se retrouve à un moment donné, quand on va au bout de la logique, à une puissance qui agresse en réalité, et qui sont les États-Unis d’Amérique, qui agressent des pays qui, finalement, n’ont pas de prétentions expansionnistes, que ce soit d’ailleurs l’Iran ou la Syrie.
Les Syriens et les Iraniens ne nous ont jamais rien fait, que je sache. Et ils n’ont pas de projets hégémoniques d’expansion territoriale, etc. Ce qui ne nous empêche pas de les désigner comme « les méchants ». Et derrière, si ça bloque un peu en ce moment, parce que c’est vrai que la pacification de la Syrie n’arrive pas à s’achever comme s’est achevée tristement la pacification de la Libye, c’est parce que les Russes, qui n’ont pas dit « non » pour Kadhafi – ce qui est d’ailleurs une question : je n’ai pas la réponse pourquoi les Russes ont laissé faire pour la Libye – ils disent « non » pour la Syrie.
Et de même d’ailleurs, les Israéliens aimeraient bien qu’on attaque l’Iran parce que l’Iran veut se doter de la bombe – comme eux –, ou peut-être pas d’ailleurs. Mais même s’ils la voulaient, pourquoi ne l’auraient-ils pas ? puisque les Israéliens l’ont, puisque les Américains l’ont.
Ce qui est marrant d’ailleurs. C’est que ceux qui estiment que c’est un péché qui mérite la mise à mort, d’avoir la bombe atomique, sont effectivement [les membres] du Conseil de sécurité des Nations unis qui sont, tous, les possesseurs de la bombe. C’est assez simple à vérifier : France, Chine, Angleterre, Russie. C’est-à-dire qu’en fait, on a un club des gens qui ont la bombe atomique et qui décrètent de mort quiconque voudrait rejoindre le club, c’est une peu ça. C’est un club où visiblement on ne peut pas rentrer comme ça.
Et donc, à cause de ce climat actuel, on voit bien que la tension est en Iran et en Syrie beaucoup.
D’ailleurs je pense qu’il faut que la Syrie tombe d’abord pour qu’on puisse attaquer l’Iran. Ça fait partie du calendrier. Si ça se fait, nous aurons très vite des Américains face à des Iraniens et des Syriens, avec les Ruses derrière qui ne laisseront pas faire. Et on arrive assez vite à une confrontation pratiquement directe entre Américains et Russes, ce qui ressemble finalement beaucoup, à ce dont on croyait être sorti, qui était la Guerre froide. En fait, on y retourne assez vite.
Ce qui est d’ailleurs marrant, c’est que dans les textes qui traitent de Gog et Magog, notamment dans l’islam, selon des analystes musulmans, Magog désignerait la Russie, et Gog, la coalition américano-sioniste, selon le Sheikh Imran Hosein. Ce qui est marrant, c’est que dans les textes prophétiques sur la fin des temps, on a bien une espèce de confrontation de deux empires très puissants, Gog et Magog, qui correspondraient aux États-Unis et à la Russie. Donc, c’est toujours intéressant de voir que des écrits religieux procédant par d’autres vecteurs que la rationalité, arrivent parfois à des conclusions, font des annonces, qui convergent avec des analyses, elles, totalement matérialistes. Ce sont des phénomènes qu’il faut simplement noter.
Et ce qui est intéressant, c’est que si ces tensions autour du détroit d’Ormuz, de la Caspienne, se renfoncent, nous aurons là une guerre qui ne se fera pas au nom de l’idéologie, c’est-à-dire communisme contre monde libéral, puisqu’en fait, il n’y a plus de communisme ni en Russie – y’en a pas non plus en Syrie – ni en Iran, mais qui se fera pour des raisons beaucoup moins compréhensibles et avouables.
Parce qu’on pouvait expliquer, avant, qu’on luttait contre le danger communiste pour le monde libre, etc. Mais là, on a des pays finalement qui, je le dis, en plus d’être des civilisations de Blancs chrétiens sont finalement tous libéraux ou, enfin personne n’est antilibéral dans ce monde-là. Donc on essaye de comprendre pourquoi doit-il y avoir absolument la guerre, et une guerre d’une gravité incroyable alors qu’on n’arrive pas.
L’histoire de la bombe atomique possible de l’Iran ne paraît pas une raison suffisante pour mettre le monde à feu et à sang. L’expansionnisme chiite ne me paraît pas être une menace suffisante pour que les Américains déclenchent une guerre à distance. On n’arrive pas vraiment à comprendre le pourquoi d’une telle prise de risque actuelle compte tenu de la réalité du monde.
Et pourtant, je le fais remarquer, cette Troisième Guerre mondiale, si elle avait lieu, serait beaucoup plus mondiale et beaucoup plus violente encore que les deux précédentes. La deuxième a été beaucoup plus mondiale et sanguinaire que la première. Et la troisième serait encore plus mondiale et sanguinaire que la deuxième. C’est assez facile à réfléchir en termes d’alliances et de théorie des dominos. La Première Guerre mondiale est une guerre pratiquement européenne, en réalité, qui fait vingt millions de morts. La Deuxième élargit un peu plus avec le Japon, l’histoire du Pacifique et on monte à cinquante millions de morts, avec quand même deux petites bombes atomiques de faible puissance par rapport à ce qu’on peut faire aujourd’hui. La Troisième, si on réfléchit bien, embraserait tout le monde arabe, engagerait les États-Unis et ses alliés, donc la France et l’Angleterre, au minimum. En face, les Russes seraient obligés d’y aller. Les Chinois sont un peu partie prenante. À part les Indiens qui pourraient peut-être échapper au truc.
Avec les moyens de destruction qu’on a aujourd’hui avec la prolifération atomique, etc., on peut imaginer si jamais ça allait au bout. Et ça peut se déclencher assez vite. Il suffirait que les Iraniens bloquent le détroit d’Ormuz et que les Américains décident de le débloquer, on n’est pas loin de.
Parce que les guerres mondiales commencent toujours par un petit événement qui s’aggrave. Au début, on assassine un archiduc à Sarajevo, et puis voilà. On pourrait imaginer une guerre incroyablement plus mondiale et plus destructrice que les deux premières pour des raisons sans proportion avec le risque.
Et d’ailleurs, je fais remarquer qu’avec les deux premières guerres mondiales, on peut faire pratiquement les mêmes remarques. Elles étaient parfaitement évitables et il y a vraiment eu des gens, des groupes qui ont eu une volonté qu’elles se fassent, alors que c’est rarement la volonté des peuples. Bon, la guerre de 14, il y avait l’histoire de l’Alsace-Moselle qui fait qu’il y avait ce désir de revanche. Mais la Guerre de 39, les Français ne voulaient absolument pas la faire, c’est une certitude. Ils ne voulaient tellement pas la faire, qu’ils ne l’ont pas faite, d’ailleurs ! Ils l’ont perdu très vite.
Et il y a quand même des groupes, des minorités, des élites, qui poussent à la guerre de façon incroyable sachant peut-être que c’est eux qui la font faire mais que ce n’est pas eux qui y meurent. Y’a quand même cette constante, en général, c’est que ceux qui déclenchent les guerres ne sont pas ceux qui vont y mourir. Sinon, il y en aurait moins, à mon avis. C’est un peu le problème.
Et donc, nous sommes face à une menace de Troisième Guerre mondiale incroyablement dangereuse dont les causes officielles : danger musulman, pareil. En fait, on voit très bien que le monde musulman, globalement, est plutôt mis au pas et humilié en ce moment par le monde, on va dire, occidental, et pas l’inverse. En réalité, il n’y a pas, à part si on parle de la question de l’immigration en France qui est presque une autre question et qui n’est pas une conquête militaire, la réalité du rapport entre le monde occidental et le monde musulman, c’est plutôt un monde occidental qui domine, humilie et asservit le monde musulman que l’inverse. En réalité, les musulmans même, quels que soient certains prêches agressifs de certains imams de certaines tendances, n’ont pas de toute façon les moyens de leur agressivité, d’une certaine manière. Donc, l’argument de se défendre contre le danger islamique est une escroquerie, parce que le monde musulman, logé là où il est n’a pas de volonté et de moyens d’expansion, c’est une certitude. Par contre, effectivement, ils vivent entièrement sous la domination de ce qu’on appelle le monde occidental qui veut dire en fait, monde américain et ses alliés. On le voit bien d’ailleurs puisque les rares pays qui essaient de ne pas tout à fait se soumettre, sont menacés, châtiés, etc. – je ne parle pas seulement de la Palestine –, ou alors sont obligés de se rallier intégralement comme on le voit avec l’Arabie saoudite ou le Qatar.
Donc, cette menace du monde musulman n’est pas crédible.
L’histoire de la bombe atomique iranienne ne justifie pas une Troisième Guerre mondiale. D’autant plus qu’on n’est pas sûrs qu’ils la veillent. Et même qu’est-ce qu’ils en feraient ?
Donc, on cherche à savoir pourquoi nous sommes dans une situation d’avant-guerre aussi dangereuse.
Les vraies raisons d’une Troisième Guerre mondiale : l’effondrement du système bancaire et la prédation
Et en fait, c’est là que la réflexion commence à être intéressante. C’est que dès lors qu’on sort des fausses justifications et des manipulations médiatiques sur le danger islamique, la bombe iranienne, etc., on voit quand même que le gros problème est qu’il y a un monde occidental qui est sous domination de ce qu’on appelle le système bancaire et le système de l’asservissement par la dette, qui est face à des contradictions très fortes et qui est au bord de l’effondrement.
On voit beaucoup en ce moment de vidéos sur la Syrie où on nous montre le problème syrien, etc. Mais on ne nous monte pas tellement les contradictions internes des États-Unis d’Amérique, la crise sociale très gave aux États-Unis, les mouvements populaires américains qui se révoltent contre leurs élites, alors que ça, c’est une réalité, à mon avis, beaucoup plus lourde et qui a beaucoup plus de conséquences sur tout ça.
Nous sommes dans un monde occidental régi par la logique et la puissance bancaire sur une stratégie – j’en ai parlé dans mon livre ; pour ceux qui vont sur Internet, je pense qu’ils connaissent de plus en plus ce sujet –, qu’on appelle la logique de la dette : c’est-à-dire finalement, un Empire que j’ai défini dans mon livre, que j’appelle l’Empire thalassocratique, américano-sioniste, judéo-protestant, qui est dans la même logique que l’Empire anglais.
(…)
À la fois par la violence – et la violence pure de la menace militaire – et un système de domination par la Banque avec un grand « B », [l’Empire] tend à asservir la totalité du monde, en obligeant finalement tous les États du monde et tous les êtres, à être des emprunteurs d’argent et à vivre en permanence dans une situation de remboursement indéfini. C’est à mon avis cette raison-là qui est la raison cachée qui fait que nous sommes dans une situation d’avant-guerre. Car ce système, qui est un système d’une certaine manière de racket, qui est un système qu’ont peut identifier dès qu’on est sorti du jargon économiste et qu’on s’intéresse à la question monétaire, qui est une question qui n’est pas enseignée – parce que, effectivement, c’est une clé de compréhension –, nous sommes dans une situation qui est au bord de l’effondrement, au niveau de l’Empire, de cet Empire, et qui a besoin d’une certaine manière, soit pour cacher sa responsabilité, soit pour rebondir sur un chaos, d’aller vers la guerre. Et c’est ça la clé de compréhension.
Nous sommes dans une période d’avant-guerre parce que notre monde, le monde occidental, dont nous sommes aussi les victimes mais qui nous domine, qui est un monde qui a deux pôles : la puissance technico-militaire américaine qu’on appelle aussi le complexe militaro-industriel et le système financier mondialiste qui est pensé et qui est incarné par Wall Street, a généré de telles contradictions et de telles violences qu’aujourd’hui, ils sont dans une logique de fuite en avant. C’est une logique de fuite en avant, c’est-à-dire de plus en plus violent, de plus en plus prédateur, pour cacher, en fait, que leur système est au bord de l’effondrement, et que c’est globalement une escroquerie.
Et on peut comprendre d’ailleurs les récentes mises au pas, notamment de la Libye, comme des châtiments : châtier finalement des petites entités qui étaient relativement insoumises à cette logique bancaire. Il faut bien comprendre, si on prend l’exemple de la Libye, qu’on décrète qu’un leader régional tue son propre peuple, ce qui est en général des mensonges. On arme des petits chefs locaux en leur donnant de l’argent et des armes pour effectivement qu’ils créent un peu d’insurrection. Le régime évidemment est obligé de se défendre, c’est ce qui se passe en ce moment en Syrie, on le voit. On prétend, y’a des espèces de systèmes comme ça, que ce chef produirait ce qu’on appelle des « crimes contre l’humanité », qui est une espèce de phrase, de truc pavlovien. Les gens se disent : « Ah ! c’est terrible ! » On ne sait pas trop ce que ça veut dire. Et qu’au nom de ces crimes contre l’humanité, on va lui geler ses avoirs bancaires. Je ne sais pas si vous avez remarqué le lien. En général ça veut dire. Comme on est dans un système bancaire mondialisé et entièrement virtuel, parce que ce n’est pas tout d’être riche, votre argent est dans la Banque. Et c’est virtuel. Eh ben au nom de ce crime contre l’humanité, on vous gèle vos avoirs bancaires. C’est-à-dire qu’en réalité, on vous vole votre argent, et on le transfère au gouvernement provisoire du régime qui sont vos propres copains. C’est-à-dire qu’en réalité, on vous déstabilise votre pays parce que vous n’êtes pas tout à fait soumis à la dictature bancaire mondiale. On vous déstabilise votre pays. On vous oblige effectivement à vous défendre. Comme vous vous défendez, on prétend que vous tuez des gens. Comme vous tuez des gens, on dit que vous avez commis un crime contre l’humanité, référence Nuremberg. Comme vous avez commis un crime contre l’humanité, on vous gèle vos avoirs bancaires, et on les transfère au gouvernement légitime qui sont trois pékins, en général logés à Londres, qui sont des comparses. Et on vous pique tout votre pognon. C’est exactement ce qui s’est passé pour la Libye de Kadhafi. Pourquoi ?
Parce que la Libye de Kadhafi n’étant pas totalement soumise au système bancaire mondial, avait ce qu’on appelle des fonds propres, avait de l’argent, et que le système bancaire mondiale a besoin d’aller voler l’argent là où il est encore, parce que, eux, sont en faillite totale à cause des produits financiers totalement délirants qu’ils ont produits, on le sait avec la crise des subprimes, etc.
Donc en fait, on est dans un système de piraterie qui ressemble beaucoup à l’époque où la France prétextant que l’Algérie gênait le commerce en Méditerranée et que le dey d’Alger avait giflé notre représentant, on va pacifier l’Algérie par la force, avec toujours une bonne raison humanitaire ou morale parce qu’en fait on cherche des espaces de prédation. On est, en fait, dans cette même logique-là.
Et là, on voit que Kadhafi avait de l’argent, il avait beaucoup de fonds souverains. Il essayait de créer un dinar-or, c’est-à-dire une monnaie alternative à la fausse monnaie dollar – on pourra y revenir –, depuis 1971 le dollar n’ayant plus aucun lien avec aucun référent monétaire réel, c’est-à-dire ce qu’on appelle la fin de la convertibilité or du dollar, il est purement une fausse monnaie papier et même virtuelle qui s’est totalement déconnecté du réel et qui permet d’acheter le monde avec de la fausse monnaie. Ce qui a forcément des conséquences terribles, puisque quand vous multipliez la fausse monnaie papier, son référent en richesses réelles se réduit d’autant, et qu’à la fin, cette monnaie ne vaut virtuellement rien. C’est-à-dire que c’est une monnaie qui inonde le monde, et qui ne vaut plus rien. Et en fait, quelle est la vraie valeur du dollar ?
C’est le pouvoir de persuasion que cette monnaie reste une monnaie de référence. Et ce pouvoir de persuasion c’est quoi ? C’est la puissance militaire américaine, il faut le comprendre. La crédibilité du dollar aujourd’hui, c’est que vous avez intérêt à croire que ça vaut quelque chose parce que sinon, vous subissez le même sort que Kadhafi. C’est à peu près la réalité du monde. Ce qui vous fait déjà comprendre qui sont les agresseurs et qui sont les agressés, qui sont les gentils, qui sont les méchants. Ce qui demande déjà un gros décryptage de la réalité.
Donc pour finir sur l’exemple Kadhafi, parce que c’est un très bon exemple. C’est un laboratoire très proche de nous de ce qui s’est passé récemment. Il était en train de créer une monnaie alternative au dollar pour la vente de pétrole qui s’appelait le dinar-or et qui était référencé sur l’or. Il était en train d’en faire la monnaie africaine. Donc, il avait un projet d’indépendance pour l’Afrique qui était la plus grosse réserve de matières premières à haute valeur ajoutée du monde actuel, puisque c’est là où on n’a pas encore exploité ; c’est pour ça que les gisements de demain sont en Afrique. Ce qui explique qu’il y ait des guerres incroyables en ce moment au Soudan, en Afrique centrale, etc. Donc, il était en train de se servir, finalement, de sa puissance, de la puissance de son pétrole, non pas pour faire comme les Qataris ou les Saoudiens, s’acheter des Rolls en or et baiser des putes à Marbella, mais réellement pour faire quelque chose pour le continent africain, il avait une vision panafricaine. Et pour le remercier de cette bonne vision, le système de prédation militaro-bancaire américain est allé l’assassiner, ramener son pays on va dire, pas à l’âge de pierre, mais pratiquement. C’était le pays le plus développé, avec le plus haut niveau de vie d’Afrique, il faut le savoir. Et lui a volé tout son argent.
C’est-à-dire qu’on est quand même dans une période qui ressemble un peu, finalement, à tout ce qui a déjà existé dans l’histoire du monde. C’est-à-dire une puissance qui a les moyens par la force militaire, qui va écraser quelqu’un qui est moins fort que lui, le voler entièrement, le tuer, le voler, enfin la règle traditionnelle finalement de la victoire et après, c’est le vol, le pillage, l’assassinat. On est exactement là-dedans.
Avec évidemment Bernard-Henri Lévy qui vous explique que c’était tout le contraire. Ça, c’est le gros problème et qui est cette chose insupportable de notre période actuelle, c’est cette incroyable puissance de mensonge des médias dominants pour essayer de vous faire croire à peu près le contraire de la réalité. Ce n’est même pas un tout petit peu à côté de la réalité, c’est maintenant systématiquement à 180 degrés.
Sur la Syrie, vous verrez que, je le dis depuis un moment. C’est en train d’ailleurs de se savoir de plus en plus. On sait que le journaliste [Gilles Jacquier] a été tué par les rebelles malgré les mensonges. On se rend compte, finalement, que ce ne sont pas des civils désarmés sur les quels tire l’armée syrienne par cruauté, mais on admet maintenant que ce sont des groupes armés. À un moment donné, on disait que c’était des « déserteurs de l’armée régulière ». Et maintenant, on admet de plus en plus qu’ils viennent de l’extérieur. Et qu’ils sont armés et financés par finalement l’Angleterre, la France, les États-Unis.
Enfin, on a ce même genre de vérité qui finit par se savoir un peu. Mais pourquoi ?
Parce que l’affaire syrienne est en train de foirer, à cause justement du blocage russe. Parce que sinon, si ça va vite. Kadhafi, on s’en fout de savoir la vérité, il est mort, et le régime est tombé. On sait maintenant par contre que les Américains vont envoyer 12 000 soldats en Libye. Parce que si jamais, comme je l’avais dit, il n’y avait eu que les rebelles face à Kadhafi, il aurait gagné. Et de toute façon, dès que la puissance occidentale s’en ira, le pouvoir que nous avons mis en place là-bas tombera, car il n’a aucune légitimité. Donc finalement, comme pour l’Iraq, on fout des pays en l’air, on les détruit entièrement, on fait reculer leur espérance de vie de vingt ans. On constate ça. D’un seul coup, on voit des régressions incroyables même sur les critères occidentaux : les critères d’égalité hommes-femmes, d’accès à l’université. On fait plonger, selon tous ces critères-là, ces pays-là. Ça, c’est des signes. Et à chaque fois, on a le commentaire effectivement, pour masquer tout ça.
Il se trouve qu’en Syrie, comme ça dure plus longtemps que prévu, on commence à se rendre compte que ce n’est pas tout à fait ça. Mais ça ne change pas grand-chose sur ce problème global.
Pareil. La Syrie un pays qui n’est pas tout à fait soumis au nouvel ordre mondial – qui est un ordre bancaire et militaire –, qui est d’ailleurs une des dernières scories de la Guerre froide. C’était un régime soutenu par les Soviétiques, régime à la fois national et socialiste, enfin quelque chose qui n’est pas aligné sur le néolibéralisme mondialisé. On décide pareil. Des pays qui en général n’ont pas trop de dettes.
Par exemple ; pour l’Iran, c’est très caractéristique. L’Iran est un des sept pays du monde qui a les plus grosses réserves d’argent et de fonds souverains.
C’est-à-dire que c’est des pays qu’on veut déstabiliser pour insoumission. Mais à chaque fois, on se rend compte que la plus grosse insoumission, c’est l’insoumission à la logique bancaire mondiale. C’est ça qu’il faut. Ça va même au-delà du pétrole. Parce que le pétrole, on peut l’acheter, ça se négocie, etc. Ce qui est insupportable, c’est quelqu’un qui ne veut pas rentrer dans le système bancaire mondial de la dette. C’est-à-dire que, finalement, cette logique qui est une logique de guerre, c’est que tout le monde doit tomber, se soumettre à la logique bancaire de la dette. C’est-à-dire que finalement, un pays bien géré pour le nouvel ordre mondial, c’est un pays endetté. Un pays qui n’a pas de dettes est un pays en danger de mort, il faut le savoir. Parce que la domination se fait par la dette.
Et ça, c’est assez drôle. C’est-à-dire qu’on se rend compte que finalement, c’est un le système de l’Union européen. Plus vous êtes endettés, plus vous êtes soumis à la loi bancaire. On le voit très bien pour l’Europe. La Grèce plonge, et on vire le leader grec. On met un cadre du FMI et de la Goldman Sachs à la place. Et puis derrière, effectivement, tous les acquis sociaux sont reniés pour payer cette espèce de dette qui est une espèce de truc magique, qui est en fait le tribut, qui correspond dans les mondes anciens au fait qu’un pays dominé par un autre doit payer le tribut. C’est-à-dire qu’il doit donner tant de kilos d’or par an et pour ça, on saigne le peuple, etc.
Définition et projets de l’Empire
Et cette saignée ne nous vient pas de nulle part mais de l’Amérique et de cette puissance américaine, de cette logique américaine, qui est je le répète, le couplage de quelque chose qui est né avec ce qu’on appelle l’Empire anglais qui est, pour le dire très simplement, l’alliance de la violence anglo-saxonne et de leur capacité militaire à être très efficaces sur le plan guerrier, et d’une certaine logique bancaire qui nous vient d’un autre communauté plus difficilement nommable. Cette jonction s’est faite en Angleterre avec la couronne d’Angleterre, au XVIIème, XVIIIème siècle. Et à un moment donné, il y a eu un saut qui s’est fait vers les États-Unis. Mais c’est toujours ce même tandem infernal. C’est la violence anglo-saxonne et l’intelligence bancaire d’une communauté très douée pour le monde de l’usure.
Et ces gens-là ayant ruiné le monde occidental par leurs produits fallacieux, cherchent à la fois des nouveaux domaines de prédation pour aller piller ce qui peut être pillé là où il ya encore des choses à piller, et surtout ont mis leur propre peuple.
Parce que s’agrège aussi là-dessus ce qu’on appelle la lutte des classes. C’est-à-dire qu’à l’intérieur même des nations, on a vu qu’ont explosé les inégalités sociales et de richesse, ou de moins en moins de gens très riches concentrent de plus en plus la richesse et où il y a de plus en plus de gens pauvres.
Ce qui se traduit en France par l’effondrement progressif des classes moyennes et une sorte de paupérisation généralisée.
Et que comme si on ne trouve pas un dérivatif, les peuples commencent à comprendre que leur souffrance ne leur vient pas du monde extérieur, des musulmans ou de quoi que ce soit, mais finalement, de leurs propres dirigeants qui sont soumis à la logique bancaire mondialisée, il faut absolument dévier la colère ou faire tout péter. Comme quand on est en train de commencer à perdre aux échecs. On peut toujours donner un coup de pied dans le jeu, la partie s’arrête. Il y a cette logique-là.
Et c’est le sujet. C’est pour ça que nous sommes dans une situation d’avant-guerre. Car ceux qui ont le pouvoir chez nous sont quelque part dans l’obligation, s’ils ne veulent pas être identifiés comme les responsables des souffrances, s’ils ne veulent pas être chassés du pouvoir – et ils seront peut-être chassés violemment si on identifie tout le mal qu’ils ont accumulé – à la fois d’essayer de rebondir par un énorme coup de poker qui s’appellerait la Troisième Guerre mondiale, et de tout façon de dévier les colères par de la manipulation.
Et là, ça explique en France, pourquoi on essaye, à la fois de faire rentrer le plus possible de musulmans par l’immigration tout en les désignant comme les ennemis, ce qui est assez contradictoire. Parce que soit c’est un problème, alors il faut arrêter de les faire rentrer, soit ça en est pas un puisqu’on les fait rentrer. Mais aujourd’hui, nous voyons bien que les politiques de gauche et de droite, parce que la droite fait exactement la même chose que la gauche, il faut le savoir, avec Sarközy, font entrer par tous les moyens le plus d’immigrés possible qui sont pour des raisons historiques et géographiques des immigrés venant de l’Afrique saharienne et subsaharienne, donc musulmans de fait. Donc ils font rentrer le maximum de ces gens-là tout en disant que ces gens-là ne sont pas compatibles avec la République, sont un problème, etc.
Donc on voit vraiment qu’il y a une volonté de la part de nos élites d’aggraver une situation par les faits et par les commentaires, comme si en fait ils se servaient de ce bouc émissaire, qui d’ailleurs est souvent bien choisi. Il n’est jamais. Si Hitler avait désigné les coiffeurs, à un moment donné, en 1933, il n’aurait pas pris le pouvoir, voyez. Le bouc émissaire est un bouc émissaire, mais il est en général bien choisi. C’est-à-dire que c’est un peu crédible. Y’a des dimensions de vérité, évidemment. Mais le mensonge, c’est dans la proportion. C’et qu’en général, ce n’est jamais la cause majeure, ou la cause seule, ou la cause définitive d’un problème. Et surtout, si c’est un problème, pourquoi fait-on exprès de le traiter systématiquement à l’envers du bon sens ? C’est ça la question honnête qu’il faut poser.
Donc nous sommes face à des gens qui obéissent à une logique bancaire mondiale qui nous vient des États-Unis, en étant passée d’abord par l’Angleterre, et qui est la coalition d’une puissance guerrière qui est l’armée américaine qui est la vraie suprématie américaine aujourd’hui. Ce n’est pas l’industrie, ce n’est pas la légitimité au niveau de sa politique internationale ; elle est totalement décrédibilisée par sons soutien inconditionnel à Israël. C’est sa capacité de menace militaire.
On voit comment ça s’est passé en Iraq, quand Saddam Hussein n’a plus fait le boulot qu’on lui demandait de faire. Car il travaillait pour les Américains. Il a fait une guerre à l’Iran que les Américains avaient voulue. En remerciement, on lui a dit : « Tu peux prendre le Koweït. » Il est allé prendre le Koweït, on lui a dit : « Non, t’as mal compris ! » Et il ne s’est pas soumis. Donc on est allé l’assassiner, détruire son pays. Je rappelle que l’embargo sur le.
Parce que récemment on nous parlait des quarante-quatre enfants d’Izieu qui ont justifié le procès Barbie. Je vous rappelle que l’embargo volontaire et planifié sur l’Iraq a tué 600 000 enfants. Ça a fait crever 2 millions de personnes dont 600 000 enfants. J’attends le procès Barbie de Madeleine Albright. Je pense qu’on va pouvoir l’attendre longtemps.
Enfin vous voyez, on est dans des réalités de violences incroyables. C’est ce que j’essaie de faire comprendre. C’est qu’on nous montre du doigt des Ahmadinejad, des Kadhafi, etc., qui ne sont jamais – au pire, quand on voyait Kadhafi… – que des despotes d’opérettes, un pays de six millions d’habitants, même si ce ne sont pas des êtres parfaits.
Mais la capacité de violence, de meurtres, d’assassinats de notre propre monde, enfin de nos propres élites, est sans commune mesure avec tout ça. Nous sommes les plus gros bouchers de la Terre, il n’y a pas de problème. Et pourtant, nous donnons des leçons d’humanisme et de paix à tout le monde. C’est quand même quelque chose d’une rare obscénité.
Et ce qui fait que, moi, je comprends la colère notamment de certains musulmans qui se voient tout le temps montrés du doigt comme les agresseurs, alors qu’en fait ils ne subissent qu’occupations militaires, humiliations, depuis des siècles. Parce que la reprise en main du monde musulman, ça dure depuis l’épopée coloniale. Entre les Anglais, les Français puis les Américains.
C’est insupportable un tel mensonge. C’est-à-dire que les plus sanguinaires de tous passent leur temps à donner des leçons de droits de l’homme à des gens qui demandent en gros qu’on leur foute la paix. C’est quand même assez violent. Et c’est la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui.
Et quand je vois, notamment, les journalistes français, c’est incroyable, commenter la réalité de la politique étrangère. Sur la Palestine, ils sont obligés de faire un peu gaffe parce que c’est tellement visible, etc. Mais sur la Syrie, sur la Libye, comme ça a été sur la Yougoslavie à une époque, là aussi c’est à montrer du doigt. Je l’ai dit récemment dans une vidéo. Il n’y a pas de journalistes français honnêtes, ça n’existe pas. Un journaliste français honnête, c’est un chômeur, je l’ai dit. Et un journaliste qui travaille, c’est une pute, il faut le savoir. Il faut le dire clairement. Rien d’autre, sinon il est chômeur. J’ai été journaliste, j’ai eu ma carte de presse, j’ai fini chômeur, je me débrouille autrement. Mais parce qu’à un moment donné, vous vous faites virer, si vous dites, si vous essayez de faire passer un peu de vérité. Et nous en sommes là aujourd’hui.
Pour cacher quoi ? Ce n’est pas de la rigolade.
C’est que pour amener. Non seulement on nous amène tranquillement à la Troisième Guerre mondiale, mais on essaie de nous faire croire que nous sommes dans une position défensive, et que nous ne la voulons pas. Et qu’elle nous est imposée par l’Iran, Poutine même, qu’on diabolise de plus en plus. Alors que pareil.
Les Russes ne sont jamais que dans une position défensive. Gorbatchev a eu la naïveté de dire aux Américains : on va arrêter l’URSS, on va se réconcilier, on va être copain-copain. Les Américains lui ont dit « oui ». Ils ont essayé de détruire la Russie de a à z, de la spolier, de la ruiner intégralement par la stratégie des oligarques qui étaient tous « orthodoxes » comme vous le savez – enfin bon, c’est une petite remarque. Et effectivement, il ne faut pas oublier que sous Eltsine qui est la continuation de ce dépeçage, de cette tentative de destruction de la Russie, l’espérance de vie en Russie était descendue à cinquante-deux ans, je crois. Il faut voir ce qu’a été l’effondrement de la Russie. Et les Russes ont bien compris. C’est pour ça qu’avant de faire détester par le peuple russe Poutine, il faudra en faire beaucoup, beaucoup, parce que les Russes savent en gros ce qu’était la Russie avant Poutine, et malgré tout ce qu’on peut dire sur Poutine, ce qu’elle est aujourd’hui. C’est évident.
Mais en ce moment, on a des journalistes qui sont à peu près aussi honnêtes sur la Russie que sur la Syrie, nous expliquer que Poutine a volé les élections, alors que tous les sondages le donnaient gagnant. Et même il a gagné en perdant pas mal de voix parce qu’il y a l’usure du pouvoir. Mais bien que sa victoire soit incontestable par les sondages, on essaie de nous faire croire « que c’est un dictateur », qu’ « il a volé le pouvoir en Russie », alors que ceux qui nous disent ça, si vous vous rappelez bien, notamment, des deux quinquennats de Georges W. Bush, on sait qu’il a volé les deux élections. On le sait. La première fois, c’est Al Gore qui avait gagné. Al Gore a simplement cessé de protester. Et on sait à chaque fois avec l’entrée des machines électriques qui au denier moment font basculer le scrutin par la Floride, au denier moment, on joue sur ces deux petits pour cent.
Donc, c’est toujours cette obscénité. On a le système sous doute le moins démocratique du monde qui s’appelle les États-Unis d’Amérique qui donne en permanence des leçons non seulement au monde arabe mais même aux Russes qui sont nos voisins européens. Tout ça pourquoi ? Pour insoumission. Parce qu’en gros, pourquoi Poutine se fait emmerder en ce moment ? Parce qu’il n’a pas laissé faire sur la Syrie, tout simplement. Donc c’est un ignoble dictateur qui a volé les élections.
Et tous les journalistes français servent d’écho à tout ça. Ce qui veut dire qu’on est quand même dans une situation assez grave parce qu’on est dans une situation où les gens qui ont le pouvoir sur le monde, ont envie et besoin de faire la guerre pour se sauver eux-mêmes. Et ils sont relayés par des gens qui normalement sont des diseurs de vérité et des critiques qui sont tous des menteurs à leur service.
C’est pour ça que c’est très compliqué parce qu’effectivement, ça réunit quand même pas mal de conditions pour que cette guerre soit possible, effectivement.
Et n’oublions pas que si on continue tel qu’on est, non seulement cette guerre se fera, mais on vous dira en France qu’il faut que nous nous engagions beaucoup plus que pour l’Afghanistan – on aimerait bien savoir ce qu’on fait en Afghanistan d’ailleurs – pour sauver Israël qui sera menacé soi-disant par l’Iran. Et la France sera engagée militairement au côté du « monde du bien », effectivement, contre le « monde du mal ». Et nous serons obligés d’aller mourir pour pacifier Téhéran, et en réalité, pour sauver les prédateurs bancaires qui ont trahi la France, détruit nos acquis sociaux, à travers l’Union européenne foutu à peu près toute la prospérité européenne en l’air.
Car je rappelle que la zone euro est la zone qui a le taux de croissance le plus faible du monde développé. On est même rentré en réalité en décroissance depuis déjà deux-trois ans. On nous ment là-dessus parce que le système tel qu’il est – c’est une question économique qu’il faudrait développer – ne peut pas l’admettre, puisque dans une logique de la dette, la croissance négative est un signe inacceptable pour l’économie telle qu’elle est. Puisque c’est comme la physique du Big Bang : si ça cesse de grandir, ça s’écroule. Donc, la croissance zéro est déjà synonyme de faillite dans une logique d’argent-dette.
C’est pour ça qu’on n’arrive jamais à dire qu’on est dans une croissance. On arrive à dire qu’on est dans une croissance de 0,1. Mais d’admettre qu’on est déjà en décroissance et en récession, c’est admettre que le système est mort, en gros, parce qu’il ne peut pas fonctionner, même stable.
Et donc, on est pris dans tout ça. Et on peut être inquiet parce que, effectivement, les gens qui sont à la tête de nos pays en Europe et en Occident, sont des gens qui sont totalement responsables de la crise, qui se sont soumis à un système de mensonges, d’exploitations, de spoliation, qui est le système bancaire mondiale, et qui ont besoin pour ne pas être chassés, identifiés comme les responsables, je le redis, qui ont besoin pour essayer finalement de ne pas perdre la partie, de créer un grand chaos. Et ce chaos peut être la Troisième Guerre mondiale.
Et là, vient s’ajouter encore quelque chose qui aggrave encore cette situation.
C’est que selon certains théoriciens, notamment sionistes, il faut comprendre que si on prend Israël qui est quand même très partie prenante dans tout ça. On voit bien qu’on fera la guerre pour l’Iran pour Israël. D’ailleurs, qui reproche à l’Iran de vouloir la bombe ? Israël. Personne n’en a rien à foutre.
Donc, il faut bien comprendre que nous sommes face à un petit pays qui s’appelle Israël qui est un pays – il faut le dire – artificiel, qui a été crée par l’ONU, qui est très petit et entouré effectivement d’ennemis, à juste titre, et qui n’existe que par le soutien inconditionnel d’un pays qui s’appelle les États-Unis d’Amérique dont des élites – aux États-Unis – de plus en plus se lèvent pour dire que la défense inconditionnelle d’Israël par les Américains, n’est pas une logique américaine. C’est-à-dire ce qui était la théorie de Chomsky « qu’Israël est un porte-avions américain » qui justifie son soutien inconditionnel, car en fait, il existe pour défendre les intérêts américains, Aujourd’hui, il y a beaucoup, beaucoup, d’Américains de haut niveau qui disent qu’en réalité, la défense inconditionnelle d’Israël n’est pas du tout l’intérêt en géopolitique des Américains. C’est même le contraire. Ça nous coûte de plus en plus cher. Notre intérêt serait de nous réconcilier avec le monde arabe et avec l’Iran, etc., etc.
Ce qui veut dire que les gens qui pensent l’avenir d’Israël, qui sont tout sauf des imbéciles, savent qu’ils sont un tout petit pays très fragile qui n’existe que par le soutien inconditionnel des États-Unis, et que s’ils perdent les États-Unis, parce qu’il y a une colère populaire aux États-Unis qui monte et qui identifie des choses qui sont convergentes. C’est-à-dire ce qu’ils appellent les 1% contre les 99%, qui est le pouvoir de Wall Street, et qui est aussi en politique étrangère le soutien inexplicable et injustifiable et inconditionnel d’Israël par les États-Unis et ce que ça leur coûte. Et ces deux choses convergent puisqu’à la fois Wall Street et la politique étrangère américaine convergent par leur sionisme qu’on peut définir de plusieurs façons. On voit bien qu’il y a une convergence entre qui tient Wall Street et qui tient le Congrès, Congrès d’ailleurs acheté par l’argent, par la fausse monnaie de Wall Street. Tout ça forme une espèce de boucle assez cohérente.
Donc les gens qui ont le souci du destin d’Israël, se disent que si Israël perd le soutien des États-Unis parce que le peuple américain se révoltera et demandera que les Américains défendent les intérêts américains bien compris et redeviennent un peu isolationnistes, et bien à ce moment-là, Israël ne peut pas se défendre par lui-même. Et ils ont donc besoin d’arriver à leur projet final qui a toujours été leur projet qui est le Grand Israël. Et en fait, on se rend bien compte, si on regarde l’histoire, qu’Israël a toujours existé par des guerres présentées comme des guerres défensives.
C’est le principe d’ailleurs de toutes les stratégies de guerre démocratique. C’est que les guerres démocratiques sont toujours faites au nom du bien et pour se défendre. C’est ce qu’on doit faire croire au peuple. On ne fait jamais de la guerre pour faire le mal et pour grandir. Il n’y a qu’Hitler qui avait ce courage encore d’oser parler d’espace vital et de races inférieures. Maintenant, ce n’est plus possible. Il faut toujours que ce soit pour défendre la veuve et l’orphelin, contre les méchants.
Et donc, on voit bien que, finalement, la Première Guerre mondiale a donné la déclaration Balfour, c’est-à-dire la première étape. La Deuxième Guerre mondiale a donné la partition de 1948. Et dans l’esprit de certains, la Troisième Guerre mondiale, si c’est bien joué, pourrait amener le Grand Israël, c’est-à-dire à une guerre mondiale présentée comme une guerre du monde occidental contre notamment le monde musulman dangereux.
Et c’est pour ça que Bernard-Henri Lévy se réjouit, en ce moment, des révolutions islamiques. Il dit que c’est très bon pour Israël de mettre des extrémistes musulmans partout, ce qui est assez incompréhensible si on ne comprend pas où ils veulent en venir. Sheikh Imran Hosein l’a déjà très bien compris. C’est qu’effectivement, une fois qu’on prétendra qu’Israël, qui est comme chacun le sait l’avant-garde du monde judéo-chrétien, de la démocratie, etc. – là je mets tout ça entre guillemets, mais c’est ce que nous vendent les médias – sera entièrement menacé par des hordes de musulmans sanguinaires et faméliques dont on a bien vu qu’ils ont sodomisé Kadhafi en criant « Allah akbar ! »
Tout ça n’est pas fait, ce n’est pas pour rien que quand les Français, les Américains et les Anglais on attrapé Kadhafi en lui mentant et en le laissant partir avec des drapeaux blancs. Ils l’ont tapé avec un drone, ils l’ont fait sortir. Et une fois qu’il est isolé, ils sont allés chercher une bande de vingt connards payés qui l’ont bien assassiné en criant « Allah akbar ! », pour qu’inconsciemment les français voient bien qu’un musulman, c’est un type qui assassine, qui égorge quelqu’un en criant « Allah akbar ! ».
Donc on a bien tout ce travail subliminal qui est fait, que les musulmans sont des assassins globalement hystériques et incontrôlables, et que demain ils vont encercler Israël. Ce qui est marrant d’ailleurs, c’est que la Syrie qui est un pays baasiste et laïque, on fait tout pour y mettre des fondamentalistes musulmans au pouvoir comme en Libye, alors que c’est contraire à nos intérêts si on croit à l’histoire officielle. Mais qu’on fait tout pour que ça arrive. Et que d’un seul coup Bernard Henri Lévy dit que c’est très bon pour Israël, même à la journaliste [Ruth Elkrief] qui ne comprend rien, qui est pourtant de la même communauté : « Si, si, je connais très bien le sujet : c’est très bon pour Israël. »
Et Caroline Fourest, d’un seul coup, qui est quand même celle qui pourfend Tariq Ramadan depuis dix ans, et qui est payée pour ça, par les mêmes, vous dit : « Non, non, il faut soutenir l’islamisation de la Libye » qui était aussi un pays laïque, qui protégeait le droit des femmes, etc., etc. Et on voit que finalement que notre ami Bernard-Henri Lévy et Caroline Fourest se sont battus pour l’instauration de la charia dans des pays qui étaient des pays qui ne posaient aucun problème sur le plan justement de leur adhésion à notre modernité. Il suffit de lire Le Livre Vert de Kadhafi, etc.
Donc, on a une situation qui est absurde, sauf si on comprend qu’il y a la volonté pour un pays qui ne fait que des guerres défensives soi-disant, d’être encerclé et menacé totalement de musulmans dangereux. Et qu’il faudra à un moment donné qu’il se défende. Et comme à chaque fois qu’il se défend, il agrandit son territoire : l’annexion du Golan, etc. Et il détruit tous ses ennemis efficaces : mise à poil de Nasser, etc., etc.
Donc, si on additionne toute cette analyse, on a toutes les raisons, sachant les rapports de force réels de notre monde : qui a le pouvoir et qui ne l’a pas, qui a les moyens de déclencher des guerres et qui ne l’a pas. Là, je fais référence à des exemples récents. Monsieur Juppé ne voulait pas qu’on fasse la guerre à la Libye. Il était ministre des Affaires étrangères. Monsieur Bernard-Henri Lévy nous a dit : « Si ! » Et l’armée française a fait la guerre. C’est-à-dire que c’est Bernard-Henri Lévy qui déclare des guerres au nom de la France à des pays qu’il estime hostile, d’ailleurs quand on voit, à Israël. La réalité est devant nous.
Donc, pour toutes ces raisons dites. Les Russes qui ne veulent pas à un moment donné laisser les Américains aller plus loin. Parce qu’il y a aussi la géopolitique mondiale. Parce que qui détient, qui contrôle ce qu’on appelle le verrou eurasiatique de la Caspienne tient le monde. Ça, il faut aussi lire les géopoliticiens allemands. Donc, les Russes ne peuvent pas laisser les Américains aller au-delà d’une certaine limite et reprendre pied dans cet endroit stratégique.
Les Chinois n’y ont pas grand intérêt non plus. Et ils ne pèsent pas rien du tout.
Les Américains, c’est vital pour eux, pour freiner l’expansion économique de la Chine, le redressement de la Russie, de les bloquer. Et comme ils ne peuvent pas les bloquer par la compétitivité économico-industrielle parce que Wall Street est dans une logique de destruction de la production au profit de la spéculation pure, ils n’ont que le militaire pour le faire. C’est-à-dire que les États-Unis ne sont plus du tout ce qu’on appelle un Empire de Pax Americana – c’est-à-dire la paix du commerce – qui sont les vrais empires en période d’apogée.
D’ailleurs, que ce soit le monde musulman ou autre, en fait ils règnent parce qu’ils garantissent la sécurité du commerce et la stabilité monétaire. Et dès qu’ils n’ont plus les moyens de faire ça, et qu’ils déclinent, ils n’ont plus que l’agressivité. Et l’agressivité d’un Empire est la preuve de son déclin, et en général qu’il est près de sa fin.
C’est pour ça qu’il y a des gens aux États-Unis qui sont pour l’atterrissage en douceur. C’est-à-dire que l’Amérique redevienne une puissance régionale et devienne ce qu’est l’Angleterre aujourd’hui, l’Angleterre étant les États-Unis du XIXème siècle. Ils ont accepté de redevenir une puissance importante mais secondaire. Ils ont renoncé au leadership mondial. Donc, il y a des gens qui se disent que, soit les États-Unis redeviennent une puissance, une île dans le Pacifique – parce qu’il faut regarder, c’est ce que c’est –, alors que le jeu se joue en Eurasie – la domination du monde se joue très loin d’eux, c’est ça qu’il faut voir –, donc que soit ils y renoncent tranquillement, soit ils veulent à tout prix rester l’empire dominant du monde. Et pour ça, ils n’ont qu’une solution en réalité, puisqu’ils ont perdu sur le plan économique et qu’ils sont décrédibilisés sur le plan monétaire, car tout le monde sait aujourd’hui que le dollar est une fausse monnaie et que tout le monde essaie de s’en émanciper, puisque même que les Iraniens dont on vient de décréter le boycott vont vendre leur essence aux Indiens qui en ont besoin, et la vendent en or, directement, les Indiens ayant les plus grosses réserves d’or du monde, il faut le savoir, or privé et or public.
Donc, on voit bien que finalement, les seuls qui ont intérêt à la guerre, qui veulent la faire et qui en ont la mentalité. Je rappelle ce que c’est la brutalité anglo-saxonne. C’est quand même la communauté humaine la plus violente du monde. Il n’y a pas plus violent que les anglo-saxons au niveau guerrier, il faut le savoir. Il faut savoir que si les Indiens scalpaient aux États-Unis, c’est parce qu’ils avaient vu faire ça par les soldats anglais. C’est une invention anglaise, faut le savoir. Pour ceux qui vous parlent de la cruauté des Indiens. Regardez ce que c’est la société indienne traditionnelle, vous lisez Pierre Clastres. Il n’y a pas moins violents que les Indiens, à part manger trois bisons par an, etc. Enfin c’est des sociétés très stables, très peu guerrières. La violence, c’est nous. Quand je dis « nous », moi, je suis Français catholique, donc ce n’est pas tout à fait nous. Mais c’est les Anglo-saxons protestants qui sont la horde la plus sanguinaire et violente de l’histoire du monde. Parce qu’en plus, ils ont la technologie avec eux. Et on en est là aujourd’hui. C’est que ces gens-là, couplés à la Banque qu’on n’a pas le droite de nommer, ont besoin.
(Intervention dans le public)
Oui, oui, c’est vrai que Rothschild est un nom qu’on peut citer sans trop de gène. Ils sont propriétaires du journal Libération, par exemple. C’est des petites remarques. Alors que Lagardère, lui, c’est Paris Match. Voyez : banques, complexe militaro-industriel, États-Unis, France. Qui possède l’opinion ? Qui possède vos cerveaux ? La Banque, l’armée, enfin le complexe militaro-industriel. En France, c’est pareil. Les journaux appartiennent soit à la Banque soit au complexe militaro-industriel. Dassault, Lagardère, etc., oui.
Et aux États-Unis, c’est pareil : la Banque et le complexe militaro-industriel. Les deux seuls qui ont intérêt à faire la guerre pour cacher leurs responsabilités, continuer leurs prédations, obliger les insoumis et les victimes à continuer à accepter leur fausse monnaie.
Donc on est dans une logique d’avant-guerre dont il faut bien identifier les responsables. Et c’est parce que justement ce ne sont pas les Iraniens qui la veulent. Parce que si c’était les Iraniens qui voulaient la Troisième Guerre mondiale, on est sûr d’y échapper. Mais malheureusement, comme ce ne sont ni les Syriens ni les Iraniens, mais ceux qui y ont intérêt – et je le dis pour finir sur l’affaire israélienne – et qui pensent même que par cette Troisième Guerre mondiale, ils pourront refaire une espèce de coup de poker où ils gagneront, comme quand on fait tapis au poker.
Vu la folie de ces élites qui adhèrent à une idéologie que j’appelle vétérotestamentaire – il suffit de lire l’Ancien Testament – qui est assez apocalyptique et violente, raciale, dominatrice, violente, sanguinaire, il suffit de lire l’Ancien Testament, ils ont une idéologie qui correspond à cette vision, à cette violence. Ils sont les moyens, ils ont la nécessité. Nous sommes donc objectivement dans une situation d’avant-guerre. Et une fois qu’on l’a dit, le gros travail à faire, c’est identifier pourquoi, et comment. Alors pourquoi ?
Ben, je vous l’ai dit : faillite bancaire, capacité de prédation militaire et faillite bancaire couplées.
Et comment ?
En désignant les Iraniens comme le problème central du monde parce qu’ils voudraient peut-être se doter de l’énergie atomique, parce qu’on ne sait même pas si c’est la bombe, donc l’énergie atomique.
Et ce qui est marrant, c’est que les trois-quarts des Français n’ont même plus la distance critique, tellement le matraquage est grand, pour se poser la question de savoir qu’est-ce qu’on en a à foutre que l’Iran ait la bombe atomique. Dans l’histoire de la Perse, depuis de siècles, à quel moment ont-ils prétendu s’étendre, asservir, etc. ? À quel moment ont-ils porté atteinte aux intérêts français ? Quel est le projet belliqueux des Syriens ou des Iraniens contre nous ?
Peau de balle ! Y compris d’ailleurs des Afghans. Pourquoi avons-nous tous les jours des soldats qui meurent en Afghanistan ? Posons-nous la question. Il me semble qu’une armée, normalement, est là pour défendre les intérêts de son pays, et défendre son peuple. C’est toutes ces questions qu’on peut se poser.
Et donc, qu’on prenne la question du Grand Israël. Et comment arriver au grand Israël ? Effectivement par une Troisième Guerre mondiale qui serait gagnée. Parce qu’évidemment, ces gens-là pensent la gagner. Et c’est vrai qu’ils ont, sur le papier ils doivent la gagner. Ils ont la supériorité militaire. Eh ben peut-être que cette Troisième Guerre mondiale amènerait avec peut-être des dégâts collatéraux de 500 millions, mais qui ne seraient jamais que des gueux, des Arabes, et des dégâts collatéraux en France notamment sur une guerre civile.
Dommages collatéraux en France : des risques de guerre civile
Parce que c’est un volet qu’il faut amener. C’est que s’il y a une Troisième Guerre mondiale, elle ne se passera évidemment pas chez nous, dans un premier temps, mais autour de ce qu’on appelle le verrou eurasiatique. Mais ça aura des conséquences terribles en France, notamment, parce que comme ce conflit sera présenté comme un conflit ethnico-religieux, nous avons comme nous le savons en France, de grosses lignes de fracture ethnico-religieuses, qu’on fait d’ailleurs bien monter en ce moment sur le problème musulman, etc. Et tel que ça nous sera présenté, malheureusement. Les guerres, c’est toujours. On peut définir une guerre par le fait qu’à un moment donné, il n’y a plus que deux camps possibles. C’est-à-dire que vous n’avez plus le choix. Une guerre c’est simple : c’est t’es collabo ou résistant. Les pacifistes d’avant-guerre, on les a tous tués parce que simplement, ils disaient : « Ni Angleterre ni Allemagne ». C’est probablement eux qui avaient raison : ni Angleterre ni Allemagne. Ben à un moment donné, tu choisis : Angleterre ou Allemagne ?
Eh ben ça serra un peu comme ça. À un moment donné, tu choisis : t’es avec le monde avancé blanc judéo-chrétien de la démocratie ou t’es avec les bamboulas égorgeurs islamiques ?
C’est comme ça qu’on nous présentera le projet en France. Et quand tu regardes. Non, mais c’est pour ça que ce n’est pas de la rigolade.
(Intervention dans le public)
Oui, oui, mais les 11 Septembre, moi, je parle de la France, là. Et de demain. Et à un moment donné. Oui, ce choix qui nous sera imposé, sera un choix mortel quoi qui arrive. Parce que les gens comme moi qui diront : « C’est un faux choix, c’est un piège, évitons-le. » seront dans une situation où ils n’auront pas le droit. Il ne faut pas oublier que quand la loi martiale est déclarée, etc., vous êtes déserteur et on peut vous fusiller.
Et puis quand aussi certains manipulateurs pervers, via le Qatar commencent à aller financer les banlieues pour les réislamiser sur une ligne, etc., etc., on peut imaginer aussi qu’il y ait les idiots utiles qu’il faut, les agents de manipulation. Il suffit de mettre sur YouTube deux vidéos, comme on a bien vu en Tchétchénie, sur le Kosovo, etc., où on voit un jeune resalafisé de banlieue avec un couteau de cuisine égorger un gaulois de base, sur YouTube, et moi, je n’ai plus qu’à aller me cacher. La réconciliation nationale, plus personne n’en veut. Malheureusement, c’est comme ça qu’on faut, faut pas oublier. On tue trois gosses, on fait un truc où les gens d’un seul coup. Les explosions émotionnelles de haine ! Et là il n’y a plus de réflexion, de raison, etc.
Et malheureusement, la France est un pays très, très fragile à ce niveau-là, il faut bien le savoir.
Pareil, un pays qui a des très grosses contradictions sociales liées à une trahison de nos élites pour des raisons de soumission à la logique bancaire, et qui a intérêt à dévier un conflit social légitime en conflit ethnico-religieux. C’est leur intérêt. Et ils y travaillent. Et on sait que la droite sarkozyste y travaille. Mais la gauche PS, je n’ai pas tellement plus confiance en eux, quand je vois leur composante sioniste qui est assez identifiable. Je ne les vois pas voler au secours des musulmans, etc.
Donc on est dans une situation française où normalement on risque d’être pris dans une logique de Troisième Guerre mondiale où déjà on sera impliqué militairement au niveau de nos soldats. Mais ça aura un contrecoup sur la France déjà en termes d’approvisionnement, de désorganisation de hausses des coups du carburant, etc., etc., et des matières premières. Mais aussi des tensions ethnico-religieuses en France très, très dangereuses où on sera à un moment donné sommés de choisir notre camp. Et les médias nous présenteront le monde libre blanc, judéo-sioniste, ou le monde horrible des égorgeurs musulmans. Ça sera ça qui nous sera présenté comme alternative. Et avec les médias, etc., ça sera très difficile d’y échapper.
Je vous dis, c’est comme les gens qui à la fin des années trente ont essayé d’échapper à la Deuxième Guerre mondiale. Ça s’appelle le destin des pacifistes européens, etc. Et ils ont très mal fini. Et ils sont face à l’histoire officielle considérés comme des traitres, des collabos, des déserteurs. Ce n’est pas eux les héros de l’histoire. Les héros de l’histoire, c’est le mieux étant Mitterrand, c’est les résistants à Francisque, multicartes. Il vaut toujours mieux être du côté des vainqueurs parce que comme c’est les vainqueurs qui écrivent le commentaire, en général…
Et donc, pour achever cette espèce de petit tour d’horizon, nous sommes dans une situation d’avant-guerre pour toutes les raisons que je vous ai dites, qui touchera la France indirectement dans un premier temps, mais qui est très grave pour la France car la France étant effectivement un pays avec une très forte communauté juive, une très forte communauté musulmane, et une crise sociale allant en s’aggravant, et des élites qui malheureusement ne sont pas très patriotes – il faut quand même s’en rendre compte sur les choix qu’ils font depuis des années –, non seulement cette guerre mondiale est une catastrophe mondiale, mais n’en seront pas juste les spectateurs.
En conclusion
Et pour finir là-dessus, il est je pense important dès maintenant d’avoir conscience que cette guerre est possible, qu’elle est plus possible que jamais, et que c’est un piège terrible qui nous est tendu.
Et que nous avons contre nous la logique bancaire, bien sûr, les élites traitres, les médias, la bêtise aussi de certains, faut pas oublier. Moi, je le vois souvent, y compris d’ailleurs chez les jeunes musulmans, très émotifs sur certains sujets qui parfois ont du mal à décrypter les pièges qui sont subtils et qui effectivement. Malheureusement tout ça s’additionnera.
Et c’est la raison pour laquelle j’en parle aujourd’hui devant vous, quels que soient les risques, évidemment, parce que nous sommes écoutés. Il y a forcément là quelqu’un des Renseignements généraux, quelqu’un du Crif, c’est normal, chacun fait son boulot.
Mais la seule chose qu’on peut faire entre guillemets si on veut faire le bien, parce que ces choses-là existent, c’est de nous préparer, décrypter ces pièges dans lesquels nous sommes déjà. On voit bien que ça monte de plus en plus. La notion de guerre est de plus en plus présente. On nous y prépare de plus en plus. Je ne parle pas de la pression qui est faite par le gouvernement israélien sur le gouvernement américain pour attaquer l’Iran. Ça n’a pas encore été fait, parce qu’il y a des résistances, mais ça va être très difficile que ces conflits restent locaux, à mon avis, justement parce que les Russes et les Chinois sont impliquées, etc. Et la meilleure chose qu’on peut faire, c’est faire de la pédagogie sur pourquoi cette guerre est possible ? qui la veut ? et comment elle se fera ? et le coût terrible que ça aura sur la société française, par exemple.
Parce que les gens qui se réjouissent de la guerre, en général, ils se réjouissent avant d’y aller et parfois pendant trois mois. Et d’ailleurs on vous dit toujours que ça durera trois mois. Mais en général, ça dure cinq ans, et les mecs ensuite, ils passent quatre ans et demi à chialer. On le sait quand on regarde l’histoire et qu’on lit les bons romans et qu’on voit les trucs. La guerre, ça existe les jeunes cons de 18 ans qui ont plein de testostérone. Ils croient que c’est comme le football. Et puis quand ils ont vu leur pote, ils ont leur visage arrosé par la cervelle de leur meilleur ami qui vient de se prendre un truc en pleine gueule, etc., là ils commencent à basculer. Mais on n’arrête pas quand on veut, c’est ça qu’il faut savoir. Après, il ne faut pas oublier que le déserteur est fusillé en période de guerre et que vous êtes pris dans le mouvement.
Et je pense que cette guerre est dégueulasse. Elle n’est absolument pas nécessaire pour nous. Et elle coûterait très, très cher, si elle se faisait, à la France, c’est une certitude.
Donc, je lance le sujet parce que je pense qu’il est, la seule chose qu’on peut faire, effectivement, c’est d’identifier le pourquoi et le comment de ce piège de plus en plus visible qui se rapproche. Et parce qu’il faut bien que je fasse mon travail.
Donc, je vous remercie d’avoir écouté cette petite présentation, et j’attends nos questions.
Les questions du public
Le verrou eurasiatique
Alain Soral – En réalité, la clé de domination du monde est d’après les théoriciens géopolitiques – mais qui est à mon avis incontestable puisque tout le monde fait comme si c’était vrai – se joue au niveau de la Caspienne. C’est-à-dire que celui qui contrôle la Caspienne tient le monde. C’est un peu comme être au cœur d’un dispositif ou au milieu du ring pour un boxeur. Quand on est dans le coin, le dos aux cordes, en général, on ne gagne pas le combat.
Et je ne peux pas trop développer ce sujet-là, mais vous pouvez lire. On a un géopoliticien en France qui est très bon qui s’appelle Chauprade, qui est sur la même ligne que moi, à peu près, à 99% et qui intervient sur un site qui s’appelle realpolitik.tv. Et je vous invite à aller là-dessus et vous instruire sur ce qu’on appelle la géopolitique, qui est une discipline qui un éclairage supplémentaire sur la réalité politique mondiale et qui permet de comprendre certaines chose.
Pourquoi on se bat à ce point-là pour être présent à tel endroit où il n’y a pas grand-chose, soi-disant ?
C’est qu’en réalité, cette rivalité aussi en ce moment qui est en fait les États-Unis qui essayent de s’opposer à la monté de la Chine qui est d’abord une montée économique, en bloquant ses sources d’approvisionnement énergétique, ça se passe aussi au niveau de la Caspienne, voyez. Parce que c’est par là que passent les gazoducs, les oléoducs, etc. Quand on regarde où sont les énergies et où elles doivent aller, quand on regarde les ports, etc., on voit très bien que le détroit d’Ormuz est fondamental, que y’a des problèmes de pipeline qui doivent passer par l’Afghanistan, le Pakistan, qui justifient les guerres.
Vous pensez bien que les Américains ne font pas la guerre en Afghanistan pour amener la démocratie dans des montagnes pour emmerder les Pashtounes. Il y a d’autres enjeux cachés, évidemment, oui. Et là, il faut lire la carte effectivement des problèmes énergétiques, parce que la puissance, c’est aussi la maîtrise de l’énergie. Il faut du carburant.
Et le développement de la Chine exige d’énormes apports en énergie. Et les Américains essayent de bloquer cet apport en énergie. Et pour bloquer, il faut être présent là où ça passe, il faut contrôler là où ça passe. C’est des enjeux permanents de toutes les guerres.
Vous regardez la Deuxième Guerre mondiale, vous voyez aussi qu’il y a eu la guerre pour l’énergie, qu’à un moment donné, l’Allemagne perd parce qu’aussi, elle perd aussi la guerre de l’énergie, etc., etc.
Donc, comme ça serait une conférence entière là-dessus, retenez la géopolitique, le site realpolitik.tv.
L’auteur, c’est Chauprade. Par Internet. Faut pas être paresseux. Aujourd’hui, par internet, vous tapez des mots clés, vous avez tout qui sort. Aujourd’hui, pour ne pas se cultiver sur un sujet, il faut le faire exprès. Parce qu’Internet, c’est quand même très bien fait pour ça, avec les systèmes de mots clés, etc. Tout est à disposition, vous tapez : Chauprade + géopolitique, et vous allez lire des dizaines et des dizaines de textes sur la géopolitique turque, russe, la vision mondiale de la géopolitique, et ça va vous instruire.
Ron Paul
Alain Soral – Il ne passera jamais. Il ne sera même pas investi comme candidat républicain. Justement parce que lui, il éviterait la guerre. Vous avez la réponse. Ron Paul, il a parfaitement dit la vérité de la réalité de l’Amérique. Il est assez populaire chez certaines personnes. Il a contre lui tout l’establishment. D’ailleurs, il se fait traiter d’antisémite.
Le marqueur de tout ça, c’est dès que vous vous faites traiter d’antisémite. C’est que vous commencez à bien faire le travail. C’est clair et net.
Et Ron Paul ne sera pas candidat républicain. Voilà donc, on peut rêver. Mais effectivement, s’il était élu, je pense qu’on sortirait de ce danger. Mais il ne sera pas élu parce que Wall Street et le complexe militaro-industriel américain lui feront la peau plutôt qu’il puisse accéder au pouvoir. C’est tout ! Malheureusement, ça c’est la réalité pratique.
Dans le public – Il y a un risque qu’il soit assassiné.
Alain Soral – Mis il ne sera pas investi. Donc de toute façon, ils n’auront pas besoin de l’assassiner. Il ne sera pas candidat républicain, il ne gagnera pas la primaire. Et s’il gagnait la primaire, il serait battu. Oui, et puis c’est vrai, s’il était élu, il finirait comme Kennedy, sans doute, oui. Mais de toute façon, je pense qu’il ne sera pas candidat. Quand vous avez contre vous l’establishment dans une compétition qui est faite pour la victoire de l’establishment, vous ne pouvez pas gagner parce que c’est un jeu qui a été crée pour que ne puissent gagner que les maîtres du jeu.
(…)
Oui, mais c’est comme moi si je disais : si demain j’étais président de la République, je désengagerais l’armée française d’Afghanistan, je me tournerais vers la Russie, je ferais des tas de choses. Mais je ne serai jamais président de la République. Donc, le problème c’est qu’on est dans le monde réel. Et dans le monde réel, je vous le dis, vous vérifierez très vite que Ron Paul, non seulement ne sera pas président des États-Unis, mais qu’il ne sera même pas le candidat républicain. Et que le candidat républicain qu’ils vont mettre face à Obama, le nègre de maison comme on dit – on avait annoncé tout ça –, eh ben le mec qu’ils vont mettre en face, sur tous les fondamentaux de la politique sérieuse, proposera exactement la même chose que l’autre. C’est-à-dire qu’il n’y aura que des petites nuances sociétales sur le port d’arme, des trucs symboliques auxquels sont attachés les Américains.
C’est la paire de santiags de Ronald Reagan pour renouer avec l’Amérique des pionniers et occulter ce qu’on appelle les robber barons, c’est-à-dire le fait que le rêve américain a été entièrement enseveli sous le capitalisme monopoliste. Alors évidemment, à un moment donné, on sort un acteur d’Hollywood et on le déguise en cowboy. Ça veut dire qu’on méprise les électeurs et que les Américains sont des cons, c’est ça que ça veut dire. C’est tout. Parce que pour croire qu’il suffit de mettre des santiags pour renouer avec le rêve américain de la Frontier, c’est vraiment qu’on ne comprend rien à la politique. Et malheureusement, c’est comme ça.
C’est-à-dire que les élections sont un système qui est fait pour que gagnent ceux qui les ont inventées. Et je vous le dit, c’est comme on dit : si la démocratie permettait effectivement de mettre le peuple au pouvoir, elle serait abolie.
D’ailleurs, on voit très bien en ce moment qu’il y a un candidat en France qui est un petit peu pas tout à fait sur la ligne des autres, et qui a du mal à avoir ses signatures. Et le système se pose même la question de savoir s’il ne l’empêcherait pas de les avoir, tellement il a peur que malgré la manière dont le système est verrouillé, elle pourrait peut-être tenter deux ou trois trucs. Il faut comprendre cette réalité.
Vers un nouvel ordre mondial
Il est certain que c’est le projet de nos élites mondialistes. On pensait que c’était complotiste de le dire, il y a des années. Mais aujourd’hui, tous les leaders mondiaux, quand vous écoutez, parlent du nouvel ordre mondial, du gouvernement mondial et disent que c’est souhaitable, et disent que c’est la solution à la crise que d’ailleurs ils créent eux-mêmes et aggravent eux-mêmes pour justifier comme solution… le gouvernement mondial !
Donc aujourd’hui, ce n’est même pas une question. On le sait tous. Vous regardez les citations sur Internet. Tous les potentats occidentaux ont déclaré dans un discours ou un autre et même plusieurs, qu’ils travaillaient à l’avènement du nouvel ordre mondial et d’un gouvernement mondial. Donc aujourd’hui, c’est une certitude. Mais c’est vrai que ça fait que quelques années, depuis Bush père, qu’on a commencé à parler de nouvel ordre mondial et de gouvernement mondial.
Avant, c’était un projet caché, dont certains initiés disaient que c’était le projet des Bilderberg ou le projet secret du CFR [Council on Foreign Relations], etc. Aujourd’hui, c’est annoncé officiellement.
Ce qui veut dire qu’on est près, qu’on a passé une étape et qu’on est près de la fin, d’une certaine manière. Parce que quand un homme ose dire à haute voix ce qu’avant il disait de façon cachée, c’est qu’il pense que c’est pratiquement gagné, voyez. Vous annoncez que vous allez faire quelque chose, parce que vous avez déjà tout verrouillé. Sinon vous ne le dites pas. Dans le business, c’est comme ça.
Quand vous dites : « Je vais ouvrir un commerce. », c’est que vous avez déjà le bail. Ce n’est pas quand vous êtes en train d’essayer d’acheter le pas-de-porte. Sinon, il y a un mec qui risque de l’acheter avant vous.
Donc effectivement, le fait que tous les hommes politiques occidentaux aujourd’hui disent qu’ils travaillent à un gouvernement mondial, du nouvel ordre mondial, le souhaitent et y travaillent, etc., plus tous les conseillers, nos experts, les Attali, le Machin, prouve que nous sommes très près, dans leur esprit, d’y arriver. Bien sûr. Mais la réponse, elle est là.
Sur la création d’un nouveau CNR
Alain Soral – C’est une bonne idée. Le problème, c’est qu’entre l’idée et le faire. Pour le faire, il faut que ça corresponde à une dynamique réelle. C’est-à-dire qu’à un moment donné, moi, je suis pour faire des conférences groupées de plus en plus, tendre la main à certaines personnes pour montrer qu’on partage certaines idées. Mais le problème, c’est qu’on ne décrète pas ce genre de truc. Comme on ne décrète pas d’être président de la République. Il faut que ça corresponde.
Bon, là, il y a quelques personnes. Mais combien on peut mettre de personnes dans une salle ?
Mais ce qui est sûr, c’est que logiquement, face à la menace qui pèse, c’est ce qui naturellement devrait se faire petit à petit. C’est-à-dire que les gens qui veulent échapper à la catastrophe et qui ont la même vision, la même analyse, se regroupent progressivement, mettent entre parenthèses leur égoïsme ou leur quant-à-soi pour travailler plus collectivement. Sans doute que ça se fera par la force des choses.
Mais évidemment, que moi, j’ai fait un truc qui s’appelle Égalité et Réconciliation qui est une association qui n’est pas un mouvement politique d’ailleurs pour qu’on puisse venir d’autres partis politiques tout en s’y intéressant et qui parle de réconciliation nationale. Et effectivement, le CNR est un modèle, à un moment donné.
Mais, je dirai que malheureusement à cause du travail incroyable de ce qu’on appelle la société de consommation et de la société des médias, les gens qui prennent conscience de l’ampleur de la catastrophe et des risques sont une minorité aujourd’hui en France. Il y a plein de gens qui pensent que c’est intéressant mais il ne faut pas exagérer : « On est quand même en France aujourd’hui, en 2012 ! » J’aime bien ce genre de réponses : « Oh ! on est quand même en France aujourd’hui en 2012 ! », genre : « Il n’y aura plus jamais aucune guerre ! » Il y a beaucoup de gens qui n’arrivent pas à y croire, qui ne veulent pas y croire et qui vous disent que de toute façon. Et puis les gens sont dans la vie quotidienne. Il ne faut pas oublier que leurs problèmes, c’est de payer leur loyer, de ne pas perdre leur boulot.
Donc de toute façon, ça sera toujours une minorité de gens, en fait, qui essayeront de prendre leur destin en main. On le voit à toutes les époques.
Dans le public – Ça à toujours été une minorité.
Alain Soral – Toujours. Voilà. Donc votre idée, je l’ai aussi, beaucoup de gens l’ont. Mais malheureusement, ça ne se décrète pas comme ça. Et je le dis, ça se fera par la forces des choses, à mesure que le danger sera plus visible. Parce que ce que je dis aujourd’hui, peut-être sera beaucoup plus évident dans un an. Et après, bon ben voilà, je.
Dans le public – Ce sera, en quelque sorte, une nouvelle alliance au sens spirituel du terme.
Alain Soral – C’est surtout des gens qui font le boulot. C’est-à-dire que, moi, si je suis entre guillemets un intellectuel – je ne sais pas ce que ça veut dire – et que je réfléchis à tout ça, et que je vois des choses, je sens qu’il est de mon devoir de le faire partager à des gens qui n’ont peut-être pas le temps que j’ai pour aller sur Internet, lire, etc., etc. En réalité, vous êtes toujours dans une situation où vous faites ce que vous sentez devoir faire. C’est tout. Après, je fais de mon mieux, mais il y en a d’autres aussi. Et est-ce que ça suffira ? Je n’en sais rien. Mais c’est la seule chose qu’on peut faire, c’est faire de son mieux, faire son devoir.
Sur l’Arabie saoudite et le Qatar
Alain Soral – Mon critère, c’est qui résiste à la domination impériale, et qui s’y soumet. Et je le dis, pourquoi je résiste à la domination impériale ?
Parce que je pense qu’il est de l’intérêt supérieur de la France d’y résister. Ça pourrait être notre intérêt d’y collaborer. Je pense que comme de Gaulle l’avait compris, la France a intérêt à un monde multipolaire. Et que la France, quand il y a plusieurs empires concurrents, peut tirer son épingle du jeu. On peut le dire même de façon assez cynique, à la Carl Schmitt. L’intérêt bien compris de la France est un monde multipolaire. Nous avons perdu, à la limite, tous nos avantages après l’écroulement de l’URSS, puisque quand il n’y a plus qu’un empire, il dicte sa loi. Et on voit d’ailleurs que quand la Russie se rebecte un peu, ça confine un peu l’arrogance américaine, et tant mieux.
Mais moi, vote lecture sunnite-chiite, ce n’est pas la mienne. Je ne suis pas théologien. Et je ne vois pas en quoi l’Arabie saoudite représenterait le sunnisme. Je pense qu’un sunnite qui se respecte. Comment ?
Dans le public 1 – Elle n’est pas sunnite l’Arabie saoudite, elle est wahhabite.
Alain Soral – Oui, mais ça c’est des débats théologiques. D’ailleurs le wahhabisme est une branche du sunnisme, de toute façon. De toute façon, il y a soixante-treize.
Dans le public 1 – [inaudible]
Alain Soral – Voilà ! Ce sont des débats théologiques intramusulmans. Moi, ce qui m’intéresse, c’est qui résiste à la domination impériale pour des raisons morales et des raisons d’intérêts bien compris.
Et je parle en tant que français. Il faut quand même que vous compreniez aussi, que moi, je ne suis pas comme certaines qui défendent toujours les intérêts des autres, on ne sait pas trop pourquoi, qui se mêlent de ce qui ne les regardent pas, qui défendent les ouvriers et qui n’ont jamais été ouvrier, etc. Moi, je suis un Français, je me revendique comme Français, et je défends d’abord les intérêts de la France, et d’une certaine idée de la France, qui fait que j’aime mon pays, et que je respecte. Il y a des choses que j’aime moins, etc. Et dans cette vision-là, effectivement, la résistance iranienne à l’impérialisme m’intéresse. Mais je vous signale aussi, que m’intéresse également la résistance du Hamas. Le Hamas, excuse-moi, ils sont sunnites.
Dans le public 2 – Ils ne sont pas musulmans !
Alain Soral – Ouais, non, mais d’accord, il y a toujours une raison pour que ça n’aille pas ! Évidemment. Les trois-quarts des gens ici ne comprennent rien à ce charabia de musulmans qui fait d’ailleurs que les musulmans perdent tous leurs combats, parce qu’ils passent plus de temps à se battre entre eux qu’à se battre contre leurs ennemis. C’est déjà le problème qu’ils devraient se poser. J’aimerais savoir la dernière fois que vous avez gagné un combat.
C’est-à-dire que toute la violence musulmane est tournée à l’intérieur du monde musulman, faut quand même le comprendre. C’est quand même un drame. Donc, moi, je ne rentre pas dans ces débats théologiques, car je ne suis pas religieux, et je n’ai pas la prétention de donner des leçons de théologie, etc., à personne.
Je remarque qu’en ce moment, les Qataris sont entièrement à la solde des Américains, que ce n’est pas un pays. Ce n’est pas un pays le Qatar. C’est une base américaine, avec trois – comment on dit ? – trois mecs qui ont un gros compte en banque. Donc, je ne vois pas pourquoi, à un moment donné, on serait offensé parce que je critique l’Arabie saoudite, qui à mon avis, quand on voit les élites saoudiennes… Tu es allé à Marbella voir la famille royale d’Arabie saoudite à Marbella ?
Dans le public 2 – Ce n’est pas par rapport à ça que je ne suis pas d’accord avec vous. C’est parce que vous critiquez en envoyant des petites vannes comme ça, justement…
Alain Soral – Excuse-moi, moi, je respecte une religion par les gens qui la pratique. C’est comme ça que ça marche. C’est-à-dire que quand je vois qu’un type se tient de façon exemplaire, il vit de façon exemplaire, et on me dit : « C’est un musulman. », je me dis : un musulman se tient de façon exemplaire. Si tu me dis : « Tu dois respecter le roi d’Arabie saoudite car c’est lui qui contrôle politiquement et militairement les lieux saints. », et que je vois un type à Marbella qui tire des putes et qui se défonce à la cocaïne toute la journée en regardant des films pornos, je me dois de dire que ce type est un traître à la religion bien comprise, que c’est humainement une ordure, et que je lui pisse à la raie ! Voilà ! C’est clair ou pas ! Voilà ! Oui, c’est tout !
Et il suffit de s’intéresser à la réalité sociologique des élites musulmanes d’ailleurs entièrement validées par la Banque et le pouvoir américain. Attention !
Parce que les musulmans qui d’un seul coup ont une voix un peu de l’indépendance, ils ont des ennuis, il faut le savoir. Et moi, je vous dis, quand je mets en avant. Le théologien qui m’intéresse le plus en ce moment, je le dis, c’est Sheikh Imran Hosein. Il me semble qu’il n’est pas chiite, il est sunnite. Mais ce qui intéressant, c’est qu’il vient de Trinidad-et-Tobago, et qu’il vit en Malaisie. C’est-à-dire qu’il échappe finalement à tout le bordel dans lequel on est, les problèmes coloniaux et postcoloniaux du monde méditerranéen. Et c’est pour ça, qu’à mon avis, sa parole islamique est intéressante, parce qu’il n’est pas pris dans ces problèmes dans lesquels est pris Tariq Ramadan.
Tariq ramadan est en permanence obligé de se poser la question de plaire aux mecs des banlieues, de ne pas déplaire au gouvernement anglais. Et là, je viens d’apprendre qu’il vient de créer un Centre de recherche islamique au Qatar. Je suis inquiet de voir que Ramadan ait des liens avec le Qatar, car il me semble qu’en ce moment, que le Qatar, qui de toute façon n’est pas un pays. Et je vois l’émir du Qatar, il n’a même pas la barbe.
Dans le public 2 – Tariq
Ramadan, il est Frères musulmans.
Alain Soral – Oui, on ne sait pas s’il est Frères musulman. Il descend des Frères Musulmans. Lui-même prétend que non. Moi, je vous le dis, parce que là déjà on part dans un truc, on dérive, je refuse de rentrer dans les débats théologiques.
De même que vous-mêmes, vous n’allez pas m’expliquer si je suis catholique sédévacantiste, papiste, etc. Et je vous dirais d’ailleurs que moi ce qui me dégoûte, c’est quand je vois quelqu’un qui se réclame de la catholicité et qui se comporte comme une ordure face au message du Christ et face aux autres. Quand je vois Alain de La Morandais à la télévision, j’ai envie de me convertir à l’islam, vous voyez ce que je veux dire. Mais par contre, quand je vois certains représentants officiels de l’Islam, je me dis : je vais rester catholique, voyez. C’est tout. Le problème, c’est les hommes, moi, je crois.
Le Coran, il existe, le saint Coran, il existe, il est là, tu vois. Voilà, il est là. Là, ça, il n’y a rien à changer. Bon, il est en français. Je ne sais pas ce que vaut la traduction, on pourrait en discuter, je ne lis pas l’arabe. Mais, voilà, là il y a un livre. Je lis ce qu’il y a dedans, ça m’intéresse ce qu’il y a dedans, et ça me va. Je n’ai rien à changer. C’est de la morale. C’est du bien. Ça dit que le bien est mieux que le mal, etc., etc. Je l’ai lu, je sais ce qu’il y a dedans. Voyez, je l’ai même là. Je le lis dans le train, ça m’aide à [inaudible] le temps. C’est ça qui compte.
Les Évangiles, le Christ, je ne vois pas ce qu’on peut lui reprocher. Le Christ, il propose l’amour la fraternité, etc. Il y a des gens qui ont des projets plus ou moins hostiles belliqueux, dominateurs, etc., etc.
Et moi, ce qui m’intéresse, c’est les textes, pour savoir ce qu’est une religion, et après, je juge les hommes. Si tu me dis : « Tu n’as pas le droit de critiquer cet homme-là, parce que c’est un musulman. » Ben, et ta sœur ! Non ! Je veux dire, ça serait trop facile, tu vois. Ça serait trop facile.
Et de même si tu me dis : « Tu n’as pas le droit de critiquer cet homme-là parce que c’est un catholique. » Nous, Français catholiques, on ne se prive pas de critiquer tous les catholiques qu’on estime être des traitres à la catholicité. Je passe mon temps à critiquer toute la catholicité officielle depuis Vatican II. J’aimerais bien que les musulmans aient la capacité critique à l’intérieur leur religion que nous avons à l’intérieur de la nôtre. Car je te garantis qu’aujourd’hui, nous catholiques, on est très critique envers une certaine déviance du catholicisme, et nous, Français très critique envers un certaine politique française.
Ce que je vois c’est que dès qu’on passe la Méditerranée – je finis sur ce sujet parce que c’est intéressant –, on voit un petit Jamel Debbouze se foutre de la gueule des hommes politiques français, de de Gaulle, etc., et puis d’un seul coup, il dit : « Sa Majesté » quand il parle de Mohammed VI. C’est-à-dire qu’en France, il fait le cador, mais dès qu’il passe la Méditerranée, il est prosterné devant « Sa Majesté » Mohamed VI. Là, il a perdu tout sens critique, tout humour. Et si tu dis du mal de Mohammed VI, tu as blasphémé. C’est-à-dire qu’on a le droit en France de cracher sur toutes nos institutions, mais dès qu’on passe la Méditerranée, d’un seul coup, tout est saint. Cette schizophrénie est totalement immorale et malsaine. Et moi, je dis que Mohammed VI n’inspire pas mon respect, tu vois ce que je veux dire, il n’y a pas de problème. Je préfère de Gaulle à Mohammed VI.
Mais surtout, moi, j’évite ce genre de conversation, parce que ça, c’est ce que veulent les autres. Regarde pourquoi les Américains ont financé Saddam Hussein pour qu’il attaque l’Iran, et même pourquoi ils ont laissé même peut-être Khomeiny revenir à un moment donné. C’est que cette lutte permanente entre chiites et sunnites détruit le monde arabo-musulman de l’intérieur sans que les Américains et les sionistes n’aient rien à faire. Donc déjà, rien que par bonne intelligence, déjà, on évite.
Moi, j’évite d’aller taper sur quelqu’un quand c’est mon pire ennemi qui me dit de le faire. Tu vois. Je m’abstiens. Je n’ai pas dit que j’allais l’embrasser sur les deux joues.
Mais pourquoi, moi, je refuse de diaboliser les musulmans en France, ce n’est pas parce qu’un d’un seul coup j’ai découvert qu’ils étaient géniaux. C’est parce que j’ai découvert que tous ceux qui les ont fait venir, à l’époque de SOS Racisme, les mêmes m’ont expliqué quelques années après, que finalement ces chances pour la France, étaient les pires problèmes ; ça s’appelle Finkielkraut, ancien parrain de SOS Racisme. Maintenant, son dernier texte, c’est pour faire l’apologie du général Bigeard. On l’a mis sur le site. Je dis, moi, quand ces gens-là m’expliquent ce que je dois faire, simplement, au mieux je n’écoute pas. Tu vois ce que je veux dire, c’est tout. Et je t’incite à faire pareil, tu vois. De ne pas t’énerver. Parce que le musulman a tendance à être un peu émotif et à s’énerver un peu facilement. Et c’est comme ça, souvent, que les manipulations se passent.
Dans le public 2 – Ce que je voulais simplement vous dire, c’est que moi je trouvais – pardon du mot – un peu simpliste votre analyse sur l’Arabie saoudite, en disant que, voilà, « ils se tapent de putes, etc. » Ce n’est pas que ça l’Arabie saoudite.
Alain Soral – Mais de toute façon, je ne vis pas en Arabie saoudite. L’Arabie saoudite ne me pose pas de problèmes immédiats. Nous ne sommes pas menacés par l’Arabie saoudite. Je dis simplement.
Dans le public 1 – Des dirigeants ! Il parle des dirigeants.
Alain Soral – Oui, voilà. Et je ne parle même pas des théologiens.
Dans le public 2 – Moi, je vous parle du gouvernement aussi. Je ne parle pas du peuple.
Alain Soral – Mais, est-ce que tu connais bien l’Arabie saoudite ? C’est aussi la question. Vas-y vivre quelque temps. Mais, à la limite, c’est comme les binationaux Franco-algériens qui disent toujours que la France, c’est de la merde, et que l’Algérie, c’est génial. Je les invite à aller y passer quelques mois, et à y vivre. Je pense que c’est toujours bien de connaître. Pourquoi moi, je voyage ? Je vais en Syrie, je vais au Kosovo, je vais en Amérique latine, etc., parce que c’est important d’y aller. Il faut y aller.
Et moi, je te dis, profondément, l’Arabie saoudite ne me pose pas un gros problème. Mon problème immédiat, ce n’est pas l’Arabie saoudite. En France, on a d’autres problèmes. Mais simplement, je me permets moi, parfois, parce que je fais aussi de l’humour, je ne suis pas un religieux, donc le blasphème est une notion que je n’ai pas vraiment, ça n’empêche pas que je comprends parfaitement ce que fait Charlie Hebdo, par ailleurs, et simplement je dis : bon, notre problème en France, c’est d’éviter la guerre civile entre Français de souche comme on les appelle et Français récents de confession musulmane. Il y a des gens qui veulent qu’on se tape la gueule entre nous. Soyons habiles pour éviter les pièges. Or les pièges, évidemment, ils sont très faciles. Il suffit de dire : « Oui, Soral, il a dit ça ! » L’autre : « Machin, il veut t’imposer la charia. » Machin, etc.
Déjà, la première chose, moi, ce que je fais dans toutes mes réunions publiques, vous l’avez remarqué, depuis des années, c’est faire venir des gens du Front national, de gens de l’extrême gauche et des gens issus des quartiers de confession musulmane. J’ai remarqué une chose, il n’y a jamais eu d’embrouilles. En fait, quand les gens se parent en direct, tout se passe très bien. La France permet ça quand même, dans sa tradition.
Les embrouilles, c’est toujours quand il y a un intermédiaire. Tu vois, un intermédiaire. Celui qui touche sa commission. Tu vois. Il faut limiter les intermédiaires. Et quand on limite les intermédiaires, c’est moins cher, et on a moins de problèmes. Et j’insiste, c’est une version écologique de la diplomatie. C’est directement, en ligne directe. Et en fait, il n’y a pas de gros problèmes. C’est ça que je dis. Moi, j’ai remarqué, je le dis, un Français de confession musulmane qui était un bon musulman était plutôt un citoyen paisible et pacifique et plutôt quelqu’un qui posait moins de problème qu’un type qui se prenait pour un délinquant noir américain du ghetto ultralibéral. Car je le dis bien, l’idéologie racaille est une idéologie ultralibérale. C’est une idéologie américaine libérale. C’est « je prends la maille, j’emmerde les autres et je tire des putes. »
Et j’avais bien fait remarquer depuis des années, j’ai été le premier sur ce terrain-là à l’époque, qu’effectivement, on ne pouvait pas à la fois faire l’amalgame entre la tournante et la mosquée, la délinquance et l’islam. Normalement, un bon musulman n’est pas délinquant. Et c’est toutes ces questions-là que j’ai posées. Et je pense qu’elles sont saines. Parce que dans l’imagerie populaire française, à cause du rap, notamment, on nous montre des voyous réislamisés soi-disant depuis deux ans, qui à la fois ont une démarche totalement gangsta rap et en même temps, prétendent être des musulmans. Et je dis que ça, c’est très nocif et très dangereux. Et je pense que c’est fait exprès.
Et c’est ton boulot, plutôt que de t’occuper de l’Arabie saoudite, de faire ce travail de défense de l’islam en France pour que ce soit utile à la France et à toi. C’est-à-dire que de démasquer les faux musulmans en France qui font le sale boulot, c’est beaucoup plus utile que de perdre du temps à parler de l’Arabie saoudite. C’est ça que je veux dire, tu vois.
(Applaudissement)
L’armée française, un espoir ?
Alors, je vais vous dire en gros mon analyse. Au haut niveau, il n’y a que des traitres, parce que sinon, les mecs, ils ne montent pas jusqu’en haut. Ça s’appelle le plancher de verre. Par contre, dès qu’on est au niveau du capitanat, des officiers qui ne sont pas des officiers hauts gradés dans la hiérarchie qui n’est pas militaire, – elle est politique, comme vous le savez, puisque en fait, les hauts gradés sont des politiques – là, c’est très sain. Les types sont des patriotes, ils comprennent qu’on leur fait faire que du sale boulot, etc., qu’on est en train de détruire l’armée française, volontairement. Et au niveau de la troupe, à part les abrutis complets qui eux cherchent juste…, ceux qui réfléchissent un peu, surtout quand on les a envoyé deux-trois fois sur les théâtres d’opération et qu’ils ont vu, sont aussi très patriotes.
Et je pense que c’est la vision globale qu’on peut avoir en général des structures verticales en France. C’est que tous ceux qui sont tout en haut sont pourris, parce que c’est pour ça qu’ils sont montés tout en haut : c’est à la soumission et à la collaboration.
Dès qu’on passe au niveau en dessous, c’est sain.
Ça veut dire qu’il n’y a pas grand-chose, que finalement, c’est la couche supérieure, supérieure qui pose problème. Mais c’est pareil au niveau de la politique. Dès que vous regardez des fonctionnaires à un deuxième niveau, ils sont assez sains. Ils font leur travail, ils croient à la mission de service public, etc. Et en haut, effectivement, c’est le collabo intégral.
Donc, c’est à la fois désespérant quand on voit le haut commandement, mais en même temps, pas tant que ça, parce qu’on se dit, finalement, quand on enlève cette écorce superficielle, le reste est plutôt. On est quand même encore dans un pays où les gens ont conscience de ce que c’est que la France, ont un peu l’amour du drapeau. Et d’une France saine, et pas d’une France qui se prendrait pour l’Allemagne ou l’Angleterre. Une France française.
On sait ce que c’est que les fondamentaux français. Ils sont même rappelés par le Front national aussi. On est Français sans distinction de races, d’origines, de religions, etc., du moment qu’on se sent Français et patriote. Cette idée française qui est une idée assez ancienne. On a toujours fait venir des Léonard de Vinci, des Mazarin, même si ce n’est pas dans les mêmes proportions. La France a toujours été un pays qui est un pays génial pour ça. C’est que c’est le seul pays du monde où un étranger arrive, et en une génération, il se sent plus Français que les Français. C’est très rare. Ça n’existe pratiquement pas dans d’autres pays. On a plein de Français plus Français que les Français ici qui simplement, leurs parents ou grands-parents étaient Polonais, Portugais, Espagnols, etc. Et ça, c’est le génie français. C’est que c’est un pays qui fait que très vite, on se sent parfaitement français.
C’est en train d’être un peu bousculé en ce moment, parce que le problème c’est que pour pouvoir assimiler, il faut assimiler à quelque chose.
Quand les élites françaises rêvent toutes d’être Américaines, et déclarent qu’elles sont « inconditionnellement ou éternellement attachées à Israël » [Manuel Valls], il est difficile d’assimiler des gens qui viennent du Maghreb quand les élites qui veulent les assimiler eux-mêmes leur vendent l’Amérique et Israël. Je pense que si on assimilait les Français récents au moins, a minima, à la France et pas à l’Amérique ou autre chose, ça serait déjà plus facile. Mais en réalité, on leur demande de s’assimiler à la trahison de la France. Ce qui veut dire que c’est un échec évident.
Puisque quand Sarközy veut faire passer des examens aux Français récents pour voir si c’est des bons Français, je pense que lui-même, s’il le passait, il ne l’obtiendrait pas.
(rires & applaudissements)
C’est une évidence ! Et je le dis clairement parce que j’ai la connaissance du terrain. Je connais beaucoup de Français d’origine maghrébine – puisque c’est à eux qu’on pense, il ne faut pas mentir – qui sont beaucoup Français que Sarközy, tel que je le conçois moi, il n’y a aucun problème. J’ai beaucoup plus confiance en eux pour défendre le pays et le drapeau que la clique qui est au pouvoir en ce moment. C’est une certitude. C’est pour ça que c’est ça le problème bien posé.
C’est que quand les Français récents voient des Français respectables tels que d’ailleurs – on leur parle de de Gaulle, on leur parle de Tabarly, on leur parle… – il n’y a pas de problème. C’est qu’évidemment, comment voulez-vous vous soumettre au nom de la France à des gens qui n’ont aucune légitimité et qui ne représentent, que ce soit d’ailleurs intuitif ou explicite, que la trahison, le mensonge ?!
C’est moralement insupportable. Et c’est ça notre situation actuelle.
C’est que les gens qui prétendent assimiler les Français d’origine immigrée sont eux-mêmes non seulement des traitres à la France, mais ils détestent tout ce qui est profondément Français. Il suffit de voir le dernier texte de Bernard-Henri Lévy, publié sur son bloc-notes où je suis cité d’ailleurs ce qui est un honneur, ainsi que Dieudonné. Et le titre c’est : « Marine Le Pen n’aime pas la France. » Et il nous explique que Marine Le Pen n’aime pas la France, et que lui, il est sensé représenter et incarner la France !
C’est sûr que comment je veux amener des Français récents, immigrés, à l’amour de la France, s’ils pensent que la France, c’est Bernard-Henri Lévy ? On est dans ce problème-là aujourd’hui. Voilà, c’est clair.
La censure sur Internet
Je peux faite ce que je fais aujourd’hui et j’arrive à survire malgré la fatwa – parce que j’ai subi une fatwa, j’ai été piégé dans une émission en 2004, condamné comme vous le savez pour la chose la plus infamante qui existe, et depuis, interdit de travailler, il faut le savoir –, et je n’ai pu survivre et faire ce que je fais, que parce qu’il y a eu Internet qui s’est développé entre temps, et qu’on a le site Égalité et Réconciliation, etc., etc. Donc effectivement, le pouvoir tel qu’on le définit a bien compris le problème Internet.
C’est qu’effectivement tout ce que vous savez aujourd’hui et qu’on vous cachait, vous l’avez trouvé sur Internet. Y compris les petites phrases qu’on ne veut pas que vous aillez entendu d’Attali, les bêtises faites par certains, etc. Et le pouvoir, que ce soit aux États-Unis ou en France, cherche à bloquer Internet. Alors, ils ne le feront jamais pour dire que c’est là où est l’opposition authentique. Ils le feront toujours au nom de la lutte contre la pédophilie, pour défendre les droits d’auteur ou de la lutte contre la haine raciale, etc. Mais effectivement, ils cherchent la solution. Je ne sais pas s’ils la trouveront ou pas. Mais comme Internet, c’est mondial, c’est assez difficile à bloquer. Mais aux États-Unis, ils y travaillent. En France, ils y travaillent aussi.
Et c’est pour ça que, moi, je me dépêche de faire ce que je fais, parce que je pense qu’à un moment donné, peut-être qu’ils trouveront effectivement la solution pour interdire les sites comme le mien, etc., au nom de non-respect de je ne sais pas quoi, des droits de l’homme, de chartes, etc. Pour l’instant, ils n’y sont pas encore arrivés, mais ils y travaillent. Toujours sous faux drapeau, sous des prétextes fallacieux.
Et effectivement, c’est une des clés de la résistance aujourd’hui : c’est l’indépendance d’Internet. Si on perd Internet, on est très mal. Parce que là, si vous êtes là, c’est par Internet.
Les médias traditionnels, c’est une chose qui n’existait pas totalement il y a vingt ans, mais qui est une certitude depuis les années quatre-vingt-dix. Il n’y a plus de médias d’opposition, vous voyez. Même Le Monde diplomatique, moi, je n’y crois pas trop. D’abord, c’est un truc un peu pour une élites, machin. Ils évitent les sujets dangereux. Mais Le Monde, Libération, Paris Match, VSD, machin, c’est tout la même chose. Il n’y a aucune différence à part la maquette. C’est le même contenu idéologique. Donc, il n’y a d’opposition dans le monde des médias que le monde sauvage qui est sur Internet. C’est ce que je vos dis. Un journaliste honnête est un chômeur. Un journaliste qui gagne sa vie est une pute. C’est une certitude.
Je le sais parce que tous les copains qui sont encore dans le journalisme officiel ont démarré en même temps que moi, et je les connais tous intimement. Et je les ai vus se soumettre, trahir progressivement. Ils pensaient tous comme moi au début, il n’y a pas de problème. Et ils l’ont tous fait pour la gamelle. Et en fait, c’est ce qu’on appelle la centrifugeuse. Les gens qui pensaient un peu, qui osaient un peu, ont été progressivement virés. Et à force de virer progressivement, il n’y en a plus aucun. Et là, on est vraiment, depuis des années, dans une situation où il n’y a plus aucun opposant à l’intérieur du monde médiatique.
Et heureusement, c’est là qu’on voit qu’il y a un peu de chance, un peu de miracle, un peu de je ne sais pas quoi, c’est qu’il y a eu Internet. Internet a été la réponse qui fait que cette victoire n’a pas été une victoire totale. Parce que effectivement, s’il n’y avait pas Internet, moi, je parlerais debout dans la rue, sur une caisse. Enfin, j’aurais renoncé, voilà ! Et la camisole, on me l’aurait mise. Et ça ne serait même pas les flics qui viendraient me chercher. Ça serait des gens en blanc avec une petite croix rouge.
Donc, c’est pour ça qu’on a de la chance, quelque part, parce qu’on se dit : « C’est foutu, etc. », et puis d’un seul coup, Internet arrive et vous sauve, voyez. Moi, sans Internet, effectivement, je serai comme il était prévu, mort. Pareil pour Dieudonné. Si Dieudonné, n’avait pas Internet, etc., pour relayer ses spectacles, etc. Pareil, lui a été décrété de mort sociale, économique.
Parce que le système de domination qui est un système comme je le dis, économique, vous décrète d’abord de mort économique. Pour des raisons morales, toujours. Vous avez fait une faute morale impardonnable. On sait laquelle est la plus grave des fautes morales, dans le système. Et vous êtes déclarés de mort économique. On n’a pas besoin de vous tuer, quelque part. On vous fait sombrer dans la dépression, l’alcoolisme et la pauvreté. Et vous disparaissez en douceur. Ce qui est quelque par plus efficace, qu’on vienne vous chercher la nuit avec des mecs en uniforme, etc., parce que les voisins parlent. Il peut y avoir des prises de conscience, etc. On est dans un monde très feutré, à ce niveau-là.
Et effectivement, Internet, bonne question, nous permet de tenir.
Et ils réfléchissent comment, effectivement, verrouiller Internet.
On peut dire déjà que les sites qu’ils avaient créés comme Mediapart, Rue89, etc., sont des faux sites dissidents, financés par les mecs de Libé, etc. Pas beaucoup de catholiques d’ailleurs chez eux en général. Petite remarque. On n’aime pas beaucoup les catholiques en France, en ce moment. Il n’y a pas que les musulmans qui ne sont pas aimés, il y a aussi les catholiques. Il faut le savoir. Et effectivement, ces sites de soi-disant alternatifs, qui étaient là pour faire un peu du Canada Dray comme le nôtre, ça ne marche pas tellement, d’une certaine manière. Parce que comme il n’y a pas le contenu, au bout d’un moment, ça ne marche pas. Ils ont tous plongé. Et c’est ça qui est un peu notre chance.
C’est qu’aujourd’hui, les gens qui sont en vrai demande de dissidence et de critique, ils ne vont pas sur Canal + écouter Le Grand Journal ou Le Petit Journal. Ils ont compris. Ils veulent de la vrai critique sérieuse. Et là, ils ont le niveau maintenant, en général, pour ne pas se contenter de trucs frelatés. Et c’est pour ça que Rue89, ça ne va pas, je ne sais pas quoi, Mediapart, ça ne va pas. Parce qu’ils ne font pas le boulot.
Et récemment, il y a des trucs bizarres, comme l’espèce de truc où ils ont des masques [Anonymous], je ne sais pas comment ça s’appelle. Ça pue, ce genre de truc, ça pue. C’est des trucs un peu. Sur les sujets sérieux d’ailleurs, il y a des tests très faciles pour voir si c’est sérieux ou pas. On leur a imputé le piratage du site du Crif. Ils ont enlevé leur masque pour dire que ce n’était pas eux. Et le type à la fin… Et là on se dit, bon ce n’est pas des durs de durs ! Mais c’est sûr que ce genre de truc, tuer Internet pour tuer la dissidence ou mettre sur Internet de faux sites dissidents pour faire disparaître les vrais, c’est sans doute le projet, ils y pensent, etc., etc. Ce n’est pas si facile.
(…)
La loi Hadopi qu’ils essayent d’aggraver, il ya l’exemple aux États-Unis, sous prétexte de défense du copyright, du droit d’auteur, etc., essayent de bloquer. Moi, je reçois régulièrement pour le site d’Égalité et Réconciliation, de lettres d’avocats qui nous intiment l’ordre d’enlever des articles, notamment l’AFP. L’AFP nous avait demandé, je ne sais pas combien de milliers d’euros parce qu’on avait passé des brèves AFP, et qu’on ne payait pas la cotisation. Alors qu’en fait, c’était des brèves de deuxième main, qui étaient sourcées. C’est complément contraire à la tradition, au droit, etc. Mais c’était pour nous taper au porte-monnaie et nous menacer. Et on l’a eu de journaux : « Je vous interdis de relayer tel article, etc. »
Toujours des notes d’avocats. C’est le gros système à l’américaine : avocats et menaces de procès, d’amendes. En général, ce qu’on fait, c’est que non seulement, on n’enlève pas le truc, mais on met la lettre de l’avocat, on la publie, pour montrer que tel truc nous menace. Comme ça, on voit bien que c’est des collabos.
Et en général, ils n’aiment pas qu’on mette en ligne la lettre de l’avocat qui nous menace, nous demande de l’argent, nous fait comprendre que si on ne paye pas tout de suite, machin, etc. On fait comme ça.
Mais ce genre d’attaques, effectivement, il est évident que le système est intelligent, qu’il se défend. Et que c’est un truc. C’est en permanence. Et que c’est toujours fait sous des prétextes évidemment fallacieux. Et qu’ils vont sans doute essayer, de plus en plus, de contrôler Internet. Et ils le feront au nom, je vous le dis, de la lutte contre la pédophilie et la défense des droits d’auteur. Ça c’est sûr.
Les médiamensonges
Alain Soral – Quand on connaît un peu comment fonctionne le système, c’est une évidence. Le gouvernement libre pour la Syrie démocratique… et des pâquerettes, on sait que les types, ils sont domiciliés à Londres.
Pareil. La Birmane qu’ils nous sortent en ce moment, parce qu’ils vont normaliser les rapports avec la Birmanie, qui a eu le prix Nobel, évidemment, on découvre qu’elle est mariée avec un Anglais depuis toujours. Donc, elle n’est pas juste Birmane, etc., etc. Mais ça, quand on a un peu de bouteille et de culture, on le devine et on le vérifie systématiquement. Toutes ces histories d’ONG. On ne peut être une ONG, que si on est validé par l’ONU. Donc, c’est l’ONU qui dit si vous êtes une ONG ou pas. Donc, on comprend toute cette mécanique.
Donc sur Poutine, je suis très content que vous le disiez. Mais je pense qu’ici, tout le monde a le niveau pour le comprendre, qu’effectivement, on n’est pas dans un jeu de transparence démocratique et que tous les coups sont permis. Et donc voilà.
Je pense que c’est ça le fait d’être initié à la dissidence intelligence et de se cultiver. C’est qu’on ne tombe plus dans ces pièges grossiers, où je vois ma belle-mère qui me dit : « Oui, mais quand même, il paraît que machin, j’ai lu ça dans VSD, etc. » Bon, on a tous passé le cap, je crois. Maintenant voilà.
Et c’est quand même ça qui est intéressant. C’est qu’on élève, de ce point de vue-là, le niveau de conscience citoyen. Donc, on élève la capacité de produire demain de la démocratie. On peut se revendiquer de ça. On essaie de donner des armes aux citoyens pour se défendre contre les manipulations antidémocratiques. Ce qui est bizarre, c’est qu’on est châtié pour ça par ceux qui prétendent incarner la démocratie. (…)
Si le plus de gens possible en France comprennent la manip, et la commentent, et la dénoncent, il est très difficile dans les pays démocratiques de faire des guerres considérées comme totalement illégitimes et impopulaires par le peuple. C’est pour ça qu’il y a toujours un travail de préparation. On l’a vue pour la Yougoslavie, et puis ça remonte sans doute à bien avant.
Le principe des démocraties, c’est qu’il faut faire de guerres majoritaires, c’est-à-dire avoir 51 % de l’opinion qui pense que c’est bien. Donc il y a un travail de préparation du peuple. C’est le principe.
Et plus ce peuple est dur à – comme on le dirait d’un viande à attendrir –, plus il est rétif à la manipulation, plus c’est compliqué. Donc, notre combat, il est là. C’est que plus le niveau de conscience des citoyens est élevé, plus leur capacité critique est grande, plus la démocratie a du mal à fonctionner selon ses critères qui sont très mensongers, c’est-à-dire à prétendre faire les choses au nom du bien. À un moment donné, elle est obligée de les faire au nom des intérêts de l’oligarchie et contre les intérêts du peuple de façon visible, c’est-à-dire ce qu’on appelle « le passage en force ». Et quand il y a du passage en force, forcément, il y a de la prise de conscience.
Donc à un moment donné. On s’approche de cette période où il y a de plus en plus de Français qui comprennent que la démocratie représentative est une mascarade, que Sarközy est un traitre, qu’il a fait tout le contraire de ce qu’il avait promis, que l’Union européenne appauvrit l’Europe, que l’euro est une monnaie qui a multiplié par je ne sais pas combien le prix des produits de première nécessité.
C’est cette capacité de décrypter les mensonges qui fait progressivement que l’ennemi est démasqué. Et on ne peut rien faire de plus.
Moi, je ne propose pas d’aller acheter des armes, ce genre de conneries de dingos. Simplement, par cette prise de conscience et vous-mêmes après vous en parlez après à d’autres gens, dans des discutions, etc., votre capacité d’argumentation, on élève la capacité critique des gens pour comprendre qu’ils se font manipuler de a à z, et que la démocratie n’est pas une démocratie, que ce qu’on nous présente comme les méchants ne sont souvent pas très méchants. Et que ceux qu’on nous présente comme les gentils sont souvent les plus méchants. Et moi, une fois qu’on a fait ça, on a fait ce qu’on devait faire et du mieux qu’on le pouvait. Je pense que c’est difficile de faire plus. Et après, ben advienne que pourra ! Je veux dire, voilà. Il n’y a pas de martingale magique.
Johan Livernette – Merci à tous.
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