Le Couvre-feu, et sa réduite sociabilité, laisse peu d’occasions de cultiver l’art de la conversation.
Une mienne connaissance, bigote et crypto-féministe, m’ayant dit à propos de l’emprisonnement de Hervé Ryssen que « la liberté d’expression ne devait pas être confondue avec l’expression de la Haine », je lui ai rétorqué que la haine n’était qu’un sentiment, humain trop humain, parfois bien légitime, et qu’elle-même, qui avait milité pour libérer la criminelle avérée Sauvage avait donc justifié « la Haine » homicide de cette dernière.
— Ce n’est pas la même chose, cria-t-elle, indignée, sa Haine était une haine privée, non pas des propos de haine aveugle et systémique contre des gens en vertu de leur origine ou de leur classe ! La nazisme a commencé comme ça je vous le rappelle !
— Hé non, suprême Volaille, lui ai-je rétorqué avec cette urbanité qui fait mon succès auprès du sexe que l’on a pu trouver beau en des temps reculés, rien n’a jamais commencé comme ça ! Par des mots, des phrases ! Et le nazisme moins que tout le reste.
M’ayant grossièrement tourné le dos, je n’ai pu étayer mon argumentation. Faisons-le ici, s’il vous plaît. Le nazisme n’a pas eu pour origine des mots, des phrases, des livres, mais :
1 l’abjecte boucherie impérialiste de 14-18
2 l’écrasement des ouvriers désarmés dans les rues de Berlin par la soldatesque qui n’avait pas su vaincre dans les Flandres et l’Argonne. Les corps-francs se vengeaient de ces salauds de communistes qui les auraient poignardés dans le dos. (Pourtant ces salauds de communistes leur avaient rendu un fier service en Russie !)
3 le blocus et les réparations démesurées exigées par la fRANCE.
Donc le National-socialisme allemand est la conséquence :
→ de la rapacité de l’impérialisme anglais horrifié par le dynamisme du jeune capitalisme allemand
→ de la pourriture de la social-démocratie allemande et du gouvernement des sales parvenus Noske et Ebert.
→ de la vilenie de la bourgeoisie capitaliste française qui fit la guerre uniquement pour exterminer conjointement le prolétariat révolutionnaire et les meilleurs fils de la ci-devant noblesse, et fit subir à l’Allemagne une dure et humiliante occupation par des troupes Black Live Matter avant la lettre.
Si des paroles de haines ont été prononcées, ce ne sont pas elles qui ont crées ex nihilo le jeune mouvement fasciste, mais l’implacable guerre civile de 12 ans menée par une armée de volontaires en chemises brunes, le génie politique d’Hitler, la crise systémique internationale du capitalisme qui précipitait le capital allemand dans une impasse, l’atroce misère matérielle et la cruauté d’une injuste oppression.
Mais si j’avais dit tout cela à cette sotte péronnelle de valeurs actuelles, je serais plus sot qu’elle, car tenir des propos intelligents à une stupide féministe BCBG est digne de la Laiterie suisse et ses trayeurs de mamelles. (Qu’est que c’est cette mode suisse ? La Suisse comparée à la France, historiquement, ressemble à une laiterie près d’une centrale nucléaire.) On relira ceci.
Par delà les aimables zopinions de toutes ces aimables Dindes romaines, comment un peuple réputé si spirituel comme celui de l’afRANCE a-t-il pu sombrer dans les abysses de l’abrutissement et de la soumission devant une terreur thérapeutique parfaitement artificielle ?
Quel infantilisme d’esprit, quel manque de force intellectuelle ! Le féminisme tout puissant qui a élevé lE politique à la hauteur d’une perpétuelle scène de ménage a définitivement atrophié et l’intellect et les sensations des ’contents-pour-rien’ qui présentent presque tous, comme le dit Nietzsche, « un côté inauthentique et exhibitionniste ».
D’autres, qui sont mes frères et sœurs dans notre asile sublunaire, subodorent quelques relents de chambre capitonnée et de camisole de force du côté de chez Macron. Un couvre-feu inutile, irresponsable, insensé !
Hélas, je crains qu’il soit au contraire parfaitement sensé, logique et implacable. Il s’agit du lent apprentissage de la dictature militaire qui continue tranquillement de s’installer, avec ses mises aux arrêts domiciliaires, ses masques et ses couvre-feux.
Même si l’État-Major de l’Otan-fRANCE ne met pas en avant un général quatre étoiles, et laisse l’apparence du pouvoir à son Pantin, c’est bien, inéluctablement, inexorablement la dictature militaire que l’on apprend aux français.
Si l’on rapporte la dictature sanitaire à la lutte des classes en France on a la gradation : Bataclan-État d’Urgence, Révolte Fluo, Dictature militaire.
Cette caste dégénérée ne fait illusion que sur les Romains, car elle va encore à la messe. Pourtant l’on sait que ces Saint-Cyrien sont autant d’anti Syrien, qui ont été les transporteurs de djihadistes puants à Raqqa et ailleurs.
Nous sommes tous égaux devant la terreur policière « sanitaire », mais parfaitement inégaux quant à sa perception. Voilà mes chers amis ce que je voulais vous dire, au coin du couvre-feu, avec un goût de cendre dans l’âme.