J’ai vu, de mes yeux larmoyant vu, avenue Foch des fachos, en landau, de jeunes pousses ‘identitaires’ dans leur poussette, foncer toute capote relevée sur les braves, les très braves représentants de la Loi Taubira, en faction près la place de l’Etoile de David.
Il est évident que les identitaires d‘ici comme les identitaires du Jourdain, « mettent volontairement leurs enfants en avant » comme cela s’écrivait allégrement en 2009 pour expliquer l’hécatombe d’enfants palestiniens lors des opérations dites de Plomb durci.
Gazons, pardon, gageons, que ces mêmes rédacteurs au cul-de-plomb y regarderont à deux fois avant de réutiliser cette explique-à-Sion très en vogue dans certains milieux qui sympathisent depuis lors, et depuis leurs ordinateurs, avec la Manif pour Tous.
Gazés certes, mais pas encore tout à fait traités comme à Gaza, les enfants du 24 mars et leurs mater lacrymarum aspergés par les forces du Désordre Établi de ces gaz lacrymogènes dont le lacrymal Premier Flic connait, sinon les effluves du moins les effets, lui qui sanglotait devant « les images insoutenables de DSK menotté ».
Premier qui, toute honte bue, a incriminé, entre autres, le Bloc identitaire qui aurait été responsable des « débordements [qui] étaient donc prémédités » de la manifestation !
Propos de pupitre, auxquels les dits ids ont rétorqués :
« Aucun militant identitaire, comme aucun des 1,4 million de manifestants de dimanche, n’a brûlé une voiture, cassé une vitrine, pillé un magasin. Il n’y a pas eu de “débordements”….
Tous les incidents sont de la seule responsabilité du ministère de l’Intérieur. Le gouvernement socialiste voulait des incidents. Il a délibérément parqué une foule considérable sur une avenue trop étroite. Cette foule s’est conduite avec une correction exemplaire et, en cela, elle a été parfaitement française. Nous parlons naturellement d’une France traditionnelle que M. Valls ne peut comprendre puisqu’il la méprise. »
Il est vrai que ceux qui brûlent les voitures (de moins de cent-milles euros), cassent les vitrines et tranchent les carotides scolarisées ont leur ministresse à eux, leur ministre maternelle qui les choie et les protège, et qui se trouve être par le plus grand des hasards celle-là même qui est à l’origine de ce projet de mariage bréneux qui laisse beaucoup à désirer. De sorte que ces "jeunes"là, ont bien davantage droit aux égards policiers que de vulgaires empêcheurs de s’apparier en rondelle.
Or donc, après les supplétives aux ‘tétons laids’ [1], le pouvoir utilise plus franchement les matons et les porte-mousquetons légaux pour sa basse besogne.
La Barjot qui s’était manifestement gourée d’événement festif, se croyant encore aux temps héroïques où elle marchait pour Charles Pasqua avec Zéro et de Koch, a tonné ex cathedra du haut de son estrade entourée du cordon sanitaire policier (c’est dire si elle se sent chez elle avec nous), pour dénoncer de fâcheux "fachos", des "skin head", responsables des provocations policières.
Même opinion sur rue que monsieur Valls.
Se connaissent-ils ?
En tous cas les gros esprits se rencontrent.
Au centre, intra muros, nous avons donc notre Femen à nous, notre valète de Valls fourrée à l’Intérieur de nos rangs.
Comme disait cet anarchiste du groupe Durruti, et qui ne se mouchait pas du coude [2], en 1937 en Espagne devant les bandits staliniens et toute la crapule avocassière du gouvernement de ‘la République’ : « et dire que ce gouvernement de merde est notre gouvernement ! »
Ou, pour ceux qui aiment mieux d’autres références, comme Rebatet au soir du 6 février 34 : « Les Parisiens, des camelots du roi aux communistes, avaient prouvé qu’ils étaient encore capables d’un beau sursaut de colère et même de courage…
mais les vainqueurs malgré eux étaient restés interdits et inertes, comme des châtrés devant une Venus offerte. »
Ainsi pour nous aussi, à la longue, risque de s’évanouir la vigueur inédite de ce mouvement de santé nationale si nous conservons à notre tête chenue une telle porte-parole, parfaitement homogène à l’idéologie dominante, et qui dénature, qui offense, qui vend notre protestation aux marchands du Temple.
Félix Niesche