” [...] La mondialisation, justement, modifie la façon de voir la souveraineté des nations. Lorsqu’on s’est rendu compte que l’individu pouvait avoir accès à l’univers et que rien ne pouvait l’empêcher de communiquer avec ses semblables [...], on a cru pendant quelques temps que la mondialisation [...] réduirait de façon draconienne le rôle de l’État. [...].
Et, pourtant, aussi séduisante pour l’esprit que soit cette thèse, ce n’est pas comme cela que ça s’est passé. On a rapidement constaté que la mondialisation ne présentait pas que des avantages pour l’individu assis devant son ordinateur et parlant au monde. Lorsque les barrières commerciales avec l’Asie sont tombées et qu’en Occident, des industries entières sont disparues [...], on a compris que le monde changeait et même très vite.”
"Certains en ont conclu qu’il fallait lutter contre la mondialisation. Mais être contre la mondialisation, c’est comme être contre la marée, ce n’est pas ce qui va l’empêcher de monter. On ne peut pas être contre mais on peut tenter d’en aménager les effets. Encore faut-il que quelqu’un soit responsable de construire ces digues et ces quais. De la même façon, il faut que quelqu’un organise l’éducation, la formation professionnelle, la recherche, l’innovation, la protection des plus fragiles, empêche les abus, réglemente les entreprises.
Il n’y a que l’État pour faire cela. À travers l’histoire, on n’a jamais trouvé autre chose pour protéger le citoyen. [...] Entre l’individu devant son ordinateur et un monde vaste, immense, souvent excitant, parfois menaçant, il n’y a que l’État sur lequel le premier peut s’appuyer au besoin."
Jacques Parizeau
dans La Souveraineté du Québec
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