Cher Félix, demain dimanche vous serez présent pour un nouveau direct d’ERFM, où avec Alain Soral et d’autres intervenants nous commenterons le résultat final de l’élection présidentielle. En attendant pouvez-vous nous donner votre avis sur le débat qui a opposé Marine Le Pen à Emmanuel Macron ?
Marine a été bien plus véridique que le Macron, cela seul compte. Lui s’est marqué comme un histrion habile, fait pour donner quelque lustre aux dîners en ville de la nouvelle inintelligentsia, sous-cultivée mais pétée de Thunes ! Là-dedans personne ne connaît la grande Culture Française mais s’extasie devant un plug anal place Vendôme, bien supérieur à la colonne, qui n’est qu’un grotesque symbole phallique du machiste Napoléon qui avait une petite bite.
C’est amusant, vous dites exactement le contraire de Thierry Meyssan !
Les grands esprits se rencontrent !
Pour sa part, Thierry Meyssan a considéré que « Emmanuel Macron est un esprit supérieur, bien plus intelligent que sa rivale, souvent charmeur, parfois cassant. Homme de théâtre, il maîtrise l’illusion. »
Sûr, les comédiens brillent par leur esprit, il suffit de les écouter parler pour s’en rendre compte. D’ailleurs ils votent tous Macron.
Macron intelligent c’est évident, mais un esprit supérieur faut pas charrier ! De cette sorte d’intelligence qui se mesure par Qi Qi ok, mais l’Esprit souffle du côté de Marine !
L’aisance du personnage, voire sa désinvolture qui fait penser à celle de Bertie Wooster, l’égocentrique personnage de Wodehouse, peuvent séduire. Mais il n’est pas charismatique, il fait « jeune premier », on peut tomber sous le charme, c’est une question d’orientation sexuelle.
Ceci dit, si l’on en croit à la fois et Meyssan et votre dernier reportage, En Marche serait donc un rassemblement d’ânes bâtés dirigés par un Aigle !
Quant à Marine Le Pen, Thierry Meyssan écrit qu’elle « ne dispose pas d’un esprit brillant capable d’éclairer des salons parisiens, mais d’un discernement clair qui lui permet instantanément d’éliminer la verroterie et les élucubrations ».
Où M. Meyssan prend-il que ses « salons » pharisiens, seraient sensibles ou intelligibles aux éclairements de l’esprit ? Il se croit au XVIIIe siècle peut être. Dans les salons français de Mesdames de Tencin ou de Sévigné, où l’on cultivait les lumières de l’esprit et l’art de la conversation.
Vous êtes souvent en désaccord avec les analyses de Thierry Meyssan ?
Non, pas plus que ça. Meyssan a raison de dire que Macron est intelligent, mais je n’ai pas la superstition de l’intelligence. Il y a une imbécillité intelligente. M.Macron a le niveau d’un élève de prépa convenablement doté. Qu’il touche sa bille en matière « d’économie » qui le niera ? Encore heureux il a été ministre ! Il donne pleinement satisfaction à ceux qui s’interrogent gravement sur la sortie de l’euro, la monnaie qui se rote ! Mais il ne s’agit pas d’arrêter d’euroter, mais de sortir de l’économie !
Comment sort-on de l’économie ?
En cessant d’y croire ! L’économie n’existe pas. Seul existe un culte, une religion économique, le monothéisme du marché. Qui est le judaïsme profane.
C’est pour cette raison qu’il est allié objectivement à l’autre monothéisme absolutiste : l’Islam. Les deux combattent pour le même substrat. Faire de la Terre une pouillerie, remplacer les classes exploitées conscientes par des populaces arriérées qui ne savent que pousser des cris et mettre le feu.
Le monde devient un égout sans fond où la vie triomphante est celle du Rat. Le pullulement et l’insatiabilité.
Par contre, subjectivement, les deux complices ne s’accordent pas. C’est pour ça que toute affaire cessante ils se foutent sur la gueule. Les uns veulent conserver les ténèbres désespérantes pour faire resplendir leurs consolations surnaturelles, les autres veulent les éclabousser de néons clignotants pour aveugler la conscience de son désespoir.
Quand vous dites l’Islam, vous voulez dire l’islamisme ?
Oui, bien sûr ! Il faut être bête comme un Charlie à pousser avec une fourche pour s’attaquer à une religion ! Qui est l’âme d’une race. Charlie Hebdo n’est pas anti-islamiste, mais anti-musulmans, ce qui est lâche et répugnant. Ils déplacent frauduleusement la question tragique de l’immigration sur celle de l’islam !
Dans vos écrits l’immigration est pensée comme une tragédie, validez-vous le concept de Grand Remplacement ?
La question n’est pas le remplacement par des « étrangers » venus du tiers monde, mais l’étrangeté d’un monde où l’on va devenir soi-même étranger dans son propre pays, où l’on va éprouver le déracinement chez soi, l’exil dans son pays natal.
Cela s’est produit, et la révolte contre cette dépossession radicale a été baptisée : le Racisme. Arnaque sémantique absolue !
L’horreur d’un tel mensonge et sa fondamentale duplicité résident dans la confusion de deux niveaux de la réalité. Il faut distinguer le niveau individuel, privé, et le niveau global, statistique. Le plan privé où l’on peut être plus ou moins xénophobe, et le plan global, politique, où l’on sait que l’on ne saurait sans dommage mêler des peuples séparés non pas par la couleur de la peau, ou la texture de la chevelure, ce qui n’est rien, mais par la croyance, les mœurs, la nourriture, l’âge de la puberté, le caractère...
Qu’est-ce qui vous différencie des identitaires à la Conversano ?
Mais l’analyse de cette dépossession de notre être générique, précisément !
Moi, je ne déteste pas les Arabes en soi. Dans leur substance. Pourquoi serais-je devenu comme ça ? Je n’ai jamais pensé que la cause formelle de l’Immigration fût l’Islam, sa volonté conquérante.
Mais le grand Capital.
Quant à sa cause finale, c’est le sionisme international.
Sur les rives du Jourdain, les vrais identitaires sont les Palestiniens ! Et ici les fourriers les plus intransigeants de l’immigration furent les organisations juives. Que l’on se souvienne que l’UEJF fut l’état-major de l’appel au secours du Racisme : « SOS Racisme ! »
Pensez-vous qu’il y ait quelque chose à attendre de ces élections ?
Ce qu’il y a à en attendre c’est ce qu’a dit Thierry Meyssan dans l’article que vous m’avez lu.
Le gouffre qui sépare les deux France va continuer à se creuser et à s’élargir. Les citoyens qui souhaitent défendre l’Intérêt général, c’est-à-dire la République, n’ont d’autre choix que de s’organiser pour résister, derrière la cheffe élue de l’opposition, Marine Le Pen, et de se préparer à exercer le pouvoir. Ils doivent admettre que le temps de la courtoisie est fini et que la colère gronde.
On ne saurait mieux dire.
Nous avons le choix entre la Peste et la Colère !
Donc, pour une fois, des élections portent un enjeu réel ?
Un enjeu oui, mais une possibilité non ! Que l’enjeu soit capital n’est pas dû à la nature, viciée, du suffrage universel mais aux convulsions ultimes d’une société pourrie, quand la réalité déborde de partout, même dans le paysage légal. De la même manière que la décision du capital financier d’informatiser toute la planète a été détourné de sa destination strictement commerciale et de destruction des emplois, par le génie populaire. [1]
Mais le caractère factice reste que la victoire de la candidate de la rupture authentique a été annihilée préventivement.
Par celle du Sénateur ! Un grand nombre d’ouvriers et d’employés qui auraient voté Marine se sont rabattus sur lui parce qu’il y a un surmoi social écrasant, le poids des généalogies historiques. Idem chez de nombreux jeunes, acquis au FN, mais plus proche socialement parlant d’une radicalité moins historiquement problématique à leurs yeux.
Précisons, le Sénateur, pour vous, c’est Mélenchon, qui fut plus de 20 ans sénateur.
Oui. Je crois que sénateur quand on l’a été, on en conserve sinon le titre honorifique, du moins l’odeur de moisi. C’est une sinécure 100 % parasitaire réservée à ceux qui ont bien mérité de l’Oligarchie.
Félix, irez-vous voter demain ?
Ma nature politique c’est l’Abstention. Mais il faut savoir faire exception. L’heure est grave.
Mais vous savez, Vincent, il y a la Marine antivoile et ceux qui naviguent dessus, à vapeur consensuelle !
Quand on entend M. Aliot s’en prendre au Naulleau pour avoir « fait des livres avec des gens infréquentables ! » [SIC]
— « Contre des gens infréquentables, proteste le filet de Naulleau tiède.
— « Non non non avec ! C’est votre nom qui est à côté du sien ! ... Moi je l’ai fait condamner Alain Soral ! » etc., ad nauseam...
Alors nous autres, nous ne serions pas sortis de l’Auberge sanglante si d’aventure le bellâtre pour écoles de commerce ne vaincrait pas.
Ce dont le Front aurait besoin c’est d’une Nacht der langen Messer [2], mais dans l’autre sens.