Prolonger l’état d’urgence de trois mois, puis le graver dans le marbre de la Cinquième pour en faire un état de guerre civile permanent, tel est le plan du gouvernement Valls-Hollande-Cazeneuve. Ainsi le régime d’exception deviendra notre régime ordinaire.
Dans le tas de mesures liberticides à prendre d’urgence qui s’empilent, on a glissé exprès une mesurette, destinée à éblouir l’électeur romain du Front national : la déchéance de nationalité.
Mesure simple et logique, normale en dehors de tout état d’urgence, dont le gouvernement n’ignore pas la popularité, mais qu’il prétend ne pas pouvoir appliquer sans une refonte draconienne de la Constitution.
« Je voterai une reconduction de l’état d’urgence au nom du principe de précaution [SIC], mais je n’en prendrai pas la mauvaise habitude ! », dit MeCollard. Ben voyons...
Tout se passe comme si au FN, certains pensaient qu’il y aurait en quelque sorte une « logique d’événements », un état de fait objectif, qui contraindrait momentanément à l’union sacrée avec le gouvernement.
Comme si ces événements tombaient du Ciel ! Comme si le gouvernement n’était pas responsable et coupable des événements sanglants. Ici comme en Syrie.
Non, c’est comme ça : l’urgence de l’Heure ! Français l’heure est grave. Tous derrière Valls ! Acceptons la réduction drastique des libertés au nom de la Sécurité.... de l’enclave du bataclan, qui a tant souffert.
Laissons-les nous passer la laisse autour du cou, et attendons des jours meilleurs à la niche !
Lire ici : Cette prolongation qui n’est au fond qu’un raccourcissement de la longe....
Marion Maréchal le 16 septembre 2015 : « Nicolas Sarkozy et François Hollande sont responsables du chaos d’où surgissent les monstres du djihadisme, du terrorisme, de l’état islamique, des migrations submergeantes, que les lâchetés rendent inendiguables. L’un et l’autre, Nicolas Sarkozy et François Hollande, chacun sur son strapontin historique, ont contribué à ce chaos criminel. »
Donc, si les mots ont un sens, il faudrait s’associer maintenant avec les responsables d’un chaos criminel ? Auraient-ils changé de nature ? Se seraient-ils transmués en autre chose qu’eux-mêmes ?
Par là, on se retrouve au-dessous d’un Noël Mamère, qui aime à unir légalement les moustachus dans sa mairie, mais a marqué un peu de courage viril dans « cet auge de porcs, cette cuve de fange » [1] que l’on nomme le parlement. Le courage de dire « sans moi ! » à la meute qui a roté l’approbation de ce l’on nomme État d’urgence plutôt qu’État policier, qui fait trop führer.
C’est dur de supporter l’opprobre, de tenir seul contre le vent. Tout le monde ne peut être un Menhir.
Voter la prolongation sera s’allier une deuxième fois avec ce gouvernement. Quand le pli est pris... Jamais deux sans trois ! Le principe de précaution est l’argument de la servitude.
À ce jeu de dupe, le FN perdra sa base populaire, n’en doutons pas. C’est ce qu’a bien senti Philippot. Qui s’est prononcé contre la prolongation de l’urgence.
En contrepartie de la perte de l’estime populaire, il faudra opter pour la fameuse Union des droites, avec les zélecteurs des Coppé, des Juppé, des Estrosi, des Sarkozy. Bon appétit messieurs !
N’entend-on pas suggérer de plus en plus, cette opinion, venue du lobe frontal droit, que Valls et son micro-Macron auraient du bon, quand même ?
Par exemple :
L’Affaire d’Air-France. Une chemise déchirée, aussitôt M. Valls, avec un coup de menton mussolinien, traite les salariés de voyous ! Voyous, qui osent refuser la suppression de milliers d’emplois, la misère à venir pour des centaines de familles !
Invective entendue par les représentants patentés de l’État d’urgence. Les « voyous » seront cueillis à domicile à 6h du matin, devant leurs enfants, humiliés et traités bien plus durement que ne le sont ordinairement les voyous de droit commun... ou les djihadistes, qui, lorsqu’ils ne sont pas assis classe touriste d’Air France, en partance pour l’Arabie, nouent des idylles à peine voilées avec leurs officières traitantes. Avant d’aller se faire sauter au stade de France.
L’Affaire Goodyear : deux cadres sont retenus plusieurs heures par des salopards syndiqués. Une honte ! Pourtant la direction de la multinationale va retirer sa plainte. Et les deux séquestrés aussi.
Mais le Parquet, qui est le représentant du gouvernement, ne l’entend pas de cette oreille. Il maintient l’accusation et obtient en première instance la condamnation à deux ans de prison dont 9 mois ferme !pour des salariés qui ont passé leur vie entière dans leur entreprise, qui lui ont tout donné.
Ces choses là ne sonnent-elles pas plaisamment à l’âme d’un Versaillais ? Quelle fermeté ! Gaston Gailifet : le retour !
Et pendant que du côté des travailleurs une haine sans précédent mûrit contre ce gouvernement, le plus infâme que la Gaule ait porté depuis Brennus, du côté bourgeois on regarde Valls avec les yeux de Chimène. La lutte des classes ça existe. C’est pas Marx qui l’a inventé...
Le FN est à la croisée des chemins. Entre le sentier Collard et l’allée Philippot, Marine Le Pen semble relativement indécise.
Il n’y a pourtant pas d’autre urgence que de défaire ce gouvernement de guerre civile !
“Addenda 3 février.
Le débat sur la révision de la constitution commence dans l’Auge antinationale.
À tout péché miséricorde : les deux députés FN s’honoreraient en s’y opposant. Ne pas laisser le monopole de sa contestation à la gauche. Qui finira par obtenir l’abrogation de l’article sur la déchéance de nationalité, pour faire passer tout le reste, soit une décapitation de la liberté. Le gouvernement aura l’air de faire une concession de taille. C’est là toute l’Arnaque.
La déchéance de nationalité est l’arbuste qui masque la forêt totalitaire.