« Nous assistons à un changement d’époque. 1968 et ses atours libertaires étaient le maquillage vulgaire et trop chargé sur la face hideuse de la dictature du Capital post-1945. Aujourd’hui le maquillage s’effrite. Sous nos yeux ébahis, c’est l’idéologie libérale libertaire qui est en train d’être liquidée. Certains peuvent s’en réjouir. Reste à affronter ce qui vient. » (Extrait du texte de René Perriot publié ici)
La situation actuelle prouve l’impasse absolue du légalisme. La fraction du capital industriel américain n’est pas en mesure de remettre en marche le système. Notre situation est celle d’un organisme atteint d’un cancer qui le ronge, ce cancer c’est le capitalisme.
La démocratie politique, c’est-à-dire le régime parlementaire, était condamnée à disparaître. Car elle était entrée en conflit avec le développement impérialiste, c’est-à-dire la domination du capital financier. C’est la force du prolétariat qui a contenu, freiné l’application de cette tendance, comme un traitement peut permettre une survie plus longue suite à une maladie mortelle. Mais la guérison n’est pas là.
Du Grand Reset, je ne nie pas les informations données, car Coryza 19 marque bien ce qu’en terme internaute on nomme la réinitialisation du système. Mais Grand Reset n’est que la formulation de pantins qui fanfaronnent en offrant une expression très in, pour traduire la conséquence inéluctable du banco-centralisme absolu depuis la crise de 2007-2008.
Car ce « Great Reset » n’est pas le résultat de la volonté narcissique de ces quelques pignoufs, mais la nécessaire mise à jour du système capitaliste.
Trump est nationaliste et milliardaire, mais milliardaire d’abord. Certes il voudrait rester au pouvoir ne serait ce que pour défendre son propre empire économique. Mais il ne peut pas prendre la tête d’un soulèvement populaire, ce n’est pas par manque de qualités personnelles, mais parce que le coup d’état va beaucoup plus loin que le cadre légal dans lequel seulement Trump pourrait résister. Il aurait pu, lui aussi, aller plus loin, mais légalement, et seulement légalement, la mobilisation populaire étant uniquement conçue comme force d’appoint.
Mais devant la violence inouïe du pouvoir réel qui rejette d’un revers méprisant toutes les preuves amassées de la gigantesque fraude, il est évident qu’un milliardaire ne saurait prendre la tête d’une révolution populaire.
La destruction du système capitaliste est aussi nécessaire que l’éradication de la tumeur et de ses métastases pour un organisme cancéreux.
Humaniser le capitalisme ? Le rajeunir ? Le gauchiste le voit comme un gros gâteau à partager, le droiteux comme un tissu organique qui peut être soigné, rajeuni. Le capital n’est pas le corps malade, c’est le cancer. On ne soigne pas un cancéreux en rajeunissant son cancer.
Du point de vue du Capital, ce qui advient aujourd’hui n’est que la nécessité.